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Carte blanche

Idées courtes : élections! 

Par Ootkonos

Suis pour la remise en place du bagne. Cela ferait un excellent moyen de valorisation des Domtoms, à commencer par Mayotte. De la purée de banane pour les glucides et les vitamines, on casse des cailloux pour agrandir la surface de l'île en se maintenant en forme, et ce n'est pas l'ouragan annuel qui va nous faire oublier soleil, sable fin et lagon! Fin des soucis de place et de confort des geôles de la métropole. Pour rendre la chose plus Ecofriendly on pourrait y amener les résidents à la voile, quitte à dynamiter la piste de l'aérodrome pour pousser le concept au bout. La chose prend alors une certaine saveur, un peu comme dans la scène d'ouverture du Swenney Todd de Burton, quand le barbier revient de longues années d'enfermement en Australie : changé, vieilli, mais surtout plus déraciné plus qu'immigré. Purée, je vire romantique pour le coup.

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Carte blanche (11)

Laissée à Sven :

Me sachant pratiquant d’un art martial, le camarade Blumroch m’a offert, parmi de nombreux autres ouvrages de sa bibliothèque, les Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon, réunis par Pascal Fauliot et présentés par Michel Random. Après un rappel de l’origine et des différents types d’arts martiaux, ce recueil se décompose en sept parties, chacune sur le modèle suivant : une citation d’un maître fameux (Miyamoto Musashi, le célèbre escrimeur, Funakoshi Gishin, le père du karaté, Ueshiba Morihei, fondateur de l'aikido …) introduisant une notion ou une valeur fondamentale dans les arts martiaux, suivi d’un texte la décrivant et de plusieurs contes et récits illustrant ses différents aspects. Budo - voie des arts martiaux - et bushido - voie du guerrier - sont complémentaires et nécessitent de faire preuve de discipline physique et mentale pour progresser dans leur maîtrise. Suivre cette voie équivaut à gravir une montagne, mesure et précision étant requises pour atteindre le sommet. Pour réussir, il ne faut pas sous-estimer son adversaire mais être capable de dominer sa peur. « Allez au combat fermement convaincus d’être victorieux, et vous reviendrez chez vous sains et saufs » suivant l’antienne du général Kenshin. Ces deux chapitres s’ouvrant sur des épigraphes de Gishin et Musashi sont mes deux favoris. Ils comportent les fabuleux récits du redoutable secret du petit bonze, du condamné à mort ou du maître de thé et du rônin. Le chapitre suivant consacré à la leçon des maîtres zens donne un aperçu de la dimension spirituelle des arts martiaux. Comme chez Sun Tzu, le but ultime est de vaincre sans combattre. La ruse pour éviter le combat, tout comme la démonstration de son habileté pour dissuader l’adversaire peuvent être employées. « La rigidité conduit à la mort, la souplesse conduit à la vie » dit Lao Tseu. Le secret réside dans l’harmonie et la capacité à faire un avec l’univers, ce qui n’est pas sans rappeler la doctrine stoïcienne. Le recueil se termine sur deux profonds récits : le regard désabusé et l’enseignement du vénérable chat. La leçon a tiré du premier est de faire preuve d’une volonté inébranlable : « vous n’étiez décidé qu’à gagner ; j’étais tout à fait déterminé à mourir si je perdais ». C’est sûrement la raison pour laquelle Sun Tzu explique, lui aussi, qu’il ne faut pas pousser à bout un ennemi aux abois. A la fin du second, le vénérable chat conclut qu’il « est difficile de devenir conscient de ce qui est en nous ».

 

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Carte blanche (2)

Musique : élections! 

Par Ootkonos

"Avec Jean-Marie, je n'ai plus de problèmes!

Avec Jean-Marie, l'avenir nous sourit!"

"La France, a besoin d'un homme, de courage, de résolutions,

Votons, Jacques Chirac, maintenant Président!"

"Et maintenant je veux un mec comme Poutine!

Un comme Poutine, plein de force!

Un comme Poutine, qui ne boirait pas!

Un comme Poutine, qui ne me ferait pas de peine!

Un comme Poutine qui ne s'enfuirait pas!"

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Carte blanche (6)

Réacosphère : avis de recherche! 

Par Ootkonos

La réacosphère comptait un blog rapidement mort comme le mien, "ein reich, ein volk, kein fuhrer" que ça s'appelait. Introuvable, rien à republier histoire de faire un petit éloge rétrospectif. Nevermind, la mémoire parle. Chez lui l'ambiance était claire, propice au repos. certainement un chasseur louant le Seigneur pour des vallons boisés dépeuplés par la pluie. Il avait justement écrit une magnifique prière, comme on devrait les faire pour que ça marche : simple, concise, le fond du coeur tutoyant l'bon Dieu. "Merci Mon Dieu d'avoir fait le monde tel qu'il est (...)Faites que je rencontre une femme que j'aimerais et qui m'aimera". Un truc comme ça, presque aussi beau que la prière scoute. Il a du la trouver sa zouze pour avoir fermé boutique. Ah, truc impossible, il y avait un live de Kyuss ("green machine" si je me souviens bien)! L'intitulé était quelque chose comme "parfois le désert peut produire de belles choses". J'aurais pas dit mieux. J'my retrouvais chez lui. Un pti' blog proche du Réciprenversexcluson, sans le coté bicéphale.

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Carte blanche (4)

Musique : DRIVE! 

Par Ootkonos

Film le plus marquant de 2011, bande son la plus marquante de 2011!

 

"There's something inside you, It's hard to explain,

They're talking about you boy, but you're still the same"

"I don't heat, I don't sleep, I do nothing but think of you!

You keep me under your spell, you keep me under your spell…"

"A real human being, and a real hero…" 

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Carte blanche (7)

Kino 

Par kobus van cleef 

regarder une toile en dit beaucoup plus long sur celui qui l'a peinte que sur ce qu'il a peint ou , au moins, autant pareil pour le kino , un road mouvie est bien plus parlant sur les fantasmes du réalisateur , de son époque , et , de façon induite et lointaine, sur les spectateurs , que sur les faits réels ou supposés tels qui sont censés être fixés sur la pelloche ainsi , les films de nazis/extermination nous montrent de façon constante , des alboches jouissant à la perspective de coxer du chouif/résistant/communiste/partisan/réfractaire et les alignant avec sadisme contre les murs avant de les rafaler avec le rictus habituel

dans les faits , les pauvres bougres à qui étaient dévolus ces tâches déshonorantes ( et pas toujours sans risques ) tentaient de s'acquitter du truc le plus mal possible en vertu de l'adage universellement connu "je fais un sale boulot , mais je suis excusable , je le fait salement" , le plus vite possible , quand ils ne sabotaient pas le boulot , tout connement ( mon père m'a raconté , qu'à deux doigts de se faire pécho comme réfractaire du sto , le feldwebel qui vérifiait les identités et fouillait les bagages avait fait semblant de le prendre pour un mineur en tentant la blague avec sa mère -ma mère grand- et en saluant toulmonde comme un comique troupier , ce qu'il était peut être ou alors le mec savait que les carottes étaient cuites , faut dire que ça venait de débarquer en provence et que c'était du peu au jus ) mais foin de ces considérations sur l'extermination ou la tentative 

prenons un exemple plus lointain et somme toute fondateur

lorsque serge esenstein filme "grève" dans les années 30, il superpose , par un habile procédé cinématographique , des groins d'animaux  aux têtes des capitaines d'industrie et de leurs contremaîtres, il cède bien évidemment à la facilité trostkarde qui voit dans le patron la source de tous les maux

lorsque annaud dans les 80 , fabrique de grosses lèvres négroïdes et des dents parfaites à nos ancêtres gros moignons, il cède à la mode de ces années , les mecs n'étaient pas fins comme des marathoniens somaliens, ils n'avaient pas la dentition hollywoodienne qu'on leur prête, ils étaient bas du cul , le sourcil broussailleux , la mine basse les lèvres pincées de l'avaricieux sur des ratiches limites ( celles dont nous avons hérité )

tentons maintenant d'affiner l'analyse

peut être peut on isoler quelques caractéristiques en fonction des modes de financement de l'industrie du cinéma ( il y a vilaine lurette que j'ai renoncé à parler d'art , et même d'art mineur , tout juste s'agit-il d'art de la propagande avec , parfois quelques ovni , quelques trouvailles , qui sont comme des exceptions confirmant cette triste règle , le kino est l'addition du pognon et de la propagande)

ces mêmes modes de financement sont eux même soumis à une sorte de servitude géographique

il n'est pas rare d'entendre  que la vronze a un système de financement que "le mondentier nous envie" ( mais qui pourrait envier mon dentier? surtout que je n'ai pas de dentier , bref ) et que , par conséquent , les autres pays n'ont pas ( mais voudrait ils l'avoir ? là est la question à laquelle personne n'a encore répondu )

en quoi consiste ce mode de financement et surtout que permet il? et pour qui?

( les trois règles de l'enquète policière , que nos journaleux méconnaissent totalement ; qui , pourquoi , comment ?)

prenons comme exemple le kino américain, même si initialement , c'est en vronze , pays des drouadlomm et des frères lumières que le cinéma est né, c'est chez les amerlots qu'il s'est développé , puisqu'il fallait éduquer et distraire tous ces immigrants analphabètes et surtout , rarement anglophones)

le modèle ékonomik en est relativement simple , tu mises ta chemise , la maison de papa-maman , l'héritage de papi et si ça marche , jackpot !

sinon , gros bouillon

avec des variantes ,bien sûr , il y a des assurances, tu vend ton script aux studios, ou pas , tu prostitue tes idées , mais la règle est simple "si ça marche pas , tu n'es pas payé"

ce qui ne signifie pas que le cinéma d'auteur soit totalement exclu du territoire  américain pensez ! sur un pays qui compte 300 mions de pedzouilles, il doit bien s'en trouver une petite partie pour aimer ça témoin le festival de kino de sundance , mais foin de tout ceci , ça nous entraînerait trop loin

en vronze , il serait antidémocratique et pour tout dire , fasciste , de priver le moindre réalisateur de la chance de voir un jour son nom au générique d'une belle toile ou d'une moins belle

c'est pourquoi, nous avons inventé , entre autres choses , le cnc qui finance partiellement les projets

vous avez bien lu pas les films finis les projets

vous me direz que sans financements pas de films et donc pas la peine de déposer le moindre projet.....on peut le concéder d'ailleurs , qu'on m'explique pourquoi ce système ne pourrait pas s'appliquer à la littérature , par exemple.....non , pas d'amateur pour me donner LA leçon de pédagogie ? bon , tant pis

la preuve par l'exemple

dans les semaines écoulées , j'ai maté trois films sur mon ordi ou sur mon grand écran

un d'ermano olmi "le métier des armes" , fresque historique grandiose sur la mort du capitaine pierre de médicis en 1426 ( ou 1526?) lors de la confrontation entre le pape et l'empereur d'Hallemagne

un de kathrin bigelow ( bigleuse , en anglais) "zéro dark thirty" récit alacon de la traque de ben laden , et de sa liquidation finale ( je n'ai pas écrit ...)

et le dernier "avant que j'oublie" film vronzais , défrayé donc par le cnc , organe vronzais que le mondentier nous envie , de jacques nolot

à votre avis , lequel ai-je le plus apprécié ?

le film de nolot retrace les affres d'un pédéraste , ancien gigolo , qui reste seul après le décès de son pygmalion , on le voit contacter ses amis , anciens prostiputes mâles comme lui ou anciens clients , un vrai festival ! on n'y parle que de pognon ( "alors , tu hérites?" " combien tu le payes , ton petit jeune?"...) , et de vieillesse et de sexe homosexuel aussi d'ailleurs on le voit  , ce sexe homosexuel écoeurant , désopilant et fascinant à la fois

celui d'olmi est extraordinaire , une fresque historique avec un homme pris entre sa femme et sa maîtresse , ses difficultés quotidiennes ( approvisionnements , vêtements , discipline  , politique ) , son agonie , le jeu surplombant des forces politiques de l'époque....les décors , extraordinaires ( connaissez vous la bulgarie ? un pays sympa , crade , très crade mais absolument extraordinaire ) , les acteurs , pas tous profesionnels , mais extraordinaires

enfin celui de bigelow, Habsolument prévisible américain, donc , filles minces avec des seins pas en rapport , cris de femmes et explosions et aussi ennemis hideux avec barbes jusqu'aux yeux , fourberie jusqu'aux oreilles , commandos spéciaux caricaturaux ( bosselés de muscles et suintants de testostérone , grosses machoires et grosses pétoires ) matériel de destruction massive , hélicos furtifs et instruments de visée nocturne

ce n'est pas tellement les obsessions des cinéastes qui sont emblématiques , c'est surtout ce qui permet à ces obsessions de s'exprimer  , ce qui permet au sens matériel du terme car il en faut , du matériel , de la matérialité pour pouvoir faire un film !

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Carte blanche (8)

Kino (suite) 

Par kobus van cleef 

pour "le métier des armes"

il faut tout d'abord avoir été confronté à un film d'Olmi , Ermano de son prénom

c'est maintenant un vieil homme , une sorte d'ermite auquel il manquerait la dimension érémitique , puisque dans ses conf' après projection , il a autour de lui pas mal de monde ( par dimension érémitique , j'entendais l'aspect solitaire , sépulcral , de la vie érémitique , par exemple Bélà Tarr vient seul à ses conférences , il n'y a ni sa femme -qui est coactionnaire de sa société - ni Lazlö Kraznahorkai , qui est un auteur et son scénariste attitré , faites moi penser à vous parler de Tarr un jour ou l'autre )

je suis venu à ses films par une oeuvre quasiment de MJC ou d'école publique et cordicole républicaine "l'arbre aux sabots" ( ça aurait fait un beau jeu des deux images , un arbres , une paire de sabots , qui est ce ?) qui dépent bien évidemment la vie des familles agricoles de la plaine du Pô au 19ème , avec malheurs , misère et le reste ( joie , parceque dans les cahiers du kino et dans télérama , y en a que pour la tristesse )

"le métier des armes" pourrait être vu avec le même filtre, les mêmes lunettes

mais on peut y voir aussi , non pas la fin d'un monde , comme il est dit dans les critiques et même lors de la conf' finale , mais l'affrontement entre un mode d'organisation antique et un autre ultra moderne
le mode antique ? l'impérium , l'impérium décrit autour de l'empereur d'Hallemagne , de son armée , de son major général qui se promène avec une corde (dorée) au pommeau de sa selle pour prendre le pape
le mode ultramoderne ? le catholicisme qui n'avait sous la forme que servait Jean des bandes noires ( il avait fait noircir les armures de ses cavaliers pour pouvoir attaquer discrêtos , ces paysages d'italie du nord et de toscane , noyés dans la brume hivernale - tourné en Bulgarie- , ces cavaliers fantomatiques , ces affrontements à peine évoqués dans la pénombre , c'est un film pour contemplatifs comme le dit Pharamon , qui laisse sur le plan esthétique la même impression qu'un Gunther Grass "les années de vie de chien" au moins pour ses premières pages )

le catholicisme n'avait à l'époque atteint sa forme que depuis quelques siècles , c'était vraiment une organisation zosiale avec représentants révérés , collecte fiscale , édifices inviolables , depuis peu de temps ( pensons aux saxons et aux vikings qui , autour de l'an mille continuaient à piller et à rançonner les différents monastères sur leur route )

son extension géographique était aussi toute récente , par extension , j'entend une extension incontestable qui faisait que , d'un bout à l'autre de l'Europe , il était délicat de s'opposer de façon frontale et pour tout dire , étatique , à la religion, ses représentants et le reste

en face , l'empereur d'Hallemagne , héritier non pas d'un empire mais de la notion d'empire , de l'impérium , quelque chose qui même s'il n'existe que sous forme embryonnaire , parcellaire , même s'il est soumis à des approbations , ratifications et discussions sans fins ( la diète d'Augsbourg) reste incontestable

il y a un empereur en Hallemagne , point final

il y a un pape , qui conteste la prééminence de l'empereur , il risque de finir au bout d'une corde , même s'il habite à Rome , Rome c'est l'héritage de l'empire romain et ça revient à l'empereur , point final

au milieu de ces deux logiques de pouvoir , un homme , le connétable Jean de Médicis , pris entre sa femme et sa maîtresse , qu'il aime toutes deux à sa façon ( clin d'oeil aux hommes infidèles coincés entre le marteau et l'enclume , pauvres bougres bientôt ou déjà proies des avocats de mâame légitime ...ami Bruno , ami Pascal , vous valez mieux que ces querelles sordides ), dans l'inconfort d'une campagne hivernale ( fait froid et il pleut et neige l'hiver en Italie ), emmerdé par des histoires d'intendance et de pognon ( pas fastoche de garder des mercenaires lorsque le pape n'envoie pas la solde)

et conscient de sa fin

fin programmée par l'arrivée de l'artillerie

fin programmée par la défection de ses alliés

fin déjà inscrite dans son début , comment en effet se battre pour la chrétienté , en sachant qu'elle enseigne non pas ce monde mais le monde d'après ?

d'autant que le pape , le papounet , est un peu pingre , et ne lui adresse aucuns subsides pour défrayer ses mercenaires

cet homme , Jean de Médicis , il me fait penser à Rommel , Erwin Rommel , lorsqu'il a reçu la mission de défendre la forteresse France

voué à l'échec , un marin ( car la guerre du désert est une guerre de marin , logistique , oasis , tempetes de sable , immensités hostiles , y a d'autres analogies.....) , cantonné dans une casemate !

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19/07/2015 | Lien permanent

Carte blanche (3)

Cousins 

Par Ootkonos

Ai eu la chance de pouvoir vivre deux ans au Togo, petit pays d'Afrique noire. Plein de trucs marrants me rendent imperméable au misérabilisme, et ce même si je n'étais que collégien à l'époque. Une expérience, qui me donne l'impression de pouvoir parler avec un peu plus de légitimité que les blancs à safari. Au Togo de toute façon, il n'était pas possible de faire de safari, toutes les bêtes avaient été bouffées lors d'une famine en 91 je crois. Il doit rester quelques zèbres aperçus derrière les grilles de la réserve présidentielle. Il y a aussi quelques crocos, du moins on peut en manger au Napoléon Lagune. C'est un vieux qui les attrape, il doit certainement être mort à l'heure qu'il est, vu que dépasser la cinquantaine est rare dans un pays où l'espérance de vie est de 54 ans. Bon, ça a un goût de poulet, avec une chair texturée comme du thon. Curieux. Un jour par mois, il y a la parade des pompiers : ça c'est du mythique! A chaque fois ça me surprenait, impossible de s'y faire. Bruits de sirènes d'abord, puis la cadence des percus, des vraies hein, pas des djembés, et enfin les cuivres, joyeux, tonitruants. Et ça passait dans toutes les rues, de la folie. Une autre manif était plus flippante. Les blancs devaient mieux rester planqués (heureusement pour nous c'était à la fin du séjour) : les opposants habillés de jaune à l'époque manifestaient contre le père. Le fils, ou un des fils, je ne sais plus, était décrit comme taré/malade/fou. Il avait un camp d'entrainement de parachutistes tueurs au Nord. Au Nord il y a quelques trucs intéressants, à commencer par la route qui y mène : une des seules routes goudronnées, avec celle du sud liant les frontières, financée par les arabes musulmans si bien qu'il y avait une mosquée toutes les dix bornes. Et masse de camions explosés dans le fossé. Du risqué donc! Le responsable de la police de la capitale aurait atteint la ville du président en nord en quelques heures à bord d'un BMW X5 saisi. Une légende! Faut dire qu'à l'époque ça faisait rêver cette caisse, un véritable nouveau mètre étalon. En tout cas il a du s'accrocher à son slip, car les nids de poule, on les vois arriver au dernier moment, et ça vous envoie dans le décor ou vous flingue une suspension. Tiens, c'est justement pour ça que Toyota est leader sur le continent : c'est eux qui fournissent le mieux les pièces détachées et au meilleur prix. La solidité, certes, mais dans des conditions si hardcore, ça finit toujours par casser. En plus d'être pas cher le carburant est coupé à la flotte, donc bonjour les injecteurs! C'est rigolo, il s'en vend des bouteilles sur le bord de la route. Sur le bord de la route quand on monte au Nord, il y a les Châteaux, genre micro château de terre avec les animaux et les vieux en bas, et les personnes en haut. C'est d'un pittoresque entre les baobabs! Nan, le vrai château se trouve planqué sur une colline. Il a été construit il y a peut être un siècle, donc pas vieux, avec des pierres portées à dos d'homme, car il n'y avait rien dans le coin! Style vieillot, stuck in the 70's, dans lequel on devait recevoir les dirigeants pour s'échanger des valises. Une partie des dépendances était gagnée par la nature, perforée par arbres et leurs racines. Joli, un peu cliché romantique. Pas loin il y a la ville du président (pas la capitale, qui elle est sur la côte), et ça se voit : un bled paumé avec des quatre voies goudronnées! Imaginez, en Afrique! Sur une colline proche se trouve l'industrie du coin : transformation de rails de chemin de fer en pelles et autres outils agricoles. Mythique. C'est pas un hasard s'ils étaient dans des cases quand nous sommes arrivés au XIXème. On pouvait apercevoir la tombe de la mère du président, sorcière de son Etat. M'aperçois que je parle du nord avant le sud, alors qu'il n'y a pas grand chose au nord … en fait on se faisait grâve chier à la capitale. J'ai inventé une phrase expliquant le truc : "l'Homme blanc n'est pas soluble en Afrique". Disons qu'on ne sort pas dans la rue à pied, on à rein à faire et à y faire (Un article lu autrefois chez Baroque et fatigué explique bien mieux la chose avec l'idée "c'est le blanc qui doit se faire cirer les pompes et pas l'inverse"), à part prendre un scooter taxi ou filer un billet au roi du quartier. C'est un autre truc rigolo, peut être un relent de tradition : ce type est assis à longueur de journée, on lui dit bonjour et en plus il règle les conflits. On donne aussi des pièces aux mendiants, jetées par la fenêtre. Même les autochtones font ça! Car au Togo, on a pas le droit de mendier, sauf si on est handicapé. Et le handicap au Togo, c'est du lourd : les plus moches sont ceux qui ont la polio, surtout venant de France, où on cache ou tue les monstres. Ils se déplacent assis sur des planches à roulettes avec des tongs aux mains. Il y a aussi les lépreux (tiens, le Padre en parlait à la messe hier, "journée mondiale des lépreux" qu'il disait), avec leurs bandages façon momie, et leur carton sur la tête. Ai vu qu'une fois le visage, c'était dur. Pas le droit de mendier pas d'alloc', donc petits boulots à foison. Autre mesure plus "populaire" (on aime ça en ce moment d'élections en France) les voleurs sont brulés, un pneu autour du cou. Pour les dissuader, il y a du verre pilé cimenté au sommet de tous les murs. La meilleure protection reste la prévention, c'est pour ça que le blanc emploie des gardiens du cru, ainsi que cuisinière et femme de ménage, faisant vivre au passage indirectement une cinquantaine de personnes. C'est comme ça.

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Carte blanche (9)

Spirolatères

Par Blumroch

En 1920, Hanns Heinz Ewers publiait *Vampir* ("Un roman tout en couleurs et en lambeaux"), comportant quelques réflexions étonnantes sur les liens secrets que l'auteur voyait ou croyait voir entre l'Israël éternel et l'Allemagne. D'étrange manière, cette idée (ou lubie, comme on voudra) d'Ewers se retrouve dans les constructions géométriques appelées spirolatères ("spirolaterals" en anglais). Inventés en 1973 par un certain Frank Odds et popularisés par le célèbre Martin Gardner, les spirolatères permettent de créer des figures complexes à partir de paramètres simples (nombre de répétitions, angle de rotation, segments : on en trouvera la définition dans le *Dictionnaire Penguin des curiosités géométriques*). Ainsi, un ensemble de paramètres permet d'obtenir une étoile de David. Or, en modifiant progressivement la valeur de la rotation, on aboutit à... une croix gammée. Étonnant hasard, quand même ! Qu'en aurait pensé Ewers ? ;-)

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Carte blanche (5)

News!

Par Ootkonos

Je viens de découvrir l'engouement médiatique autour du tueur au scooter. Tiens, ça fait quelques jours que vient de sortir le clip de l'année :

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21/03/2012 | Lien permanent

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