12/03/2022
Pépiements (25)
"Refugees Welcome, j'aime Greta, je suis Charlie, je prie pour Paris, je regarde ailleurs quand on réprime les manifestations, je dénonce mon voisin qui ne respecte pas le confinement, j’applaudis le personnel soignant, je me vaccine, j'affiche les doses que l'on m'a injectées sur mes réseaux sociaux, je soutiens l'Ukraine, j'affiche la photo de mon thermostat à 18°. Maîtres, regardez comme je connais ma leçon et je la récite bien."
Notre époque est devenue l'âge d'or du fayot.
08:28 | Lien permanent | Commentaires (14)
09/03/2022
Pépiements (24)
Le réfugié exotique que l'on accueillait avec un peu de pitié condescendante est provisoirement passé de mode, c'est du caucasien qui arrive. Et l'Européen, malgré des décennies de propagande, ne peut s’empêcher de le percevoir différemment du précédent. Il nous ressemble tellement, se dit-il, ce pourrait être nous... Et il lui vient une sourde angoisse ; finit le sentiment rassurant d'être le généreux privilégié qui daigne ouvrir sa porte pour aider le nécessiteux qu'il croit lointain, le monde lui apparaît tout à coup plus fragile qu'il ne l'avait cru. Peut-être bien, aussi, perçoit-il confusément l'inutilité de toutes les humiliations et les soumissions acceptées pour vivre heureux : l'Histoire n'a pas dit son dernier mot. L'Européen ne pardonnera jamais à Poutine ce rappel du réel, qu'il n'est pas possible de vivre pour l'éternité dans la paix et la prospérité. D'où la censure hystérique de tout ce qui évoque la Russie qui va au-delà des usages inhérents aux temps de guerre : ce qui ne va pas dans le sens du "progrès" ne peut être qu'obscène.
15:29 | Lien permanent | Commentaires (16)
08/03/2022
Consensus
Le Camp du Bien ne se sent plus pisser. C’est open-bar sur les plateaux téloche. Coke et putes ukrainiennes sur les ondes, le câble et la toile ! La grosse éclate ! Je ne parlerai pas bien sûr des “spécialistes de la Russie/du KGB/de Vladimir Poutine”... ils sont trop nombreux, on ne s’en sortirait pas. Dans un même souci de fluidité, on évitera les chialeuses professionnelles, les philosophes à mèches ou à lunettes, les politicards outrés, les plus-jamais-ça et leur cousin, le célèbre et-les-droits-de-l’homme-alors. On continue à n’avoir peur de rien : un zeste de nazi par ici, un poil d’antisémitisme par là... bien sûr, assurément, comme toujours. On ne change pas une équipe qui gagne. Mais on a aussi cette bonne vieille concorde nationale et son concubin, le rassemblement républicain autour du président. J’ai même entendu dire que les Français se ruent sur les pastilles d’iode car ça fleure bon le covid radioactif, ces temps-ci. Voilà que ces tarés de moujiks bombardent des centrales nucléaires, maintenant. Dites donc, ils bouffent du becquerel avec un coup de vodka, les cosaques, les tchétchènes et les wagner ?! Je vous le dis, moi : pas le temps de s’emmerder avec ces zigotos-là. Il n’y a pas de temps mort sur le front – enfin, façon de parler, bien sûr. Malheureusement, des pseudos journalistes, des petits merdeux réacs qui se prennent pour Tintin ou Ric Hochet viennent péter l’ambiance en disant qu’ils n’ont pas encore vu de chars russes ou de cadavres éventrés, de gonzesses violées-tabassées, de marmots cloués aux portes. Mais qu’en revanche, il n’y a pas moyen de dormir deux heures de suite avec ces sirènes qui hurlent dès qu’un chat miaule un peu fort. Et l’autre demi-folle là, qui entre deux sanglots vient nous seriner que les Ukrainiens auraient fait 9 000 morts séparatistes en moins de dix ans au Donbass. Non mais de quoi je me mêle avec mon petit reportage ? Puisqu’on te dit que Zelinski, c’est l’archange Gabriel avec l’Otan en moins. Quand il vient te chanter, balalaïka à la main, que c’est le satan d’à-côté qui a tout fomenté, faut l’écouter, bon sang ! Sinon, où on va, hein ? Macron, si tu lui changes sa croisade pout la paix en réglement de comptes entre bandes slaves, il va paraître moins grand sur son cheval. Et en pleine élection présidentielle, ça le fait pas ! Non allez les gars.: con-sen-sus. Le consensus, il n’y a que ça de vrai par les temps qui courent. J.-M. M. |
Source : Parce que c’était moi.
19:09 | Lien permanent | Commentaires (8)
07/03/2022
Musique (610)
Eleftherios
The Pieces Left Behind
1. Theme
2. Memory
3. Wandering
20:56 | Lien permanent | Commentaires (45)
06/03/2022
Chronique du temps de la Covid-19 (114)
Les "nouveaux allégements" du 14 mars vont sûrement finir de réduire le nombre de manifestants anti-pass le samedi après-midi à une portion insignifiante alors que ce n'était déjà plus les grandes heures du mouvement depuis plusieurs semaines. Je n'irai donc plus... pour l'instant.
On m'a rapporté que des vaccinés regrettaient à demi-mots les nouvelles mesures, peut-être irrités d'avoir cédé un peu rapidement ou de constater que certains ont réussi à passer entre les gouttes. Mais je me trompe sans doute, l'âme humaine n'est pas ainsi faite.
20:35 | Lien permanent | Commentaires (7)
03/03/2022
La menace fantôme
20:12 | Lien permanent | Commentaires (14)
02/03/2022
Modernité
« L’idée centrale de la modernité, c’est l’homme abstrait : sans racines, sans appartenances originelles, capable de s’autodéterminer de manière absolue. Tout rapport au monde social ne serait pour l’homme que contingent, le fruit d’un choix, d’un désir ou d’un calcul intéressé. Il ne serait nécessairement ni Européen ni Africain, ni homme ni femme : il pourrait être tout cela à la fois, et « transitionner » entre ces « identités » selon son bon vouloir. On voit la perversion du terme : « l’identité » ainsi conçue ne serait qu’un choix individuel, la capacité à être absolument tout sans contraintes. In fine, si l’on peut être toutes choses, c’est que l’on n’est fondamentalement rien. »
Manifeste de l’Institut Iliade
19:36 | Lien permanent | Commentaires (10)