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14/10/2021

Doudous

« Dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es

 

Les objets et produits, choisis de plus en plus en fonction du bénéfice psychique qu'ils apportent, compensent des déficits identitaires.

 

Qu'on le veuille ou non, la société de consommation change. L'envie de consommer est toujours là, mais les moteurs du désir ne sont plus les mêmes que ceux qui ont marqué les décennies précédentes.

Les années 60 ont marqué le premier âge de la société de consommation, celui où les produits correspondaient à des besoins tangibles. On les achetait avant tout pour leur valeur d'usage, la fonction qu'ils accomplissaient et qui améliorait souvent le cadre de vie. Ainsi du réfrigérateur (10 % de la population équipée en 1958, 75 % en 1969), de la machine à laver (10 % en 1958, 66 % en 1974), de la télévision, de l'automobile, des couches-culottes, de la lessive et de bien d'autres encore. Par l'acquisition de biens matériels de plus en plus nombreux, la consommation a permis la transformation des modes de vie et s'est associée à la notion de progrès. En 1963, Edgar Morin écrivait dans le Monde l'entrée dans une nouvelle civilisation, «du bien-être, du confort, de la consommation, de la rationalisation».

Les années 80 ont incarné l'apogée du deuxième âge de la consommation, celui où la valeur d'image se substitue à la valeur d'usage. A l'âge de la dynamique individualiste, les objets ne répondent plus à des besoins collectifs mais se personnalisent. Ils visent essentiellement à différencier leurs utilisateurs. La consommation s'organise selon une logique de signes. Signes de réussite ou d'appartenance à un groupe social. Une voiture, des vêtements de marque, une maison bien équipée agissent avant tout comme des marqueurs sociaux. Ils ne répondent plus simplement à un besoin, mais sont choisis pour leur immatériel, l'imaginaire qu'ils incarnent, souvent construit par la publicité.

Trop souvent, les analystes comme les critiques en restent là. Pourtant, nous sommes entrés dans une nouvelle étape de la société de consommation. Les objets ne répondent plus simplement à des besoins : on n'a généralement pas besoin de changer de voiture ou de lave-vaisselle. Aux logiques d'arbitrage de prix ou de marquage social, s'ajoute un nouveau moteur, d'ordre psychologique. Nous choisissons de plus en plus les marques ou les produits pour le bénéfice psychique qu'ils nous apportent. Et celui-ci est souvent inconscient. Comment faire un choix rationnel quand, dans un hypermarché, on doit arbitrer entre 22 000 produits ?

La logique du désir s'est toujours articulée autour de la notion de manque. Mais ce manque est devenu psychologique. Les objets et les marques comblent des vides affectifs. Avec son fameux «Parce que je le vaux bien», la marque L'Oréal joue sur la satisfaction narcissique et aide les femmes à se sentir plus belles. Elle stimule leur confiance en elles et les aide à se sentir désirables, tout en véhiculant l'idée de contrôle, de maîtrise de soi et de son image. Le succès actuel des marques de luxe repose sur une mécanique similaire, celle du luxe «pour soi» plutôt que du symbole de statut.

Par la multiplication des objets, et des messages, la consommation protège de la panne de jouissance. Il n'y a plus de temps morts, ceux-ci sont comblés par des objets, qui ont une nouvelle fonction, celle de béquille identitaire. En identifiant le modèle de la «consommation compensatoire», les chercheurs anglo-saxons soulignent combien les objets du quotidien compensent des déficits identitaires. Ils deviennent une partie de nous-mêmes, traduisent qui nous sommes, ou qui nous rêverions d'être. Le choix paradoxal d'un 4x4, alors qu'on conduit en milieu urbain, vise avant tout à exprimer sa personnalité, à s'identifier à un style de vie rêvée. Dans une société de cols blancs, on se sent plus libre en Levi's, plus viril en Harley Davidson ! On se sent une meilleure mère en utilisant des couches de marque. On maîtrise son corps et son image en utilisant un nouveau shampooing à forte composante technologique. De même qu'on est plus féminine en Chanel. Les marques cultes développent une valeur ajoutée affective.

Dans une société vieillissante, en panne de repères et de projet collectif, la consommation devient une véritable thérapie. Le discours santé des marques alimentaires, les arguments sécurité des marques automobiles rassurent une société anxieuse et peu sûre d'elle. Les objets nous consolent, nous confirment dans notre existence, ou meublent le vide de sens auquel nous sommes confrontés. Il faut désormais aborder la société de consommation avec une nouvelle clé de lecture, où leur valeur affective l'emporte sur leur fonction. »

 

Nicolas RIOU (2005)

 

Source : Libération

 

13/10/2021

Chronique du temps de la Covid-19 (92)

Samedi 9 octobre c'était ma douzième participation à la manifestation anti pass sanitaire.

J'arrive vers 14h30 à la place de la Bourse rejoindre M. Après les habituelles prêches aux convertis nous procédons à une "votation" pour décider si nous allons faire le tour du centre ville ou si nous franchissons le pont pour aller devant le siège du journal Sud-Ouest comme la dernière fois. M. et moi nous mettons dans le le groupe qui vote pour Sud-Ouest, mais c'est celui pour le centre-ville qui est le plus nombreux ; de peu, semble-t-il. Nous attendons le départ de la minuscule contre-manif des antifas-anticapitalistes pour y aller à notre tour. Sur les quais nous nous arrêtons plusieurs fois. J’apprendrais plus tard que c'est justement à cause des gauchistes qui ralentissaient afin de prendre la tête de notre cortège. Arrivées devant le pont de Pierre, les banderoles officielles bifurquent pour le prendre, contrairement à ce qui était annoncé, alors qu'un groupe part à l'opposé. La manifestation se scinde et il est difficile d'y voir clair. Après quelques hésitations, je demande à une "meneuse" ce qu'il en est. Elle m'explique que le parcours déposé à la préfecture est celui qui passe par Sud-Ouest, mais que l'information n'a pas bien circulé. Je lui demande alors le sens de la "votation". Elle m'explique qu'elle n'aurait pas dû avoir lieu, qu'ils ont "ch.. dans la colle" et s'excuse pour cette désorganisation. Nous repartons et rejoignons la tête de cortège qui nous attendait sur le pont. Nous sommes forcément moins nombreux et un peu irrités. A la sortie du pont une empoignade avec des jeunes qui circulaient à trottinette et des manifestants à lieu. L'échauffourée est évitée de justesse. Sur les quais une automobiliste agacée fait le forcing pour passer au risque de provoquer un accident, des manifestants s'énervent. Là encore l'incident aurait pu être plus grave, mais le service d'ordre arrive à lui faire faire demi-tour. Arrivé devant Sud-Ouest, je compte grossièrement les troupes : nous ne devons pas être plus de 200. Un des organisateurs nous explique que le cafouillage d'avant le pont était destiné à tromper les antifas. Son discours ne me convainc qu'à moitié. Il semble faire une fixation sur le pouvoir de nuisance des gauchistes pourtant bien peu nombreux et nous annonce qu'il ne déclarera plus les manifs, ne viendra pas la semaine prochaine et nous invite le faire de même. Quelques discours – globalement plus intéressants que ceux de place de la Bourse – plus tard, il revient calmé et nous explique qu'on l'a convaincu de revenir sur sa décision. Il propose cette fois de rester sur le lieu de rassemblement et de faire une manifestation statique. Un vote à main levée lui donne la quasi unanimité. M. et moi votons dans ce sens. Nous repartons peu après et nous nous quittons place de la Bourse. J'ai cherché en vain un comptage dans les médias et je n'ai trouvé qu'un "quelques centaines" plutôt vague. Je ne sais pas combien de gommettes ont été distribuées.

Naturellement

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11/10/2021

Demain les chats (3)

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Précision

J'ai vu aujourd'hui un bien curieux certificat médical formulé ainsi :

"Arrêt scolaire

Le temps qu'il faudra"

Je me demande si ce praticien a le même esprit gentiment frondeur sur certains sujets d'actualité.

 

09/10/2021

Je plussoie (48)

"Ils ont oublié que la grandeur d'un peuple est d'abord faite de son égoïsme et que l'oubli de celui-ci le condamne à l'esclavage. Ils refusent de voir que, pour être magnanime, il faut d'abord être vainqueur. Ils sont sourds à ces simples cris."

Jean Cau

 

"Toute œuvre humaine est menacée, aucune ne subsistera intacte et toutes finalement périront. Mais j’ai vu à Olympie de grandes colonnes couchées dans l’herbe, et elles chantaient encore la gloire de l’inconnu qui, il y a 27 siècles, les avait dressées vers les dieux."

François Mauriac

 

"Il est naturel qu’un peuple qui se meurt ne veuille pas mourir. La vieillesse historique, comme la vieillesse individuelle, est un culte de la vie par manque de vie. C’est la flétrissure caricaturale du devenir."

Emil Cioran

 

"On dirait que la douleur donne à certaines âmes une espèce de conscience. C'est comme aux huîtres le citron."

Léon Bloy

 

"Ce régime, où l'on gouverne à l'heure ou à la journée, faute de pouvoir vous donner la moindre assurance sur ce que vous serez demain, vous interdit bien de renouer avec ce que vous étiez hier."

Antoine Blondin

 

"Dénoncer le mal et faire le bien sont deux choses différentes."

Gaël Faye

 

"L’homme qui n’a aucune vie intérieure est l’esclave de son entourage."

Henri-Frédéric Amiel

 

"La patrie est comme la famille, on n'en sent bien le prix que lorsqu'on n'en a plus."

Gustave Flaubert

 

"Nos persécuteurs prospèrent sur nos vices."

Lounès Darbois

 

"Il est très dangereux de vivre en des époques sans danger. Elles sont grises, douceâtres, molles, ternes. Elles atrophient les caractères, elles énervent les volontés. Pour des âmes un peu noble, notre temps peut devenir un âge d'or, précisément parce que c'est un âge de fer exigeant une multiplicité d'efforts pour que la frénésie du progrès ne se retourne pas contre nous."

André de Maricourt

08/10/2021

Musique (596)

Rare Bird

Sympathy

Lady Lane

Five Letters

The Korgis

Everybody's got to learn sometime