21/12/2022
Chronique du temps de la Covid 19 (127)
20:02 | Lien permanent | Commentaires (7)
Nous sommes en hiver
09:21 | Lien permanent | Commentaires (14)
20/12/2022
Carte blanche (50)
Laissée à Kobus van Cleef
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Dix-neuvième partie
On les decouvre dans la chaufferie, où il n'y a aucune chaudière mais un Merlin-Rolls-Royce 20 cylindres injection contrôlée par ordinateur, 170000cubic inches ( soit mille fois la cylindrée de mon softail, y a déjà de quoi faire)
Le pasdar est vêtu, un tas de frusques en vrac à ses côtés, le mutant est presque nu, il n'a en main que des cartes négligeables
C'est un strip poker et le pasdar gagne
Mais que gagne-t-il ?
La vision de l'épiderme pustuleux du mutant ?
La satisfaction de remporter un dernier pli ?
Quelques pièces de vil métal à la condition de pouvoir revendre ces guenilles ( et que quelqu'un en veuille)?
Quel vice, quelle perversion...
On interrompt la partie en intimant au pasdar de rejoindre la dunette, d'un geste sans équivoque (avant bras plié, pouce indiquant la direction), il s'exécute en maugréant
On jette ses frusques au mutant en lui demandant s'il n'a rien d'autre à faire
Il déploie sa carcasse et nous reluque d'un air mauvais, puis donne quelques coups à un tas poussiéreux dans la pénombre, lequel tas s'agite en couinant
Des rats ?
Non, mieux que ça
Un raelien
Officier,par surcroît
Il approche ses cannines affûtées, l'autre secoue la tête pleure et promets de tout dire
on pourrait le renommer "karpathian bildungsroman"
Maintenant il nous faudrait savoir quel est cet individu capturé par le mutant (il est désormais interdit de prononcer "qui" sauf si le qui en question tend la main à la sortie de l'église, qui quête donc)
Le mutant allonge la jambe,satonne le tas de guenilles qui gît au sol
Un geignement lamentable s'en échappe
Non noooon, arrêtez, noooon
Va savoir quels sévices on nous enjoint de stopper
Il ramasse alors un rigoustin, vestige du passé illustre du navire (propulsion à vapeur,converti récemment en diesel puis solaire, deux trois panneaux sur le sundeck, assurant l'éclairage des chiottes des invités, tant qu'il y a du soleil) et de la pointe, en taquine la loque
Gémissements puis cris et imprécations
Blum veut faire cesser cette infamie, kobus, au contraire, pense qu'on risque d'en apprendre un peu plus sur ce bougre
Il presse le mutant d'insister, on va pas l'accoucher aux forceps, quand même !
Finalement, on aura eu un aperçu de kobus
Bedonnant, vieillissant, un poil sadique, pas mal maso aussi, pas reluisant tout ça
Au bout de peu, la loque se met à table
Ce qu'il voulait,ses commanditaires et lui, c'est récupérer la clé USB sur laquelle sont inscrites les coordonnées de la milliasse de bitcoins
Une question d'argent ?
Je n'en crois pas un mot
Le mutant approche son muffle repoussant et là, les digues cèdent, le mec déballe tout on a du mal à suivre
Mais dans les grandes lignes, ce pognon doit servir à payer les services d'une société de mercenaires chargée de harceler un état souverain afin de créer un casus belli, dans le but d'entraîner une opération de pacification légitime de la communauté ternazionale sous les espèces d'une organisation de coopération militaire au logo en quatre lettres et de couleur bleue
Les infos sur ce ploplo sont au verso de la clé, maintenant libérez moi, j'ai été réglo
Assurément dit Blumroch
Le mutant fond sur sa victime et la saigne dans un concert de cris atroces
Puis il attrape le cadavre encore frémissant par une aile et le balance à la mer par une écoutille
On tient un conseil de guerre élargi dans le poste de pilotage ( passerelle, dunette, décidément la marine n'est pas avare en dénomination)
On félicite le mutant pour sa résolution rapide des problèmes d'abordage par des estrangers du dehors, hop, saignage et immersion sont les deux mamelles d'une sécurité bien comprise
Des voix s'élèvent toutefois, ne doit on pas craindre la survenue d'une autre équipe de récupérateurs de clé USB, maintenant que leurs chaouchs ne donnent plus signe de vie ?
Blumroch argue que les balises dont sont pourvus les agresseurs continueront à émettre depuis l'estomac des requins et lorsque les dites balises passeront dans la merde, nous serons loin
D'ailleurs on va faire le point, à l'ancienne, plus question d'utiliser les systèmes moudern qui nous signalent à l'attention des observateurs de toutes nationalités
Il est vrai que déconnecter les appareils nous rendrait suspects et que d'autres part, nous sommes visibles depuis le ciel
Nous pourrions changer d'embarcation à la première occasion
Cap sur des terres habitées, dans ce cas
On pique donc sur la Sicile ou la Sardaigne
Pour la Sardaigne, c'est trop au nord, et puis on arrivera après le 11 septembre, qui est, comme toulmonde sait, la date de la sainte victoire, laquelle coïncide avec le changement de pâturage pour le bétail ( transhumance inversée, ou retour, si vous préférez), pestacle inoubliable avec les encostumés qui gravitent autour des édifices néolithiques et les femmes, belles comme tout avec leurs yeux clairs et sombres et leurs broderies sur le fafatch, qui suivent la procession
On prendra donc la Sicile,fief des antiques sicules
Cap sur la Sicile donc, mais en restant à distance de Syracuse,du fort du clou et des latomies, certains s'y sont frotté, et on sait comment ça a fini
Le pasdar à la barre (ce qui fait une allitération plus chouette que Giscard à la barre, je trouve), imprime donc un mouvement plein de douceur et de fermeté au joystick qui fait office de roue, le navire vire doucement,cap sur le port d'Agrigente ( s'il existe, sinon ce sera celui de Géla)
Les eaux de mare nostrum se divisent devant notre proue pour se refermer loin derrière notre poupe sans que cela n'affecte le confort des passagers et pourtant le gros temps est là, qui plaque des rafales sur les hublots ( correction, ce sont des baies vitrées qui permettent aux invités de jouir du pestacle) et fait ruisseller la tempête sur le bâtiment
À peine un peu de roulis lorsqu'on prend les lames en oblique et qu'on les écrase par le travers
À 10 nautiques de la côte, la radio grésille, un marin italien nous demande d'un ton fort urbain qui nous sommes et vers où nous nous dirigeons
Vers le port,c'te question !
Ha, il faut croire que les raeliens ont actionné tout les relais qu'ils pouvaient et que l'épreuve finale nous attend
Blumroch a une idée de génie, il empoigne le combiné et lance un appel vers un numéro de lui seul connu
"Hello ma p'tite poule, si tu as ce message, c'est pour te dire qu'une barquasse de gentils migrons est en vue des côtes italiennes et que l'organisation de contrôle des frontières, appelons la Durex, est en passe de les refouler, appelle donc à la rescousse les cartes de presse vronzaises"
La veille médiatique est lancée, voyons ce qu'il adviendra, énonce Blum en posant le combiné
Apparemment trop tard pour déclencher la mobilisation des journalistes vronzais,car on voit poindre, à travers les bourrasques, un licothere de la regia marina, cocarde verte blanche rouge,mitrailleur à la portière, chahuté par le vent
L'appareil met le cap sur le yacht du mécène punique et l'illumine avec son radar de conduite de tir ( les pods sous les ailerons sont chargés à bloc, on voit les ogives qui luisent lorsque les feux de position se reflètent dessus, avec effet stroboscopique par la rotation du rotor, si j'étais nécessiteux, je vendrais cette image à un metteur en scène), alors que la radio crépite "yacht de plaisance, mettez en pannnne, nous allons monter za bord", avec un accent de Calabre bien tapé
Le pasdar à la barre pousse le chadburn à bloc, le yacht bondit en avant
Dans la radio, l'échange se fait plus rugueux "ma qu'est ce tou fa, tête de 'on, va, jé te dis de mettre en panne, tou met en panne,tou discoute pas, capische ?"
Et le mitrailleur de portière envoie une rafale qui coupe la crête d'une vague à dix mètres devant la proue
Idée de génie de kobus, qui disparaît un instant, et reviens, costumé en n'haigre, avec un ballot de chiffon infâme sous le bras, la bouille repeinte au cirage et traînant Emesse par une aile
Il intime à Jean Eudes de rebrancher la radio et d'adresser un message clair à l'hélico de la regia marina, sous ordres de Durex
"Si vous nous interdisez de poursuivre notre route, nous sacrifierons des enfants, des petits n'haigres, et nous filmerons tout, on balancera ça sur les rézos et ensuite, tu verras ta gueule !"
Kobus est arc bouté sur le bastingage, il tient au dessus de sa tête le paquet de chiffon, Emesse, fermement appuyée sur l'aileron de la coursive n'en perd pas une miette, avec une caméra qui a dû surprendre les ébats libidineux des invités du magnat libanoche
Dans le poste de pilotage, la situation est tendue, un autre crépitement déchire le silence
"Ma ne faites pas de couneries,va, porca Madonna, rentre le bambino, il fait trop froid pour mettre oun chrestos dehors, à plou forte razon oun negrou, espère oune minoute, je prends les ordres de chez Durex "
Les ordres doivent être clairs puisque dix longues minutes plus tard, on entend "le yacht loumière dou soud est autorisé à poursuivre sa route, les passagers seront débarqués en zoune estra ouropeenne"
Puis, après un instant, mezzo vocce "et dites à votre comédiante qu'il aurait été plus crédible en se passant aussi les mains et les oreilles au cirage"
Grand virage sur le flanc, le licothere nous double, le mitrailleur de portière nous fait un signe sans équivoque, pouce levé, pour nous la souhaiter bonne
Et, à travers les bourrasques et le libeccio, nous progressons jusqu'au port, c'est quasiment cornélien
Mais c'est pas Chimène qui nous accueille, comme tu peux le penser
Non, une haie de carabiniers, une autre de bersagliers, un dispositif avec véhicules anti émeutes, tout ça sur les quais étroits de Vigatta (j'ai lu Camilleri)
Ne manque plus que le commissaire Montalbano
On balance les haussières, les garda di finanzia, lamaniers amateurs, tentent de les rattraper, sans succès, ce qui amuse les persans
Les défenses sont parées sur le quai, pasdar Abbas se lâche un peu en cognant méchamment de la proue, de toutes façons, le proprio est introuvable, saigné par le mutant ou flingué par les raeliens dans un précédent épisode, il viendra pas recriminer
On nous intime de baisser la coupée, que l'inspection puisse monter à bord
Merde, on va connaître la paille humide des cachots, encore heureux que ce soit pas les latomies
Au moment où l'inspection maritime met le pied sur la passerelle, un mouvement de foule, une immense clameur "negrou, negrou, la poutrasse di Bamako, negrou negrou"
Ce sont des institutrices ménopausées, italiennes, vronzaises, Hallemandes, nord européennes et leurs cucks de mâles bêtas, bénévoles d'association, anciens fonctionnaires territoriaux et ex syndicalistes en retraite, qui,tels une marée humaine, bousculent tout devant eux, investissent le port,les quais le bateau, flanquent les militaires à la flotte et montent au pas de charge la passerelle de coupée
vous imaginez la scène, je vous fait pas de dessin
les fumelles, ulcérées de pas avoir de migrons mâles, se rabattent sur les deux pasdars
lesquels pasdars sont âprement disputés par les cucks mâles et bénévoles des ONG
bataille, empoignades, griffures, les bénévoles et les humanitaires morflent , se défendent, ça couine, ça braille
que croyez vous qu'il advient?
Épuisés, la tige en chou fleur, les deux pasdars sont en passe de jetter l'éponge, le manche ( c'est le cas d'y dire) après la cognée
Il faut trouver une idée, afin de contenter la troupe d'affamé.e.s de stupre,qui, quoi qu'on en aie, nous protège des forces de l'ordre
On leur intime, en persan, de penser fort fort fort à la gay pride de Berlin
On leur essuie le front, le dos, tout ce qui ruisselle de transpi au cours d'efforts pas racontables
Il faut pourtant se résoudre à l'évidence, seule la chimie, la chimie moudern, pourra nous tirer de ce mauvais pas
Mais où trouver des substances, des trucs et des machins ?
Et pour contenir la fureur des ménopausées de l'educ nat' ... pour cela, point de chimie efficace, une bonne paire de baffes dans la gueule, assénées par un Blumroch pas trop ravi du rôle qu'on lui fait jouer, et un Jean Eudes plutôt rigolard, mais ils ont le bras qui fatigue à force d'à force
C'est alors que survient un personnage extraordinaire, comme on n'en trouve que dans les romans de Balzac et de Pierre Magnan, un type d'homme qu'on croirait révolu
Laisse moi te le décrire, c'est pour la littérature française que je le fais ( et donc c'est respectable)
Imagine un gnome,bossu, contrefait, l'échine en crosse d'évêque, le nez touchant le menton comme la vieille dans Candide, de rares cheveux blancs encroutés de squames et de parasites débordant d'une calotte de soie noire raide de crasse, un pharmacien de province du 19eme... et pas de la fin 19eme, non, certes pas, du début,du tout début de ce siècle qui vit naître Victor Hugo et tant d'autres génies vronzais
Et cet homme nous déclare, avec un accent indéfinissable, j'ai la solution à vos problèmes
La solution ?
Mais qu'est ce donc ? S'étonnent nos compères,assaillis de fumelles aux cheveux bleus, hystériques et agressives
Un philtre, un simple philtre qui renverra ces harpies d'où elles viennent
Fort bien, mais comment leur faire absorber le dit philtre,la question est d'importance
Kobus, qui avait négligé de se décamoter le museau est encore, pour les yeux de la foi, assimilable à un n'haigre
Vieux, certes, au vu de sa toison argentée, mais incontestablement, indubitablement n'haigre
On n'en veut pour preuve que le colorant qui suinte au fond de ses rides
Il se repasse une autre couche de cirage sur le faciès puis s'avance sur cette troupe bruyante, babillarde, tremulante, tendue dans l'attente du priape sombre qui pourrait leur insuffler une nouvelle jeunesse, faire de vieilles vachasses brehaignes de tendres jouvencelles portées aux égarements de l'âme et du corps
D'une main levée, il fait taire la cacophonie ambiante, déclarant "moi, cheikh Amadou Anta Dialo, vais vous conter quelques morceaux choisis de littérature, après quoi, nous aurons une collation pré sexuelle"
Là, silence sépulcral, le sexuel a éteint les conversations
Alors il se lance, le kobus, avec ce qui lui reste de son enfance, lorsqu'il s'emmerdait à cent sous de l'heure au collège, gratuit, laïc et obligatoire
Un petit galop d'essai, du Victor Hugo, d'ailleurs son gros bide,sa barbe blanche et son museau repeint et un peu fictif, le font ressembler à la statue éponyme de Besançon, statue érigée par Ousmane Sow et recolorisee par la mairesse du cru
Mais ouat !, l'assemblée des ménopausées ne se contente pas du verbe, il lui faut de la chair !
De la chair autour du verbe et, oserais je le dire, de la chair à l'intérieur
Aussi un sourd grondement monte, une révolution en puissance , ça devient la vieillesse aigrie qui ergote,manifeste, exige
Et qu'exige -t-elle ?
De la jeunesse,dure, infatigable, décomplexée, qui les pilonne dans l'entre cuisses, dans l'entre fesses,quite à en crever, elles ( ou iels car on compte plusieurs trans et nos deux pasdars n'ont pas réussi à contenter tous les zommos passifs qui se sont rués sur les quais, loin de là, très loin de là) n'ont pas fait tout ce chemin depuis leurs hacheloumes de bonlieu parigotte, milanaise ou Hallemandes pour s'entendre réciter des morceaux de littérature vronzaise, littérature dédiée à des zommes blancs, sexagénaires et en tout cas, pour ce qu'iels en savent ( et iels en savent beaucoup,croyez moi, pas pour rien qu'iels ont un abonnement aux pod casts de vronze ku) sexistes et patriarcaux, bordel de djieu
Kobus tente de dominer le tumulte mais c'est peine perdue, ça renaude vilain dans l'assistance, on veut du sang neuf,du sang neuf,youngblout, youngblout, de la jeunesse,jovenes, bref, une volière, peuplée de poules faisannes déplumées
L'odeur répandue renforce la comparaison, imaginez un fond de clapier, avec patchouli par dessus et sudation dans une crêperie jamais aérée
Autre chose que l'odeur du mâle qui a usiné dans la salle des machines ou du pegut qui vient de donner aux bétail
Bref, kobus commence à perdre patience et aussi contenance lorsque les trois grâces déboulent, avec une marmite de ti ponch, dans laquelle a été jeté le philtre
Jamais avares d'un coup à boire, les ménopausées et leurs cucks reniflent avec méfiance puis se laissent aller, et ça lève le coude, tu peux me croire
Résultats des courses, en moins de 30 minutes, tout ce beau monde est à terre, vautré dans les vomissures, les convulsions et l'urine
Oui, c'est un violent neurotoxique, iels n'en réchapperont pas
Tout.e.s mort.e.s, propre,net et sans bavures
Accré les gonzes, on met les bouts !
On rassemble en un tour de main nos impedimentas, on charge le grand karpatique dans une chaise roulante et on se dirige en ordre dispersé vers la passerelle
Un instant !
Une voix glaciale coupe nos élans respectifs
On se retourne
C'est l'apothicaire de province, il tient un rigoustin calibré en 9mm para et nous braque
Envoyez la clé USB !
Maverdave, encore les foutus raeliens !
Kobus descend doucement la main droite vers sa poche de bloudjine, elle est là, je vais la sortir mais pas de geste inconsidéré avec le flingue, d'accord ?
C'est moi qui donne les ordres ici, rétorque le potard, qui a changé du tout au tout, sa taille s'est redressée, sa calotte a glissé, son élocution a changé, bref, c'est devenu un autre homme, un tueur froid, efficace, réfléchi
Pas tellement réfléchi pourtant
Le mutant survient derrière lui et le saigne de la façon qu'il affectionne, la bouche glissée dans le creux situé entre l'épaule et la mâchoire, ce creux où les lèvres des hommes aiment à se poser chez la femme aimée ( ou convoitée) pendant que les mains empaument les seins
Broum
Le raelien s'effondre, livide, exsangue
Ce faisant, dans une convulsion, il appuie sur la détente de son arme, le projectile va frapper kobus directement sous la ceinture, pling, ça fait un deuxième au tapis
On se précipite, on lui donne de l'air, Emesse le délace ( c'est pas un corset qu'il porte, cependant l'expression m'a toujours plu, avec ce que ça véhicule d'érotisme 18eme), on expose la blessure
Chance, miracle, le pruneau a frappé la médaille du bon sauveur qu'il porte près de ses genitoires ( craint il les MST ? Possible) et a ricoché sur la bague de biker ( à tête de mort) qu'il s'est offert pour ses 60 automnes
Ne lui reste qu'un gros hématome qui grossit de minute en minute ( l'imbécile affectionne les traitements préventifs, il s'est donc mis sous aspegic,100 mg/jour, comme si ça pouvait changer quelque chose à son destin et à son hygiène de vie déplorable)
Pas grave, on se met en route, le mutant pousse le karpatique, Emesse soutien kobus qui marche les pattes écartées, les pasdars eux aussi marchent à pas comptés, la faute aux rapports brutaux qu'ils ont entretenus avec les cucks européens, le reste marche à l'amble, comme des chevaux médiévaux
On s'éclipse par l'annexe du bâtiment en souquant ferme, on rejoint le fond du port par la bande, doublant en silence les véhicules des carabiniers, lesquels sont occupés à se sécher après la trempette imposée à eux par la meute humanitaire
À force de rames ils sont bientôt sortis d'affaire, d'autant que les journalistes vronzais rameutés par le coup de téléphone de Blumroch à son contact dans la presse d'opinion,ces journalistes donc,font le siège du quai où est amarré le yacht du suifeux libanoche à cette heure décédé
On se défile par un incroyable lacis d'entrepôts, de jettées, de portails grillagés échancrés à coups de cisaille, de guitounes de gardien abritant des calabrais avinés
Nous voilà dehors, un simple tour d'horizon nous montre un parking plein de saisies des douanes, quatquat, camionnettes, humvees nous tendent les bras, à pu qu'à se servir
Craquer une porte ne prend qu'une minute au mutant par contre démarrer le moteur sans le code ni la clé s'avère impossible
Penauds nous retournons à la guitoune du gardien qui, surprise,a été remplacé par une équipe de mafieux, façon tradi, biceps d'agriculteurs sous le maillot proletarien et front en pain cuit sous une casquette crasseuse
On est bien forcés de lâcher une pincée de billets en échange du véhicule convoité
Une autre pincée pour acquérir un carosse semblable au premier et fouette cocher, nous prenons la route des faubourgs en espérant ne croiser personne
Un doute nous tarabuste, les mafieux auront ils tendance à nous donner ?
Non, à nous vendre, tout bonnement,dit Jean Eudes, à condition que les autres y mettent le prix
Si le prix est en rapport avec la clé USB que les raeliens convoitent, notre sort est scellé
Avec donc cette hypothèque sur le râble, nous mettons les bouts
Un convoi automobile, constitué de deux quatquat un peu amortis, s'ébranle et gagne péniblement la rocade
En cause, le chamboulement dantesque de la signalisation autoroutière réalisé par les autochtones, qui ne peuvent plus supporter les agissements des sauveurs de l'humanitude, sauveurs sous les espèces de ménopausées de l'educ naze, d'adjoints à la culture de municipalités de moins de 50000 peguts ( effectivement, ça nécessite au moins un adjoint à la culture sinon plusieurs), adjoints en question parfois pédérastes, de permanents de partis pro mélangistes et de syndicats de défense d'intérêts privés ( sous couvert de défense d'intérêts communs), de jeunes punks à chiens puant le chitte ainsi que de jeunes filles de bonne famille, convaincues de leur incapacité à arriver à la cheville de papa -maman et se donnant ainsi une légitimité à exister ( tout en jouant à saute mouton sur les bites des gentils migrons)
Les autochtones donc, fatigués du défilé incessant de cette faune qui s'installe chez eux et y installe une richesse introuvable dans nos pays sclérosés, ont résolu de rendre la circulation impossible en déplaçant les panneaux, en les inversant, bref en rendant le plan de circulation impossible pour quiconque n'est pas natif du cru
Tant et si bien qu'au douzième passage devant la même façade ravagée d'usine déchue, kobus, exaspéré, bloque les freins, vache la bagnole sur l'accotement pose les coudes sur le volant et exhale un hurlement qui se prolonge par un soupir théâtral
Faut dire que Szuzanna, installée à côté de lui pour la navigation,l'a bien chauffé
Pourquoi tu tournes pas là ?
C'était marqué là, pourquoi t'as pas tourné ?
Fallait tourner, je t'ai dit, c'était marqué
Faut faire demi tour, pour retrouver l'endroit où tourner
On vient de repasser devant, pourquoi tu tournes pas ?
Vous voyez à quoi je fais allusion
Pardonnez lui ce moment d'énervement automobile comme il vous aurait pardonné le vôtre, j'en suis sûr
On avise, pas loin de là, un kebourdin local, assis sur un pliant, à l'ombre d'un figuier déplumé
Erreur c'est un gardien
Il garde des lieux où personne n'a envie de s'attarder, la logique de tout ceci n'est pas évidente mais le garçu rapporte bon an mal an sa paye à la maison, ce qui soude mieux les liens conjugaux que des prouesses horizontales
On l'aborde, on l'interroge
Il reste coi
Muet ? Sourd ? Sourd muet ? Crétin ?
On hésite
Un petit billet glissé par Emesse, la grande âme ( j'ai eu raison de lui donner les traits de madame moitié) débloque la situation
Nous nous enfonçons donc dans le centre de l'île, entre massifs volcaniques et pentes déboisées
Trapani ? Jamais de la vie !
Et roule ma poule, tant qu'y a du fioule dans le réservoir
Non non, d'Agrigente ( le bled natal d'empedocle, faut il le rappeler) jusqu'à Taormina puis Messine ( où nous n'irons pas pêcher la sardine mais où nous chercherons un embarquement pour Reggio de Calabre
Alors pourquoi, puisque tout se décide à la dernière minute, à la dernière seconde même, au débotté, un licothere noir, sans immatriculation nous survole puis se pose devant nous sur la route ?
Un exploit
Mais qui ne fait pas notre affaire
Peut être les raeliens ont implanté des logiciels espions dans nos tilifones ?
Peut être...
Le logiciel Pegasus
Ce qui, étymologiquement peut se décomposer en Pégue, lui même dérivant du provençal "peguer,pegueux" qui colle, collant et anus, le ku
Le logiciel qui nous colle au ku
C'en est trop pour kobus qui ouvrait la route avec son quatquat pourri, un bref coup de volant, une lourde pesée du pied droit sur l'accélérateur et il emplafonne l'habitacle du licothere en ayant évité les pales du rotor
On a une vision du hurlement figé du pilote,du copilote et du passager, les yeux dissimulés derrière des wayfarer sarkoziennes, avant de morfler les fragments de la voilure mobile ( oui j'ai réussi à éviter la répétition de rotor et de pales, je suis mûr pour un prix littéraire ou les rayons de la grande distribution, c'est pareil pourvu que la dose de sexe soit suffisante)
On sait que le rotor tournant dans le même sens, un choc sur le bord d'attaque des pales lorsqu'elles sont positionnées près de la cabine envoie les fragments vers les passagers, il suffit donc de cueillir l'aéronef par son bord opposé au sens de rotation ( si vous m'avez compris c'est que je me suis mal exprimé)
La turbine de la bécane n'étant plus alimentée on s'approche, le spectacle, celui d'un carpaccio d'humains, n'est pas folichon mais du moins nous serons tranquille pour un moment
On se débarrasse de tout ce qui peut être traçable, téléphone,montres connectées, agendas électroniques, GPS, on redresse tant bien que mal le garde boue du quatquat ouvrant la route et roule, marche va, tu iras mieux ce soir ( réminiscence cévenole)
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Viva Argentina !
13:32 | Lien permanent | Commentaires (1)
16/12/2022
Pépiements (45)
La question n'est pas de savoir si mettre un bulletin dans l'urne peut enrayer d'une quelconque manière la course vers l’abîme actuelle, la réponse est évidemment négative, mais si cet acte est simplement inutile ou s'il est contre-productif.
22:24 | Lien permanent | Commentaires (5)
15/12/2022
Patrimoine
21:07 | Lien permanent | Commentaires (2)
14/12/2022
Musique (635)
Max Richter
November
Carly Comando
Everyday
16:50 | Lien permanent | Commentaires (36)