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06/02/2009

Lignes de fuite

 

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Toni Grote

Jan 6 snowy fields farm landscape

05/02/2009

On a failli oublier

Une spécialiste analyse la diffusion, ce soir sur France 2, d’un documentaire sur le camp polonais

 

« BEŁŽEC » POUR SE SOUVENIR APRÈS « SHOAH »

 

ALICE COFFIN

 

« C’est a Bełžec, au sud-est de la Pologne, que fut construit entre novembre 1941 et mars 1942 le premier des trois camps d’extermination, avec ceux de Sobibór et Treblinka, de l’Aktion Reinhard, le plan nazi d’extermination des Juifs du Gouvernement général [territoire de la Pologne occupée]. » Ainsi s’ouvre Bełžec, le documentaire réalisé en 2005 par Guillaume Moscovitz, et diffusé ce soir à 22 h 45 sur France 2. Plus de 600 000 Juifs ont péri dans ce camp. Il a été entièrement détruit et toute trace d’extermination effacée, dès 1943.

Tabou brisé

« Après Shoah, on aurait pu penser que tout avait été fait, ce film nous montre que non », estime Julie Maeck, auteur de Montrer la Shoah a la télévision (éd. INA-Nouveau Monde). Conçu selon un dispositif narratif proche du film de Claude Lanzmann – absence d’images d’archives, interviews des témoins directs, ici les villageois qui habitaient à proximité du camp – Bełžec en est, poursuit Julie Maeck, « une annexe nécessaire car ce camp-là était complètement méconnu ». Autre élément significatif de comparaison avec Shoah : le contexte de programmation de ce film. « A la télévision, les passages de Shoah ont coïncidé avec des éléments d’actualité. » Première (sur TF1) en 1987, lors du procès de Klaus Barbie, puis en 1993, pour celui de Paul Touvier, nouvelle diffusion en 1998, pour celui de Maurice Papon, et en 2005, pour le soixantième anniversaire de la libération des camps. Pas d’actualité ce soir pour Bełžec, ce qui « traduit, estime Julie Maeck, une banalisation salvatrice. Plus besoin de justifier ces diffusions, les chaînes ont, depuis une dizaine d’années, compris l’intérêt du public pour ces films. » Un déclic, entraîné en France par Shoah, « documentaire que le monde entier connaît, qui fait figure d’événement originaire, et le restera encore longtemps », mais aussi par la fiction Holocaust, diffusée en 1978 aux Etats-Unis, l’année suivante en France, et programmé dans une trentaine de pays. « Elle a vraiment brisé le tabou de l’image en montrant des gens fusillés, des déportés entrant dans les chambres à gaz. » Si ce soir, donc, on peut voir Bełžec, à 22 h 45, « c’est que ce film arrive à son heure, à un moment où beaucoup d’autres, dont Shoah mais pas seulement, l’ont précédé. »

 

VISIBILITE

Produit par Jean Bigot, désormais directeur de la fiction de France 2, Bełžec fut a sa sortie en 2005, distribue dans une seule salle parisienne, et six autres en province puis, l'année suivante, programmé par Canal+ à… 4 h 10 du matin.

 

In 20Minutes du jeudi 5 février 2009

 

Je ne ferai pas de commentaires sur cet article d'Alice Coffin (spécialiste de quoi, au fait ?) mais je vous laisse le soin d'y trouver vous-mêmes les énormités inhérentes à ce genre de texte. Si, un tout de même : ce documentaire est produit par le directeur de la fiction de France 2. Ce ne serait pas du révisionnisme ?

 

Amphigouri

Le BNS (Brevet National de Secourisme) a été créé en 1978, à l'intitulé on comprenait à quoi ça correspondait. En 1991, il a été remplacé par l'AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours) et le BFPS (Brevet de Formation aux Premiers Secours), pourquoi pas ? Mais c'est en 2007 que les choses deviennent amusantes puisqu'ils sont remplacés à leur tour par le PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1). Je cite :

 

''Le 1er août 2007, l'attestation de formation aux premiers secours (AFPS) est remplacée par le certificat de compétence de citoyen de sécurité civile Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1, arrêté du 24 juillet). Ce changement s'accompagne de certaines modifications techniques et pédagogiques, ainsi que de l'apparition du défibrillateur automatisé externe (DAE) à l'usage du public. La formation devient « unité d'enseignement « prévention et secours civiques de niveau 1 » », un module de formation « prévention et secours civiques », inclus dans la filière « Actions citoyennes de sécurité civile » du « dispositif national de formation des citoyens acteurs de sécurité civile ». L'apprenant se voit délivrer en fin de formation un « Certificat de compétences de citoyen de sécurité civile — Prévention et secours civiques de niveau 1 ».''

Source Wikipédia

 

Et voilà pourquoi votre fille est muette !

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Aujac (30)

Le Château du Cheylard

04/02/2009

Métropolis

Fred Mershimer Portal.jpg

 Fred Mershimer

Portal

Trahison de la mémoire

L’analyse psychologique du témoignage est, en philosophie, une des questions dont les conséquences sociales sont évidentes, mais dont les répercussions les plus lointaines nous semblent ignorées des spécialistes eux-mêmes. Serait-ce un paradoxe de prétendre que la destinée future de l’humanité dépendra dans une large mesure de notre science du témoignage et de notre habileté à l’interpréter pour en tirer avantage ? Si nous arrivons à le mieux connaître, nous pourrons le filtrer plus savamment afin d’en rejeter l’erreur et d’en garder toute la vérité. Chacun sait qu’il est impossible au témoin de relater ce qu’il a fait et vu en restant strictement objectif. Il est homme et il est artiste, plus ou moins ; la fidélité mécanique du cinématographe lui est donc interdite. En outre, à la guerre le témoin est soumis à des émotions d’une force exceptionnelle au moment même où se passent les faits les plus intéressants à noter et plus tard à raconter. Parfois le témoin se fie à sa mémoire pour préserver les faits et ne prend la plume que plusieurs mois ou plusieurs années après les événements. Or les infirmités de la mémoire ont été le sujet d’expériences concluantes; elles sont bien connues des psychologues. Le témoin oublie, mais s’il se contentait de perdre la trace des faits il n’y aurait que demi-mal. En réalité sa mémoire le dupe : elle recrée à mesure ce qu’efface l’oubli et cette création n’est jamais conforme à la réalité primitive. Elle est inspirée par des notions longuement entretenues dans l’esprit, en l’espèce par l’image traditionnelle et légendaire de la guerre. Cela explique comment ce témoin pourra raconter, en toute bonne foi, qu’il a vu et accompli des choses conformes à la guerre selon les livres, mais en contradiction avec son expérience de combattant. D’autres fois le témoin a un carnet où il inscrit jour par jour, et même plusieurs fois par jour, ce qu’il vient de voir, de faire, de sentir. Lorsqu’il rédigera plus tard, ses notes lui fourniront assez de points de repère pour empêcher toute erreur majeure, toute déformation d’ensemble. On comprend pourquoi la critique de Témoins insiste sur la valeur documentaire de la déposition des poilus à carnets; cette valeur s’impose d’ailleurs avant même qu’on ne se rende compte du moyen qui a permis de préserver la spontanéité des impressions.

 

Jean Norton Cru

Du témoignage

Télérama

Le magazine culturel pour bobos nous sert une première page humoristique et engagée :

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Personnellement, je n'ai curieusement pas encore ressenti ce trop de sécurité dont il est question.