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29/01/2007

En noir et blanc

 

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Bob Timberlake

Winter flight

Je m'interroge (22)

L'extension des libertés de chacun ne se ferait-elle au détriment des libertés de tous ?

Lutte des classes

Ti-Jean a un vieux short déchiré, des sandales rapiécées et quatre tee-shirts qui bouchent chacun les trous de l’autre. C’est l’homme le plus humble et le plus gentil que je connaisse. Il fait tout ce qu’il peut pour m‘aider. Il veut que je raconte au mode ce qui se passe ici.

Un matin, n’y tenant plus, je lui ai acheté des baskets neuves. Il était très content, mais cela l’a transformé. Cet homme si bon s’est mis à mépriser ceux qui n’avaient « même pas de chaussures ». il était devenu un autre. C’était un propriétaire - de baskets, certes, mais  propriétaire tout de même. Les baskets avaient effacé une partie de son humanité. Je décidai donc de retarder le moment d’un tee-shirt neuf, qui l’aurait peut-être transformé en dictateur. J’avais encore besoin de lui pour raconter l’histoire des « sans-baskets ».

Patrick Chauvel

Rapporteur de guerre

L’an 0

Ils avaient maintenant tous pris place sur les gradins de la tribune, la cérémonie n’allait pas tarder à débuter. On pouvait dénombrer 1 856 chefs de nations autonomes ou leurs représentants, la planète entière était pour ainsi dire présente pour cet événement sans précédent dans l’Histoire. Le monde était enfin uni, après des millénaires de guerres et de divisions, les responsables et leurs peuples avaient enfin compris où étaient leurs intérêts. Plus d’armées nombreuses à entretenir, une simple force chargée d’intervenir au cas échéant demeurait sous tutelle du gouvernement mondiale, plus d’arsenal coûteux à concevoir et à acheter, cette argent pouvait être utilisé pour aider au développement des zones les plus pauvres, plus de conflits indépendantistes, toutes les nations grandes ou petites étaient les bienvenues.

Ce soir à minuit, une fois les festivités des célébrations terminées, le monde entrerait dans une nouvelle ère, ce serait la première année de l’Union mondiale. Cette datation remplacerait dorénavant officiellement toute les autres trop marquées religieusement et susceptibles de blesser les susceptibilités et d’engendrer des querelles. Bien sûr, cela ne se ferait pas sans quelques grincements de dents rétrogrades, mais l’enthousiasme était très largement majoritaire.

Pour marquer le début de la cérémonie, on allait maintenant procéder au lever des couleurs de l’Union Mondiale devant les 1 856 pavillons nationaux. Lentement, sur l’hymne « La paix pour toujours » joué par l’orchestre, le drapeau s’élevait sur le mat. Sur fond bleu, il figurait une carte du monde en projection azimutale équidistante, le pôle nord servant de centre, entourée par les douze étoiles d’or de l’ex-Union Européenne. C’était, en fait, l’ancien drapeau de l’ONU que l’on avait modifié pour rendre hommage à l’Union européenne qui avait été l’inspiratrice de cette réalisation. La première, elle avait pensé que le concept d’états souverains était dépassé, malgré bien des déconvenues ses dirigeants avaient tenus le cap et on pouvait maintenant jouir du résultat.

Le pavillon était tout juste arrivé au sommet du mat, quand les images se brouillèrent au même instant sur toutes les télévisions de la planète. Devant leur poste les téléspectateurs durent attendre quelques secondes avant que les chaînes n’annoncent l’effroyable nouvelle : malgré toutes les précautions en matière de sécurité une bombe avait explosé sur le site. Une bombe d’une grande puissance, certains parlaient même de nucléaire. La tribune officielle, les gradins destinés aux spectateurs, les quartiers d’habitation environnants avaient été pulvérisés. En attendant de plus amples informations, les spécialistes affluaient sur les plateaux des journaux télévisés pour donner leur avis. Bientôt, la piste de l’extrême droite nationaliste commençait à en mettre d’accord le plus grand nombre. Malgré la surveillance, les arrestations et les condamnations l’hydre fasciste n’avait pas été vaincue et leurs imprécations contre l’Union avait fini part faire des morts, des milliers de morts. Il fallait se rendre à l’évidence : les autorités avaient été trop laxistes avec elle.

Ce n’est que le lendemain, que la revendication officielle, irréfutable, parvenait aux dirigeants intérimaires et aux agences de presse. Le responsable de ce carnage était "Al Qaida", le groupe islamiste que l’on croyait définitivement dissout depuis de nombreuses années. Sur leur message ils indiquaient « que le sabre du Prophète (paix et bénédiction sur Lui) s’était abattu sur les dirigeants impies et usurpateurs et les avait réduits en poussière », le reste du texte annonçait d’autres attentats tant que le monde serait « sous la coupe des croisés » et en prenait pour preuve indéniable le drapeau de l’Union Mondial qui représentait le monde enserré entre les douze étoiles de la Vierge Marie, symbole éminemment chrétien.

Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : France

Les routes historiques

24/01/2007

La dernière chasse

 

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Jack Fellow

Gustav !

Univers oniriques

Comme promis à Profdisaster, voici le récit de quelques rêves, faits il y a plus ou moins longtemps, suffisamment marquants pour que je puisse les retranscrire assez fidèlement une fois réveillé : 

1. Je suis emprisonné pour une escroquerie. Une affaire peu claire où je ne suis ni vraiment coupable ni totalement innocent. Quelqu’un me fait visiter. Je redoute d’avoir des compagnons de cellules qui ne me conviennent pas. Mais je suis rassuré quand je constate qu’ils sont là pour des faits similaires aux miens et qu’ils n’ont pas l’air de voyous. De plus les murs sont couverts d’étagères pleines de livres. Mon guide continue à me présenter la prison : douche à telle heure, chaussures à cirer à telle autre…Je lui demande quand passe l’avocat car je compte bien sortir le plus tôt possible. Il me répond : « L’avocat, c’est le lundi après-midi. » 

2. Je suis policier à Dallas et je suis mêlé au complot qui vise à assassiner Kennedy. Le jour de l’attentat je dois retenir un policier qui par sa présence à un certain endroit risquerait de faire échouer l’attentat. Je marche vers ce policier en uniforme qui va monter dans sa voiture, dont il a déjà ouvert la portière, garée devant un haut grillage. Je lui parle pour gagner du temps et il m’écoute. Puis à sa place il y a un surfer avec short, chemise hawaïenne et une planche sur le toit. Soudain une gigantesque chouette blanche avec des yeux immenses tombe du ciel en tournoyant. Je dis : « Ce n’est pas possible, les harfangs ne vivent pas au Texas mais beaucoup plus au Nord. » Le ciel se couvre de nués d’oiseaux qui volent toutes de gauche à droite. Je continue : « Ils viennent de l’Ouest, quelque chose de grave doit les effrayer. » Bientôt le soleil s’assombrit et je suis plongé dans le noir. La voix d’une adolescente me dit : « Qu’est qui va se passer maintenant ? » Je lui réponds «  Rien, c’est fini. » Elle continue : « Oui, mais après ? » Je dis : « Tu n’as pas compris, c’est fini. Il n’y a rien après. » 

3. Je marche sur une colline enneigée quand tout à coup des petits animaux dont un écureuil et des lapins s’approchent de moi. Je me dis que s'ils sont si familiers c'est qu'ils sont atteints de la peste. Je les repousse du pied et me dis qu’il faut que j'aille prévenir les habitant du village qui vivent dans la vallée en contrebas. Une fois arrivé, je cherche le maire dans le village qui semble désert. Je le trouve enfin dans la mairie en train de célébrer un mariage avec tous les habitants. Je lui dis tout bas ce que je viens du danger qui les menace. Mais tout le monde entend et se met à courir dans tout les sens. Je lui conseille d’essayer d’empêcher les habitants de sortir du village pour éviter la contagion en faisant une sorte de cordon sanitaire, tout en me demandant si j’ai été contaminé. Et le maire ne semble pas vouloir entreprendre quoi que se soit et me répond l'air important : « Vous savez, les choses ne sont pas si simples. » 

4. Je suis au Royaume des morts mais je ne suis pas effrayé. Quelqu’un me fait visiter. Des personnes mortes formes de grandes files qui avancent de plus en plus rapidement en s’entrecroisant. Je n’en fait pas parti. Près d’un cours d’eau un jeune homme est assis l’air accablé. Quand mon guide lui demande la raison de sa tristesse il lui répond : « Les poissons ont pendu ma fiancée. » Pour le consoler je lui dis : « Puisqu’on est au Royaume des morts, si ta fiancée y est morte, c’est qu’elle est retournée chez les vivants. » Cela n’a pas l’effet escompté car il sanglote : « Mais moi j’étais bien ici avec elle. » 

5. Je rentre chez moi (enfin c’est sensé l’être car ça ne ressemble à rien de connu) et parmi plusieurs amis présents (ils n’ont pas vraiment d’identité) je vois Valérie S. une jeune fille que je n’ai pas vu depuis plus de 10 ans (à laquelle j’avoue ne presque jamais penser d’ailleurs). Nous tombons dans les bras l’un de l’autre (c’est pourtant pas mon habitude). On échange quelques mots mais je suis rapidement distrait par d’autres personnes (c’est goujat, et qui plus est c’est une très jolie fille, dans le rêve comme dans la réalité). Bref, je la néglige. Au moment où je veux retourner la voir, on me dit qu’elle est partie. Je prends ma voiture pour essayer de la rattraper et de m’excuser. Je roule dans une ville, Toulouse peut-être (ça serait logique puisque c’est là que je l’ai connue), et je finis par la retrouver, roulant à vélo dans la circulation à la hauteur d’une petite place pavée (qui n’existe pas réellement que je sache). Elle tourne dans une rue déserte et sombre, puis s‘arrête devant une entrée d’immeuble. Je m’approche d’elle à pied pour lui parler (ma voiture a disparu). Elle semble surprise. Suit le dialogue :

- Ah, c’est toi.

- Oui, tu habites ici ?

- Oui. Salut à le prochaine.

- Au revoir. À bientôt j’espère.

(C’est assez pitoyable, je suis d’accord). Elle rentre avec son vélo. Je reste dehors, elle m’a paru froide et même agacée que je la suive et que je sache où elle habite (mais pas parce que je l’ai précédemment délaissée).

Je me retrouve à mon tour à vélo pédalant sur un bord de mer. Mais mon vélo tombe  peu à peu en pièces et me voilà à la recherche d’un réparateur de bicyclette. J’en trouve un qui est en train de fermer boutique. Je tente tout de même, en me frayant un passage parmi les présentoirs en vrac. Le propriétaire remarque enfin ma présence et, tout sourire, s’excuse en me disant qu’il ne peut vraiment pas me recevoir mais qu’il y en a un autre un peu plus loin. Je ressors (je ne sais plus si j’ai encore mon vélo) et repars sur la route. Je me retrouve ensuite (je ne sais pas comment) dans un théâtre. Comme j’y arrive en retard je ne peut monter sur les gradins et je reste debout. Le responsable (dans la réalité c’est Monsieur T. le directeur de l’entreprise où je travaille) vient me voir et nous discutons, il me dis que la pièce (ou l’opéra, c’est pas net) a beaucoup de succès. Je ne distingue pas la scène et je constate que la salle est triangulaire avec les gradins sur un coté, orientés vers un angle mais que la scène est elle aussi sur un coté, le côté opposé au mien. Je fais alors remarquer (je ne sais pas à qui, peut-être à moi-même) que ce théâtre est vraiment mal conçu.  

6. Il y a un grand banquet, peut-être un mariage, qui se déroule dans un parc sous des arbres immenses. Il fait beau, une petite brise agite doucement les robes et fait bruisser le feuillage. Tout parait calme et invite à profiter du moment. Pourtant, je ne prends pas part à la fête. J’observe les personnes et je m’aperçois que certaines se disputent, d’autres boudent, d’autres encore pleurent. Je ne vois qu’eux. Mais l’atmosphère n’est pas pour autant désagréable ou triste, seulement je me dis que les choses sont toujours comme cela derrière la façade. Et je me suis réveillé avec une phrase en tête : « Et pendant ce temps, Martin s’ennuyait. » 

7. Une vague immense va submerger le pays (ou le monde). Je suis dans la maison de mon enfance avec un de mes frères. Je lui dis que ce serait bête de mourir dans un des embouteillage monstres qui se déroulent pour essayer d'accéder aux régions en altitude. Alors nous prenons chacun un transat et allons nous installer sur le toit de la maison pour voir arriver la vague. À l'horizon quelque chose de sombre arrive en grondant. Curieusement, bien qu'à ce moment je ressente avec précision l'inéluctabilité de la mort et la finitude de toutes choses je ne suis pas effrayé, seulement triste.