01/12/2022
Je plussoie (67)
"La plus perverse des contre-cultures est sans doute l'affirmation de l'idée que tout est culture. Elle laisse la culture désarmée face à l'hégémonie de la contre-culture du divertissement médiatique."
Jean-Louis Harouel
"L'avenir, ce n'est pas seulement un idéal, une promesse, un rêve : l'avenir se fait, se mérite, et les peuples seront un jour pesés."
Robert Brasillach
"Ce que les classes populaires ne supportent plus, c’est d’entendre ceux qui les dépossèdent leur expliquer comment ils doivent vivre, se comporter et être civilisés. La caractéristique de la bourgeoisie cool d’aujourd’hui, c’est justement de se placer dans une posture de supériorité morale délirante. Il fut un temps où même les bourgeois considéraient qu’ils pouvaient pécher..."
Christophe Guilluy
"Le désespoir le plus amer d'une vie consiste à ne pas s'être accompli, à n'avoir pas été à la hauteur de soi-même."
Ernst Jünger
"Le mal prêche la tolérance jusqu'à ce qu'il soit dominant, puis il essaie de faire taire le bien."
L'archevêque Charles J. Chaput
"Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux."
Michel Houellebecq
"Qui ne peut attaquer le raisonnement attaque le raisonneur."
Paul Valéry
''Rien ne rend plus manifestes les limites de la science que les opinions du scientifique s’exprimant sur un sujet qui ne relève pas strictement de son domaine de compétence.''
Nicolás Gómez Dávila
14:19 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Guilluy, Houellebecq, Valéry, mon tiercé du jour.
Écrit par : Fredi M. | 01/12/2022
La réflexion du beau-frère de saint Bardèche me rappelle cette admirable formule du professeur Bunsen célébrant la modernitude avancée (toujours *avancée*, la modernitude) : "Bienvenue au laboratoire Muppet où l’avenir appartient déjà au passé !". ;-)
Guilluy a tort : les bourgeois -- surtout protestants : les pires (voir Beauvais et son prophétique *Nous serons tous des protestants*) -- ont toujours donné des leçons de morale et même de vertu, mais se sachant à portée de fusil, ils étaient, en général, bien obligés d'être *prudents*. Aujourd'hui à bonne distance de leurs victimes -- d'ailleurs consentantes --, ils peuvent parler avec l'arrogance de ceux qui ont raison puisqu'ils ont avec eux la bonne conscience, la bonne presse, plusieurs milices prêtes au moment Ferry, et bien sûr des mitrailleuses à 1000 coups par minute -- sans compter d'autres probables bonnes surprises.
On a depuis longtemps annoncé à la populace, sur la foi de mensonges grotesques, la fin programmée de toutes ses libertés ; on lui impose maintenant un ersatz de vie misérable ; on ne voit pourtant aucune réaction. Avec de vrais gens, le film *Elysium* dure dix minutes, générique compris : il n'y a même pas d'esquisse d'amorce de commencement de prolégomènes à ce qui pourrait, avec un peu d'optimisme délirant, à un début de semblant de révolte.
La formule de Jünger rejoint un peu celle de Monteilhet dans sa désopilante *Empreinte du ciel*, où Judas est condamné "pour toute une vie de pensées médiocres et terre-à-terre, pour avoir consacré une intelligence assez vive à tout ce qui était bas et sans intérêt. C'était beaucoup plus grave, et sans remède."
N'avoir pas exploité toutes ses aptitudes, surtout supérieures à la moyenne, c'est une forme de beau ratage. D'un autre côté, comme le notait Mandosio, *vita brevis*, et on doit faire des choix.
Valéry n'a pas entièrement raison : sans le joueur, pas de jeu. C'est pourquoi le numéro du "Tonner contre les cartes, oui ; tonner contre les joueurs, non." (version moderne : "Attaquer les principes, oui ; attaquer ceux qui les mettent en pratique, non.") relève d'un juridisme de et pour crétins. Sans joueurs, point de jeu. Qu'on s'en prenne aux uns ou à l'autre, ce qui compte vraiment, c'est d'avoir des arguments irréfutables. Ceux qui croient des sottises n'ont pas à être épargnés par l'examen critique (yep, c'est redondant).
Le mot de Davila ne concerne pas que les savants, mais tous les ceusses qui, se targuant d'une expertise -- d'ailleurs plus ou moins réelle -- dans un domaine, se croient autorisés à juger, sans les avoir étudiés (ou très superficiellement), de tous les autres avec une assurance infernale, quand ils devraient, au mieux, se borner à exprimer une simple opinion. Seules quelques exigences logiques élémentaires trouvent à s'employer partout.
L'avis d'un médiéviste, d'un physicien ou d'un programmeur sur les lois de la mécanique céleste ne risque pas d'apporter beaucoup, sauf à être *d'abord* devenu un bon connaisseur du sujet.
Les compétences réelles dans un domaine n'ont qu'un seul intérêt : comme on peut alors juger de l'incompétence générale des profanes (journalopes, politicards et autres faux experts) qui en traitent en dehors des cercles spécialisés, on en déduit que l'ignorance est générale et qu'on doit a priori se méfier de tout et de tous.
Yep, c'est à la fois déprimant et lassant.
Écrit par : Blumroch | 01/12/2022
Fredi M. > Ce que dit Houellebecq est assez terrifiant et pourtant si vrai.
En devenant bohème nos bourgeois se croient disculpés de tout.
Peu importe ses capacités on se doit de les utiliser autant que faire ce peut selon son éthique.
Je n'ai pas vraiment saisi le sens de ton commentaire sur la phrase de Valéry qui, en fait, était une critique de l'argument fallacieux argumentum ad personam, si j'ai bien compris.
Chacun a ses limites sauf qu'aujourd'hui tout le monde donne son avis sur tout et doctement s'il passe à la télévision.
Écrit par : Pharamond | 01/12/2022
"...N'avoir pas exploité toutes ses aptitudes, surtout supérieures à la moyenne, c'est une forme de beau ratage. ..."
Il y a dans l'Evangile la très exigeante parabole des Talents. A la fin de sa vie, chacun se trouvera face à sa conscience érigée en juge : "qu'as tu fait de tes talents?"
Seuls les plus indécrottables des fats sauront dire "ah mais plein de choses et j'en n'ai gâché aucun!"
Écrit par : Popeye | 01/12/2022
Le Kamerad Popeye n'a pas tort, mais nous sommes encore quelques-uns à ne pas considérer la bibliothèque hébraïque (Tresmontant *dixit*) comme parole d'évangile. ;-) A supposer que, par un très improbable malheur, la suite *post mortem* ne soit pas l'amical néant qui a ma préférence, j'irais bien avancer, face à n'importe quel juge, cette défense, que je pense parfaite :
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Je n'étudie que ce qui me plaît ; je n'occupe mon esprit que des idées qui m'intéressent. Elles seront utiles ou inutiles, soit à moi, soit aux autres ; le temps amènera ou n'amènera pas les circonstances qui me feront faire de mes acquisitions un emploi profitable. Dans tous les cas, j’aurai eu l’avantage inestimable de ne me pas contrarier, et d'avoir obéi à ma pensée et à mon caractère.
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Et si cette déclaration ne plaît pas, eh bien, la suite s'inspirera de la fin de certaine célèbre prière à Crom. ;-)
Écrit par : Blumroch | 01/12/2022
Blumroch > Vaste sujet...
Écrit par : Pharamond | 02/12/2022
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