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28/07/2021

Quelques poèmes...

Petit village

Petit village au bord des bois,
Petit village au bord des plaines,
Parmi les pommiers, non loin des grands chênes,
Lorsque j'aperçois
Le coq et la croix
De ton clocher d'ardoises grises,
De ton clocher fin,
A travers ormes et sapins,
D'étranges musiques me grisent ;
Je vois des yeux dans le soir étoilé :
Là je suis né...
Petit village au bord des champs,
Petit village entre les haies,
Tour à tour paré de fleurs et de baies,
Lorsque les doux chants
De ton frais printemps,
Quand l'odeur de tes violettes,
De tes blancs muguets
Pénètrent mon cœur inquiet,
J'oublie et tumulte et tempêtes ;
J'entends des voix dans le soir parfumé :
Là j'ai aimé...
Petit village aux courtils verts,
Petit village de silence,
Où la cloche sonne un vieil air de France,
J'aime les éclairs
De tes cieux couverts,
Ton soleil fin entre les arbres,
Les feux de tes nuits,
L'œil fixe et profond de tes puits,
Ton doux cimetière sans marbres,
Plein d'oiseaux fous et luisant comme pré :
Là je viendrai...

Phileas Lebesque

oOo

Sieste

Deux heures après dîner
Il est temps de se reposer
Ni mouvement aucun bruit
Deux heures après midi
Un chien prudent vient inspecter
La terrasse du café
Tout est fermé à la mairie
Item à la gendarmerie
Dans le vide de l'église
Le Crucifix agonise
Le jet d'eau chez le notaire
Suit son rêve protocolaire
Mais la chambre silencieuse
Dégage une odeur ombreuse
De feuillage et de lilas
De cire et de chocolat
Dans la corbeille à ouvrage
Le livre abandonné surnage
Et l’œil sous le long cil éteint
Tenant sa main avec sa main
Insensible à travers le store
Au rayon qui la colore
Sommeille dans le demi soleil
Une jeune fille vermeille.

Paul Claudel

oOo

Nocturne

Un long bras timbré d’or glisse du haut des arbres
Et commence à descendre et tinte dans les branches.
Les fleurs et les feuilles se pressent et s’entendent.
J’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l’étang se penche et met son masque.
Un soulier de satin court dans la clairière
Comme un rappel du ciel qui réjouit l’horizon.
Les barques de la nuit sont prêtes à partir.
D’autres viendront s’asseoir sur la chaise de fer.
D’autres verront cela quand je ne serai plus.
La lumière oubliera ceux qui l’ont tant aimée.

Nul appel ne viendra rallumer nos visages.
Nul sanglot ne fera retentir notre amour.
Nos fenêtres seront éteintes.
Un couple d’étrangers longera la rue grise.
Les voix
D’autres voix chanteront, d’autres yeux pleureront
Dans une maison neuve.
Tout sera consommé, tout sera pardonné,
La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
Et peut-être qu’un jour, pour de nouveaux amis,
Dieu tiendra ce bonheur qu’il nous avait promis.

Léon-Paul Fargue

oOo

Delfica

La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...

Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence ? ...

Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique ...

Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l'arc de Constantin
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.

Gérard de Nerval

oOo

Les Conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;

Ou penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

José-Marìa De Heredia

27/07/2021

Je plussoie (43)

"Quand la vérité est remplacée par le silence, le silence est un mensonge."

Yevgueny Yevtushenko

 

"La vérité, pourtant, est que l'Occident a en effet grand besoin d'être défendu, mais uniquement contre lui-même."

René Guénon

 

"Depuis un demi-siècle, environ, dans la plupart des société occidentales, le système médiatique a peu à peu transformé la conversation démocratique en monologue progressiste."

Mathieu Bock-Côté

 

"La sagesse, c’est d’utiliser les armes dont on dispose. Quelquefois, c’est un pistolet-mitrailleur…"

Jean-Marie Le Pen

 

"Il y a quelque chose de plus haut que l'orgueil, et de plus noble que la vanité, c'est la modestie, et quelque chose de plus rare que la modestie, c'est la simplicité."

Antoine de Rivarol

 

"Le vivre ensemble, c'est quand la France essaie de résoudre avec l'islam des problèmes qu'elle n'aurait pas eus sans l'islam."

Majid Oukacha

 

"La démocratie fabrique le peuple qu’elle consulte."

Abel Bonnard

 

"La démocratie ne suffit pas. Si la culture meurt, le pays meurt."

Pat Buchanan

 

"L'Histoire est d'abord faite du sang des hommes mélangé à la terre. L'Europe l'a oublié et c'est pour cela qu'elle ne comprend plus rien à la marche du monde."

Erik L'Homme

26/07/2021

Bribes d'Occident (68)

Markus Brunetti photographie les façades des églises d'Europe et c'est superbe.

Markus Brunetti, Les Rencontres d'Arles 2015

25/07/2021

Chronique du temps de la Covid-19 (75)

Deuxième manifestation anti pass sanitaire pour moi samedi dernier sous un ciel nuageux avec quelques éclaircies.

En compagnie de mon neveu j'arrive très en retard place de la Bourse (vers 14h40). Nous rejoignons Blumroch et son épouse, puis Philippe Dubois dix minutes plus tard quand le cortège s'ébranle sur les quais. Nous remontons le cours Victor Hugo et la rue de Cursol où les automobilistes et les piétons donnent l'impression d'être globalement favorables au mouvement (devant un restaurant deux femmes offrent de l'eau aux manifestants). Après avoir fait le tour de l'hôpital Saint André nous revenons sur nos pas et entrons dans la rue commerçante Sainte Catherine où la manifestation ralentit fortement. La zone de la braderie (qui, je crois, nous a été interdite) formant un goulet d’étranglement. "Vous êtes pour la liberté et vous nous empêchez de travailler !" lance un commerçant quand j'arrive à sa hauteur. Je lui réponds d'être patient et que nous ne sommes que de passage. Plus loin des CRS en nombre protègent les accès vers l'Hôtel de ville. Nous quittons la manifestation qui piétine et allons prendre un verre place de la Bourse (il faut en profiter tant qu'on le peut encore). La présence policière (CRS, CDI et BAC) est bien plus importante que la semaine dernière, sans doute parce que nous sommes au moins cinq fois plus nombreux. En quittant les lieux nous croisons une dizaine d'individus vêtus de noir qui scandent « Bordeaux nationaliste ! », plus loin des policiers en civil essaient visiblement de les rattraper. J'apprends aujourd'hui par le journal Sud-Ouest que le groupe a été appréhendé à cause d'une rixe avec des éléments d’extrême-gauche. Je n'en sais pas plus.

23/07/2021

Musique (588)

Mediæval Bæbes

Salva nos

Helium Vola

Mahnung

22/07/2021

L'évidence

Les Écuries de l'Occident – Traité de morale, La Table Ronde, 1973.jpg

Jean Cau

Les Écuries de l'Occident – Traité de morale (1973)

Carte blanche (29)

Laissée à Kobus van Cleef

Que l'auteur veuille bien me pardonner les rares coupures (digressions, apartés, private jokes...) que je me suis permis d'effectuer dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.

Pour suivre au mieux les péripéties de ce récit il est vivement conseillé de lire les précédents épisodes : 1234, 5 et 6.

Signé van Cleefax

La fine équipe de bikers dans la base nazie,aux confins de la frise orientale s'interroge

Qui sont ces gugusses là bas ?

On pourrait leur envoyer un obus de mortier, la kampf gruppe qui était stationnée ici au siècle dernier (première moitié) a laissé des trucs

Plein de caisses soigneusement rangées, étiquetées

Ou alors jetter un œil dans la lorgnette ?

Des ombres évanescentes là bas au loin, puis en faisant la mise au point, des faciès grimaçants qui tentent d'éviter la lumière dans les yeux, comme des repris de justice interrogés dans des commissariats
Pas de moyen d'identification, ni drapeau ni bannière ni fanions

Attendons le matin pour envoyer une reconnaissance, il y a un side car zundapp avec une MG42 qui a l'air en ordre de marche

Pendant le reste de la nuit nos héros ne sont pourtant pas très tranquille

On sent confusément des forces obscures qui rôdent autour, dehors, dans ces marais assagis et anciennement drainés, après tout, ne sommes nous pas dans la région des tourbières ?

Celle où fut découvert l'homme de tholund, et puis d'autres ?

Les fantômes plus récents n'effraient pas nos amis, on dira que c'est la puissance tutélaire du passé historique, ce serait plutôt motivant

Mais l'inconnu qui rôde, hein, je t'en fais cadeau

Si tu aimes

Vers matines ( soit 5 heures, lorsque le cerveau est bien ramolli par une nuit de veille) on entend un long hullulement et des mots incompréhensibles, dans une langue pourtant familière

"Vivronsomb, léplusombre, fachysse fachysse..."

Le tout se perd dans les échos d'un feu de mousqueterie, pas franchement nourri mais calme et déterminé, on dirait que le tireur ( car on a l'impression d'une seule arme) ne choisit de ne faire feu qu'à coup sûr, un homme qui ne vide pas son chargeur à l'aveuglette

Aussitôt,branle bas dans la base, de toutes façons il fera jour d'ici peu

On envoie deux trois obus de mortier dans les roseaux, histoire de tester l'ennemi puis des fusées éclairantes, on convient d'un code couleur pour interrompre ou reprendre le marmitage

Et nos braves s'avancent ( portant sur leur front une mâle assurance. Mâle, bien évidemment, et non point femelle, je sais c'est quasi une injustice et une injure pour nos sœurs, mais c'est ainsi) Rosalie au canon ( j'ai toujours trouvé que les baïonnettes des armes anglo-saxonnes ou Hallemandes étaient risibles,courtaudes,pataudes, quasi des couteaux de boy scouts, alors que Rosalie, ou même celle du mossin nagant, c'est autre chose, ça a une valeur démonstrative avec sa pointe rébarbative, ne me demandez pas comment kobus a pu monter sa Rosalie sur un mauser, il l'a fait, c'est tout) dans les berges marécageuses

L'aube qui tarde à venir, les bruits de l'echauffouree au loin, les roseaux, la brume qui monte du sol, les silhouettes imprécises dont les ombres sont déformées par la lueur des fusées, on se croirait dans le roi des aulnes, bon gû !

Au bout de peu, ils préssentent du mouvement devant eux, ce sont de considérables personnages télévisuels incultes qui s'agitent

La survenue de nos bikers, bien qu'ils ne soient pas au complet, d'autres ont gardé la base, fait fuir ce ramassis de beaux parleurs, qui ne parlent plus, mais qui crient

On avise, au sol, une de ces créatures fantastiques, blessée au flanc, on la presse de répondre à nos questions

On apprend alors qu'une partie non négligeable des folliculaires vronzais, malmenés par les diverses gubernatures, n'est pas en mesure de s'offrir un refuge sous les cieux toujours bleus du Lubéron ( quoique, le Lubéron, parfois ça crains) , de la rive sud de mare nostrum ou aux Maldives, mais a opté pour une retraite vers l'est, en pensant que l'homme fort du Kremlin pourrait être disuasif envers la racaille qu'ils célébraient lorsqu'ils pouvaient lui échapper mais qu'ils fuient maintenant qu'elle est à portée

Les choses sont donc claires

Kobus dépêche le graphomane d'un coup de Rosalie en travers du tronc et on se remet en marche ( réellement, pas métaphoriquement)

Les cris se font plus précis, les détonations plus espacées, le tireur va manquer de munitions, hardi les amis, à la baïonnette !

Et l'on tombe sur une pitoyable déroute de comiques télévisuels, de désinformateurs,d'objecteurs stupéfiés et stipendies

Le combat qui s'engage et se termine presque aussitôt n'en est pas vraiment un, kobus encore lui, liquide d'un coup d'estoc un escogriffe qui se dresse devant lui dans la roselière, écharpe rouge et miteuse autour d'un cou de vautour,goutte au nez, le misérable expire en murmurant "vous n'aurez pas ma haine..."

Cependant la troupe a fait prudemment sa jonction avec les assiégés, quelques cris de reconnaissance ont suffit

Se montre alors un gentleman, très angluche, tweed camel, casquette old England, pétoire fumante au creux du coude

C'est Sven !

Toute la troupe le salue d'un triple hourra

 

nos amis, après reconnaissance vocale ("qui vive?") puis lancer d'une fusée verte, se congratulent

ces rudes gaillards sont sortis de la boue et de la sanie du marécage, des brindilles accrochées à leurs barbes de sapeur (pas les sapeurs congolais, espère, les autres), qui leur font des têtes d'étranges génies néolithiques, ça, le regard farouche, le sang qui les macule, leur musculature qui joue sous leurs vêtements détrempés, on se croirait dans un von salomon de la bonne année

Sven les attend, un brodequin négligemment appuyé sur le marche pied de la buchanka, il a rempli le fourneau de sa pipe d'amsterdammer et il lance des ronds de fumée vers le ciel

sous sa botte gît une manière de saltimbanque

vu de près c'est une saltimbanque, du moins autant que l'on puisse en juger, petit boudin blond à la tignasse collée sur le crâne sans aucun style, fagotée dans une brassière estampillée d'un grand nom (pour geignards que soient les médiatiques, ils se procurent des horripeaux coûteux, inadaptés à la vise simple et vraie mais coûteux toudmême, comment font ils, toujours à pleurer misère? Dia me glisse dans l'oreille qu'il s'agit de ventes privées, la façon des vendeurs de frusques pour fidéliser sa clientèle, et de flatter sa vanité à pas cher, car oui, il faut qu'on y revienne, on peut diviser l'humanité en trois catégories, l'homme, la brute, le fat, suivant la classification de boni de castellane), les braies souillées de taches suspectes (mais qui garderai le contrôle de sa vessie en voyant surgir des hommes armés et déterminés? personne, je vous le dit, personne)

d'habitude, elle officie sur les ondes (si seulement....mais non, elle gerbe dès qu'elle embarque , même une péniche) subventionnée de la radio d'état pour dégueuler des insanités sur tout ce qui ne lui ressemble pas, et pour applaudir d'autres créatures obscènes

là, c'est plus la même chanson, on pourrait même dire qu'elle ne chante plus

hé bien nous allons la faire chanter....

on s'y colle

"nom prénom grade, ton unité, vers quoi tu faisais mouvement?"

"gneu?"

une torgnole d'anthologie lui efface l'interrogation , c'est désormais la peur qui se lit dans son regard et sur sa face blême

on a raison de dire qu'un prisonnier doit être interrogé à chaud

ça y va

"charlotte 't'hacker (c'est du flaminche, oui, je maîtrise parfaitement les patronymes européens, c'est un autre de mes dadas), on tentait de rejoindre moscouilles où la rédac' de la radio a un grand appartement ( à coté de celui de l'aberration et de l'immonde pas loin de l'arbast où c'est celui du figamerde), un kollektivi racheté à un milliardaire par accointance spéciale mais la colonne de SUV est tombée en panne on s'est perdus on est des victimes y faut me croire, snif et ouin, vous allez pas me tuer quand même je vous ai tout dit vous pouvez demander aux autres si on vous attaqué c'est que vous aviez un véhicule qui roule je peut payer mon hébergement chez vous"

une seconde mornifle la fait taire

"je rêve ou bien la sauterelle envisage de nous proposer la botte?"

"non non, tu rêves pas"

"j'aurais bien une idée, après tout il faudra bien quelqu'un pour cuisiner et nettoyer la base"

"exact"

un bruissement dans les roseaux, on voit apparaître un abruti ébouriffé, une barbe de trois semaines ( soit une semaine plus deux), encore un saltimbanque, celui là dispense ses effets via le papier, c'est l'auteur des désormais célèbres "plaques tectoniques de la misère"

peu de chances qu'il sache passer un balai, le bougre

un autre encore sort derrière lui, plus interessant , dodu, lui aussi avec une barbe d'une taille intermédiaire, trop longue pour les deux semaines de chaos, trop courte pour être réellement une barbe, le faciès vultueux du pochetron mondain

"ha celui là c'est différent, il pourra rentrer dans le corps de balai, il gardera les récipients, t'as pigé la bazoche? tu gardera les seaux! ha ha ha!"

l'autre, vaincu, acquiesce

 

sur ce, après avoir partagé un peu de tabaque, nos garçûs s'en vont , dans l'aube naissante, parmi le vol de la grêbe huppée et le coulibier rameux, au milieu des senteurs âcres de la presle et de la tourbe

 

Bon,y a eu envolée lyrique, j'avoue, mais c'était pour la bonne cause

La cause littéraire et fictionnelle

En connaissez vous une meilleure ?

Moi pas

 

Cependant, tandis que la troupe rentre au cantonnement, l'aube n'apparaît pas si radieuse que ça

Les oiseaux ne s'ébattent plus comme ils avaient coutume de le faire depuis deux semaines, un vent sournois couche les joncs, de sombres nuées alternent avec des éclairs bleuâtres, une odeur de pet de sorcière monte de la vase se mêlant à une senteur d'ozone qui descend du ciel

Sven, en guidant le véhicule, pronostique une fin du monde à brève échéance

Il expose son projet à l'assemblée réunie, il faut que cet accomplissement reste inoubliable

 

Par moment on sent quelques ondulations du sol, la terre tremble, elle frissonne ( ce qui tombe pas trop mal, nous sommes à la lisière de la frise)

Et l'eau reflue dans les canaux, de façon pulsatile, avec d'étranges borborygmes, elle a une couleur anisée point trop vilaine

Nos braves s'en retournent à grandes enjambées, talons claquants sur le sommet des crêtes, armes à la bretelle,s'epoumonant en chants qui feraient frémir d'horreur les prisonniers, s'ils en avaient fait

" Nous n'avons pas seul'ment des zar-meus

Mais le tiaple mar-chavecnou

Ha ha ha ha ha ha

( puis trois tons plus bas, quasi inaudible)

Et nos anciens là bas comba-teux tavec nous"

Et tout à l'avenant

 

Cependant les divinités et les divinitées ont envoyé un petit mot au tétragramme, qui le savait déjà

D'ailleurs, en tant que tétragramme, il sait tout, il a connaissance des intentions de la troupe de divinité.e.s ( plus facile comme ça) puisque sortie de lui même

 

Pour la battle de rimes, il rejette

Merde, on n'est point des humains rimailleurs !

On fait dans le sérieux nouzautres

Et d'ailleurs ce sont les humains qui nous font les invocations, pas l'inverse

Pour la battle de dance, il est pas contre, il lui revient s'être ému sur les ondulations de Parvati ou d'Aphrodite et donc, même si ce sont, quelque part,ses filles....

Il pressent la suite mais ça ne l'inquiète pas outre mesure, le dernier djieu occis ne contrôlait que le temps, lui il contrôle tout, absolument tout, le temps, l'espace, le soleil des zumains et ceux des innombrables galaxies, bref, omniscient omniprésent omnipotent, il est blindé de la tête aux pieds, même pas peur !

 

Mais il faut bien trouver un lieu de réunion, et pourquoi dans les cieux ?

Je vous le demande, pourquoi dans les cieux ?

Aucun intérêt, vraiment aucun

Dans les profondeurs océanes ?

Mais ça va pas ?

Ça va ruiner l'effet du chignon banane de nos sœurs déesses, même si la plupart ont la tignasse libre ( étrange paradoxe qui veut que pour bien adorer un djieu fait à notre image ou l'inverse, on change cette image,regardez,aux Indes par exemple, les déesses sont tête nue, mais les croyantes sont voilées)

Dans les profondeurs chtoniennes ?

Ephaistos aura jamais le temps de forger autant de lanternes pour éclairer ça

Le mieux c'est que ça se déroule sur terre à la lumière du soleil, tant qu'il éclaire encore

 

Et où, à la surface de la terre, hein, où ?

Pas à l'équateur, il fait trop chaud pour les divinités nordiques, faut les comprendre

Pas aux pôles, là c'est l'inverse, trop froid pour toulmonde

À mi chemin, disons

Moit' moit'

Et l'ouest, l'est ?

Hémisphère Sud, nord ?

Vous faites chier avec vos arguties de tabellion,bordel de moi !( Là c'est le tétragramme qui s'emporte), donnez moi une drachme faites tourner le globe, et il balance la pièce du haut de l'Olympe
Évidemment lorsque les djieux ont fait tourner le globe, ça a accéléré la rotation de la terre, d'où les phénomènes observés, éclairs, marrée, séismes, cris d'oiseaux, tout bien

On dirait pas mais il y a une explication à tout

 

Évidemment la pièce s'est perdue dans la végétation, la terre, même en voie de réchauffance restant amplement couverte de verdure ( César disait il point"la Gaule chevelue"?)

 

Mais en tendant l'oreille on entend tinter du métal, c'est donc qu'elle est tombée sur du dur ( oui,on est entité supérieure ou pas, ça va avec des super pouvoirs accoustiques), pas loin d'ici, là !

En réalité c'est le fer de la pelle de régicide en train d'enfouir le blob et la prognathe, il a cogné contre le rond à béton des fondations de la base nazie, il transpire sous le soleil estival de l'Europe du nord-ouest

 

La pièce, elle est tombée quasiment dans l'escarcelle de Pharamond, ploc comme ça sous son nez

Il la ramasse, l'expertise

C'est point une drachme, l'entité supérieure s'est laissé refiler de la fausse mornifle par un faussaire à la petite semaine, probablement en achetant des fleurs sur ce qui deviendra le pont neuf longtemps après

En réalité c'est un sol de Justinien

Et un faux, en plus

Riche en plomb, pauvre en argent, tout corrodé

Ou alors, en regardant mieux..... un forint magyar de la régence Horty... ( prononcez feurint, le o avec oumlow c'est eu, traînant, et insistez sur le t , soit feu-rinT)

Bref, il l'empoche, pour sa collec'

Là bas, les autres rentrent,fiers et braves, en chantant

"Wir wollen trinken

Wir wollen zir..."

Mais comme ils se souviennent plus des paroles, ils reprennent le refrain "la la la la..."

Ça claque

Aussi fort que leurs bottes sur les diguettes puisque la terre s'est un peu desséchée

 

Dans le royaume des djieux, on a donc convenu du lieu et du thème de la rencontre

Tétragramme prend ça à la blague, certain de l'emporter, parce que,merde, c'est moi qui ai créé tout ça, j'ai donc le droit de le détruire

Et que ceux qui ne sont pas contents aillent se faire voir

Justement, ils sont là, tous, pas un ne manque

Ils ont pris leurs aises,pensez, le pays est large, comme on dit

Et tout ce monde s'étant téléporté dans la cour du bâtiment bas sur pattes, la battle de dance commence

Shiva se lance le premier, sauts entrechats pirrouettes cacahuètes

Tout ça au son lancinant du sirtar et du tambourin

Fatalement ça couvre les échos de lili Marlène, échos qui bercaient l'activité des braves restés au Fortin pour garder icelui

Qu'est ce donc ?

Blumroch risque un œil par une fente de visée du blockhaus qui tient en enfilade l'entrée, des fois que l'ennemi aurait pu passer la première ligne ( oui je sais c'est compliqué la poliorcetique Hallemande, je sais de quoi je parle, en mon lieu de résidence estivale, tout un zyztem de fortifs occupe l'espace que les villas ont laissé libre) bon gû, qui c'est ces bayadères de Satan ?

Car après Shiva, sans aucun respect de l'ordre alphabétique, c'est Moloch qui se produit, en se claquant ses fortes cuisses comme un sumotori poussé en graine

Et pour être poussé, il l'est !

Terrible colosse d'un noir infernal ( curieux comme le noir est souvent associé à l'enfer, au mal,trouvez pas ?), ventripotent,sa figuration à destination des humains fait vraiment pas plaisir à voir

Un remède contre le hoquet

Accompagné de tambours et de cornes discordantes, chacun de ses pas ébranle l'édifice et fait tomber des platras du plafond

C'est le moment que Blumroch choisi pour se ruer dans la caponiere, sortir la caisse de fumi et tirer LA fusée

Rote ! Hilfe !

 

La lueur rouge palpite sur les eaux changeantes du marais

Au loin, la patrouille qui rentre l'a vue

Elle s'interroge

 

Elle accélère le pas,han dé han dé

C'est pour le coup que les talons des stiefels claquent

 

Là bas au loin, la battle bat son plein, comme toute battle qui se respecte

C'est le tour de Parvati, elle ondule du fessier et du caraco, ou plutôt elle n'en possède pas et, avec ses yeux comme des poissons ( allongés comme des poissons pas ronds comme ceux des poissons) ses hanches comme celles d'une vache,sa poitrine comme la lune ( même forme même couleur) ça déménage

Régicide, qui vient de rentrer impromptu dans le blockhaus, n'en revient pas, ses yeux s'exorbitent,sa bouche s'assèche à mesure que sa tension grimpe), Blumroch, en vieux soldat, s'est accroupi dos à la paroi, les mains sur les oreilles, le temps que finisse ce marmitage accoustique ( le sirtar, les cornes et les tambourins à haute dose, c'est infernal, surtout ceux des ethnies du Nord ouest de l'Inde, je le sais, j'ai assisté à leurs fêtes, le Stalingrad des tympans), visuel et sensuel

Mais voilà qu'Aphrodite entre dans la danse elle aussi

Alors c'est sûr, elle a pas le même swing que ça copine mais ça balance bien quand même aussi

Et puis voilà Athéna, dans le genre un peu hommasse, on dirait la mère de Bartholdi, celui qui non pas conquis la toison ( lui c'est un autre, si je peux dire) mais celui qui sculpta la liberté guidant le peupleu ( une tête d'instit' sévère)

Ha bin tiens, Freyja s'y mets aussi pasque yapadraison, hein

En fait ça ressemble à une surboum ( ça se dit encore ?) avec plein d'adolescentes travaillées par leurs hormones

Et, comme prévu, le tétragramme se laisse tenter

On le serait à moins,reconnaissez le

 

il rentre donc dans la danse, en remuant le fion, qu'il a bas et plat, et les épaules, en contre mesure, sa tête se protrus brièvement et rythmiquement en avant, il claque des doigts, totalement à contre temps, claque de la langue aussi, tentant d'attirer l'attention des déesses

les bougresses ne le calculent pas, comme disent les djeunzs, elles poursuivent leurs ondulations lascives, mais on sent bien qu'elles ont acté le regard que le djieu alpha laisse couler sur elles

un regard un peu torve, gluant, voyez

on sent que le mec, ça lui déplairait pas d'avoir un tête à tête avec l'une d'entre elles

ou même toutes

à tour de rôle ou simultanément, il est pas sectaire, l'exclusivité est une pratique commerciale ( id est, bonne pour les zumains) pas une pratique amoureuse

en tout cas, l'ambiance commence à s'échauffer, c'est le tour d'Arthémis de rentrer dans la danse, au propre comme au figuré

vous avez gardé d'elle l'image de la chasseresse avec son kyton léger , ceint à la taille d'un ruban, ses jambes fines sans un pet de graisse, son corps svelte de prénubile sans formes?

gagné!

mais ce que vous n'aviez pas prévu c'est sa virtuosité (virtu? un attribut masculin? c'est du latin, ça doit dériver de vir, viril, ou alors mes humanités sont trop loin) sa souplesse, son androgynie....un feu follet qui pourtant réussi à allumer un brasier, on en arrive à comprendre les metteurs en scène exilés en chuiche et les constitutionnalistes douteux

sauts, entrechats, frôlements rapides, sans le visage figé de ses soeurs qui montrent un masque fortement maquillé (on dirait de ces masques de théâtre antique, yeux exorbités et peinturlurés comme des icônes orthodoxes, cheveux hérissés comme des gorgones, voyez?) au contraire, elle fait sa chattemine en souriant au tetragramme, pour un peu on se croirait dans la scène de psaume rouge (miklos jancsö 1973 je crois, LE film qui m'a à peu près tout appris, j'étais un môme à l'époque, n'essayez JAMAIS de cultiver vos descendants, ça m'a rendu rêveur pour au moins dix ans) où ça virevolte dans la ferme hongroise

là c'est trop pour le tétragramme, montée de testostérone, montée de tension, il voit trouble, il va pour l'empoigner

il faut dire que l'ambroisie coule à profusion, hein, lorsqu'on est divin on a bien droit à un peu de consolation
c'est le moment que cet abruti de Kobus choisit pour jaillir sur le dance floor et lui planter sa rosalie dans le bide

mais qu'est ce que ce crétin patenté espérait en agissant ainsi?

à ce jour la question n'est pas résolue et pour cause

tétragramme se retourne et le carbonise instantanément

froutchhh!
pire qu'une bombe thermobarryque

( qui s'écrit peut être pas comme ça )

l'imbécile n'a même pas le temps de pousser son dernier soupir, à l'instant où sa bayonnette rentre dans la viande (mais peut on, là aussi, parler de viande lorsqu'il s'agit d'un djieu?) de l'entité supérieure, il s'effondre en un petit tas de cendres scintillantes ( probablement le métal qui l'accompagne, fémur artificiel, boucle de ceinture, armes)

a-t-il été inspiré par les autres déïtés? a-t-il agit de son propre chef?

toujours est il que les autres n'attendaient que ça pour se jeter dessus

empoignade divine, ça bastonne, ça cogne, ça couine

évidemment, une estocade de mortel, ça n'a aucune influence sur la durée de vie d'un djieu, surtout celui là

mais cette estocade il ne l'avait pas vue venir

surpris, il s'est détourné des autres, le temps de carboniser l'impudent, ça leur a suffit pour tous lui sauter sur le râble

et ça pleut, ça claque, Thor roule son énorme marteau, ainsi qu'Esus, Khali le poignarde sous les côtes avec son kriss, Ephaïstos en profite pour lui asséner des gnons de ses poings durs comme de l'airain, Esculape lui fait un croche pied, la mélée s'effondre

tétragramme tiens bien le choc, il se défend comme un beau diable (gag!) pour chaque navrure qu'il reçoit il en donne dix

 

La vieille garde s'interroge du regard

Elle aussi va entrer dans la fournaise

Et pourtant elle a eu son compte de blessures et de fatigues, de nuits blanches et de combats à l'issue incertaine et cependant remportés de haute lutte

Les corps portent encore les stigmates de la dernière bataille, lorsqu'il a fallu affronter les folliculaires de l'immonde,du figamerde et de l'aberration réunis

Les infâmes ont attaqué comme des bêtes acculées, blessées

Ils nous ont jetté des bougies commémoratives allumées, des bouquets de fleurs mémorielles, des ballons blancs et des ours en peluche

Et des injures, aussi

Comment pensez-vous qu'un être humain normalement constitué puisse prendre de face, sans ciller, l'injure, tant de fois remachee mais pourtant efficace de "fachysse"?

Si on vous traitait de fachysse, et ceci tous les jours, dans tous vos combats, comment le prendriez vous ?

Et une projection de cire chaude, venue d'une bougie mémorielle, ça brûle,oui, parfaitement, ça brûle, ça laisse des séquelles

Et pourtant, faisant fi de tout cela, la bande indomptable s'élance au cri de "vengeance, victoire !"

Qui en déchargeant son arme, qui en brandissant sa Rosalie, qui en agitant un casse-tête ( sous la forme d'une casserole de la fonderie de Villedieu-les-Poêles)

 

La vieille garde entre donc dans la fournaise

Et lorsqu'on parle de fournaise, c'est pas exagéré

En plus de la réchauffance du klima, il y a l'effet des différentes colères et blessures divines

Lorsque j'étais gamin, on avait coutume de dire que "lorsqu'il pleut avec le soleil en même temps, c'est que le diable bat sa femme"

Là, pareil

Mais en pire, bien pire

Chaque gnon dans la viande divine, chaque touffe de poils divins arrachée, c'est une convulsion de la croûte terrestre, une eruption volcanique ( your Mauser) un ouragan et un tsunami

De sombres nuées s'accumulent puis se déchirent, l'eau ruisselle, le béton de la base se fend, les courts circuits s'enchaînent, la succession des éclairs rends aveugle, celle des coups de tonnerre rends sourd, des failles s'ouvrent dans le sol et les murs s'effondrent

Et pas seulement là, partout, la plèbe court, paniquée ( et c'est la débandade, je sais) comme des fourmis qu'un géant ou qu'un enfant vicieux ( c'est souvent la même chose, surtout à l'échelle des fourmis) arroserait de son urine

Puis tout ce petit monde s'engloutit dans les entrailles terrestres

Un peu de magma basaltique en fusion par dessus et il ne reste rien de cette humanité décevante, tétragramme a à peine le temps de se réjouir qu'il lui faut contrer d'autres attaques

C'est Blumroch qui tente une approche frontale, avec un lance flammes dégotté dans la cave, ça a l'air de payer puisque l'entité supérieure reflue, prise en tenaille par Odin et Freyja, Blum veut repousser les deux importuns pour griller la source de tous les maux, les deux autres ne l'entendent pas de cette oreille, Freyja le bouscule d'un coup de mamelle, Blum chute sur le fessier de Laschmi, une flatulence divine lui coupe la respi, il sombre dans le coma puis Ganesh,par mégarde, l'écrase de son pied surdimensionné,hop, il va rejoindre kobus dans le néant

Plus loin c'est Dia, qui, en engageant un chargeur dans sa MG42 attire l'attention de Toutatis, suffit de pas grand chose hein, un simple clic, le djieu celte, ulcéré d'avoir eu un œil poché par Aphrodite ( le sagouin profitait de l'occasion pour lui peloter le bustier, un règlement de compte entre entités qui tourne à la partouze, faut dire que l'ambroisie a bien coulé) lui colle un coup de tonnerre qui le calcine en une fraction de seconde

 

Thomas, qui aurait décroché des étoiles pour Aziza,se retrouve submergé par une vague boueuse de tsunami qui a remonté les canaux de la frise orientale depuis la Baltique

Il boit la dernière tasse en compagnie de son aimée, pas de bol pour elle,dont la/les religion.s putative.s avaient pris leur.s origine.s dans le désert

Quoique, le franchissement de la mer rouge, hein,y a des similitudes

En tout cas,nul Anubis pour recueillir leurs âmes, il a trop à faire

Le djieu chacal se bat avec tétragramme, il tente de lui enfoncer ses crochets à récurer la cervelle à travers les naseaux, mais quelle cervelle peut tu récurer chez un djieu ?

Dis le, si tu l'ose !

Rien ?

Évidemment...

Un djieu, et plus encore le tétragramme, n'est QUE cervelle

Enfin non, il n'est que connaissance, quasiment que de l'intellect

Alors les crochets, ça sert à rien

C'est uniquement pour la frime

Bref Anubis agite ses instruments à embaumer le mortel moyen, tu penses que ça impressionne l'entité supérieure... elle le rembarre d'une claque monumentale, il tombe en dispersant les débris du poste de lancement des V2

Échec du lancement

Mais fuite du carburant, ça pue, ça glisse, c'est dangereux, avec les étincelles causées par la baston, on voit une flammèche courir le long des murs

 

Hélas le test PCR du tétragramme n'a pas le temps de revenir négatif que la base entière s'embrase

Les humains en sortent car, comme dit Pharamond "on combat mieux à l'ombre, nonobstant le réchauffement climatique supposé"

Dans un fracas tonitruant, le toit du bâtiment s'abat sur le pandemonium

Ça, les secousses continues du sol, les éclairs, ça compose un tableau apocalyptique

N'oublions pas que chaque blessure divine induit en retour le centuple au monde tel qu'il est

Que dis je au centuple ?

À l'exposant mille !

Bref, ça commence à sentir le roussi pour l'univers connu, les djieux immortels partagent le sort des humbles mortels, c'était pas prévu au programme

Les bikers restants errent, aveuglés par la violence des éclairs qui ont coagulé leurs rétines, ils se prennent des mornifles divines, elles aussi distribuées à l'aveuglette, ripostent à coup de Rosalie, de crosse de fusil, d'obus de mortier amorcés et glissés sous les pieds divins

Ça n'anihile pas les djieux mais ça les déconcentre assez pour qu'ils tombent sous les coups de leurs frères

Oui, le beau pacte noué auparavant, visant à la disparition du tétragramme, ce pacte là, signé pour perpétuer la vénération des humains envers les entités divines, ce pacte là a été oublié

C'est non plus tous contre un mais tous contre tous

Et ça y va !

 

Et là,clash !

Non, que dis je, CLASH !!!

Et ça n'a rien à voir avec un groupe de muzak reuk haine rolle

C'est la fusion atomak de lucifer, le porteur de lumière, avec le coeur terrestre, hautement chaud, radioactif et, pour tout dire, infréquentable

Incident de criticité, comme on dit ( mais la critique de quelle cité ? encore une façon de stigmatiser la bonlieu, c'est du moins ce qu'aurait pu dire la dame au mouton mort sur le crâne des premiers épisodes, si elle n'était déjà morte), ça pète comme lors du big bang

Lumière aveuglante

Puis big crunch

Le soleil s'éteint sur une humanité réduite à des petits bouts de charbon

 

Tous transformés en charbon, certains en diamant, moins sûr ça, pour le diamant il faut du carbone pur et de bonnes conditions de pression

Ceci dit, il y a eu de la pression, un bon coup de pression,pensez, un Big Bang !

À un point tel que la terre s'est volatilisée en fragments de taille variable

Sur l'un d'eux, on trouve une semi divinité nordique, une sous divinité , à vrai dire

Une trogne grimaçante, un dos tordu et contrefait, un caractère difficile, vous l'avez reconnu, c'est Loki, le petit démon emmerdeur

Il y a aussi un inconnu, gentil petit génie de la taïga sibérienne, dont plus personne ne se souvient à l'heure actuelle, vénéré par les ancêtres des hainous ou des nemetzs ou des tofolars, on ne sait plus

 

Si, kobus aurait pu s'en souvenir s'il avait vécu, mais là, même ses pitoyables cendres sont dispersées dans les infinis glacés et métaphysiques

Pourtant, l'ombre tutélaire de la taïga était toute contente d'avoir reçu son invitation au congrès des divinités
Ça plus la dévotion de kobus, qui avait déposé un bol de graisse au pied d'un cèdre de Sibérie ( il avait lu quelque part que c'était un truc à faire, ce mec avait vraiment de mauvaises lectures, pendant un voyage en trans sibérien, voyage qui avait mis à mal sa patience naturellement mince-trois semaines à voir des bouleaux et des graminées, dans un wagon cradingue à boire du thé, je t'en fais cadeau-) ça lui faisait deux raisons d'espérer compter un peu pour autre chose que des prunes

Et puis, un problème postal, il était arrivé à la toute fin de la baston, il n'y avait rien pigé, sauf que les déesses dravidiennes, nordiques et grecques, même avec le chignon crêpé, le maquillage coulant et les fringues déchirées, c'était quand même quelque chose

Rectification, surtout avec le chignon défait, le maquillage en platras et les fringues en désordre

Si djieu a fait l'homme à son image, il est certain que la réciproque est vérifiée

Et que les préoccupations machistes des humains se retrouvent chez les entités supérieures

En conséquence, l'élément mâle qui siège en chacun d'entre nous, et également dans la partie divine qui, qu'on en aie conscience ou pas, constitue le divin,cet élément mâle s'est réjoui du spectacle de ces fumelles, fortes en gueule et en attributs complaisamment exposés

Le génie de la taïga reste rempli d'une nostalgie toute masculine pour ce spectacle, un peu comme le travailleur européen moyen, le soir devant sa télé lorsqu'il y a un match de catch féminin, un concours de ticheurte mouillé ou une compétition de natation féminine

Il reste un peu des endorphines dans son sang, voyez ?

C'est pour ça qu'il n'entend pas Loki, véhément, qui demande "et qu'est ce qu'on fait maintenant ?"

 

"oui, j'te cause, à toi, le sibérien,kes kon fait maint'nant ?"

Il faut qu'il répète trois fois sa question pour que la vision des divinités échevelées et depoitraillees, les yeux fardés un peu pochés, le souffle court et l'écume à la bouche, sorte de son esprit

Et que voit il, hein, que voit il ?

La trogne moqueuse de Loki, ses tics faciaux et la destruction totale de la planète, plus rien ne reste de la taïga, plus un arbre ni une plante ni un animal ni surtout aucun humain pour lui rendre hommage, même ce con de kobus ( arf, ça rime) le seul en date ces deux derniers millénaires, réduit en poussière comme toulreste

Et en prime, cette tête de con de Loki, à le harceler de questions idiotes

On deprimerait pour moins que ça

En plus, soleil disparu, atmosphère glacée

Enfin la totale

 

Vous imaginez le truc ?

Confiné à perpète avec Loki sur un fragment de croûte terrestre, sans rien d'autre, et être interrompu dans ses rêveries érotiques par "on fait quoi maint'nant, hein, on fait quoi ?"

De quoi tourner chèvre

Alors il tente de se remémorer les trucs plus anciens,la façon dont les bouleaux et les graminées ondulaient sur la taïga, celle dont les mamouths pietinaient les alentours, tchomp tchomp, les cris des grèbes huppées, des pluviers variables, le trot de la chèvre de l'oural, l'air pataud des zumains du cru, un peu jaunâtres de teint, en route vers la Béringie, avec leurs impedimentas et leurs croyances

Ha putain, c'était l'bon temps, tiens, pas comme cette merdasse....

 

Gender flouide

Évidemment, au bout d'un moment, le génie de la taïga est obligé de répondre à Loki

Courtoisie élémentaire, comme on dit

Kes kon fait ? Ben le café,pardi ! Ou une belote, tu sais jouer à la belote ?

Oui da, répond Loki, mais à la belote menteuse, à la strip belote, chaque pli qu'on perd on enlève une nipe

Ça va pas aller bien loin pour moi, tu sais, un capuchon de fourrure, une paire de chaussons en écorce, un peu comme otzi, tu vois ? Sinon, un étui pénien, genre moindre des choses

À propos de genre.... là c'est Loki qui tente de pousser ses pions

 

Le génie de la taïga perd les deux premiers plis,hop les deux chaussures, puis le troisième,hop le bonnet, il se demande jusqu'où va aller sa malchance, se montrer à poil et à poils ( les sibériens blancs donc patriarcaux et oppresseurs sont très fournis, le poil fait l'homme peut on dire,les sibériennes blanches sont, pour leur part, très foufournies, nos zpezialistes en études de genre ne savent pas trop dans quel cadre intégrer ça) lorsqu'il remporte le pli suivant, il va pour remettre une couche lorsque Loki jette ses cartes,se dénude avec des contorsions grotesques et feule "à toi de jouer, obsédé primitif et primordial"

Obsédé, le génie de la taïga veux bien

Mais primitif, merde, ça, jamais, JAMAIS !

À son tour de jetter ses cartes, de se ruer sur son adversaire pour lui mettre une peignée

Ce faisant, leurs zones sensibles entrent en contact...

 

Alors là, il y a plusieurs options

Soit ils apprécient tous deux et ça finit en relation homo sidaique et néanmoins divine

Soit le sibérien renacle ( avec un circonflexe sur le a) et, pour expier le truc,colle une avoinée à Loki, là, deux solutions, soit Loki apprécie l'amour vache, un masochiste donc, et il en redemande, soit il apprécie moyen et refroidissement des relations

Enfin, dernier bras de l'étude, en pleine aktion, Loki privilégie sa partie gender pas flouide du tout et tente de se dérober aux assauts génitaux du génie de la taïga, sur le mode "mais pour qui me prenez vous ?", quiproquo, excuses, honte résiduelle

 

Mes fidèles lecteurs ont gagné le droit de voter pour l'option de leur choix, j'arrangerai le récit en conséquence

 

Moyen terme, Loki monte sur ses grands chevaux"je ne suis pas celle que vous croyez"( c'est souvent la justification des n'haigres, lorsque en quête d'aventure sexuelle sur les rezozozio ils se rendent compte être allé trop loin, ou trop profond, et, consécutivement, égorgent leur compagnon transitoire, excuse servie au procès) le sibérien s'acharne, déchirure anale pour l'un et rupture des corps caverneux pour l'autre

Je peaufine ça et je vous le renvoie

 

Remontons un peu le cours du temps

Loki abat son jeu, il a perdu le pli

Lascivement, il dénude une épaule, en faisant glisser la bretelle du marcel premier prix puis il dégrafe le ceinturon en croûte de cuir râpé qui retient son bloudjine aux genoux artistement coupés ( c'est une divinité qui côtoye l'humanité il en a donc pris les travers, coquetterie et mauvais goût), exit donc le pantalon moulant ( mystère, comment font les gus pour éplucher les braies, en cas d'urgence ?) qui glisse sur ses cuisses maigrichonnes

La divinité sibérienne, la tête encore dans la chorée des déesses dravidiennes, grecques, nordiques, ça le perturbe,pensez bien, ça lui court circuite directement le module de modération du cerveau humain, ne reste que le cerveau reptilien, celui qui siège dans le testicule gauche

Et là, ça y va

Et que je t'envoie des influx dans le plexus sacrolombaire, et que je te relache les sphincters artériolaires pelviens, et que je t'augmente la fréquence cardiaque, un vrai festival

Il va pour se dresser, il est déjà dressé