12/10/2016
Immense et rouge
"Le fascisme, il y a bien longtemps que nous avons pensé que c’était une poésie et la poésie même du XXe siècle (avec le communisme sans doute). Je me dis que cela ne peut pas mourir. Les petits enfants qui seront les garçons de vingt ans plus tard apprendront avec un sombre émerveillement l’existence de cette exaltation de millions d’hommes, les camps de jeunesse, la gloire du passé, les défilés, les cathédrales de lumière, les héros frappés au combat, l’amitié entre les jeunesses de toutes les nations réconciliées. José Antonio, le fascisme immense et rouge. Je ne pourrai jamais oublier le rayonnement merveilleux du fascisme universel de ma jeunesse. Je veux donc être franc avec le fascisme, dire ce que nous ne savions peut-être pas avant la guerre, parler de cette nostalgie de la liberté que le tête-à-tête avec lui nous a donnée.
Mais il n’en reste pas moins que sa poésie extraordinaire est proche de nous, et qu’il demeure la vérité la plus exaltante du XXe siècle, celle qui lui aura donné sa couleur. Ce que nous lui reprochons par souci de la vérité, vient tantôt d’insuffisances nationales, tantôt d’erreurs passagères, tantôt de conditions de vie difficiles, tantôt de la guerre elle-même (et dans ce cas les démocraties ont commis les mêmes erreurs, si erreurs il y a). Mais sa chaleur, sa grandeur, son feu merveilleux, c’est ce qui lui appartient. Un camp de jeunesse dans la nuit, l’impression de faire corps avec sa nation tout entière, l’inscription à la suite des héros et des saints du passé, une fête totalitaire, ce sont là des éléments de la poésie fasciste, c’est ce qui aura fait la folie et la sagesse de notre âge, c’est, j’en suis sûr, ce que la jeunesse, dans vingt ans, oublieux des tares et des erreurs, regardera avec une sombre envie et une nostalgie inguérissable."
Robert Brasillach,
Lettre à un soldat de la classe 60
19:59 | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
Je ne pense pas que ces gens auraient pu imaginer à quel point le monde européen sombrerait, à la fois ethniquement mais aussi au plan ontologique.
Cela me fait penser aux dernières lettres de Saint-Exupéry, métaphysiquement désespéré, en 1944.
Moi qui vis en 2016 et qui peux donc faire la comparaison, je peux encore très largement considérer le monde de 1944 comme un véritable paradis sur terre, au niveau de l'être.
"Nur ein Gott kann uns retten", comme disait Heidegger.
Écrit par : UnOurs | 12/10/2016
Ceci dit, je ne suis probablement pas assez intelligent pour être définitivement pessimiste.
Écrit par : UnOurs | 12/10/2016
Moi-même dans ma jeunesse je n'aurais jamais cru que mon monde ressemblerait à ce tas de ruines quelques années plus tard, dans l'apathie générale et avec la complicité active du pouvoir . Même dans mes cauchemars.
Je ne sais pas si c'était le paradis, mais c'était le temps de tous les possibles, et nous avons choisi un des pires.
Je ne crois pas que l'intelligence ait à voir ici, et je suis définitivement pessimiste.
Écrit par : Pharamond | 12/10/2016
c'est venu vite, mais la décadence survient toujours de manière exponentielle. Au début on la remarque à peine mais tous les jours qui suivent c'est pire que la veille.
Il y a deux trois mois lors de l'incendie de la voiture de policiers municipaux à Paris par des gauchistes et des agents de la CIA le gouvernement n'avait pas de mots trop durs, aujourd'hui on traite les agresseurs de sauvageons, autant dire de bambins mal élevés.
Demain on leur remettra la légion d'honneur.
Écrit par : Paul-Emic | 12/10/2016
erreur d' aiguillage de ma part j' ai mis un comm' sur "question" qui était destiné à "immense et rouge" ...
Écrit par : EQUALIZER | 13/10/2016
Paul-Emic > Oui, comme tu le dis c'est exponentiel, chaque dégât à notre monde en entraînent d'autres qui en entraînent chacun plusieurs autres etc. Mais en rhétorique bien-pensante on dit que la technique dite de la pente glissante est un argument fallacieux (voir l'explication ici : http://cortecs.org/materiel/sophisme-la-pente-savonneuse/). On est en train d'en crever.
EQUALIZER > Le tout est d'être arrivé à destination.
Écrit par : Pharamond | 13/10/2016
lien mort
De toute façon leur raisonnement ne pouvait qu'être faux.
Écrit par : Paul-Emic | 13/10/2016
https://cortecs.org/materiel/sophisme-la-pente-savonneuse/
Écrit par : Pharamond | 14/10/2016
Celui-ci fonctionne. Le site est très intéressant mais ne sort pas du politiquement correct.
Écrit par : Pharamond | 14/10/2016
le sophisme (mais pas celui qu'ils disent) ils connaissent en effet ils en servent et resservent jusqu'à l’écœurement.
Écrit par : Paul-Emic | 14/10/2016
Oui, ils les détectent chez certains et les ignorent chez les autres, quand ils ne les servent pas eux-mêmes.
Écrit par : Pharamond | 14/10/2016
C'est Robert qui aurait dû avoir le prix Nobel, pas Bob.
Écrit par : Gaëlle Mann | 15/10/2016
On l'accorde à titre posthume ?
Écrit par : Pharamond | 16/10/2016
Oui, il le mérite
@ Pharamond: je l'ignore. Mais il le mériterait bien, ne serait-ce que pour les Poèmes de Fresnes si bouleversants par la paix intérieure qu'ils expriment, malgré la mort qui l'attend.
Écrit par : Gaëlle Mann | 18/10/2016
Les commentaires sont fermés.