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15/10/2007

Franchises médicales

Que pensez-vous du projet de franchises, annoncées pour 2008 sur les consultations, les médicaments, les analyses médicales et les soins hospitaliers ?

Jean-Pierre Davant : Sur ce sujet, la Mutualité Française restera mesurée tant que nous n’aurons pas rencontré le Premier ministre et la ministre de la Santé pour obtenir des éclaircissements. Mais, en soi, la création de ces franchises risque fort de n’être que du ravaudage : on est loin d’une réforme de fond !

Le but de la franchise, nous dit-on, c’est de "responsabiliser" les assurés sociaux par l’argent. Mais la Sécurité sociale laisse déjà à la charge des malades une partie des frais : c’est le ticket modérateur. Comme son nom l’indique, il est supposé "modérer" les dépenses. Mais dans la pratique, vous croyez qu’une personne hospitalisée a le choix de "modérer" ses dépenses à l’hôpital ? Qu’elle se sentira "responsabilisée" en payant une franchise ? On ne réglera rien comme cela !

Tous les acteurs de santé le disent : si les franchises sont élevées, on va encore aggraver les inégalités d’accès aux soins. Si elles sont basses, elles ne rapporteront pratiquement rien à la Sécu. C’est la quadrature du cercle ! Bien sûr, les plus défavorisés seront exonérés de franchises. Mais les classes moyennes auront, une fois de plus, le sentiment d’être lésées : trop riches pour bénéficier des aides, bien assez riches pour payer des cotisations !

Les franchises risquent donc de dresser les assurés sociaux les uns contre les autres, en mettant en danger le principe de la solidarité. C’est là-dessus que nous voulons alerter le nouveau gouvernement.

Propos recueillis par Pascal Lelièvre

 

Pour l'interview complète de Jean-Pierre Davant, Président de la Mutualité française, c'est ici.

Commentaires

Je complète votre article.
Vous dites que les plus défavorisés seront exonérés de ces franchises médicales. C'est en partie inexact car pour prétendre à la CMU, vos revenus ne doivent pas dépasser un plafond mensuel fixé ce jour à 612 € pour une personne seule.
Donc un malade sous dialyse, soigné pour un cancer ou pour le sida, un grand brulé, un invalide ou un handicapé : toutes ces personnes là, toutes gravement malades et toutes grands consommateurs de soins, mais dont les revenus annuels sont souvent compris entre 7.500 € et 15.000 €, vont être touchées de plein fouet par ces nouvelles franchises. Pour certaines d'entre elles, va très vite se poser la question de pouvoir ou non continuer à se soigner ... C'est une remise en cause du principe du 100%.
En outre, par des mesures fiscales qui les pénaliseraient, les complémentaires santé sont fortement incitées à ne pas rembourser ces sommes.
Enfin, ne faudrait-il pas mieux parler de "taxe sur la maladie" puisque les économies dégagées seraient affectées, non à éponger le fameux "trou", mais à financer de nouveaux besoins médicaux qui, selon notre Constitution, devraient être plus équitablement répartis sur l'ensemble de la Nation.

Écrit par : valdes | 16/10/2007

Merci pour ce complément d'informations plutôt inquiétant.

(Ce n'est pas moi "qui dit", c'est Jean-Pierre Davant.)

Écrit par : Pharamond | 16/10/2007

Ca craint.

Écrit par : cile | 16/10/2007

Oui, on dirait...

Écrit par : Pharamond | 17/10/2007

Les commentaires sont fermés.