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26/07/2011

Je me sens moins seul


La télévision, arme de destruction mentale massive

Les critiques de la télévision, même les plus virulentes, remettent rarement en cause l’existence même de la télévision, se bornant à vilipender ou à déplorer la médiocrité et la nocivité de ses «programmes ».Dans ce schéma critique, il existerait donc la possibilité d’une « bonne » télévision (éducative, pluraliste, culturelle…) qu’il suffirait de substituer à la « mauvaise » (commerciale, vulgaire, racoleuse…). Cette vision optimiste a pourtant tout du vœu pieu et ignore le caractère néfaste « par essence », ontologique, du média télévisuel, quels que soient les programmes véhiculés. Il faut avoir le courage de l’affirmer: il n’y a pas de bon usage de la télévision. Arte et les chaînes historiques documentaires ne seront jamais autre chose que les cache-sexe et les alibis de la lobotomie de masse par injection de 3 à 4 heures quotidiennes de télévision.

Une telle affirmation n’a évidemment que peu de chances d’être populaire dans un pays où le taux d’équipement en télévisions couleurs frise les 98 % et où la norme est même désormais de détenir plusieurs postes par foyer. Admettre cette nocuité intrinsèque de la télévision est pourtant l’un des préalables indispensables  à la libération du joug du matérialisme, du consumérisme et de la tyrannie de l’apparence et de la superficialité. Aucune lutte efficace contre la marchandisation de l’existence humaine n’est envisageable dans le cadre civilisationnel et mental créé par la télévision. Car la télévision n’est pas un simple outil, une machine réductible à son simple utilitarisme, c’est un vecteur de conditionnement psychologique et la source de production d’une néo-réalité totalement conditionnée par le matérialisme et le consumérisme.

L’avènement du règne de la télévision n’est donc pas une simple innovation technique mais bien une révolution anthropologique. L’Homme de la télévision n’a que fort peu de points communs avec son ancêtre dépourvu de cet appendice cathodique. La télévision a profondément transformé l’Homme et son rapport à l’autre. Illustration particulièrement frappante de cette mutation, l’organisation du foyer, qu’elle soit spatiale (disposition des meubles, fonction des pièces…) ou temporelle (horaires des repas, du coucher…) est dorénavant entièrement régie par la télévision qui prend peu à peu la place symbolique que pouvaient avoir les dieux ladres dans les sociétés primitives. La vie familiale –si tant est que l’on puisse encore donner ce nom à l’espèce de cohabitation ennuyée, quand elle n’est pas carrément hargneuse, qui tient lieu d’existence à tant de familles modernes- s’organise presque exclusivement autour des impératifs, des injonctions de la sublime et vénérée lucarne. Il n’est ainsi aujourd’hui ni inconcevable ni même rare de refuser une invitation ou d’annuler une sortie pour cause de dénouement de telle série policière ou de « prime » de tel autre jeu de télé-réalité.

Sur les ruines de toutes les cultures populaires passés (métiers, corporations, syndicats, églises, partis, communautés locales…), la télévision est incontestablement devenu le principal, pour ne pas dire l’unique, prescripteur social, et son influence s’étend à toutes les dimensions de l’humain. Le vocabulaire, qui structure la perception du monde et le lien à autrui, est notamment totalement phagocyté par la phraséologie télévisuelle et notamment les salmigondis psychologisants qui baignent les dialogues de Desesperate Housewife ou Sex and the City et consorts. Les affres, tournant invariablement autour du fric et de la fesse, des avocats new-yorkais et des executive women californiennes (ou plus exactement de leurs caricatures respectives) sont devenus, par la grâce du média télévisé, les obsédantes préoccupations des secrétaires de Roubaix comme des employées de banque de Milan ou des gamines de Clichy-sous-bois. A défaut de partager les bénéfices, le système capitaliste partage généreusement les modèles sociétaux et les archétypes comportementaux.

Par la télévision sont également véhiculés tous les stimuli d’achats. Via la publicité directe bien sûr, assénée à un rythme toujours plus soutenu, mais aussi, et peut-être surtout,  au travers de toutes ces publicités indirectes ou même cachées que sont les clips musicaux, les reportages «de société », les émissions « économiques » (type « Capital ») ou les grands reportages exotiques sponsorisés par United Airlines ou le Club Med.

La télévision compose ainsi une vaste mosaïque de signes clinquants et obsédants que l’on ne peut espérer approcher ou partiellement posséder que moyennant finances (le même voyage que l’aventurier présenté au 20 heures, les mêmes fringues que la chanteuse mise en avant par la chaîne musicale, la même voiture ou le même café –car il convient de racketter tous les types de bourses- que le beau George Clooney, la même drogue que cet écrivain branché tellement sympathique malgré tout…).

A la fois sujet de conversation, source de références et usine à désirs, la télévision colonise ainsi tyranniquement les imaginaires et arase méthodiquement les ancestrales différences historiques et géographiques au profit d’un égalitarisme de caniveau où tout le monde, du balayeur anglais au PDG danois en passant par la prof de banlieue française ou l’agent immobilier allemand, croupit dans le même désert intellectuel et culturel, agitant pathétiquement les mêmes hochets de grande distribution. Alléluïa, nous sommes tous des personnages de sériés télé ! Ou tout du moins aspirons-nous à un jour en devenir un… Voilà la grande ambition du temps. Il ne peut y en avoir d’autre d’ailleurs, tant que ne sera pas rompu le carcan télévisuel, cette geôle personnelle et festive dans laquelle meurent peu à peu la pluralité du monde et la diversité des individus.

Il ne peut y avoir de rupture avec la marchandise sans renoncement à la télévision. Sans ce préalable, toute contestation de l’ordre marchand ne sera que discours et gesticulation. On ne mord pas le maître dont on adore la laisse.

Répétons le donc, penser pouvoir subir la télévision « avec recul et distance », imaginer qu’il suffit de « faire le tri » dans ce que l’on regarde, c’est à la fois survaloriser ses forces et sous-estimer la puissance du mal.

Le flux ininterrompu d’images et de sons, la multiplication des chaînes engendrant un « zapping » presque obligatoire, les innombrables coupures publicitaires, les représentations induites, le choix des sujets, imprègnent inconsciemment tout cerveau qui y est confronté.

Par ailleurs, quelle que soit la supposée « qualité » du programme absorbé, l’(in)activité télévisuelle « en tant que telle » engendre isolement, atomisation sociale, avachissement physique et enfermement individualiste.

La seule défense contre la télévision, une défense active et pleine de promesses, par le temps qu’elle libère, par la liberté retrouvée qu’elle induit, par la réappropriation de sa vie qu’elle entraîne, c’est son refus total et définitif.

Sarah Brunel

Source : Belle et Rebelle

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : France (et ailleurs)

Les répliques de la Grotte miraculeuse de Lourdes

 

25/07/2011

Entre deux ondées

 

Richerd Herman.jpg


Richard Herman

Titre inconnu

Histoire... (71 bis)

 

Sébastien me communique ce lien en guise de mise au point à propos des tanneries de peaux humaines sous la Révolution.

Bonne route !

En Belgique wallonne les routes sont souvent dans un triste état mais parfois on trouve ce genre de chose :

Source : le blog Minghia

24/07/2011

C'est vu (8)

Deux westerns récents :

  • The proposition de John Hillcoat est un western australien sortit discrètement mais avec une critique plutôt favorable. Un policier propose à un hors-la-loi de retrouver et de tuer son frère aîné, un redoutable bushranger, en échange de la vie de son cadet. Les paysages sont beaux, les interprètes bons et le réalisateur fait son possible pour renouveler le genre, malheureusement une fois l'histoire installée la machine tourne à vide et on se contente de regarder ces sales bonshommes s'entretuer dans la poussière sans grande émotion tant ils nous paraissent étrangers.


  • Les créatures de l'Ouest (The burrowers) de J.T. Petty est un mélange, au premier abord improbable, entre le western et le fantastique. Ce film, au titre français ridicule et sorti directement en vidéo, est pourtant une heureuse surprise. En 1879 dans le Dakota, deux familles de fermiers sont attaquées, certains de leurs membres sont tués et d'autres enlevés. Des hommes, dont le fiancé d'une des disparues, partent à leur recherche soupçonnant un raid des Indiens. Si le combat final contre les créatures déçoit un peu, l'ensemble reste un très honnête western qui nous fait parfois oublier que nous sommes en présence d'un long métrage fantastique. Les superbes décors, les dialogues qui sonnent justes et l'interprétation de qualité montrent que le réalisateur n'a aucunement bâclé son oeuvre comme c'est trop souvent le cas dans ce genre de films.


23/07/2011

Tempête dans un dé à coudre

 

Eva Joly qui soutient les bombardements sur la Libye souhaitent que l'on remplace la parade militaire du 14 juillet par un défilé citoyen boboïde. Ce crétin de Fillon en profite pour jouer le nationaliste et fait allusion aux origines non françaises de la candidate écolo. Tollé à gauche, les Européens ne sont plus des étrangers, on a voté pour ça. La Franco-norvégienne surenchérit en prétendant que la France est la seule à faire défiler des militaires lors de sa fête nationale, ce qui est bien sûr totalement faux, prouvant qu'elle ignore non seulement les coutumes françaises mais aussi les coutumes européennes. Les médias se font l'écho de ces propos de comptoir pendant plusieurs jours comme si le sort du pays en dépendait. Et c'est pour ça qu'on va voter ? Pitié !