Drôles de gens (4)

Il y a quelques années, face à une falaise, au Portugal.

Lui :

- Tu trouves pas que le rocher là-bas ressemble à une b... ?

Moi :

- Non, je vois pas.

Lui :

- Si, là !

Moi :

- Euh... non, je t’assure, je vois rien.

Lui :

- Tu vois le rocher qui dépasse ? Bon, tu regardes un peu à gauche et il y a un rocher un peu arrondi, on dirais vraiment une b... dressée.

Moi :

- Euh... non, toujours pas, désolé.

Lui :

- C’est pas vrai, tu le fais exprès ! Là, dans le prolongement des arbustes !

Moi :

- Ah oui ! C’est vrai !

Lui :

- Ah, tu vois ! C’est bizarre ?

Moi :

- Tu l’as dit, c’est vraiment curieux.

En fait, j’avais menti, je ne voyais pas sa satanée b... . mais comme je ne voulais pas le mettre mal à l’aise, j’ai fait semblant de la voir. Mais le mystère reste entier : ai-je des problèmes de vue ou mon interlocuteur des obsessions sexuelles altérant sa perception des choses ?

Musique (158)

Nova June

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2010 ? En route pour de nouvelles aventures !

G comme Grotesque

Je viens de voir V comme Vendetta de James Mc Teigue. Je résume : dans une Grande-Bretagne alternative sous régime fasciste, un mystérieux terroriste masqué fait des misères aux dirigeants avec l'aide d'une fille qu'il a sauvé. Pendant ce temps, un policier intègre enquête et découvre ce que tous les spectateurs avaient deviné depuis la moitié du film : c'est le parti au pouvoir qui avait provoqué le chaos qui lui a permis de prendre les rênes du pays. À la fin, la population devenue brave se révolte avec succès.

Le film est long, de mauvais goût et aussi subversif qu'un épisode de Caliméro. De nombreuses critiques à sa sortie en salle avaient salué son incorrection politique ; je n'y ai vu qu'une critique du Christianisme et du fascisme, et l'éloge implicite de l'homosexualité et de l'Islam. C'est plutôt amusant pour une production qui se veut aussi une réflexion sur le courage.

 

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Cinq-Mars-la-Pile (37)

La Pile

 

Terrien

 

Wright Barker

A passing shower

En attendant le génocide citoyen...

Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen » employé comme adjectif) et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre, l'amorce d'un geste citoyen.

 

Jean-Claude Michéa

L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes

 

 

D'ailleurs, je me souviens avoir lu il y a quelques temps un article relatant le procès d'un ''jeune'' ayant violemment frappé une femme policier qui était en train d'interpeler de façon musclée un adolescent. Ce qui m'avait marqué, c'était la défense de l'accusé :

- Tout ce que j'ai vu, c'est qu'elle s'en prenait à un gamin. Je suis intervenu, je pensais faire un geste citoyen.