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27/12/2021

Lectures (10)

L'hiver se prête à la vie à l'intérieur et à la lecture. Vous lisez quoi en ce moment ? Moi je viens de finir 188 contes à régler de Jacques Sternberg, un recueil de nouvelles courtes philosophico-fantastiques. C'est vite lu et vite oublié ; ce n'est ni inventif ni sujet à réflexion et pourtant curieusement prétentieux. Du même auteur je viens de commencer Les variations Sternberg, des exercices de style en guise de réponses commerciales, beaucoup plus amusant et réussi.

Commentaires

@Pharamond : Pan sur le bec ! ;-)

Parmi les relectures de ces derniers mois, rien d'intellectuel (tout me lasse et me fatigue de plus en plus, au point que pour 2020[2], j'envisage sérieusement la démission de ma situation de vieux ronchon commentateur répétitif).
A part quelques classiques reparcourus (Nietzsche et Sénèque, surtout) : le "Cycle des épées" de Fritz Leiber Jr (classique du genre "sword and sorcery") ; les *Scènes de la vie privée et publique des animaux* (satires intemporelles dont les meilleures sont évidemment celles de Balzac) ; le cycle "Wizardry" de Rick Cook (pour informaticiens) ; le *Zibaldone* de Leopardi ; la *Théorie des genres littéraires* de l'abbé Vincent (Curtis en écrivait le plus grand bien) ; le cahier de l'Herne consacré à Abellio ; *Légitime(s) défense(s)* de René-Pierre Alié ; quelques textes du site "Pièces et main d'oeuvre" ; *The Power of Stupidity* de Giancarlo Livraghi (récupéré sur le site de l'auteur voici quelques années) ; plusieurs titres de Daninos, Allais, Chesterton, Heers, Austen, James (Henry), Renard (Maurice), Graves, Maugham, Lavey et Wibberley, titres dont l'énumération serait sans grand intérêt. Ai exploré le remarquable site de Philippe Remacle qui permet de découvrir facilement les oeuvres d'auteurs latins et grecs obscurs, oubliés ou jadis réservés aux spécialistes.
Jeux refaits, parfois non sans mal depuis l'obligation d'utiliser une bécane de 2008 avec un WinXP imparfaitement incompatible avec le Win98SE d'une bécane de 2005, hélas morte l'an dernier : *The Witcher* 1 et 2 ; *Safecracker* ; *Stalker*, *Stalker : Call of Pripyat*, *Stalker : Clear Sky* ; *Drakensang* 1 et 2 ; *Soldier of fortune* 2 (impossible de faire tourner le premier avec WinXP) ; *Virtual Pool 3*.
Films et feuilletons revus : *The Family Man* ; les *Sherlock* de la B.B.C. (feuilleton heureusement interrompu alors que les scénaristes s'éloignaient de plus en plus de l'esprit de Doyle) ; *Les trois royaumes* ; *The Square* ; *Lord of War* ; *La journée de la jupe* ; *Dexter* (en sautant de très nombreux passages dans les livraisons 4 à 8, de plus en plus consternantes) ; *The Island* ; *Excalibur* ; *Freaks* ; *Moi, Claude, empereur* (excellent théâtre filmé) ; *Renaissance Paris 2054* ; *Qui veut la peau de Roger Rabbit ?*. Inédite, l'ultime livraison de *Supernatural*, ratée et pas seulement à cause du méchant virus de Wuhan -- j'avais prévu la fin dès le début du feuilleton, mais je l'avais imaginée plus grandiose.

Écrit par : Blumroch | 27/12/2021

Blumroch > Mon avis sur les deux ouvrages vont exactement dans le sens de ce que tu m'avais dit en me les donnant à lire. Le premier sans grand intérêt et le deuxième très réussi.

Écrit par : Pharamond | 27/12/2021

@Pharamond : J'me souvenais plus avoir été aussi méchant pour le premier. ;-) Plusieurs pages du second ne pourraient plus paraître sans susciter quelques énervements.
Sternberg n'est pas le génie qu'il croyait être, malgré quelques réussites mineures. Déjà beau qu'il ne soit pas aussi oublié qu'un Jeando.

Écrit par : Blumroch | 27/12/2021

Blumroch > Pour le premier je n'ai pas tes paroles exactes, mais c'est ce que j'ai compris quand tu me l'as donné.
Pour moi, c'est une découverte, si ses nouvelles sont très inférieurs à Taki ou Gripari ses variations sont succulentes.

Écrit par : Pharamond | 27/12/2021

@Pharamond : J'suis gagné par l'époque : je me trouve méchant. ;-)

Écrit par : Blumroch | 27/12/2021

Blumroch > Mais non, est méchant uniquement celui que le Système désigne comme tel.

Écrit par : Pharamond | 27/12/2021

"Les habits neufs du Président Mao" de Simon Leys. En attendant le Comité Sanitaire...

Bien le meilleur à vous et à tous les commentateurs (notamment Blumroch pour la référence à Caraco) et, plus largement, aux hommes de bonne volonté.

Écrit par : La Bleue | 29/12/2021

J'ai commencé la relecture -- sans doute une des dernières si 2020[2] est, comme je le suppose, l'année du Formidable[0] Effondrement[1] -- d'un très vieil[2] ouvrage consacré à un peuple et un pays disparus depuis quelques décennies. Le dernier chapitre s'intitule "Décadence et bien-être". Dans sa conclusion, que je viens de reparcourir, l'auteur évoque un pays diminué, rétréci, déchu de son rang, dont les habitants "ressentent confusément l'humiliation de sa déchéance politique et militaire". Cette double déchéance, son dernier vrai chef -- comédien malfaisant, mais faisant encore illusion -- y a contribué "en violant sans cesse la constitution[3] dans son esprit et dans sa lettre". Le bilan est terrible : le régime "a répandu le mépris des lois" ; ce qui tient lieu de gouvernement "est mal agencé, mal entouré, mal obéi, coupé de la nation par une trop longue jouissance des avantages du pouvoir" ; chacun peut constater "que la justice et la police rongées par des malaises internes et attaquées de toutes parts sans être défendues ne peuvent plus remplir leur mission de façon pleinement satisfaisante, que le citoyen privé de tout recours par la nullité du parlement[4] est, en pratique, abandonné à l'arbitraire d'une administration gigantesque, compliquée, coûteuse, transformée peu à peu en féodalité par le recrutement des hauts fonctionnaires parmi les anciens élèves d'une école unique".
Comment aimer, comment défendre "une société où règnent la technocratie et la machine, où tout semble subordonné à la production, à la vente et au profit, où l'esprit public est fabriqué mécaniquement par la publicité et par la radio d'état[5]" ? La jeunesse a beau profiter de nombreux privilèges, "elle se demande si, en l'incitant tout entière à entreprendre des études secondaires et supérieures, qui souvent ne la mènent à rien et que couronnent des diplômes dévalués, on ne l'a pas, en fin de compte, condamnée à une vie d'expédients ou au chômage. L'usage de plus en plus répandu des drogues hallucinatoires traduit son besoin d'évasion, comme les émeutes sans but, les destructions de biens collectifs traduisent celui de démolir[6] une communauté où elle ne se trouve pas chez elle". Et notre auteur d'évoquer, avant même les immenses originaux[7] que sont Soral et Zemmour (pour ne pas mentionner d'autres "zinzintellectuels" encore plus fats), la destruction de la famille, la disparition de la figure paternelle, la transformation des églises en autant d'organisations de feinte bienfaisance dans le vain espoir de subsister quand le collectivisme l'aura emporté...
Dans un monde où "l'émeute est tantôt magnifiée comme un acte de civisme[8], tantôt écrasée comme un forfait[9]", "la confusion est encore plus douloureuse lorsqu'elle atteint les notions majeures de la vie individuelle et de la vie sociale : justice, honneur, patrie, obéissance, devoir, morale, discipline, esprit de famille [...] On ne rebâtit pas une patrie sur le scepticisme, pas davantage sur le doute, la contestation, l'équivoque, la démission, la jouissance matérielle".
Quand je dis que tous les diagnostics dorment dans les bibliothèques...
A la fin de son texte, l'auteur se force à l'optimisme, qui méconnaît volontairement la nouvelle nature des nouveaux habitants du pays, caricatures de leurs ancêtres : "Reconstruire l'état[5], reconstruire un code de vie morale et civique ne sont pas des tâches au-dessus de leurs forces. C'est affaire de conscience et de volonté".
Or, manquent justement et la conscience, et la volonté, et l'énergie, et l'intelligence. En vérité, "tout n'est qu'abusion"[10]. Le titre de la dernière section, c'est "L'attente" : attente de la mort, et non du réveil.
L'ouvrage, c'est *L'histoire des Français* de Pierre Gaxotte, de ces Français d'*avant*, étoiles mortes dont nous percevons encore, pour peu de temps, la lumière froide venue de l'abîme du temps[11].

[0] Au très vieux sens du terme.
[1] Note : à la prochaine partie du mauvais RPG appelé "vie", au moment de choisir la spécialité du joueur, prendre l'option "guerrier impitoyable" plutôt que "bon lecteur". ;-)
[2] A preuve, pour le lire, les compétences d'un honnête diplômé en F.L.M. sont fortement conseillées.
[3] Pas de capitale pour un texte aussi médiocre.
[4] Pas de capitale pour une institution aussi méprisable.
[5] Pas de capitale !
[6] Et non de "déconstruire", alibi imbécile à prétention intellectuelle pour demi-savants et vrais crétins.
[7] A lire en mode sarcastique.
[8] Islamocollabos, anyone ?
[9] Yellow Jackets, anyone ?
[10] J'épargne aux éventuels lecteurs la référence au commentaire de Debord. ;-)
[11] Fallait bien terminer sur une allusion à E'ch-Pi-El. ;-)


@La Bleue : Merci. Lisez aussi et surtout Papini ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 30/12/2021

La Bleue > Merci d'avoir répondu, nous sommes au moins trois Blumroch, vous et moi, à lire et à passer par ici ;-)

La fiche Wikipédia laisse penser à un ouvrage intéressant quoique controversé - avec l'histoire contemporaine c'est souvent le cas.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Habits_neufs_du_pr%C3%A9sident_Mao#Semonce_%C3%A0_l'Empereur
Les communistes ont réussi le tour de force avec l'aide active des idiots utiles de faire avaler des énormités. je me souviens que dans mon enfance ma mère pourtant anticommuniste -e elle avait des raisons personnelles d'en vouloir à cette idéologie - me dire que Mao était dur, mais qu'il avait tout de même rétabli l'ordre et donner à manger à tout le monde.

Merci et je vous souhaite de même.

Écrit par : Pharamond | 30/12/2021

@Pharamond : Eh eh, l'OEil de Sauron a retrouvé quelques références à Simon Leys, dont celle-ci :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2020/10/22/musique-556-6271579.html

Écrit par : Blumroch | 30/12/2021

Blumroch > J'avais oublié "Le jeu des deux images invisibles" ;-)

Blague à part, j'avais réellement oublié ces commentaires et l'évocation du bonhomme. La Bleue a de saines lectures...

Écrit par : Pharamond | 30/12/2021

Trois seulement à avouer publiquement lire encore, c'est bien peu. :-( Voyons le bon côté de la situation : on ne pourra bientôt plus accuser le club d'être "un blog d'érudits". Si je me laissais aller, j'irais bien mentionner une chronique de Fruttero et Lucentini... ;-)
Amis *lurkers*, vous regretterez un jour votre silence quand plus personne n'interviendra. Bah, même pas. ;-)

Écrit par : Blumroch | 30/12/2021

Blumroch > Je n'avais pas vu le pourtant long commentaire sur le livre de Gaxotte, sans doute avons-nous écrit simultanément.
Il faut croire qu'il faut être défini (par qui ?) comme appartenant à l'extrême-droite pour avoir les idées claires et clairvoyantes - 1951 tout de même !

Écrit par : Pharamond | 30/12/2021

J'ai enchaîné La France contre les Robots et La Grande Peur des Bien-Pensants.
D'une certaine manière c'est désespérant de voir que le diagnostic a été posé l y a plus d'un siècle et encore il y a plus d'un demi-siècle et que les Français n'en ont tiré aucun profit

Écrit par : Paul.Emic | 30/12/2021

@Blumroch : Merci pour la piqûre (agréable) de rappel ! Un sacré personnage de l'histoire italo-futuriste que j'allais honteusement oublier.

@Pharamond : Je ne comprends pas vraiment bien les Chinois en général, mais Mao me semble étrangement familier, comme une sorte de cannibal qui a réussi à se faire passer pour vegan avant l'heure.
En tout cas, d'où il est, il doit bien rigoler actuellement...

Écrit par : La Bleue | 31/12/2021

@La Bleue : Pas de piqûre mais un rafraîchissement de la mémoire :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2019/04/02/le-jeu-des-deux-images-328-6141006.html
;-)

Écrit par : Blumroch | 31/12/2021

J'ai fini, très récemment, le premier tome des Carnets rebelles de Dominique Venner. Excellente idée de François Bousquet d'éditer le journal de Venner. Heureusement qu'il n'a pas assisté à la déchéance actuelle lui qui était attristé par la piètre qualité de l'armée française pendant la guerre d'Algérie.
Et le Décaméron de Bocacce. Ou l'art de bien choisir avec qui être confiné.

Je suis en train de lire l'Histoire critique de la résistance de Venner, loin des manichéismes de l'époque actuelle, et Juve contre Fantomas de Souvestre et Allain. C'était mieux avant :-)


@ Blumroch

Gaxotte ne semble pas mériter le jugement sévère d'un des maudits lui reprochant son manque de conviction pour l'Europe nouvelle.

Écrit par : Sven | 31/12/2021

@Sven : Rebatet et Cousteau lui reprochaient surtout son goût pour les ballets et danseurs -- une dilection qu'il avait la décence de ne pas étaler. Il n'aimait pas l'eau, un peu trouble, de Vichy, au point d'avoir été échappé par miracle à la Gestapo.
C'est un historien de première force ; je sais peu de livres aussi parfaits que *La Révolution française*. Ses chroniques, rassemblées dans *Le blasphème du professeur Piton*, se lisent toujours avec intérêt et profit : c'est peu fréquent. Son oeuvre parle pour lui.

Écrit par : Blumroch | 31/12/2021

@ Blumroch

Rebatet lui reprochait aussi de ne pas les avoir suivi dans la voie collaborationniste de Je suis partout.
J'ai vu que les deux livres que tu évoques sont encore publiés. Une chance.

Écrit par : Sven | 02/01/2022

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