02/01/2020
Classiques
Merci à Blumroch pour nous avoir fait découvrir cet excellent billet de Nicolas Bonnal sur dedefensa.org : Maurice Joly et le « gouvernement par le chaos » vers 1864.
16:58 | Lien permanent | Commentaires (7)
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Merci à Blumroch pour nous avoir fait découvrir cet excellent billet de Nicolas Bonnal sur dedefensa.org : Maurice Joly et le « gouvernement par le chaos » vers 1864.
16:58 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Le même Bonnal m'a incité à relire hier la conclusion des *Mémoires d'outre-tombe* (je dois avouer que l'ouvrage n'était pas au programme de mes prochaines relectures avant la fin). Là aussi, propos étonnants de prescience -- non, de déductions logiques :
https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99outre-tombe/Quatri%C3%A8me_partie/Livre_X
"Et ne croyez pas que nous nous laissions enlacer par les précautions légales et compliquées qu’ont exigées l’organisation de la famille, droits patrimoniaux, tutelles, reprises des hoirs et ayants cause, etc., etc. Le mariage est notoirement une absurde oppression : nous abolissons tout cela. Si le fils tue le père, ce n’est pas le fils, comme on le prouve très bien, qui commet un parricide, c’est le père qui en vivant immole le fils. N’allons donc pas nous troubler la cervelle des labyrinthes d’un édifice que nous mettons rez pied, rez terre ; il est inutile de s’arrêter à ces bagatelles caduques de nos grands-pères."
"Enfin il resterait une solution : il se pourrait qu’en raison d’une dégradation complète du caractère humain, les peuples s’arrangeassent de ce qu’ils ont : ils perdraient l’amour de l’indépendance, remplacé par l’amour des écus, en même temps que les rois perdraient l’amour du pouvoir, troqué pour l’amour de la liste civile. De là résulterait un compromis entre les monarques et les sujets charmés de ramper pêle-mêle dans un ordre politique bâtard ; ils étaleraient à leur aise leurs infirmités les uns devant les autres, comme dans les anciennes léproseries, ou comme dans ces boues où trempent aujourd’hui des malades pour se soulager ; on barboterait dans une fange indivise à l’état de reptile pacifique."
Le seul reproche qu'on pourrait faire aux maîtres classiques, c'est d'avoir parfois noyé de telles réflexions au milieu d'autres moins lucides et moins indispensables. Qui connaît l'histoire de l'Antiquité connaît l'histoire du monde -- du moins tant que nos modernes sorciers n'auront pas trouvé le moyen d'altérer définitivement la nature humaine.
Écrit par : Blumroch | 02/01/2020
Sur vos conseils je me proposais de lire ça mais il n'y a ni introduction ni mise en contexte sur ce site. Où est la culture ? C'est un saut du coq à l'âne sans logique ni lien. Qu'est-on censé comprendre ?
Ah oui et en plus on lit en guise d'introduction cette immense et coupable connerie : "faites un don à Wikipédia, qui le mérite bien".
Hélas !
je retourne à mes livres...
Écrit par : Dia | 02/01/2020
Dans ses chroniques, Bonnal livre ordinairement quelques morceaux (plutôt bien) choisis, brièvement commentés, et d'ailleurs parfaitement clairs sans *vademecum*. On n'est évidemment pas dispensé de lire les textes d'origine. ;-)
Quant aux idiosyncrasies de Bonnal, elles ne sont pas pires que celles de nombreuses vedettes fachosphériques ayant trop tendance à sous-estimer leur public. Personne n'est obligé de le suivre et de donner à kikipedia -- je suppose d'ailleurs qu'il pensait à Wikisource.
Écrit par : Blumroch | 02/01/2020
Blumroch > J'aime beaucoup le style très imagée de la seconde citation ;-)
Difficile de s'extraire de son époque, c'est pour cela qu'il très souvent fastidieux de lire les classiques ; quelques fulgurances très bien venues perdues au milieu de chapitres qui n'intéressent pas directement notre sujet. Tout le monde n'a pas la capacité ou le temps de lire plusieurs heures par jour.
Dia > Le billet n'est pas long et les citations valent la peine d'être lues à mon avis, même si la présentation laisse à désirer le titre annonce précisément le contenu.
Oui j'ai été surpris par cette demande incongrue de donner à Wikipédia, mais comme le dit Blumroch dans son commentaire il semblerait que ce soit une erreur et plutôt un appel pour Wikisource (d'ailleurs à peine moins incongru).
Rien ne remplace les livres je suis d'accord, mais dans le cadre d'un billet cette petite compilation est très bien trouvée.
Blumroch > Je crois moi aussi à une erreur.
Écrit par : Pharamond | 02/01/2020
Cette page
https://fr.wikisource.org/wiki/Pens%C3%A9es,_r%C3%A9flexions_et_maximes
comporte quelques réflexions d'autant plus fortes qu'elles sont inattendues sous la plume de Shatter Brain. Certaines ne sont pas indignes de Leopardi :
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Tourmentez-vous pour rétablir la vertu chez un peuple qui l'a perdue, vous n'y réussirez pas. Il y a un principe de destruction en tout.
(je supprime les deux dernières phrases, inutiles)
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On s'étonne du succès de la médiocrité ; on a tort. La médiocrité n'est pas forte par ce qu'elle est en elle-même, mais par les médiocrités qu'elle représente ; et dans ce sens sa puissance est formidable. Plus l'homme en pouvoir est petit, plus il convient à toutes les petitesses. Chacun en se comparant à lui se dit : " Pourquoi n'arriverais-je pas à mon tour ? " Il n'excite aucune jalousie : les courtisans le préfèrent, parce qu'ils peuvent le mépriser ; les rois le gardent comme une manifestation de leur toute-puissance. Non seulement la médiocrité a tous ces avantages pour rester en place, mais elle a encore un bien plus grand mérite : elle exclut du pouvoir la capacité. Le député des sots et des imbéciles au ministère caresse deux passions du cœur humain, l'ambition et l'envie.
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La médiocrité est assez souvent secondée par des circonstances qui donnent à ses desseins un air de profondeur. Ces hommes impuissants qui, pour la foule, paraissent diriger la fortune, sont tout simplement conduits par elle, comme ils lui donnent la main, on croit qu'ils la mènent.
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Les mendiants vivent de leurs plaies : il y a des hommes qui profitent de tout, même du mépris.
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Si l'on vous donne un soufflet, rendez-en quatre, n'importe la joue.
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Il est bon de se prosterner dans la poussière quand on a commis une faute, mais il n'est pas bon d'y rester.
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On se réconcilie avec un ennemi qui nous est inférieur pour les qualités du cœur ou de l'esprit ; on ne pardonne jamais à celui qui nous surpasse par l'âme et le génie.
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La mort selon les sauvages est une grande femme fort belle, à laquelle il ne manque que le cœur.
(C'est aussi dans le Merritt de *La nef d'Ishtar*)
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Écrit par : Blumroch | 04/01/2020
Ma préférée : "Il est bon de se prosterner dans la poussière quand on a commis une faute, mais il n'est pas bon d'y rester." ;-)
Écrit par : Pharamond | 06/01/2020
@Pharamond : La mienne serait plutôt : "Si l'on vous donne un soufflet, rendez-en quatre, n'importe la joue." ;-)
Écrit par : Blumroch | 06/01/2020
Les commentaires sont fermés.