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Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Blumroch.
@Pharamond : Ah non, pas cet individu dont je me demande encore comment il a su intéresser Raspail ! ;-) Je m'efforce de proposer des gens estimables, en général !
Bref, plus sobrement : ce n'est pas la bonne réponse. ;-)
Écrit par : Blumroch | 29/01/2019
Je m'en doutais un peu, si je ne dédaigne pas à mettre des personnes diverses dans mes énigmes, je sais que vous faites (presque) toujours une sélection dans le sens que nous savons ;-)
@Pharamond : Je pensais bien que vous lanciez une hypothèse farfelue pour faire avancer le schmilblick ! ;-) Vrai que le *numéro* de Tesson fils m'est aussi pénible que celui de Tesson père. Le hasard me l'a fait voir en représentation dans deux émissions télévisées, et il tenait le même discours au mot près. Un camelot placier. Même cet ahurissant robot macroniste savait au moins varier l'ordre des paragraphes : https://www.youtube.com/watch?v=_g4ivIid12o
Écrit par : Blumroch | 29/01/2019
Je ne raffole pas du bonhomme, mais il a le sens de l'aventure et ses écrits sont parfois assez rugueux. Ses compromissions dans le Système sont par contre trop évidentes et profondes pour être pardonnables.
Comme personne ne se dévoue (la blumrochophobie, sans doute aucun !), je propose René Grousset qui a beaucoup écrit sur les empereurs des steppes. ;-)
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Hermann Hesse a écrit " le loup des steppes" mais c'est un peu court, je pense.
Écrit par : Lucie D | 30/01/2019
@Blumroch : Bonne idée, mais ce n'est pas lui. ;-) Now, call me *The Schizoid Man*.
@Lucie D : Vous pensez bien car ce n'est pas l'homme du jeu des perles de verroterie. ;-)
Indice négatif : le chat, on s'en doute, n'est pas un indice, dont la présence peut être ignorée.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Tolstoi ?
Écrit par : PdL | 30/01/2019
Blumroch > Vous devriez mettre des numéros à vos personnalités pour qu'on puisse si retrouver en cas de multiplication ;-)
Sinon, je n'ai vraiment aucune idée. Un ou deux indices pour aider les (rares) joueurs.
@PdL : Rancunier, j'irais bien répondre sobrement par "Non. Et paf." ;-) Plus sérieusement, ce n'est pas la bonne réponse, mais il existe bien un lien entre la solution et l'auteur de *Guerre et paix*, comme vous le verrez dans le p'tit blurb.
@Pharamond : I, ego, me and myself will try and follow your advice, Sir. ;-)
Rares (merci de le souligner !) joueurs, mais de qualité. ;-)
Deux indices : l'examen *attentif* de la carte s'impose (histoire et géographie). Le chronomètre n'est pas indifférent.
Écrit par : Blumroch[0] | 30/01/2019
Quand nous irons boire un verre au M. la prochaine fois, "I" me suffira comme les autres fois ;-)
L inexplicable non-prise de Saint Pétersbourg par Napoléon, une conquête qui aurait grandement facilité l approvisionnement de ses troupes en leur ouvrant un accès à la mer Baltique... ?
Vu que c était la ville natale du Tsar, la réponse serait-elle Alexandre Premier? Ça me semble trop simple pour être la bonne réponse, puissent les esprits de Guillaume d Occam et de François Hollande/Jean-Claude Dusse ("Sur un malentendu ça peut marcher...") m être favorables!
Écrit par : Benway | 30/01/2019
@Benway : Pas mal vu, mais faux. Au reste, cela ne pouvait s'appliquer à la première image.
M'enfin... Moscou est en flammes. Quelles questions doivent se poser ? Que dirait Georgina Dufoix ?
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Blumroch > Fédor Rostopchine responsable mais pas coupable de l'incendie de Moscou et dont la famille remonterait aux khans ?
La couronne de lauriers revient donc à Pharamond qui a su identifier le général comte Fédor Rostopchine, né en 1763 ou en 1765 (selon les sources), mort en 1826. Cet intéressant personnage haut en couleurs ne fut pas seulement le père de la comtesse de Ségur, mais aussi et surtout le gouverneur qui eut le courage et l'habileté d'ordonner qu'on mît le feu à Moscou, après l'évacuation du plus gros de la population, afin d'empêcher Bonaparte de piller la ville -- en tout cas de s'y ravitailler. Son plan était bien conçu : pour faciliter la tâche des bandits (le recours aux malfrats pour exécuter les basses oeuvres d'un régime n'est donc pas une invention récente !) chargés d'allumer les incendies dès l'entrée des Français dans la ville, les moyens d'intervention des pompiers avaient été sabotés, détruits ou emportés, et de nombreuses maisons avaient été piégées. Moscou brûle pendant quatre jours, du 14 au 18 septembre 1812 ; quand s'éteignent les flammes, les trois quarts de la ville selon les uns, les neuf dixièmes selon les autres, ne sont plus que cendres.
Très crâne, Rostopchine avait aidé à détruire sa propre maison de campagne, laissant cet écriteau attaché à un poteau : "J’ai embelli pendant huit ans cette maison de campagne et j’y ai vécu heureux au sein de ma famille. Les habitants de cette terre, au nombre de 1270, la quittent à votre approche, et je mets le feu à ma maison, afin qu’elle ne soit pas souillée par votre présence. Français, je vous ai abandonné mes deux maisons de Moscou avec des meubles valant un demi-million de roubles ; ici vous ne trouverez que des cendres."
Cet événement inspire évidemment des discours contradictoires, qui a permis aux historiens, toujours grands stratèges *a posteriori*, d'écrire tout et son contraire, et n'importe quoi : pour les uns, privé de ravitaillement, Bonaparte aurait été contraint à une retraite précipitée décidant de son destin ; pour les autres, les conséquences de l'incendie auraient été exagérées qui n'imposaient en rien de quitter Moscou. En tout cas, cette illustration de la tactique de la terre brûlée fut un bel exemple de guerre psychologique qui indigne, aujourd'hui encore, les belles âmes.
J'aime bien, pour ma part, l'idée de détruire un monde qu'on ne veut pas laisser à l'ennemi, et je serais assez favorable, entre autres, au dynamitage du château de Versailles et surtout à la destruction de tous les chefs-d'oeuvre de l'Occident dans les arts, lettres, sciences et techniques -- chefs-d'oeuvre qui seront inutiles aux nouvelles populations imposées par nos maîtres traîtres. Priver les pillards et les parasites du butin qu'ils espèrent me semble mieux qu'un hommage à l'*Atlas Shrugged* de Rand, mieux qu'une bonne politique : ce serait un bon tour à leur jouer.
L'incendie ayant quand même provoqué quelque 20000 morts et faisant ordinairement l'objet d'une tenace et légère réprobation dans les cercles éclairés, Rostopchine tiendra longtemps des discours contradictoires avant d'admettre ses indéniables responsabilités. En 1876, un certain Alfred Rambaud brosse avec art le portrait du personnage dans l'ancienne *Revue des deux mondes*, qui précise : "En 1816, il [Rostopchine] confiera à sa fille que l’incendie est "un événement qu’il a préparé, mais qu’il a été loin d’effectuer" ; en 1817, il contera à Varnhagen qu’il s’est contenté "d’embraser les esprits des hommes" ; en 1823, le titre d’incendiaire l’ennuie décidément, il ne veut plus jouer avec le feu, il a hâte d’en finir avec cette fable."... et il ira jusqu'à écrire un livre mensonger intitulé *La Vérité sur l'incendie de Moscou* ! Plus tard encore, devenu plus honnête qu'une socialiste à la Dufoix, il avouera sa culpabilité.
Longtemps, trop longtemps, l'original général comte se montrera malheureusement macroniste par anticipation, n'accordant aucune importance à la vérité, aucune valeur à la cohérence. Comme le dit fort bien l'article de Rambaud : "cette dénégation subsiste comme une ombre dans cette belle vie et comme une preuve nouvelle après tant d’autres que les plus fiers esprits et les caractères les plus indépendants ont leurs moments de défaillance."
"Humain, trop humain", jugeait un Grand Ancien, et le mot concerne aussi un Bonaparte contrarié et même inquiet à l'idée que le monde lui attribue la destruction volontaire de Moscou ; le Corse aurait d'ailleurs fait son possible pour rendre immédiatement publique la responsabilité des seuls Russes dans l'incendie !
La première image devait donc évoquer cet événement décisif, discrètement souligné, sur la carte de la campagne de 1812, par quelques jolies flammes, en guise d'indice supplémentaire -- ce qui donnait presque certainement la solution, d'où la nécessité d'être retors (et vainement !) dans le choix de la seconde image. ;-)
A lire quelques considérations et anecdotes sur Rostopchine, une évidence s'impose : il était un vrai russe, c'est-à-dire un asiatique autant qu'un européen. Avec fierté, le général comte prétendait d'ailleurs que sa famille était issue de Mongols, et qu'il descendait en ligne droite du grand Gengis-Khan. Notre aristocrate, se réclamant d'un prestigieux héritage, n'allait toutefois pas jusqu'à mettre en pratique un sage et juste adage *jaune*^H^H^H^H^Hmongol : "Ce ne doit pas être toujours aux mêmes de boire le meilleur bouillon". ;-)
La seconde image devait nécessairement faire allusion à ce détail peu connu mais essentiel. A part un livre de René Grousset, quel meilleur choix que *Le loup bleu*, écrit par un Yasushi Inoué récemment recommandé avec chaleur par les camarades Sven et Blaise Suarès ?
L'image comportait un autre indice important à propos d'un fait à peine plus connu que le lien revendiqué avec le maître des steppes et conquérant du monde, savoir le chronomètre donnant un temps de lecture de 10 minutes. En voici l'explication : à une princesse moscovite qui regrettait de ne pouvoir lire ses mémoires, jamais couchés sur le papier, Rostopchine répondit que les rédiger lui prendrait à peine une journée. L'incrédulité fut générale. Le lendemain pourtant, l'assistance découvrait un bref texte écrit dans la langue de grande culture de ce temps, savoir le français. Guère épais, ce petit ouvrage ayant pour titre *Mes mémoires en dix minutes* est bien plus plaisant et bien plus lisible que le gros roman dont Rostopchine est un des personnages -- un pavé intitulé *Guerre et paix*. ;-)
Paradoxalement, le général comte était gallophobe, qui vécut longtemps à Paris, appréciant notre art de vivre sans aimer le peuple qui l'avait rendu possible (la mode n'était pas encore à l'attribution systématique de toutes nos réalisations à d'*autres*). Citons encore Rambaud : "Ce qu’il [Rostopchine] exècre par-dessus tout, ce sont les Français, et c’est dans leur langue qu’il est le plus à son aise pour les insulter." Notre descendant de Temüjin (ou Temudjin, ou Temoudjin -- ces variations à géométrie variable selon les modes sont d'un pénible...) a même osé énoncer cette formule digne du méprisable Voltaire toujours soucieux, en bon petit bourgeois, de plaire à l'étranger en dénigrant son propre peuple : "Plus on connaît cette race française, et plus on adopte le grand principe qu’il faut suivre avec les Français : mépriser et écraser !". S'ils étaient donnés sans le nom de leur auteur et surtout s'ils étaient exprimés en approximatif frenglish énarchique, ces propos pourraient aisément être attribués à Foutriquet 2.0 le naufrageur et Gauleiter de la région France pour Bruxelles et les *States*.
L'insolite présence d'un chat en lecteur érudit était une manière de clin d'oeil et de consolation pour le camarade téléphobe, l'énigme n'ayant malheureusement, une fois encore, *aucun* rapport avec la petite Anne et pas même avec le baron Bich. ;-)
L'incendie de Moscou, la lignée de Genghis-Khan, une lecture de dix minutes : seul pouvait correspondre le père de Sophie, comtesse de Ségur, d'ailleurs dénoncé par Gougueul dès les premiers résultats de la recherché "incendie moscou 1812 gengis khan dix minutes". :-(
Voici quelques décennies, une amie historienne, à la fois fidèle au souvenir napoléonien et rabique habituée de la Bibliothèque Nationale -- la vraie, celle d'avant l'abominable T.G.B.N.F. --, avait recopié ces rares *Mémoires en dix minutes* dans je ne sais plus quel vieux livre parlant du général comte, aucune édition moderne n'existant à l'époque (on en trouve maintenant une version imprimée et même une version audio chez Ioutub). J'avais tapé et archivé le texte, mineur et divertissant, dont j'ai retrouvé le fichier au format WordPerfect sur une disquette 3,5" (*quand même* !) dans mes archives voici quelques jours. Cette curiosité littéraire m'a donné l'idée d'en proposer l'auteur à la sagacité des membres du club.
//
MES MÉMOIRES EN DIX MINUTES
CHAPITRE I : MA NAISSANCE
En 1765, je sortis des ténèbres pour apparaître au grand jour. On me mesura, on me pesa, on me baptisa. Je naquis sans savoir pourquoi et mes parents remercièrent le Ciel sans savoir de quoi.
CHAPITRE II : MON ÉDUCATION
On m'apprit toutes sortes de choses et toutes espèces de langues. A force d'être impudent et charlatan, je passai quelquefois pour un savant. Ma tête est devenue une bibliothèque dépareillée, dont j'ai gardé la clef.
CHAPITRE III : MES SOUFFRANCES
Je fus tourmenté par les maîtres, par les tailleurs qui me faisaient des habits étroits, par les femmes, par l'ambition, par l'amour-propre, par les regrets inutiles, par les souverains et par les souvenirs.
CHAPITRE IV : PRIVATIONS
J'ai été privé de trois grandes jouissances de l'espèce humaine : du vol, de la gourmandise et de l'orgueil.
CHAPITRE V : ÉPOQUES MÉMORABLES
A trente ans j'ai renoncé à la danse, à quarante à plaire au beau sexe, à soixante ans à penser, et je suis devenu un vrai sage ou égoïste, ce qui est synonyme.
CHAPITRE VI : PORTRAIT AU MORAL
Je fus entêté comme une mule, capricieux comme une coquette, gai comme un enfant, paresseux comme une marmotte, actif comme Bonaparte, et le tout à volonté.
CHAPITRE VII : RÉSOLUTION IMPORTANTE
N'ayant jamais pu me rendre maître de ma physionomie, je lâchai la bride à ma langue et je contractai la mauvaise habitude de penser tout haut. Cela me procura quelques jouissances et beaucoup d'ennemis.
CHAPITRE VIII : CE QUE JE FUS ET CE QUE J'AURAIS PU ÊTRE
J'ai été très sensible à l'amitié, à la confiance, et si j'étais né pendant l'âge d'or, j'aurais été peut-être un bonhomme tout à fait.
CHAPITRE IX : PRINCIPES RESPECTABLES
Je n'ai jamais été impliqué dans aucun mariage ni aucun commérage ; je n'ai jamais recommandé ni cuisinier, ni médecin, par conséquent je n'ai attenté à la vie de personne.
CHAPITRE X : MES GOÛTS
J'ai aimé une petite société, une promenade dans les bois. J'avais une vénération involontaire pour le soleil, et son coucher m'attristait souvent. En couleur c'était le bleu ; en manger, le boeuf au naturel ; en boisson, l'eau fraîche ; en spectacle, la comédie et la farce ; en hommes et en femmes, la physionomie ouverte et expressive. Les bossus des deux sexes avaient pour moi un charme que je n'ai jamais pu définir.
CHAPITRE XI : MES AVERSIONS
J'avais de l'éloignement pour les sots et pour les faquins, pour les femmes intrigantes qui jouent la vertu ; un dégoût pour l'affectation de la piété, pour les hommes teints et les femmes fardées ; de l'aversion pour les rats, les liqueurs, la métaphysique et la rhubarbe ; de l'effroi pour la justice et les bêtes enragées.
CHAPITRE XII : ANALYSE DE MA VIE
J'attends la mort sans crainte, comme sans impatience. Ma vie a été un mauvais mélodrame à grand spectacle, dans lequel j'ai joué les héros, les tyrans, les amoureux, les pères nobles, mais jamais les valets.
CHAPITRE XIII : RÉCOMPENSES DU CIEL
Mon grand bonheur est d'être indépendant des trois individus qui régissent l'Europe. Comme je suis assez riche, le dos tourné aux affaires et assez indifférent à la musique, je n'ai par conséquent rien à démêler avec Rothschild, Metternich et Rossini.
CHAPITRE XIV : MON ÉPITAPHE
ICI ON A POSÉ
POUR SE REPOSER,
AVEC UNE ÂME BLASÉE,
UN COEUR ÉPUISÉ
ET UN CORPS USÉ,
UN VIEUX DIABLE TRÉPASSÉ ;
MESDAMES ET MESSIEURS,
PASSEZ !
CHAPITRE XV : ÉPÎTRE DÉDICATOIRE AU PUBLIC
Chien de Public ! organe discordant des passions ! toi qui élèves au ciel et qui plonges dans la boue, qui prônes et calomnies sans savoir pourquoi ; image du tocsin, écho de toi-même ; tyran absurde échappé des petites-maisons ; extrait des venins les plus subtils et des parfums les plus suaves ; représentant du diable auprès de l'espèce humaine ; furie masquée en charité chrétienne ; Public ! que j'ai craint dans ma jeunesse, respecté dans l'âge mûr et méprisé dans ma vieillesse, c'est à toi que je dédie ces mémoires, gentil Public ! Enfin je suis hors de ton atteinte, car je suis mort et par conséquent sourd, aveugle et muet. Puisses-tu jouir de ces avantages pour ton repos et pour celui du genre humain.
//
Ce Rostopchine était un bien mauvais esprit, qui osait froidement attribuer, contre les faits, à R. une honnête aisance et même une certaine influence en Europe. ;-) Qu'on ne s'y trompe pas avec malice, voire malveillance : R., c'est évidemment l'auteur de la *Petite messe solennelle*.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
P.S. : Merci à tous ceux, rares, qui ont bien voulu participer -- l'OEil de Sauron a noté les abstentionnistes et autres réfractaires. ;-)
Bravo à Pharamond, qui a bien mérité le bisou de Carine.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un grand merci pour ce passionnant blurb et l'autobiographie express dont j'ignorais l'existence. Curieux personnage en effet qui a su astucieusement, je pense, se créer un mythe ambigu.
Pour l'incendie de Moscou je vois surtout le jusqu’au-boutiste des Russes et leur mépris très oriental de la vie humaine.
@Pharamond : Merci du compliment !
Ce mépris n'est pas seulement oriental. Chez nous, l'excellent marquis de Galliffet, "le fusilleur de la Commune", disait bien avoir au plus haut degré le mépris de la vie des autres -- le mot est rapporté par André Gillois.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Oui, il y en a dans toutes les cultures, mais les orientales massacrent facilement puis passent aussi facilement à autre chose, l’œil de Dieu ne pèse pas lourdement sur eux. Je me souviens du récit d'un soldat britannique maltraité dans un camp par son geôlier japonais. Bien après la guerre ils se sont rencontrés et le Japonais avec ce sourire de gène très asiatique s'est excusé mais en lui disant en somme que c'était une autre époque et qu'il fallait passer à autre chose.
"Passer à autre chose", "oublier", "pardonner" : seule une vengeance *légitime* permet, à l'extrême rigueur, ce comportement, une fois qu'un juste châtiment a été infligé à ceux qui l'ont *mérité*.
Je lisais récemment (peut-être sur Contrepoints) la prose d'un individu évidemment très hostile aux Gilets jaunes, qui voulait une manière de nouvelle république pour ramener le calme. Etrangement, l'auteur posait d'emblée une exigence : l'absence de poursuites contre tous les responsables de la situation depuis 40 ans. C'est bien facile.
Faut admettre que je suis, pour ma part, rancunier et que j'aime qu'on assume les conséquences de ses actes avec un minimum de décence.
Emile Faguet avait formulé un diagnostic très juste avec ce titre génial qui rend compte de nos difficultés : *Le culte de l'incompétence et l'horreur des responsabilités*.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un grand merci pour ces mémoires en dix minutes !
C'est une belle idée, que je vais reprendre, je pense, y compris les titres de chapîtres.
Le travail est tout fait !
J' en suis sulku ! y' a que le kamrad Blum pour nous en corser d' aussi sévère , je me suis fait une hernie cérébrale à chercher des trucs tarabiscotés alors qu' au final c' était ... bon sang mais c' est bien sûr ! Bravo encore !
Écrit par : EQUALIZER | 30/01/2019
@Pharamond : Faut être juste. Ce beau titre de Faguet s'applique à tous les domaines et à tous les secteurs. J'ai vu dans de grosses entreprises privées, même et surtout *ricaines*, les mêmes tares que dans la fonction publique : valorisation de l'incompétence et rejet des responsabilités. Y'a des exceptions, évidemment, y'a *toujours* des exceptions... qui ne sont *que* des exceptions (sensiblement 20 pour 100 si on en croit le génial Pareto).
"quand les pois sont rouges" : quand je pense avoir hésité un instant à faire mon "guère épais [...] *Guerre et paix*" ! ;-)
@Carine : Ne m'allez pas remercier pour une découverte aussi mineure, ou je vais finir par croire que j'enseigne ! ;-)
@EQUALIZER : "La démarche initiale de l'esprit tend toujours vers la complication". ;-)
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un prêté pour un rendu, cher Blumroch ! Encore tout ennivré de mes récents exploits, je me suis creusé la tête sur cette énigme "match-retour". Le seul nom qui m'apparut était celui de Rostopchine...mais ça ne me parut pas assez convainquant. J'ai manqué de proposer son nom et j'ai remis ma réflexion et ma décision à plus tard... trop tard ! ;-) Bravo pour cette énigme, merci pour ces passionnantes explications, pour ces mémoires et toutes mes félicitations à notre hôte !
Écrit par : La Broigne | 30/01/2019
@La Broigne : Pour l'énigme précédente, j'avais bien failli proposer avant vous Flaubert, à cause de *Salammbô* évidemment, pour renoncer tant cela semblait trop simple et surtout sans rapport avec la meute des loups chanteurs !
Avons-nous d'ailleurs échappé à une photo du "comique (se voulant) drôle" Canteloup, phonétiquement proche de Canteleu ? ;-)
Merci pour les compliments.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Le loup, qu'il soit seul ou en meute, bleu ou chanteur, aurait donc le pouvoir de nous détourner à chaque fois de la solution !
Écrit par : La Broigne | 30/01/2019
Je faisais donc erreur; j'avais pensé à Shmuel Ben Makhron, le fils caché d'Emmanuel et de Gold Amère ;o)
Écrit par : téléphobe | 31/01/2019
EQUALIZER > J'ai très rapidement pensé à Rostopchine, mais le loup bleu m'a troublé.
Blumroch > C'était une boutade, mais même si les fonctionnaires (certains secteurs) n'ont pas l'exclusivité soyons honnêtes ils sont les champions dans le domaine. Dans certaines municipalités ce sont des caricatures sur pattes, tout y est : planques diverses, promotion canapé, sureffectifs, arrêts pour dépressions douteux, absentéisme, je-m'en-foutisme général...
Un calembour de temps en temps, même potache, ne fait pas de mal.
La Broigne > Merci. Ne restez pas loin j'ai une autre énigme que je vais mettre sous peu en ligne... sans loup.
@Pharamond : Si, si, dans le privé aussi, mais seules les très grosses boites sont concernées -- des multinationales, dans les cas que je connais. Le discours du privé sur l'efficacité, la compétence, les performances et autres fadaises, c'est très souvent un *discours*.
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
Je veux bien le croire, mais comme vous le dites : dans les très grosse boîtes, là où quelques parasites avec des relations peuvent vivre sur la bête sans la tuer, dans les autres de l'argent gaspillé se voit rapidement et pèse sur la trésorerie. Mais de toute façon pas le privé n'arrivera jamais à l'échelle de certaines municipalités de gauche où les éléments efficients sont parfois la minorité.
Bravo à Pharamond, je n'aurais jamais trouvé alors que le personnage-réponse semble vraiment gagner à être connu... En ce qui me concerne cette épreuve s'est déroulée dans le domaine de la nage indienne, dans ce genre-là: https://www.youtube.com/watch?v=76zhEC4R5gs ;-) Et merci à Blumroch pour cette découverte lupine.
Écrit par : Benway | 31/01/2019
@Benway : Votre suggestion rationnelle pouvait s'appliquer à la première image (pour la seconde, c'était moins évident). Vous avez prêté trop d'attention au cartouche, quand les flammes vous auraient mieux éclairé. ;-)
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
@Pharamond : Exemple vudemézieuvu : une petite boite française de développement met au point un programme médiocre, très inférieur au principal concurrent américain (qui est loin d'être parfait mais qui est objectivement moins pire). La petite boite en question, composée d'une poignée de nuls (qui tenaient déjà un grotesque discours "corporate" et macronien au siècle dernier), a pris la précaution d'engager la fifille, qui n'a aucune compétence et qui n'est même pas mignonne, d'un individu qui décide des achats pour une très grosse entreprise publique. Que fait papa pour remercier la petite boite qui donne à sa fifille un salaire très supérieur à ses capacités ? Il fait commander le logiciel français par centaines d'exemplaires. Le programme coûte très cher, il est presque inutilisable, mais comme personne ne l'utilise, ce n'est pas un problème. Le contribuable, comme l'Allemagne, paiera.
Un autre jour, je raconterai comment la petite boite vendait des compétences imaginaires, sous la forme de "consultants", à de grosses boites qui *devaient* dépenser leur budget pour que ledit budget ne soit pas diminué l'année suivante -- tout *sauf* des économies, ce qui est d'ailleurs la religion de notre mafia étatique. :-(
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
Benway > Merci.
La nage mauritanienne est une nage encore incomprise...
Blumroch > Là encore il y l'ombre du service publique qui plane, même indirectement c'est lui l'origine du gaspillage. Une entreprise privée trop fantaisiste avec seulement des clients privés ne fait pas de vieux os. Seule l'opacité de la "collectivité" permet la gabegie à très long terme.
Mais comme vous disiez c'est aussi vrai pour les très grosses sociétés ou le copinage et les planques ont leurs places. Mon frère m'en a raconté de belles sur le programme spatial européen.
Commentaires
Sylvain Tesson ?
Écrit par : Pharamond | 29/01/2019
@Pharamond : Ah non, pas cet individu dont je me demande encore comment il a su intéresser Raspail ! ;-) Je m'efforce de proposer des gens estimables, en général !
Bref, plus sobrement : ce n'est pas la bonne réponse. ;-)
Écrit par : Blumroch | 29/01/2019
Je m'en doutais un peu, si je ne dédaigne pas à mettre des personnes diverses dans mes énigmes, je sais que vous faites (presque) toujours une sélection dans le sens que nous savons ;-)
Écrit par : Pharamond | 29/01/2019
@Pharamond : Je pensais bien que vous lanciez une hypothèse farfelue pour faire avancer le schmilblick ! ;-) Vrai que le *numéro* de Tesson fils m'est aussi pénible que celui de Tesson père. Le hasard me l'a fait voir en représentation dans deux émissions télévisées, et il tenait le même discours au mot près. Un camelot placier. Même cet ahurissant robot macroniste savait au moins varier l'ordre des paragraphes :
https://www.youtube.com/watch?v=_g4ivIid12o
Écrit par : Blumroch | 29/01/2019
Je ne raffole pas du bonhomme, mais il a le sens de l'aventure et ses écrits sont parfois assez rugueux. Ses compromissions dans le Système sont par contre trop évidentes et profondes pour être pardonnables.
Écrit par : Pharamond | 29/01/2019
Comme personne ne se dévoue (la blumrochophobie, sans doute aucun !), je propose René Grousset qui a beaucoup écrit sur les empereurs des steppes. ;-)
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Hermann Hesse a écrit " le loup des steppes" mais c'est un peu court, je pense.
Écrit par : Lucie D | 30/01/2019
@Blumroch : Bonne idée, mais ce n'est pas lui. ;-) Now, call me *The Schizoid Man*.
@Lucie D : Vous pensez bien car ce n'est pas l'homme du jeu des perles de verroterie. ;-)
Indice négatif : le chat, on s'en doute, n'est pas un indice, dont la présence peut être ignorée.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Tolstoi ?
Écrit par : PdL | 30/01/2019
Blumroch > Vous devriez mettre des numéros à vos personnalités pour qu'on puisse si retrouver en cas de multiplication ;-)
Sinon, je n'ai vraiment aucune idée. Un ou deux indices pour aider les (rares) joueurs.
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
@PdL : Rancunier, j'irais bien répondre sobrement par "Non. Et paf." ;-) Plus sérieusement, ce n'est pas la bonne réponse, mais il existe bien un lien entre la solution et l'auteur de *Guerre et paix*, comme vous le verrez dans le p'tit blurb.
@Pharamond : I, ego, me and myself will try and follow your advice, Sir. ;-)
Rares (merci de le souligner !) joueurs, mais de qualité. ;-)
Deux indices : l'examen *attentif* de la carte s'impose (histoire et géographie). Le chronomètre n'est pas indifférent.
Écrit par : Blumroch[0] | 30/01/2019
Quand nous irons boire un verre au M. la prochaine fois, "I" me suffira comme les autres fois ;-)
Sinon, toujours rien :-(
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
@Pharamond : Avec plaisir ! ;-)
Quel est l'événement généralement jugé décisif pendant la désastreuse campagne de 1812 ?
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
L’incendie de Moscou.
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
Ou le passage de la Bérézina ?
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
@Pharamond : Vous brûlez ! Regardez la carte, j'y ai ajouté des flammes ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Oui, j'avais vu ;-) mais j'ai beau tourné le problème dans tous les sens je ne vois pas :-(
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
L inexplicable non-prise de Saint Pétersbourg par Napoléon, une conquête qui aurait grandement facilité l approvisionnement de ses troupes en leur ouvrant un accès à la mer Baltique... ?
Vu que c était la ville natale du Tsar, la réponse serait-elle Alexandre Premier? Ça me semble trop simple pour être la bonne réponse, puissent les esprits de Guillaume d Occam et de François Hollande/Jean-Claude Dusse ("Sur un malentendu ça peut marcher...") m être favorables!
Écrit par : Benway | 30/01/2019
@Benway : Pas mal vu, mais faux. Au reste, cela ne pouvait s'appliquer à la première image.
M'enfin... Moscou est en flammes. Quelles questions doivent se poser ? Que dirait Georgina Dufoix ?
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Blumroch > Fédor Rostopchine responsable mais pas coupable de l'incendie de Moscou et dont la famille remonterait aux khans ?
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
La couronne de lauriers revient donc à Pharamond qui a su identifier le général comte Fédor Rostopchine, né en 1763 ou en 1765 (selon les sources), mort en 1826. Cet intéressant personnage haut en couleurs ne fut pas seulement le père de la comtesse de Ségur, mais aussi et surtout le gouverneur qui eut le courage et l'habileté d'ordonner qu'on mît le feu à Moscou, après l'évacuation du plus gros de la population, afin d'empêcher Bonaparte de piller la ville -- en tout cas de s'y ravitailler. Son plan était bien conçu : pour faciliter la tâche des bandits (le recours aux malfrats pour exécuter les basses oeuvres d'un régime n'est donc pas une invention récente !) chargés d'allumer les incendies dès l'entrée des Français dans la ville, les moyens d'intervention des pompiers avaient été sabotés, détruits ou emportés, et de nombreuses maisons avaient été piégées. Moscou brûle pendant quatre jours, du 14 au 18 septembre 1812 ; quand s'éteignent les flammes, les trois quarts de la ville selon les uns, les neuf dixièmes selon les autres, ne sont plus que cendres.
Très crâne, Rostopchine avait aidé à détruire sa propre maison de campagne, laissant cet écriteau attaché à un poteau : "J’ai embelli pendant huit ans cette maison de campagne et j’y ai vécu heureux au sein de ma famille. Les habitants de cette terre, au nombre de 1270, la quittent à votre approche, et je mets le feu à ma maison, afin qu’elle ne soit pas souillée par votre présence. Français, je vous ai abandonné mes deux maisons de Moscou avec des meubles valant un demi-million de roubles ; ici vous ne trouverez que des cendres."
Cet événement inspire évidemment des discours contradictoires, qui a permis aux historiens, toujours grands stratèges *a posteriori*, d'écrire tout et son contraire, et n'importe quoi : pour les uns, privé de ravitaillement, Bonaparte aurait été contraint à une retraite précipitée décidant de son destin ; pour les autres, les conséquences de l'incendie auraient été exagérées qui n'imposaient en rien de quitter Moscou. En tout cas, cette illustration de la tactique de la terre brûlée fut un bel exemple de guerre psychologique qui indigne, aujourd'hui encore, les belles âmes.
J'aime bien, pour ma part, l'idée de détruire un monde qu'on ne veut pas laisser à l'ennemi, et je serais assez favorable, entre autres, au dynamitage du château de Versailles et surtout à la destruction de tous les chefs-d'oeuvre de l'Occident dans les arts, lettres, sciences et techniques -- chefs-d'oeuvre qui seront inutiles aux nouvelles populations imposées par nos maîtres traîtres. Priver les pillards et les parasites du butin qu'ils espèrent me semble mieux qu'un hommage à l'*Atlas Shrugged* de Rand, mieux qu'une bonne politique : ce serait un bon tour à leur jouer.
L'incendie ayant quand même provoqué quelque 20000 morts et faisant ordinairement l'objet d'une tenace et légère réprobation dans les cercles éclairés, Rostopchine tiendra longtemps des discours contradictoires avant d'admettre ses indéniables responsabilités. En 1876, un certain Alfred Rambaud brosse avec art le portrait du personnage dans l'ancienne *Revue des deux mondes*, qui précise : "En 1816, il [Rostopchine] confiera à sa fille que l’incendie est "un événement qu’il a préparé, mais qu’il a été loin d’effectuer" ; en 1817, il contera à Varnhagen qu’il s’est contenté "d’embraser les esprits des hommes" ; en 1823, le titre d’incendiaire l’ennuie décidément, il ne veut plus jouer avec le feu, il a hâte d’en finir avec cette fable."... et il ira jusqu'à écrire un livre mensonger intitulé *La Vérité sur l'incendie de Moscou* ! Plus tard encore, devenu plus honnête qu'une socialiste à la Dufoix, il avouera sa culpabilité.
Longtemps, trop longtemps, l'original général comte se montrera malheureusement macroniste par anticipation, n'accordant aucune importance à la vérité, aucune valeur à la cohérence. Comme le dit fort bien l'article de Rambaud : "cette dénégation subsiste comme une ombre dans cette belle vie et comme une preuve nouvelle après tant d’autres que les plus fiers esprits et les caractères les plus indépendants ont leurs moments de défaillance."
"Humain, trop humain", jugeait un Grand Ancien, et le mot concerne aussi un Bonaparte contrarié et même inquiet à l'idée que le monde lui attribue la destruction volontaire de Moscou ; le Corse aurait d'ailleurs fait son possible pour rendre immédiatement publique la responsabilité des seuls Russes dans l'incendie !
La première image devait donc évoquer cet événement décisif, discrètement souligné, sur la carte de la campagne de 1812, par quelques jolies flammes, en guise d'indice supplémentaire -- ce qui donnait presque certainement la solution, d'où la nécessité d'être retors (et vainement !) dans le choix de la seconde image. ;-)
A lire quelques considérations et anecdotes sur Rostopchine, une évidence s'impose : il était un vrai russe, c'est-à-dire un asiatique autant qu'un européen. Avec fierté, le général comte prétendait d'ailleurs que sa famille était issue de Mongols, et qu'il descendait en ligne droite du grand Gengis-Khan. Notre aristocrate, se réclamant d'un prestigieux héritage, n'allait toutefois pas jusqu'à mettre en pratique un sage et juste adage *jaune*^H^H^H^H^Hmongol : "Ce ne doit pas être toujours aux mêmes de boire le meilleur bouillon". ;-)
La seconde image devait nécessairement faire allusion à ce détail peu connu mais essentiel. A part un livre de René Grousset, quel meilleur choix que *Le loup bleu*, écrit par un Yasushi Inoué récemment recommandé avec chaleur par les camarades Sven et Blaise Suarès ?
L'image comportait un autre indice important à propos d'un fait à peine plus connu que le lien revendiqué avec le maître des steppes et conquérant du monde, savoir le chronomètre donnant un temps de lecture de 10 minutes. En voici l'explication : à une princesse moscovite qui regrettait de ne pouvoir lire ses mémoires, jamais couchés sur le papier, Rostopchine répondit que les rédiger lui prendrait à peine une journée. L'incrédulité fut générale. Le lendemain pourtant, l'assistance découvrait un bref texte écrit dans la langue de grande culture de ce temps, savoir le français. Guère épais, ce petit ouvrage ayant pour titre *Mes mémoires en dix minutes* est bien plus plaisant et bien plus lisible que le gros roman dont Rostopchine est un des personnages -- un pavé intitulé *Guerre et paix*. ;-)
Paradoxalement, le général comte était gallophobe, qui vécut longtemps à Paris, appréciant notre art de vivre sans aimer le peuple qui l'avait rendu possible (la mode n'était pas encore à l'attribution systématique de toutes nos réalisations à d'*autres*). Citons encore Rambaud : "Ce qu’il [Rostopchine] exècre par-dessus tout, ce sont les Français, et c’est dans leur langue qu’il est le plus à son aise pour les insulter." Notre descendant de Temüjin (ou Temudjin, ou Temoudjin -- ces variations à géométrie variable selon les modes sont d'un pénible...) a même osé énoncer cette formule digne du méprisable Voltaire toujours soucieux, en bon petit bourgeois, de plaire à l'étranger en dénigrant son propre peuple : "Plus on connaît cette race française, et plus on adopte le grand principe qu’il faut suivre avec les Français : mépriser et écraser !". S'ils étaient donnés sans le nom de leur auteur et surtout s'ils étaient exprimés en approximatif frenglish énarchique, ces propos pourraient aisément être attribués à Foutriquet 2.0 le naufrageur et Gauleiter de la région France pour Bruxelles et les *States*.
L'insolite présence d'un chat en lecteur érudit était une manière de clin d'oeil et de consolation pour le camarade téléphobe, l'énigme n'ayant malheureusement, une fois encore, *aucun* rapport avec la petite Anne et pas même avec le baron Bich. ;-)
L'incendie de Moscou, la lignée de Genghis-Khan, une lecture de dix minutes : seul pouvait correspondre le père de Sophie, comtesse de Ségur, d'ailleurs dénoncé par Gougueul dès les premiers résultats de la recherché "incendie moscou 1812 gengis khan dix minutes". :-(
Voici quelques décennies, une amie historienne, à la fois fidèle au souvenir napoléonien et rabique habituée de la Bibliothèque Nationale -- la vraie, celle d'avant l'abominable T.G.B.N.F. --, avait recopié ces rares *Mémoires en dix minutes* dans je ne sais plus quel vieux livre parlant du général comte, aucune édition moderne n'existant à l'époque (on en trouve maintenant une version imprimée et même une version audio chez Ioutub). J'avais tapé et archivé le texte, mineur et divertissant, dont j'ai retrouvé le fichier au format WordPerfect sur une disquette 3,5" (*quand même* !) dans mes archives voici quelques jours. Cette curiosité littéraire m'a donné l'idée d'en proposer l'auteur à la sagacité des membres du club.
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MES MÉMOIRES EN DIX MINUTES
CHAPITRE I : MA NAISSANCE
En 1765, je sortis des ténèbres pour apparaître au grand jour. On me mesura, on me pesa, on me baptisa. Je naquis sans savoir pourquoi et mes parents remercièrent le Ciel sans savoir de quoi.
CHAPITRE II : MON ÉDUCATION
On m'apprit toutes sortes de choses et toutes espèces de langues. A force d'être impudent et charlatan, je passai quelquefois pour un savant. Ma tête est devenue une bibliothèque dépareillée, dont j'ai gardé la clef.
CHAPITRE III : MES SOUFFRANCES
Je fus tourmenté par les maîtres, par les tailleurs qui me faisaient des habits étroits, par les femmes, par l'ambition, par l'amour-propre, par les regrets inutiles, par les souverains et par les souvenirs.
CHAPITRE IV : PRIVATIONS
J'ai été privé de trois grandes jouissances de l'espèce humaine : du vol, de la gourmandise et de l'orgueil.
CHAPITRE V : ÉPOQUES MÉMORABLES
A trente ans j'ai renoncé à la danse, à quarante à plaire au beau sexe, à soixante ans à penser, et je suis devenu un vrai sage ou égoïste, ce qui est synonyme.
CHAPITRE VI : PORTRAIT AU MORAL
Je fus entêté comme une mule, capricieux comme une coquette, gai comme un enfant, paresseux comme une marmotte, actif comme Bonaparte, et le tout à volonté.
CHAPITRE VII : RÉSOLUTION IMPORTANTE
N'ayant jamais pu me rendre maître de ma physionomie, je lâchai la bride à ma langue et je contractai la mauvaise habitude de penser tout haut. Cela me procura quelques jouissances et beaucoup d'ennemis.
CHAPITRE VIII : CE QUE JE FUS ET CE QUE J'AURAIS PU ÊTRE
J'ai été très sensible à l'amitié, à la confiance, et si j'étais né pendant l'âge d'or, j'aurais été peut-être un bonhomme tout à fait.
CHAPITRE IX : PRINCIPES RESPECTABLES
Je n'ai jamais été impliqué dans aucun mariage ni aucun commérage ; je n'ai jamais recommandé ni cuisinier, ni médecin, par conséquent je n'ai attenté à la vie de personne.
CHAPITRE X : MES GOÛTS
J'ai aimé une petite société, une promenade dans les bois. J'avais une vénération involontaire pour le soleil, et son coucher m'attristait souvent. En couleur c'était le bleu ; en manger, le boeuf au naturel ; en boisson, l'eau fraîche ; en spectacle, la comédie et la farce ; en hommes et en femmes, la physionomie ouverte et expressive. Les bossus des deux sexes avaient pour moi un charme que je n'ai jamais pu définir.
CHAPITRE XI : MES AVERSIONS
J'avais de l'éloignement pour les sots et pour les faquins, pour les femmes intrigantes qui jouent la vertu ; un dégoût pour l'affectation de la piété, pour les hommes teints et les femmes fardées ; de l'aversion pour les rats, les liqueurs, la métaphysique et la rhubarbe ; de l'effroi pour la justice et les bêtes enragées.
CHAPITRE XII : ANALYSE DE MA VIE
J'attends la mort sans crainte, comme sans impatience. Ma vie a été un mauvais mélodrame à grand spectacle, dans lequel j'ai joué les héros, les tyrans, les amoureux, les pères nobles, mais jamais les valets.
CHAPITRE XIII : RÉCOMPENSES DU CIEL
Mon grand bonheur est d'être indépendant des trois individus qui régissent l'Europe. Comme je suis assez riche, le dos tourné aux affaires et assez indifférent à la musique, je n'ai par conséquent rien à démêler avec Rothschild, Metternich et Rossini.
CHAPITRE XIV : MON ÉPITAPHE
ICI ON A POSÉ
POUR SE REPOSER,
AVEC UNE ÂME BLASÉE,
UN COEUR ÉPUISÉ
ET UN CORPS USÉ,
UN VIEUX DIABLE TRÉPASSÉ ;
MESDAMES ET MESSIEURS,
PASSEZ !
CHAPITRE XV : ÉPÎTRE DÉDICATOIRE AU PUBLIC
Chien de Public ! organe discordant des passions ! toi qui élèves au ciel et qui plonges dans la boue, qui prônes et calomnies sans savoir pourquoi ; image du tocsin, écho de toi-même ; tyran absurde échappé des petites-maisons ; extrait des venins les plus subtils et des parfums les plus suaves ; représentant du diable auprès de l'espèce humaine ; furie masquée en charité chrétienne ; Public ! que j'ai craint dans ma jeunesse, respecté dans l'âge mûr et méprisé dans ma vieillesse, c'est à toi que je dédie ces mémoires, gentil Public ! Enfin je suis hors de ton atteinte, car je suis mort et par conséquent sourd, aveugle et muet. Puisses-tu jouir de ces avantages pour ton repos et pour celui du genre humain.
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Ce Rostopchine était un bien mauvais esprit, qui osait froidement attribuer, contre les faits, à R. une honnête aisance et même une certaine influence en Europe. ;-) Qu'on ne s'y trompe pas avec malice, voire malveillance : R., c'est évidemment l'auteur de la *Petite messe solennelle*.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
P.S. : Merci à tous ceux, rares, qui ont bien voulu participer -- l'OEil de Sauron a noté les abstentionnistes et autres réfractaires. ;-)
Bravo à Pharamond, qui a bien mérité le bisou de Carine.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un grand merci pour ce passionnant blurb et l'autobiographie express dont j'ignorais l'existence. Curieux personnage en effet qui a su astucieusement, je pense, se créer un mythe ambigu.
Pour l'incendie de Moscou je vois surtout le jusqu’au-boutiste des Russes et leur mépris très oriental de la vie humaine.
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
Je n'avais pas vu le PS : bien sûr que j'ai droit au bisou !
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
@Pharamond : Merci du compliment !
Ce mépris n'est pas seulement oriental. Chez nous, l'excellent marquis de Galliffet, "le fusilleur de la Commune", disait bien avoir au plus haut degré le mépris de la vie des autres -- le mot est rapporté par André Gillois.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Oui, il y en a dans toutes les cultures, mais les orientales massacrent facilement puis passent aussi facilement à autre chose, l’œil de Dieu ne pèse pas lourdement sur eux. Je me souviens du récit d'un soldat britannique maltraité dans un camp par son geôlier japonais. Bien après la guerre ils se sont rencontrés et le Japonais avec ce sourire de gène très asiatique s'est excusé mais en lui disant en somme que c'était une autre époque et qu'il fallait passer à autre chose.
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
"Passer à autre chose", "oublier", "pardonner" : seule une vengeance *légitime* permet, à l'extrême rigueur, ce comportement, une fois qu'un juste châtiment a été infligé à ceux qui l'ont *mérité*.
Je lisais récemment (peut-être sur Contrepoints) la prose d'un individu évidemment très hostile aux Gilets jaunes, qui voulait une manière de nouvelle république pour ramener le calme. Etrangement, l'auteur posait d'emblée une exigence : l'absence de poursuites contre tous les responsables de la situation depuis 40 ans. C'est bien facile.
Faut admettre que je suis, pour ma part, rancunier et que j'aime qu'on assume les conséquences de ses actes avec un minimum de décence.
Emile Faguet avait formulé un diagnostic très juste avec ce titre génial qui rend compte de nos difficultés : *Le culte de l'incompétence et l'horreur des responsabilités*.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un grand merci pour ces mémoires en dix minutes !
C'est une belle idée, que je vais reprendre, je pense, y compris les titres de chapîtres.
Le travail est tout fait !
Un bouquet + bisou à Pharamond. Bravo !
Écrit par : Carine005 | 30/01/2019
Le gilet jaune n'est pas très seyant sur la robe à pois rouges, mais tant pis.
Écrit par : Carine005 | 30/01/2019
Blumroch > Parmi mes défauts j'ai moi aussi la rancune tenace.
Emile Faguet est-il l'inventeur de la devise du fonctionnariat ?
Carine005 > Merci
J'espère aller mieux samedi, entre un problème dentaire et un gros rhume je suis resté à la maison pour l'acte XI.
Quant à la robe elle doit plaire à la mouette qui doit apprécier quand les pois sont rouges ;-)
Écrit par : Pharamond | 30/01/2019
J' en suis sulku ! y' a que le kamrad Blum pour nous en corser d' aussi sévère , je me suis fait une hernie cérébrale à chercher des trucs tarabiscotés alors qu' au final c' était ... bon sang mais c' est bien sûr ! Bravo encore !
Écrit par : EQUALIZER | 30/01/2019
@Pharamond : Faut être juste. Ce beau titre de Faguet s'applique à tous les domaines et à tous les secteurs. J'ai vu dans de grosses entreprises privées, même et surtout *ricaines*, les mêmes tares que dans la fonction publique : valorisation de l'incompétence et rejet des responsabilités. Y'a des exceptions, évidemment, y'a *toujours* des exceptions... qui ne sont *que* des exceptions (sensiblement 20 pour 100 si on en croit le génial Pareto).
"quand les pois sont rouges" : quand je pense avoir hésité un instant à faire mon "guère épais [...] *Guerre et paix*" ! ;-)
@Carine : Ne m'allez pas remercier pour une découverte aussi mineure, ou je vais finir par croire que j'enseigne ! ;-)
@EQUALIZER : "La démarche initiale de l'esprit tend toujours vers la complication". ;-)
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Un prêté pour un rendu, cher Blumroch ! Encore tout ennivré de mes récents exploits, je me suis creusé la tête sur cette énigme "match-retour". Le seul nom qui m'apparut était celui de Rostopchine...mais ça ne me parut pas assez convainquant. J'ai manqué de proposer son nom et j'ai remis ma réflexion et ma décision à plus tard... trop tard ! ;-) Bravo pour cette énigme, merci pour ces passionnantes explications, pour ces mémoires et toutes mes félicitations à notre hôte !
Écrit par : La Broigne | 30/01/2019
@La Broigne : Pour l'énigme précédente, j'avais bien failli proposer avant vous Flaubert, à cause de *Salammbô* évidemment, pour renoncer tant cela semblait trop simple et surtout sans rapport avec la meute des loups chanteurs !
Avons-nous d'ailleurs échappé à une photo du "comique (se voulant) drôle" Canteloup, phonétiquement proche de Canteleu ? ;-)
Merci pour les compliments.
Écrit par : Blumroch | 30/01/2019
Le loup, qu'il soit seul ou en meute, bleu ou chanteur, aurait donc le pouvoir de nous détourner à chaque fois de la solution !
Écrit par : La Broigne | 30/01/2019
Je faisais donc erreur; j'avais pensé à Shmuel Ben Makhron, le fils caché d'Emmanuel et de Gold Amère ;o)
Écrit par : téléphobe | 31/01/2019
EQUALIZER > J'ai très rapidement pensé à Rostopchine, mais le loup bleu m'a troublé.
Blumroch > C'était une boutade, mais même si les fonctionnaires (certains secteurs) n'ont pas l'exclusivité soyons honnêtes ils sont les champions dans le domaine. Dans certaines municipalités ce sont des caricatures sur pattes, tout y est : planques diverses, promotion canapé, sureffectifs, arrêts pour dépressions douteux, absentéisme, je-m'en-foutisme général...
Un calembour de temps en temps, même potache, ne fait pas de mal.
La Broigne > Merci. Ne restez pas loin j'ai une autre énigme que je vais mettre sous peu en ligne... sans loup.
téléphobe > Vous êtes trop ethnocentré ;-)
Écrit par : Pharamond | 31/01/2019
@Pharamond : Vous n'êtes pas le seul à connaître la stratégie du brouillage, en tout cas du lien très discret avec le sujet de l'énigme. ;-)
Ce que vous décrivez, ce n'est pas la fonction publique idéale, mais le système mafieux de la clientèle électorale. ;-)
Je plaide coupable. J'ai bien un jour employé la formule "mythe décisif" sans honte dans une dissertation. ;-)
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
...
Certes, mais j'ai du mal à croire la chose possible dans une entreprise privée.
Le calembour est subtil il peut passer inaperçu.
Écrit par : Pharamond | 31/01/2019
@Pharamond : Si, si, dans le privé aussi, mais seules les très grosses boites sont concernées -- des multinationales, dans les cas que je connais. Le discours du privé sur l'efficacité, la compétence, les performances et autres fadaises, c'est très souvent un *discours*.
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
Je veux bien le croire, mais comme vous le dites : dans les très grosse boîtes, là où quelques parasites avec des relations peuvent vivre sur la bête sans la tuer, dans les autres de l'argent gaspillé se voit rapidement et pèse sur la trésorerie. Mais de toute façon pas le privé n'arrivera jamais à l'échelle de certaines municipalités de gauche où les éléments efficients sont parfois la minorité.
Écrit par : Pharamond | 31/01/2019
Bravo à Pharamond, je n'aurais jamais trouvé alors que le personnage-réponse semble vraiment gagner à être connu... En ce qui me concerne cette épreuve s'est déroulée dans le domaine de la nage indienne, dans ce genre-là: https://www.youtube.com/watch?v=76zhEC4R5gs ;-) Et merci à Blumroch pour cette découverte lupine.
Écrit par : Benway | 31/01/2019
@Benway : Votre suggestion rationnelle pouvait s'appliquer à la première image (pour la seconde, c'était moins évident). Vous avez prêté trop d'attention au cartouche, quand les flammes vous auraient mieux éclairé. ;-)
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
@Pharamond : Exemple vudemézieuvu : une petite boite française de développement met au point un programme médiocre, très inférieur au principal concurrent américain (qui est loin d'être parfait mais qui est objectivement moins pire). La petite boite en question, composée d'une poignée de nuls (qui tenaient déjà un grotesque discours "corporate" et macronien au siècle dernier), a pris la précaution d'engager la fifille, qui n'a aucune compétence et qui n'est même pas mignonne, d'un individu qui décide des achats pour une très grosse entreprise publique. Que fait papa pour remercier la petite boite qui donne à sa fifille un salaire très supérieur à ses capacités ? Il fait commander le logiciel français par centaines d'exemplaires. Le programme coûte très cher, il est presque inutilisable, mais comme personne ne l'utilise, ce n'est pas un problème. Le contribuable, comme l'Allemagne, paiera.
Un autre jour, je raconterai comment la petite boite vendait des compétences imaginaires, sous la forme de "consultants", à de grosses boites qui *devaient* dépenser leur budget pour que ledit budget ne soit pas diminué l'année suivante -- tout *sauf* des économies, ce qui est d'ailleurs la religion de notre mafia étatique. :-(
Écrit par : Blumroch | 31/01/2019
Benway > Merci.
La nage mauritanienne est une nage encore incomprise...
Blumroch > Là encore il y l'ombre du service publique qui plane, même indirectement c'est lui l'origine du gaspillage. Une entreprise privée trop fantaisiste avec seulement des clients privés ne fait pas de vieux os. Seule l'opacité de la "collectivité" permet la gabegie à très long terme.
Mais comme vous disiez c'est aussi vrai pour les très grosses sociétés ou le copinage et les planques ont leurs places. Mon frère m'en a raconté de belles sur le programme spatial européen.
Écrit par : Pharamond | 31/01/2019
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