13/05/2018
Elle
Ma nièce a profité d'une offre gratuite de quelques numéros de l'hebdomadaire ELLE ce qui me permis d'en parcourir quelques uns. Cela faisait des années que je n'avais pas feuilleté ce magazine ; ou bien mes souvenirs me trompent ou alors la dégringolade qualitative a été vertigineuse, mais ce que j'ai entre les mains est d'une nullité difficilement croyable. Entre les myriades de pubs les "articles" pour bobos sont écrits dans un mélange de néologismes branchés, d'anglais, de franglais et d'abréviations qui fait ressembler les textes à des parodies écrites par un réac.
Par exemple dans le numéro 3777 de cette semaine cet éloge de l'huître :
ou ce début d'article :
LE PORN ÉMOTIONNEL ?
Voilà un phéno qui consiste à dévoiler ses émotions, son intimité et ses moments de lose en instastories ou sur YouTube. À Brooklyn, le Sad Girls Club incite les millennials à évoquer leur santé...
PS : j'ai caviardé les adresses des restaurants.
19:00 | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
It's du heavy, that truc, name of a pipe :
Écrit par : Boutros | 13/05/2018
C'est beau comme du micron dans le texte. Même pas capable d'écrire en bon franglais, la signataire de cette brève : son "on name dropp" vient manifestement de "name dropping" qu'elle aura pris pour un verbe à conjuguer (verbe qui existe en mauvais anglais moderne sous la forme "to name drop" sans tiret ni double p). Dans *Elle*, les articles, c'est vraiment des *droppings* de dinde et de pintade, ce qui n'a rien d'étonnant puisque Jean-Louis Curtis parlait déjà de l'incroyable vulgarité des rédactrices de ce torchon.
Écrit par : Blumroch | 13/05/2018
Si nous voulions être puriste, mais qui voudrait rajouter une louche de pureté sur un monde irenique ( your mauser) , il faudrait dire non pas "on name drop" mais "drope" tout court
Droper signifiant en argot se dépêcher
Mais se dépêcher de quoi ?
De prêter la main à l'écroulement de la langue vronzaise
Écrit par : Kobus van cleef | 13/05/2018
Saperlipopette de saperlipopette et la concordance des temps scrogneugneux !!
que l'on name-droppât !!!
Écrit par : Baudricourt | 13/05/2018
@ Kobus
En argot de titi parisien, droper signifie certainement "se dépêcher"
En sabir de marsouin fin de siècle / début de millénaire, droper doit se voir préciser par un substantif pour affiner sa signification.
Ainsi, "droper le djebel" se rapproche de la signification titi parisienne, puisque cette forme héritée des grands anciens des "opérations de maintien de l'ordre" en Afrique du Nord signifie effectivement crapahuter avec force célérité.
En revanche, "droper une mine" signifie que le processus de digestion est arrivé à son terme.
Écrit par : Popeye | 14/05/2018
Boutros > Les bobos branchouilles deviennent presque impossibles à caricaturer tant ils sont devenus caricaturaux.
Blumroch > Le pire dans la bêtise actuelle c'est qu'elle est satisfaite et récompensée.
Kobus van cleef > Se dépêcher de faire disparaître tout ce qui a fait la France.
Baudricourt > C'est nettement plus élégant ainsi.
Écrit par : Pharamond | 14/05/2018
Récompenser et satisfaire la bêtise, ça a des airs de rétribution de la classe bourgeoise du 19eme
Ça tombe bien, ils en sont l'exact prolongement, à l'époque le bourgeois se lâchait à gilet déboutonné ( j'adore cette expression) , aujourd'hui, le bobo se lâche à catogan dénoué
Ça a quand même furieusement une trogne à se retrouver dans les précieuses ridicules
À peu près tout le ouebe journalizm zozietal ,donc de gauche, est de la même facture
À commencer par rue89 et le nobs ( n'allez pas croire que je suis abonné, c'est gratuit et les commentaires sont toujours un ravissement sans surprise)
Écrit par : Kobus van cleef | 14/05/2018
Pour sauver les meubles le bourgeois est devenu bohème, il garde le pognon et devient cool pour la galerie. Enfin, c'est plutôt son fils.
Ce qui m'étonne c'est que nous embêtons encore le Système alors que nous sommes minuscules face au rouleau compresseur. Faut-il qu'il soit creux derrière le clinquant de sa façade, faut-il que le mécanisme soit fragile malgré sa sophistication pour qu'il craigne le grain de sable...
Écrit par : Pharamond | 14/05/2018
C'est devenu insupportable. Pas que chez les bobos, dans tous les domaines scientifiques et techniques. Rapports et articles scientifiques étant principalement en anglais, les gens ne connaissent plus les mots français équivalents: on devient PI d'un workpackage, on processe, on stacke des données quand ce ne sont pas des data, on reviewe des articles ou des papers, ... J'essaie, le plus souvent, d'employer les termes français. Il m'est arrivé d'être repris pas des collègues pour ne pas avoir employé le terme anglais. C'est hallucinant.
Sur la fragilité du système, il y a un article récent du Spiegel qui prétend que seuls 4 des 128 Eurofighters dont dispose la Lufftwaffe sont opérationnels.
Écrit par : Sven | 14/05/2018
@Sven : L'Eurofighter Typhoon était le héros d'un jeu vidéo du même nom, jeu de propagande où l'ennemi était déjà, en 2001, la Russie. Médiocre au possible, ne présentait d'intérêt que sa documentation qui pratiquait le mensonge européiste comme un des beaux-arts : l'appareil y était prétendu de faible coût, de maintenance facile et surtout d'une conception supérieure à celle de tous les chasseurs concurrents. On le vérifie aujourd'hui :
http://www.opex360.com/2018/03/01/30-avions-de-combat-eurofighter-typhoon-allemands-ont-ete-disponibles-2017/
Les Mochiens ont bien changé depuis quelques décennies quant à leurs exigences en matière d'aviation.
Écrit par : Blumroch | 14/05/2018
Sven > Il faut dire que la technique est écrite en globish. Dur de lutter contre ça, entre la concision des termes anglo-saxons et le charme de jacter un jargon d'initié.
Nos empires sont de papiers...
Écrit par : Pharamond | 15/05/2018
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