15/03/2018
Nostalgie
J'ai retrouvé le titre du premier livre pour "grands" que j'ai lu à la sortie de l'enfance. Il s'agit de Feu sur l'océan de l’Écossais Bill Knox dans la série Webb Curtis. Ce n'était plus la Bibliothèque verte, mais la rouge et les péripéties, bien que sages, y étaient plus adultes. Je me souviens avoir tenté de le lire une première fois et d'avoir abandonné au bout de quelques pages, préférant retourner avec Le Club des cinq ou Les Six Compagnons. Un ou deux ans plus tard le retrouvant sur l'étagère où je l'avais rangé je me suis dis "Pourquoi pas ?" et cette fois-ci je le dévorais ; il y a un âge pour tout, dit-on. Je l'ai donc retrouvé grâce à des bribes de souvenirs - j'avais oublié le nom de l'auteur, mais pas celui du personnage principal et ni le titre du roman - et surtout grâce au net. Bref, je vais le racheter - merci les bouquineries en ligne - et le relire bien que je doute retrouver l'étrange émoi qui s'était emparé de moi avec le sentiment d'abandonner un monde pour un autre plein de promesses.
21:32 | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
J'ai vécu la même aventure il y a peu de temps. J'ai relu un livre de mon enfance (de la Bibliothèque de la Jeunesse - Hachette - édition de 1951) : "Jerry dans l'île" de Jack London. C'est le seul livre qui me reste de mon enfance; il est vieux, abîmé, mais j'y tiens ;o)
Écrit par : téléphobe | 15/03/2018
The same here, avec *L'astronomie populaire* de Camille Flammarion, beau livre offert par mon géniteur quand j'avais une douzaine d'années. J'ai étrangement retrouvé l'émotion qui avait suscité chez moi une passion pour l'astronomie (renforcée ensuite par les livres de l'excellent vulgarisateur scientifique Pierre Rousseau). Une gravure saisissante représentait les squelettes du dernier couple humain tenant un enfant. Non loin d'eux, le squelette d'un petit animal, sans doute un chien (j'y voyais un chat, évidemment). Difficile de n'être pas très tôt nihiliste avec cette légende inoubliable : "Surprise par le froid, la dernière famille humaine a été touchée du doigt de la Mort, et bientôt ses ossements seront ensevelis sous le suaire des glaces éternelles." ;-)
En règle générale, relisant les oeuvres classiques que j'ai appréciées enfant, je ne change pas d'avis (Dumas, Kipling, London, Dickens et autres). Je me suis quand même promis d'éviter de relire les livres de la série *Langelot* rédigés par ce mystérieux lieutenant X dont j'ignorais alors tout : je n'aimerais pas les trouver trop inférieurs à mon souvenir.
Écrit par : Blumroch | 15/03/2018
téléphobe > Jack London ça classe mieux que l'obscur Bill Knox ;-)
Les livres de notre enfance sont des moments de pure magie. Sans vouloir jouer les rabats-joies je me demande si les "écrans" produisent les mêmes transports chez les jeunes aujourd'hui.
Blumroch > Dumas, Kipling, London, Dickens, là aussi on joue à plus haut niveau qu'avec mon pauvre Knox. Quant à la Bibliothèque verte, restons en à nos souvenirs pour ne pas être déçus, moi aussi j'aimais bien "Langelot" et son mystérieux auteur.
Le livre du billet à son importance non par sa valeur intrinsèque, mais pour ce qu'il représente. Une relecture me dira s'il constitue tout de même un honnête polar.
Par contre, le net ne m'a pas permis de retrouver un ouvrage que je n'avais pas eu le temps de finir à la bibliothèque de l'école. Il s'agissait d'une histoire d'enfant vivant dans un village perché sur une falaise qu'un cours d'eau rongeait. Il partait ensuite embarqué dans le pétrin d'un boulanger et vivait maintes aventures.
Écrit par : Pharamond | 16/03/2018
@Pharamond : Votre livre semble plus difficile à trouver qu'une énigme du jeu des deux images. ;-)
J'ignorais l'existence de cette collection, "Bibliothèque Rouge".
Pour d'éventuels curieux, cette page montre la gravure que j'évoquais *supra* :
http://vieux-papiers.over-blog.com/article-astronomie-populaire-camille-flammarion-1905-84255692.html
(Ctrl-F puis "dernière famille humaine").
Écrit par : Blumroch | 16/03/2018
La "Bibliothèque rouge" décrite par Wikipédia ne semble pas correspondre. C'était une collection qui s'adressait au 15-17 ans selon eux, un maigre créneau. Je ne me souviens avoir lu "Feu sur l'océan" plus jeune, au collège.
Beau cadeau que vous avait offert votre père. Le couple défunt avait un bien gros chat et était peu vêtu. J'aime bien aussi la gravure avec les ruines de Paris.
Dans le genre j'avais eu dans mon enfance un exemplaire des "Aventures du Baron de Munchhausen" avec les illustrations fascinantes mais souvent inquiétantes de Gustave Doré. J'avais passé des heures à les détailler.
Écrit par : Pharamond | 17/03/2018
@Pharamond : (L'une des *trois* seules bonnes inspirations de mon géniteur avec la série *The Prisoner* et *The Encyclopedia of Science Fiction* ; c'est peu, sur une vie. Quant à mon immonde génitrice, pour accompagner ses inutiles "cadeaux" toujours délibérément choisis pour faire de la peine, elle avait inventé cette merveilleuse formule : "Je sais que cela ne te fera pas plaisir" !)
Evidemment, enfant, j'ignorais que Flammarion (comme Doyle) avait donné dans le spiritisme.
Dans la réalité, le personnage contemplant les ruines du Paris post-HidalgogolE n'aura sans doute pas une moustache à la gauloise.
Écrit par : Blumroch | 17/03/2018
Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, votre mère semblait très particulière.
Le spiritisme de Flammarion, Doyle et tant d'autres à l'époque change-il quelque chose à leur oeuvre ?
Je le verrais plus barbu par exemple, s'il faut rester dans le pileux.
Écrit par : Pharamond | 17/03/2018
@Pharamond : Folcoche *et* Madame Lepic, en *pire*. Elle n'a pas gagné, très tôt, le surnom de "Bwana" par hasard. (Désolé de m'être laissé emporter à mentionner ces détails autobiographiques sans grand intérêt : cela ne se reproduira plus).
A dire vrai, non. Néanmoins, pour ne mentionner que Doyle, je me demande toujours comment il a pu écrire une nouvelle comme *The Land of Mist* (*Au pays des brumes*) où le professeur Challenger, archétype du savant rationnel, fait preuve d'une étonnante et presque bienveillante compassion pour les adeptes du spiritisme.
C'est aussi ce que j'avais à l'esprit. ;-)
Écrit par : Blumroch | 17/03/2018
Blumroch > Avoir des parents de ce "modèle" engendre la double souffrance d'avoir une enfance pénible et de ne pas pouvoir les aimer.
Le spiritisme était à l'époque à mi chemin entre la religion et la science. Une bande d'habiles charlatans avait à base de guéridon ambulant et d'apparition ectoplasmique convaincu des millions de personnes de leur réalité médiumnique.
Écrit par : Pharamond | 17/03/2018
@Pharamond : Eh, je n'ai pas eu d'enfance. Heureusement, les livres étaient là pour faire passer les années. ;-)
Un livre, justement, sur le spiritisme moderne, l'espionnage et une habile escroquerie au paranormal : *Esprit es-tu là ?*, rédigé d'une plume alerte par le grand Hubert Monteilhet -- enfin, du temps qu'il était grand.
Écrit par : Blumroch | 17/03/2018
Le lieutenant X qui écrivait les "Langelot" était en fait l'écrivain français Vladimir Volkoff
Ancien cyrard, zpetnatz de la guerre subversive il a aussi écrit deux petits opuscules à se procurer Habsolument ( enfouis dans les strates du déménagement) "pourquoi je suis moyennement démocrate" et "pourquoi je me sens plutôt aristocrate"
Pas longs,fourmillants de recettes psychologiques pour tenir la position dans un débat, par exemple un repas de famille ( le seigneur m'a fait assez sympa pour éviter que je vous assène la description d'icelle)
D'autres ouvrages portent aussi sa signature
Le plus marquant "opération barbarie" dit assez la plaie inguérissable que furent nos défaites dans nos guerres coloniales
Écrit par : Kobus van cleef | 18/03/2018
Blumroch > D'Hubert Monteilhet je n'ai lu que "Néropolis" dont je n'ai pas gardé un souvenir inoubliable.
Kobus van cleef > Oui, je sais. J'ai lu ses principaux romans et son essai sur la désinformation, mais pas les deux ouvrages que vous citez.
Écrit par : Pharamond | 18/03/2018
@Pharamond : *Neropolis* est sans doute trop destiné aux khâgneux latinistes et autres chartistes. J'irais plutôt vous recommander, entre autres, la plume élégante et spirituelle illustrée par *Sophie ou les galanteries exemplaires* (délicieux pastiche à la manière de Crébillon fils) , *Les Queues de Kallinaos* (la véritable histoire de Darwin), *Les pavés du diable* (roman criminel), *Le retour des cendres* (qui pourrait plaire au camarade téléphobe), *De quelques crimes parfaits* (mon favori), *Mourir à Francfort* (les milieux de l'édition y sont admirablement croqués) et *La part des anges* (roman criminel gastronomique), *L'empreinte du ciel* (magnifique fantaisie sur le suaire de Turin). Son *Ce que je crois, et pourquoi* (le "et pourquoi" est essentiel) est à lire malgré les répliques sans intérêt que lui oppose son éditeur et ami Bernard de Fallois.
Écrit par : Blumroch | 19/03/2018
@Pharamond : J'ai oublié de mentionner l'adaptation cinématographique mineure mais distrayante d'un roman mineur mais distrayant : *Docteur Popaul*, d'après *Meurtre à loisir*. Belmondo, parfait dans *Le magnifique*, y est tolérable ; Chabrol n'y a pas trop donné dans le chabrolisme ("la dénonciation impitoyable d'une *certaine* bourgeoisie etc. etc. etc.", dixit *Télérama*). A en croire kikipedia, existeraient plusieurs adaptations du *Retour des Cendres*.
Écrit par : Blumroch | 23/03/2018
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