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24/11/2017

Huit ans après

Alors qu'aujourd'hui tout espoir m'a quitté en ce qui concerne l'avenir de "notre monde", je me dis qu'il me faudrait peut-être trouver la foi en Dieu après avoir perdu celle en l'humanité. Vouloir un refuge ce n'est pas très courageux, mais c'est humain. Mais je n'y arrive pas, il faut dire que je ne tente rien et le triste spectacle des rares croyants que j'ai était amené à côtoyer ne m'incitent guère à aller dans ce sens ; sans parler de l'hôte du Vatican qui ne provoque chez moi que répulsion. Il y a quelques jours, en cherchant dans mon blog je ne sais plus trop quoi j'ai retrouvé ce texte écrit il y a huit ans :

Mécréant

Je n’ai pas la foi. Il arrive pourtant que quelque chose se passe en moi, une sensation qui n'a rien à voir avec une interrogation rationnelle, plutôt une sorte d'émotion viscérale, de chaleur interne, mais l’impression est trop fugitive pour changer quoi que ce soit.

Alors parfois je cherche Sa présence dans les ors des cathédrales, le dépouillement d'une chapelle perdue ou les ruines d'une abbaye, Son humble présence dans le regard d'un enfant, un vol d’oiseaux, le pré qui ondule sous la brise ou l’arbre qui se penche dans la tourmente...

J’en arriverais à envier ceux qui croient sans se poser de question. Mais non, je me mens, cette foi n’est pas pour moi.

Alors à défaut de savoir, au moins sentir intimement, et une fois, rien qu’une fois, me perdre dans la splendeur de Dieu.

Commentaires

Pharamond, vous êtes un personnage de Raspail -- l'un des sept cavaliers, sans doute, ou encore le héros de *La clef d'or*.
J'ai beau avoir connu quelques catholiques exceptionnels, je n'ai jamais varié de la ligne HPL : les dieux nous ont créés par plaisanterie ou par erreur ; quant à Crom, il est indifférent comme le doit être un dieu philosophe. ;-)
Aucun rapport direct, mais on trouve dans *Les habits noirs* de Paul Féval une réflexion amusante que je cite de mémoire (c'est-à-dire de manière approximative, à mon âge) : "Je me garde bien de blasphémer Dieu. S'Il n'existe pas, c'est inutile ; s'Il existe, c'est dangereux."

Écrit par : Blumroch | 24/11/2017

Bonsoir. Quand vous parlez de foi, vous parlez de quelle foi?
Croire en une force, une volonté créatrice me paraît évident. Du moment qu'il y a quelque chose au lieu de rien il me paraît nécessaire qu'il y ait un créateur à moins que du rien puisse advenir quelque chose, ce qu'on ne peut concevoir. Ce créateur, cette force, cette volonté, ce désir on l'appelle Dieu.
Croire que le créateur s'est incarné en Jésus Christ, a enseigné que l'homme doit faire don de sa vie pour ses semblables, a été crucifié pour nous le montrer, est retourné au Père, seuls les textes, les témoins et les témoins de témoins, les milliers de martyrs et les millions d'hommes qui ont donné et qui donnent leur vie encore de nos jours nous le font croire.
Pour moi mettre en pratique les deux seuls commandements de la foi chrétienne dont tous les autres découlent naturellement, à savoir: aimer Dieu de tout son coeur, de tout son esprit, de tout son corps ,de toute son âme et aimer son prochain comme soi même, me semble le plus difficile. Je butte sur le mot aimer.
Les pères nous disent que la foi est un don et qu' il suffit de l'attendre, quand Dieu voudra nous le donner il nous le donnera. Il faut simplement se désencombrer et dire oui.
Saint Augustin disait: il faut croire pour comprendre et ne pas attendre de comprendre pour croire.
Une sainte répondit à quelqu'un qui lui demandait comment prier: met toi d'abord à genoux, fait silence, rentre en toi même et un jour tu l'entendras. Jésus a dit: je demeure en mon Père comme mon Père demeure en vous. Dieu est en nous. Notre parcours terrestre consiste dans cette union. A la fin nous le verrons dans toute sa lumière, ce que l'on appelle la vision béatifique. Le but de la vie est de parvenir à cette vision béatifique par l'amour. Mais il y a tellement de distractions sur notre route qui nous en éloignent.
Cordialement. Un lecteur assidu et aimant votre blogue.

Écrit par : Raymond | 24/11/2017

Magie de cette mémoire déportée qu'est, parfois, l'Internet : ce que déclare le colonel Bozzo dans un admirable passage qui pourrait être de Balzac, c'est très exactement "Je me suis toujours gardé de blasphémer Dieu : s’il existe, c’est dangereux, s’il n’existe pas, c’est inutile." (in *Les Compagnons du Trésor*, au chapitre XXV). Lecture vieille de 40 ans, mais j'aurais été mieux inspiré de vérifier avant.

Écrit par : Blumroch | 24/11/2017

Blumroch > Vous me faites trop d'honneur, je suis très loin d'être aussi valeureux et assoiffé d'absolu que les personnages de Raspail. Croire que les dieux nous ont conçus par erreur comme le disaient H.P. Lovecraft, Gripari et bien d'autres conviendrait normalement à mon agnosticisme, pourtant quelque chose en moi de minuscule continu a dire autre chose.

Et ce colonel Bozzo a bien raison ;-)
Je me souviens du générique du feuilleton "les Habits noirs" que je regardait enfant sans rien n'y comprendre mais m'impressionnait fort.

Raymond > Bonjour,
Je vous remercie pour être sorti de votre habituel discrétion, si je comprends bien, pour écrire ce commentaire. Je ne sais quoi vous répondre si ce n'est que je ne crois pas qu'il suffise de faire le geste pour devenir ce que l'on mime. Il faut, je pense, que quelque chose nous y mène consciemment ou non sinon cela ne fonctionne pas et l'on bascule dans le mensonge ou la superstition. Peut-être qu'un jour cette petite voix en moi me dira qui elle est et je verrai alors.
Cordialement

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

" Croire que les dieux nous ont conçus par erreur ..."

Auquel cas les Dieux seraient de putains d'enculés ou alors des crétins cosmiques, sur lesquels nous serions alors autorisés de pisser allègrement, parce que nous leur serions objectivement supérieurs.

Écrit par : UnOurs | 25/11/2017

Ce serait ou des p... d'enc... comme tu dis ou des négligents pour lesquels nous serions trop insignifiants. Le jeune couple qui fait bâtir une maison pour y vivre avec leurs futurs enfants se soucient-ils des dégâts que les bulldozers occasionnent dans le sol du terrain nouvellement acheté et couverts de broussailles. Y vivaient pourtant paisiblement campagnols, fourmis, hérissons, etc.
Nous pourrions les "pisser", mais nous ne serions pas "objectivement" supérieurs car ils seront là après nous. Peut-être juste une supériorité morale et fugace, alors...

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

les Habits Noirs sont d' une autre époque , les Zobi-Noirs très actuels ..

Écrit par : EQUALIZER | 25/11/2017

:-D

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

Bah! Il ne faut pas vous inquiéter, le "sentiment océanique" c'est un phénomène psychologique normal et ça n'a RIEN à voir avec l'existence (ou pas...) d'entités "supérieures" en dépit des illuminés (et illuminées, pour être à la mode) qui prennent leurs orgasmes hallucinatoires pour des preuves.
Si ça vous intéresse je vous recommande "Les états étranges de la conscience" de Jean-Pierre Valla:
https://www.decitre.fr/livre-pod/les-etats-etranges-de-la-conscience-9782130444244.html

"Le matériel recueilli a été confronté avec les théories psychologiques en vigueur, qui associent ces états étranges à la maladie mentale. L'étude met en évidence leur caractère réactionnel, mais non pathologique. "

Écrit par : realist | 25/11/2017

Vous avez sans doute raison, mais rêver ne fait pas de mal dans ce monde gris où tout est scientifiquement explicable. Dieu est sans né de la chimie de notre cerveau... Merci pour le conseil de lecture.

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

" où tout est scientifiquement explicable"

Ce n'est pas un mal mais l'explication ne remplace pas l'expérience, c'est la confusion que font aussi bien les tenants du "spirituel" que ses opposants: le goût sucré c'est le sachharose, les papilles, etc mais si vous n'en mangez pas vous ne savez rien du goût et TOUT passe par l'expérience individuelle (Kant/Schopenhauer) même Dieu si il existe.
Si vous n'avez pas d'expérience mystique toute votre "croyance" c'est du flan, du baratin de vieille rombière, MAIS, réciproquement, l'expérience mystique ne vous apprend rien sur ce qui la cause, donc, prudence...
Par exemple, la musique c'est des instruments, des musiciens, du son, des notes mais ça n'a rien à voir avec son écoute et pourtant il n'y a pas l'un sans l'autre...
https://www.youtube.com/watch?v=0zxz4rDs0Mo

Écrit par : realist | 25/11/2017

realist > Il est vrai. Et vous même, puis-je me permettre de vous demander ce que vous en pensez personnellement ?

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

Euuhhh...
Mon point de vue personnel est compliqué et pas forcément trés clair même pour moi mais je suis certain autant qu'il est possible que la complexité n'a pas besoin "d'architecte" et que c'est d'ailleurs une opinion idiote dans son principe même, une "explication dormitive" au sens de Molière: si "Dieu" explique tout ce qui est créé d'ou vient Dieu lui même?
On n'est pas plus avancé...
En ce qui concerne l'opposition explication/expérience je penche fortement pour Schopenhauer avec le couple représentation volonté sauf que vois la volonté comme, tout bêtement, un gradient: les choses évoluent d'elles mêmes dans une certaine direction sans vraiment "vouloir" et interagissent de façons surprenantes pour tous les observateurs, à eux de se démerder...
Quand à la position d'observateur, c'est le "famous problem of consciousness", qu'est ce qui constitue un observateur?
Chacun a bien conscience et d'exister et de voir un "monde" autour de lui mais on suppose (à part les solipsistes) qu'il y en a bien d'autres autour de nous et, par définition, on ne peut réellement RIEN savoir de ce qu'il perçoivent de leur monde si ce n'est que ceux qui nous ressemblent extérieurement nous ressemblent aussi probablement intérieurement.
Au final, TOUT, absolument TOUT ce que chacun perçoit est une représentation "imprimée" par le monde extérieur sur lui même, y compris sensations, sentiments et idées, mais c'est la vision "depuis l'intérieur" et c'est en cela que le débat classique fait fausse route:
"What is it like to be a bat?"
https://organizations.utep.edu/Portals/1475/nagel_bat.pdf

Écrit par : realist | 25/11/2017

Bigre ! cela se complique encore. Nous en arrivons, je crois, à une forme de relativisme qui ouvre plus de portes qu’elle n'en ferme. Peut-être faudrait-il s'en tenir à la sentence de Maurice Barrès : "A la racine de tout il y a un état de sensibilité. On s’efforcerait vainement d’établir la vérité pour la raison seule, puisque l’intelligence peut toujours trouver un motif de remettre les choses en question."
Ou à ce petit conte de mon cru que j'aime éhontément citer ;-)
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2015/01/06/la-colonne-5527645.html

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

:-)
Je crois que le fond du problème c'est qu'on ne peut PAS définir de valeurs éthiques sans recourir à l'arbitraire et plus les participants sont sûrs de leurs mythes (qu'il soient religieux ou laïques, cocos, écolos, etc...) plus ça chie.
Dans tous les cas vous êtes tout seul dans votre peau et il faut juste essayer d'éviter les coups, selon le contexte ça veut dire soit en donner soit éviter d'en donner soi même, participer ou pas et comment, c'est ça la difficulté...

Écrit par : realist | 25/11/2017

A essayer de théoriser on risque le dogmatisme ou pire et en relativisant on risque de glisser vers le délitement du corps social. A choisir je préfère courir le premier risque qui est moindre quand on vit dans un ensemble ethniquement homogène et où les mœurs coulent souvent de source sans qu'on soit obligé de légiférer continuellement pour prendre en compte les cas particuliers. Mais rien n'est simple surtout quand les choses dégénèrent. Comme disait Louis de Bonald : "Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n’est pas de faire son devoir, mais de le connaître."

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

Vous êtes donc plutôt du coté des valeurs "militaires", l'honneur d'abord, mais quand les militaires sont aux ordres de pragmatistes comme Kissinger ( “Military men are just dumb, stupid animals to be used as pawns in foreign policy.”) ils ont peut être un peu de mal a retrouver leur billes.
Un exemple contemporain est le site du Colonel Lang qui fulmine contre l'incompétence et la corruption de la classe dirigeante US tout en rêvant aux gloires passées et cependant en déniant frénétiquement les thèses "conspirationistes" les plus accablantes:
http://www.turcopolier.typepad.com/
Et puis, les pragmatistes sont parfois plus bénéfiques que les dogmatiques, pensez vous que Napoléon ait été une bonne chose pour la France plutôt que Talleyrand?
Pour citer Napoléon à propos de Talleyrand:
«Ah, tenez, vous êtes de la merde dans un bas de soie»
Mais qui a préservé au mieux les intérêts de la France au congrès de Vienne?

Écrit par : realist | 25/11/2017

Point du tout, je suis plutôt démocrate même si cela peut surprendre. Mais mon choix se portait sur la première solution parmi les deux que j'énonçait.

Écrit par : Pharamond | 25/11/2017

Bien cher Pharamond,

Plutôt qu'un mécréant, vous me semblez être ce que l'Eglise Catholique appelle un "homme de bonne volonté". Ce post, comme un autre plus tôt pour lequel, veuillez m'en excuser, je vous dois toujours une réponse plus développée, me l'indique assez clairement.
Vous vous livrez suffisamment dans vos écrits pour que je puisse affirmer sans trop risquer de me tromper que vous préférez le Bien au mal, le Juste, (ou Vrai) au faux ou à l'injuste, et le Beau au laid. En ce sens vous êtes un Homme de Bonne volonté. (attention, là je commence à m'appuyer sur les dogmes et vérités dites "de Foi" de l'Eglise Catholique) Vôtre âme, créée par Dieu, malgré la Chute Originelle marquant irrémédiablement tout Homme (et toute âme) cherche son créateur. Elle le retrouve dans ce qui est les 3 qualités de Dieu (Bon, Vrai/Juste, Beau).
Elle le contemple dans les merveilles de la création, et dans les Hommes encore (inconsciemment) innocents.
Alors vous continuez à chercher. Et vous espérez une conversion à la Claudel ("retourné" en écoutant le grégorien des Vèpres de Noël dans Notre-Dame de Paris)
Ou encore une intervention aussi tangible que celles vécues par Joseph Fadelle (si vous n'avez pas lu "le prix à payer" la référence vous sera peut-être obscure)
Vous parlez de Foi, en disant que vous ne l'avez pas. Si vous êtes baptisé, désolé de vous contredire, mais vous l'avez toujours. Simplement, vous ne pratiquez pas la vertu Théologale de Foi. Je voudrais, et que Raymond qui écrit plus haut veuille bien n'y voir qu'une charitable rectification fraternelle et en aucun cas une remise en cause personnelle, préciser quelques éléments sur l'exercice de la vertu de Foi. Car, oui, cette Vertu se pratique, même si elle en premier lieu un don de dieu. (Et elle se pratique d’autant mieux que l’on est à genoux, pourquoi pas physiquement, mais surtout spirituellement, c’est à dire « humble »)
Comment se pratique-t-elle? Et que procure-t-elle?
Pour la pratique : on ne peut plus simple. Il suffit de dire "je crois" Credo en latin. Là où ça se corse, c’est que ce « credo » doit être un acte volontaire de votre intelligence adhérant aux Vérités révélées par Dieu et transmises au monde entier par Son Eglise. La pratique de l’acte de Foi est un signe de confiance que vous accordez à Dieu après avoir mûrement réfléchi et médité ces Vérités. Parce que vôtre pauvre âme, probablement moins limitée que la mienne, ne pourra qu’au prix d’un effort considérable comprendre intégralement ces vérités révélées. Saint Augustin l’a tenté, et il y a renoncé sur un signe du Ciel (c’est, dans l’hagiographie de ce Docteur de l’Eglise, l’épisode du petit enfant sur la plage qui vide la mer dans un trou du sable avec un coquillage)
Alors en pratique, que vous soyez baptisé ou non, peu importe, vous pouvez par exemple relire le Credo et faire la liste de tout ce qui vraiment dépasse votre entendement. Si tous les articles vous dépassent, choisissez celui qui vous dépasse le plus. Ensuite, allez dans une église (catholique, mais une orthodoxe, si vous en avez une sous la main, devrait également pouvoir faire l’affaire)
Pour la suite, c’est tout comme le Pari pascalien.
Trouvez le tabernacle (là où brille une petite lumière rouge). Regardez cette lumière, et dites par exemple « seigneur Jésus Christ, on m’a dit que tu étais là, caché, caché à double titre : et dans cette petit armoire bien décoré, et sous la forme de pain azyme. Dans ce que j’ai lu et médité du Credo, en particulier ce point dépasse mon entendement (et vous pouvez , voire même devez, dire si certains points vous scandalisent) Néanmoins, j’ai décidé de faire confiance : JE CROIS. Je crois TOUT ce qui est dans le Credo et dans l’enseignement de l’Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique»
Et qu’obtiendrez-vous ?
Ici bas, Dieu vous donnera les consolations spirituelles qui seront nécessaires à votre vie spirituelle. Vous avez une âme forte, dotée de gros moyens : vous ne ressentirez rien, ou à peine. Une âme plus faible : plus de consolations, et autant que nécessaire en fonction de la faiblesse de vôtre âme. Par consolation, dans les manifestations extrêmes, entendre une « nuit de feu » à la Pascal, un retournement « façon crêpe » à la Claudel, la Sainte Vierge qui dit « Cours maintenant !!! » à Joseph Fadelle au moment où ses frères commencent à lui tirer dessus…Exemples en aucun cas limitatifs, la puissance de Dieu étant infinie.
Et lors de votre mort, vous pourrez demander à Dieu la Vie Eternelle. Car, c’est ce qu’enseigne l’Eglise au cours du rituel du Baptême : « que procure la Foi ? la Vie Éternelle »
Face à Dieu, vous pourrez lui dire « j’ai fait un acte de Foi, j’ai préféré le Bon, le Vrai, le Beau, j’ai veillé à ne pas scandaliser les enfants, à aider plus faible que moi. Me voici face à Toi, s’il te plait accueille moi en ton Paradis » Ceci dans l’hypothèse où votre acte de foi serait resté absolument sans aucune réponse. Parce que les réponses que vous entendriez, c’est « l’histoire sacrée », c’est « le secret du Roi », c’est dans votre conscience que cela se passera.
Vraiment, cher Pharamond, pour le salut de votre âme, étudiez sérieusement cette hypothèse du Pari…et tentez la !

Écrit par : Popeye | 27/11/2017

Tout d'abord je tiens à vous remercier pour avoir consacré un commentaire aussi développé à ma modeste personne.
Baptisé, j'ai eu une enfance influencée par ma mère qui avait la foi du charbonnier. Adolescent, je suis devenu athée, rejetant même le Christianisme comme une religion de geignards. Adulte, je suis devenu agnostique car si je ne croyais toujours pas en Dieu, l'homme ne me suffisait plus et il y avait cette petite voix, rare mais jamais éteinte. En vieillissant, que deviendrais-je ? Dans tous les cas je n'oublierai pas ce que vous m'avez aimablement conseillé.

Écrit par : Pharamond | 28/11/2017

Cher Pharamond

Ce fut un plaisir. Et je vous fais confiance pour ne pas oublier ce que ma main a écrit mais qui vous est suggéré par l'Esprit, ce que je crois fermement.

Écrit par : Popeye | 28/11/2017

"La religion de ma mère ne fut pas toujours la mienne, trop engoncée dans le réseau des habitudes, trop docile aux contraintes, trop crédule et trop formaliste, un peu trop fétichiste aussi. Mais mon enfance fut baignée par elle qui promettait la terre de Canaan, les étoiles du matin, la rémission des péchés, les béatitudes, les corps glorieux. Un cérémonial liturgique tirait le mystère vers moi, non pour tenter d’expliquer ce qui ne s’explique pas, ce qui résiste à tout, d’abord à la raison courte et sèche, mais pour que je ne tremble pas de froid devant lui, pour que l’absurdité s’en aille et que l’espérance la remplace. Tout ce qui était nécessaire à l’assomption de la vie, je l’avais en surabondance, dans une familiarité quotidienne et l’assurance d’un miracle perpétuel. L’église et ses ors, les statues et leur auréole, le chœur et les lys, la table sainte et les mains jointes sur le drap blanc, les offices et le missel, la chasuble et l’encensoir, le surplis et l’imposition des mains, le pain et le vin, le sel et le chrême, le lin brodé et les formules sacramentelles, le Dies irae et l’In paradisum, le Veni Creator et le Stella Regis, le cierge pascal et les flambeaux, le chemin de croix et le rosaire, la robe de mariée des communiantes et l’eau bénite dans le porche, le buis des Rameaux et la messe de minuit, le noir, le violet, le jaune, le bleu, l’arc-en-ciel de l’année, et les bigotes, les dévots, nos fous rires devant leurs mines penchées. Et nos sorties en ville, l’occupation éphémère de la rue, les mécréants derrière les rideaux tirés et l’heure de notre triomphe, le dais, le baldaquin, le poids des reliques à l’épaule, les clochettes qui battaient le cuivre, les filles en carmélites, les garçonnets en pages, le crucifix au bout de la pique, les pétales que l’on jetait sur le pavé, le latin dont ces fichus calotins savaient alors ce qu’ils auraient perdu sans lui, et d’autres processions encore, les funérailles d’antan, les corbillards à plumets de nos grands-pères, la dernière prière sur le cercueil devant la fosse ouverte, les larmes, la terre remuée, les gerbes défaites et l’offrande ultime, l’éternité, le paradis des anges.
Ma foi, ce ne fut qu’une longue suite de doutes et, jusqu’à la fin, je serai un libre-exaministe, avec plus d’incertitudes que de convictions fermes, plus de questions posées que de questions résolues, avec des dogmes qui m’agréent (la laïcité les a repris en les désacralisant) et d’autres que j’interrogerai toujours, sans dogmatisme de théologien, sans arrogance d’âme morte, objection Votre Honneur, mon Dieu pourquoi m’avez-vous abandonné ? Mais ma sensibilité des premiers jours qu’irriguait la religion de ma mère, le creuset mystique de ce temps-là et le tumulte de sa poésie, le mystère en moi comme un feu, cette lumière et sa brûlure, jamais, en dépit des iconoclastes et des blasphémateurs, elle ne baissa sa garde, ne rendit les armes et rien ne parvint à l’assécher ou à la détourner de son cours." (Pol Vandromme, Confessions d'un hussard, 1997)

Écrit par : UnOurs | 29/11/2017

"Au chevet de mon père je m'étais promis d'écrire ces pages. J'ai essayé de le faire le plus simplement possible. J'ai essayé aussi de ne jamais oublier la tendresse, l'affection, le respect que j'eus pour mes parents et tout ce que je leur dois. Maintenant que ma mère s'en est allée, elle aussi sans prêtre dans une tombe sans croix, je voudrais ajouter que ce qui m'obsède, c'est moins l'échec de l'école que la cassure provoquée par le laïcisme dans une famille française. Je n'ai pas été baptisé et ne le suis pas. Je me suis marié civilement. Deux de mes enfants sur quatre ne sont pas baptisés. Même si, un jour conduit par la réflexion de Charles Maurras et la foi de mes amis je retrouve l'Eglise traditionnelle de ma patrie et de mes ancêtres, jamais je ne ressentirai cette émotion, cette ferveur que donne seule l'enfance catholique. Jamais je ne serai le catholique que j'aurais aimé être, de nature et de sentiment, sans grands tourments d'esprit, dans la banalité des certitudes. C'est la grande victoire de Jules Ferry, l'imposteur.
(François Brigneau, Jules l'imposteur - 1981)"

Écrit par : UnOurs | 29/11/2017

Popeye > Je n'oublierai pas.

UnOurs > Merci pour ces deux très beaux textes.

Écrit par : Pharamond | 29/11/2017

Je serais comme toi si je n'avais pas vu ce que j'ai vu...mais je ne peux nier ce que j'ai vécu...Nous sommes entourés, traversés de lieux et dimensions auxquels nous n'avons pas accès de notre vivant. Ne sois pas aveuglé par tes seuls 5 sens... Quant à l'humanité, c'est foutu...Je ne crois que ce que je vois, il me tarde d'avoir donc un autre signe (le 30 ème ?) vu les évènements tragiques qui m'arrivent actuellement.
Regarde comme la Nature divine est belle et comme les entourages des villes sont laids !

Écrit par : Le Gall | 01/12/2017

@Popeye, ou le baratin chrétien que je supporte pas...

Écrit par : Le Gall | 01/12/2017

Le Gall > Même si ton commentaire est énigmatique je te souhaite un heureux dénouement à tes ennuis actuels. Pour le reste...

Écrit par : Pharamond | 01/12/2017

@un Ours : j' ai donné un bon tiers de ma bibliothèque pour ceux qui s' occupent de la formation des jeunes camarades .. mais j' ai gardé tous les carnets de François Brigneau ;) plus tard sans doute le reste suivra , la flamme ne s' étreindra pas ! ;)

Écrit par : EQUALIZER | 02/12/2017

La foi est une puissance que tout homme possède et qu'il investit consciemment ou inconsciemment dans ce qu'il veut.
Elle est don de Dieu lorsque Dieu parvient à s'exprimer en/par elle, et ce, avec un minium de consentement de la personne, car Dieu ne fait rien que l'homme ne lui permette.
N'appartenant pas à l'Eglise de Rome, je ne rentrerai pas dans un débat théologique qui généralement n'aboutit pas à grand chose.
je vous propose de méditer sur la trilogie paulinienne: l'homme est corps, âme et esprit. le corps est souvent ce que nous connaissons le mieux, l'âme est d'une complexité étonnante, les Pères disent qu'elle est duelle et l'esprit est le lieu de Dieu en nous et c'est là que se manifeste la "petite voix" si elle vient de Dieu. Si elle vient de l'âme elle est soit humaine, soit démoniaque (Le démon n'étant pas l'antithèse de Dieu mais celle de l'homme_pour faire bref_).
Cette "petite voix", écoutez la, questionnez la et soyez prudent. Je me doute bien que certains rirons de ces mots, mais l'homme de foi que je suis ne peux pas être indifférent à votre texte et aux commentaires qui ont suivi.

Écrit par : Soames | 12/12/2017

Soames > Merci pour votre commentaire. Pour la petite voix, j'espère ne pas devenir dur d'oreille avec l'âge.

Écrit par : Pharamond | 12/12/2017

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