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06/04/2016

Histoire... (135)

Intéressant pour tout ce qui touche à la Guerre de Vendée, les extrapolations à d'autres systèmes et notamment le nazisme sont un peu consensuelles, peut-être pour échapper à la stigmatisation ou par méconnaissance. Une qualité technique très moyenne mais un prodigieux cours d’histoire ! 

Conférence de Reynald Secher : Les guerres de Vendée, du génocide au mémoricide 

 

Commentaires

Bonjour...
Excellente conférence et un autre regard sur la Vendée...
Merci du partage, et merci pour la qualité de tes articles...
Je me permets de le reprendre sur mon blog, encore une jolie trouvaille de ta part...
Merci...^^

Écrit par : Jean Aymard | 07/04/2016

A mes amis de l'Ouest (angevins, bretons, normands, vendéens) et à tous ceux, pas trop intoxiqués par la mythologie républicaine, cet intéressant complément...

Anne Bernet présente son histoire générale de la chouannerie.
http://www.breizh-info.com/2016/03/28/40904/anne-bernet-presente-son-histoire-generale-de-la-chouannerie

Écrit par : Danny | 07/04/2016

Sur le sujet, une jolie chanson sur Charrette, excellemment interprétée, c'est-à-dire ni en style "mytho-rac-oï" ni en style "folklo-vieillot-vieux ténor fatigué".

https://www.youtube.com/watch?v=TwRBEhvVawQ

Écrit par : UnOurs | 07/04/2016

Eh bien on peut ne pas être d’accord. Qu’y eut-il fond dans cette affaire de Vendée ?
Des outrances de discours de guerre, propagande de dirigeants, annonciatrices ou triomphatrices : on va exterminer, on a éliminé tous les ennemis, avec certes l’élargissement de l’adversaire à tout une population, tout un peuple, à partir de l’avènement démocratique (c’est un aspect qu’on pourrait développer). On ajouter à cet égard les rodomontades des exécutants évidemment intéressés à forcer le trait quand ils rendent compte de leur mission devant leurs supérieurs : c’est Westermann qui a écrasé sous ses chevaux, ou noyé dans les marais tout ce qui reste de la Vendée, ce sont les Einsatzgruppen qui ont liquidé par milliers des juifs complices des partisans ou des commissaires politiques bolcheviques, dont il ne saurait plus rester un de vivant. Voir aussi le contexte de la Terreur : se dire sans pitié envers la Contre-révolution est alors aussi un impératif pour sa propre survie.
Des ordres précis, comme le décret de la Convention d’août 93. Mais au total qu’ordonne-t-il, avec quelques autres directives ultérieures ? En gros :
Vider la région des ses femmes, ses enfants, ses vieillards, soit les non-combattants, mais supposés complices et au moins indispensables aux partisans agissant comme des poissons dans l’eau.
Confisquer toutes les subsistances (troupeaux, récoltes), détruire toutes les infrastructures (moulins, granges etc), soit la politique de la terre brûlée.
Enfin, l’étang étant en quelque sorte asséché, traquer les « rebelles » et les éliminer. Ici demeure un flou : fait-on ou non des prisonniers ?
Des exécutants embarrassés : ils ne sont jamais assez nombreux, et manquent de moyens. On voit ainsi le fameux Tureau réclamer des ordres au Comité de Salut Public : que fait-on au juste des femmes et des enfants ? On n’a pas encore inventé le camp de concentration. Dans l’improvisation du combat, ce sont aussi des hommes fanatisés, des brutes indisciplinées, des conscrits paniqués, tout ce qu’il faut pour que telle surprise, telle embuscade déclenchent des représailles terribles, avec de fait des massacres de tous les habitants d’un village, peut-être parfois couvert par les supérieurs directs, eux-mêmes excédés : - Qu’en fait-on chef ? - Liquidez moi tous ces bandits. Et que fit même Leclerc à Bad Reichenhall ? Mais ce genre d’excès est limité par la chaîne de commandement. Jamais systématisé par des ordres écrits, il ne suppose pas une intention gouvernementale.

Écrit par : Nathanaël | 09/04/2016

Jean Aymard > Sers-toi, c'est avec plaisir.
Merci à toi.

Danny > Effectivement, un bon complément sur le sujet. Merci.

UnOurs > Je ne connaissais pas et j'aime assez. Et comme vous le précisez, en évitant les "poncifs" d'interprétation.

Nathanaël > Je crois qu'effectivement cette affaire n'est pas aussi claire que pro-Républicains ou pro-Vendéens le croient ou veulent le faire croire. Cependant les travaux de Secher et de quelques autres ont le mérite d'aller à l'encontre de la mythologie républicaine distillée depuis 200 ans. Toute révolution en tant que guerre idéologique avec son cortège de conséquences, guérilla et luttes anti-partisans, engendre son lot d'horreurs qu'il est facile de juger a posteriori, les fesses dans un fauteuil. Ces faits, souvent confus et produits par l'urgence du moment, associés aux vantardises de certains, rendent difficiles la distinction du vrai et du faux. Il n'empêche que les instances parisiennes révolutionnaires n'y sont pas allé de main morte dans la déshumanisation des contre-révolutionnaires dans leurs écrits et leur discours et je crois que l'on a retrouvé plus d'ordres de cette période justifiant quand ce n'est pas exigeant un traitement violent contre la population, même s'il faut faire la part de la propagande, que venant des dirigeants du IIIe Reich pour les territoires occupés. Pour finir, cette période faisant partie des zones historiques où la passion n'a pas encore fait la place à un apaisement le travail des historiens ne peut que s'en trouver grandement compliqué.

Écrit par : Pharamond | 11/04/2016

Je suis loin de minimiser l’importance du massacre vendéen, ni la mauvaise foi d’une représentation républicaine encore influente.
L’historiographie honnête et en rien réactionnaire (je pense Jean-Clément Martin) a établi l’inégale violence des deux parties - voir le traitement des prisonniers, la malhonnête utilisation du massacre de Machecoul, justement exceptionnel - reconnue d’ailleurs par les responsables officiels contemporains, et c’est ça qui est important : on n’avait pas forcément fin XVIIIe les mêmes sentiments sur la légitimité de la brutalité, même si on n’était plus certes au temps des misères de la guerre de J. Calot.
Il est juste aussi de relever que l’enjeu idéologique est ici fondateur : comme je l’esquissais, on entre dans les temps des guerres démocratiques. Tout le monde est censé désormais y passer. De plus, rien n’est plus effrayant pour les conventionnels - et la peur encourage l’acharnement - que ce peuple qui se dresse contre la Révolution... c’est-à-dire contre le Peuple (F. Furet). La Vendée est à cet égard un blasphème qui justifie le « département Vengé » et autres purifications propitiatoires. N’oublions pas que le mythe informe jusqu’à la geste bolchevique. Lénine and co sont obsédés par la Véndée quand ils combattent les « Blancs » ou les « Verts » (qui sont alors des moujiks rétifs aux délices soviétiques, et non des bobos parisiens). En revanche, il me paraît idiot de voir Hitler au bout de Tureau. Je doute que l’auteur de Mein Kampf se soit senti une quelconque filiation avec cette affaire, et encore moins ne l’ait jamais invoquée.

Écrit par : Nathanaël | 11/04/2016

Nous sommes d'accord.
Quant au Hitler sorte d'héritier des Lumières et de la Révolution c'est une trouvaille de certains royalistes contemporains, histoire de prendre ses distances avec le diable. Secher même s'il tombe dans le panneau semble plus insister sur les héritiers bolcheviques, à juste raison.

Écrit par : Pharamond | 11/04/2016

On ne va pas éterniser un débat aussi grave sous les petits chats, mais il est vrai que le national-socialisme, comme les fascismes en général, bref les idéologies révolutionnaires contemporaines, est aussi un avatar des temps démocratiques, avec son refus de la transcendance et sa déification du "peuple", assemblée des citoyens, race ou classe. Ce n'est un secret pour personne qu'Hitler détestait l'ordre ancien, dont d'ailleurs les tenants l'appréciaient médiocrement.

Écrit par : Nathanaël | 12/04/2016

Certes ils étaient révolutionnaires et avaient compris que les anciens systèmes avaient conduits leur pays dans des impasses, mais Hitler et Mussolini étaient croyants et malgré leurs démêlés avec les instances religieuses ils les ont respectés. Hitler faisait référence aux anciens Germains et Mussolini à la Rome antique, point de table rase comme chez les Soviets ou cette sorte de divinisation de la raison comme chez nos révolutionnaires accompagné de son vandalisme étatique.

Écrit par : Pharamond | 12/04/2016

Je concède volontiers, et contre le conformisme, que les régimes fascistes - réserve faite des contraintes obsidionales de la guerre totale - ont bien moins traumatisé leurs société, ayant en partie vécu sur le mode du compromis. Il est aussi vrai que leur nature activiste plus que spéculative (pas de Marx, ni même de Lénine fasciste) a laissé comme un flou idéologique, autorisant par exemple un Mayol de Lupé chez les SS. Mais l’antichristianisme reste un tendance lourde, quel que fût le déisme du Führer. Demandez à des Preysing, Gallen, Faulhaber, et le Pie XI de Non abbiamo bisogno, sans parler de Mit brennender, ce qu’ils pensaient de la statolâtrie ou du racialisme fasciste, inimitié que d’ailleurs ceux-ci leur rendaient bien. Cela dit, il valait sans certainement mieux, à moins de courir au martyr, être prêtre en Allemagne, que pope en URSS.
Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports ambigus entretenus avec le passé hérité par les régimes fascistes. Point de table rase certes, mais le futurisme détestait l’Italie comme pays-musée, et Mein Kampf fustige le bric-à-brac pagano-germain. Le fascisme, c’est le culte de l’avenir, le cinéma et l’aviation, pas Wotan, ni les ruines du Forum !

Écrit par : Nathanaël | 13/04/2016

L'église catholique joue souvent avec le feu avec ses pires ennemis, certains prélats préféraient les communistes aux nazis... Voir aussi aujourd'hui, même si celle de l'époque avait une autre tenue.
Le fascisme c'est surtout du pragmatisme au service de la nation avec différentes adaptations selon les circonstances et les périodes. L’Allemagne hitlérienne socialiste a su et du s'adapter avec les grades entreprises pour se redresser.
On peut y trouver aussi diverses tendances ou sensibilités : des païens, des chrétiens, des athées, des réactionnaires, des révolutionnaires etc. Des nostalgiques de la Rome antique ou des forêts germaniques et des amoureux du futurisme et des nouvelles technologies.

Écrit par : Pharamond | 14/04/2016

1. Depuis saint Pierre, dont l’évangile a soigneusement noté le reniement, et comme de juste dans une Eglise qui garde les paroles de la vie éternelle, on est averti de la lâcheté dont sont capables certains prélats. Ce sont parfois les mêmes qui finissent en martyrs ou en saints, comme un Charles de Foucauld d’abord compromis avec le siècle.
2. Quant à la gradation des jugements, quand en 1937, Pie XI a publié, presqu’en même temps, les deux encycliques Mit brennender Sorge et Divini Redemptoris, il a pris soin que celle-ci fût annoncée avant celle-là, qui pourtant était datée de trois jours plus tard, afin qu’on ne pût invoquer l’une en occultant l’autre. On relèvera aussi que si la condamnation du « communisme athée » y est générale et doctrinale, celle des actes fustigés de l’Etat national-socialiste reste morale et circonstancielle : ce n’est même pas un régime qui est dénoncé, mais certains aspects de sa politique, en pratique ou en discours. Plus humblement, cela reste l’honneur des papes, de Pie XII à Paul VI, et même Jean-Paul Ier, de ne jamais avoir cru devoir évoquer jamais les ch. à g. On regrettera les commentaires trop précis de Jean-Paul II (Benoît XVI, je ne sais pas), sur lesquels ne fut pas engagée l’infaillibilité pontificale.

Écrit par : Nathanaël | 14/04/2016

Merci pour ces précisions. J'apprends bien des choses grâce à votre érudition.

Écrit par : Pharamond | 14/04/2016

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