statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/05/2014

Les lendemains qui hurlent

Beaucoup diront que la situation actuelle leur convient assez, cet individualisme forcené leur donnant l'impression d'être libres, inféodés à aucun groupe imposé qu'il soit national, religieux voire même sexuel. Pourquoi pas ?

Mais même à supposer que le projet fonctionne comme voulu par nos maîtres, il y a pourtant deux problèmes majeurs à ce système. Il ne peut pas s'arrêter dans sa course à la revendication sous peine de renier tout ce qui a été fait jusqu'à maintenant, continuant l'atomisation de la société jusqu'à l'absurde et l'intenable. Ensuite, il ne peut survivre qu'avec une économie en bonne santé, la première crise grave rendrait le pays ingérable du simple fait de l'égoïsme devenu institutionnel de chacun ; ce n'est pas la vague, lointaine et antinomique citoyenneté mondiale qui compensera la perte de la solidarité issue du sentiment de même appartenance identitaire.

En fait, ces deux problèmes portent en eux les causes qui entraîneront le dysfonctionnement du système avant qu'il n'arrive à ses fins. Les revendications excessives des uns finissent toujours par empiéter sur celles des autres et l'être humain n'étant pas un animal solitaire des groupes se forment déjà en remplacement des anciens et ils ne sont pas forcément progressistes.

Commentaires

Plusieurs remarques :

- D'abord il me semble que les êtres humains n'ont pas attendu l'économie mondialisée pour faire preuve d'égoïsme et se déchirer en période de disette. C'est au contraire un grand classique de l'Histoire : si les Français ont guillotiné Louis XVI, c'est notamment en raison des crises économique et financière qui frappaient le pays à ce moment-là.

- Ensuite, je ne suis pas sûr que notre société soit si "atomisée" que cela. Au contraire, on assiste à une résurgence de communautarismes divers et variés (par excellence religieux, mais aussi politiques : autoritarisme de gauche ou de droite et environnementalisme) qui menacent les libertés des individus au prétexte de les sauver de la fin du monde.

- Enfin, sur la solidarité, elle existe toujours, mais sous de nouvelles formes qui transcendent justement les formes traditionnelles. On s'entraide localement, parce qu'on est dans la même galère, indépendamment de son appartenance à tel ou tel clan.

Bref, les choses changent, indubitablement. Et oui, nous faisons face à plusieurs crises simultanées. De là à crier à l'apocalypse... Je crois que ça relève d'un mécanisme de défense de type évitement : plutôt que de faire l'effort d'adaptation requis, certaines personnes préfèrent tout laisser tomber en fantasmant sur quelque catastrophe imminente. Et je ne dis vraiment pas ça de façon méprisante, la vie est dure pour beaucoup de gens, voire invivable en l'état : réaction humaine, trop humaine.

Écrit par : Agg | 30/05/2014

- Je n'ai jamais dit autre chose, et c'est en bornant l'égoïsme qu'on le rend supportable et non en l'exacerbant à des fins politiques et commerciales.

- C'est aussi ce que je dis, mais ces communautarismes sont des communautarismes de survie ou de prédation.

- La solidarité existe encore j'en suis convaincu mais le tout-pognon actuel tend à les dissoudre : il y a tant de tentations et pas assez d'argent pour tous alors il n'y a rien de personnel comme disent les gangsters mais...

Je ne crie pas à l'apocalypse mais j'assiste à la lente agonie d'un monde que j'aime. Quant à faire l'effort d'adaptation, il s'agirait de faire la carpette et d'accepter tout ce qui vient au nom d'un sens de l'histoire ou quelque chose comme ça. Pourquoi pas ? c'est une philosophie comme une autre mais ce n'est pas la mienne.

PS : J'aime beaucoup votre "Et je ne dis vraiment pas ça de façon méprisante" . Pas vraiment mais un peu quand même.

Écrit par : Pharamond | 30/05/2014

@Pharamond

>>

Sauf votre respect, celui qui croit au sens de l'Histoire, ici, c'est vous : notre civilisation serait à l'agonie (ça se mesure comment, l'agonie, exactement ? les millions de morts des deux dernières guerres mondiales, les bains de sang de la Terreur, les incessantes guerres de religion, ça compte ?) au prétexte qu'elle change. Par ailleurs, je n'ai jamais dit qu'il fallait tout accepter, au contraire : je n'accepte pas l'autoritarisme qui vient, je n'accepte pas les communautarismes qui montent, je n'accepte pas la mentalité de pénurie et la société de défiance qui font le lit de ces comportements de prédation que vous déplorez.

Qui fait la carpette ? Nul mépris, ici, mais un bon coup de pied au cul amical.

Écrit par : Agg | 30/05/2014

Il n'y a pas de sens de l'histoire mais des faits que l'on veut bien observer ou non. Une agonie civilisationnelle ne se mesure pas au nombre de morts. Pour un être humain, les conflits dont vous parlez seraient l'équivalent d'un accident de voiture ou d'une maladie grave dont on se remet en gardant quelques séquelles. Par contre, si cet homme tombe en dépression, ne se soigne plus contre les infections, adopte une hygiène de vie suicidaire la fin n'est pas loin. Après certains diront qu’en mourant on participe au cycle de la vie globale, mais je n'ai pas d'amis saprophytes.

Écrit par : Pharamond | 30/05/2014

@Pharamond

>> Les faits ne s'observent-ils pas toujours au travers du prisme d'une théorie ou d'une autre ? Vous avez en tête un étalon civilisationnel sans doute tout à fait respectable, mais qui n'est pas nécessairement celui de tout le monde. Quant aux conflits que j'ai évoqués, le nombre de morts qui les a accompagnés est accessoire, si j'ose dire : à chaque fois, il s'est agi d'un changement civilisationnel significatif qui pouvait (peut ? souvenir de certains commentaires sur un de vos récents billets...) être interprété comme la fin pour ses protagonistes.

Je ne veux pas donner l'impression de minimiser l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés : ils sont de taille. Mais je doute que la résignation, l'apathie, la nostalgie, ou la désespérance aide à les relever avec succès.

Écrit par : Agg | 30/05/2014

Vous n'avez pas d'amis saprophytes ?
Pourtant il y en a des biens qui gagnent à être connus.
La morille (à la crème) ou le peyotl (en infusion) par exemple.
Bon, c'est vrai qu'en majorité ils nous pourrissent la vie.

Écrit par : Jazzman | 31/05/2014

Agg > "A la racine de tout il y a un état de sensibilité. On s’efforcerait vainement d’établir la vérité pour la raison seule, puisque l’intelligence peut toujours trouver un motif de remettre les choses en question."
Maurice Barrès

Jazzman > Ben, c'est à dire que je ne mange pas mes amis non plus.
(Le peyotl est un saprophyte ?)

Écrit par : Pharamond | 31/05/2014

Euh...non, je m'ai trompé, j'aurai du dire le psilocybe mexicana. Mais il me semble que dans la littérature pour drogué on parle souvent du "peyotl, le champignon allucinogène" alors que c'est un cactus.
Il me semble que d'une manière générale toute la littérature pré-wikipédé doit être considérée comme suspecte. Ou l'inverse puisque wiki est au mains des inuits, encore eux, on n'en sort pas...

Écrit par : Jazzman | 31/05/2014

Y en marre de ces Inuits !

Écrit par : Pharamond | 01/06/2014

Les commentaires sont fermés.