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08/12/2010

Est-ce que ce monde est sérieux ? (3)

Le nazisme c'est une douzaine d'années d'existence et des méfaits cantonnés à l'Europe, et ça a donné des dizaines et des dizaines de films (et ce n'est pas fini).

Le communisme c'est presque un siècle d'existence (et ce n'est pas fini) et à son apogée des métastases sur la moitié de la planète, mais ça n'a donné que quelques films.

La Chine, par exemple, grande démocratie et championne des droits de l'homme comme chacun sait : combien de films à charge ? Mais on me glisse à l'oreille que c'est une grande puissance économique et une riche cliente pour nos industries. Moi, je n'y vois aucun d'inconvénient, je croyais juste que tout ça c'était une question de morale.

 

Commentaires

En même temps, il faut reconnaître que le nazisme offre bien plus de possibilités de scénarios.
L'histoire est dense, riche, et courte.
Le communisme, c'est long, c'est partout, et ça prend du temps à décoller : il faudrait la moitié du film à expliquer au spectateur où il se trouve et qui, quoi, comment.
Avec le nazisme, tout le monde comprend en deux minutes. Les Allemands contre le reste du monde. Au début, ils gagnent, à la fin, ils perdent.
Les nazis sont des méchants très convaincants, avec des têtes de méchants.
Avec les communistes, c'est plus compliqué : il y a des méchants vraiment méchants, mais aussi des types doux, au regard rêveur, qui écrivent des poèmes à la gloire de la Tchéka.
Historiquement, on peut l'expliquer.
Mais pour en faire un film !

Et puis, il y a la guerre. Avec, les nazis, on a forcément la guerre, ou mieux : l'avant-guerre.
Tandis que les communistes, souvent, massacrèrent en pleine paix.
Moralement, on le sait, c'est presque pire puisqu'ils n'ont pas "l'excuse" de la guerre.
Mais ici nous ne parlons pas de morale, mais de cinéma. Et cinématographiquement, il faut bien reconnaître que c'est à nouveau un problème.
C'est beau, une ville en ruines, la nuit, éclairée par les bombardements.
Mais les plaines de Sibérie.... du blanc à perte de vue... Franchement...
Idem pour les camps d'extermination.
Les camps nazis offrent des perspectives de construction narrative intéressante : tout doit converger vers le noeud de la tragédie, la chambre à gaz, qu'on ne peut explicitement montrer - pour des raisons bien compréhensibles.
Ceux qui trouvent ce cynisme de mauvais aloi devraient revoir la liste de Schindler, notamment la fameuse scène de la douche. Spielberg déploie tout l'éventail de son savoir-faire narratif, entraîne dans de fausses-pistes, se joue des nerfs du spectateur avec le brio qu'on lui connait.
Il aurait eu d'autres difficultés avec le goulag... Comment créer un suspense avec de pauvres prisonniers enmitoufflés sous trois couches de vêtements, affamés, épuisés et frigorifiés, dans un désert de glace, sans même un village à jolie paysanne aux alentours ?

Là tient la supériorité cinématographique du communisme européen sur le nazisme : il a souvent su massacrer loin de l'agitation, en fonctionnaire. Le crime terne se révèle impropre à insuffler le moindre élan romantique à ses adversaires.

Écrit par : Nico de Montreuil | 09/12/2010

Ah mais c'est que les nazis voulaient leur bonheur à eux uniquement [sales égoïstes suprémacistes !], alors que les communistes veulent le bonheur de tous, sans limite, sans frontière, et sans discrimination.

Écrit par : fromageplus | 09/12/2010

Nico de Montreuil => Alors la raison ne serait donc pas morale mais esthétique...

fromageplus => De la théorie à la pratique il y a eu quelques aménagements.

Écrit par : Pharamond | 09/12/2010

L'esthétisme mais aussi parce que la guerre continue :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2007/05/28/la-guerre-continue.html

Écrit par : Pharamond | 09/12/2010

... et puis sur le nazisme, on peut raconter n'importe quoi, Spielberg le premier. Le cinéma qui est censé le narrer nous révèle surtout les fantasmes qu'il suscite encore. C'est le règne de Louis XIV vu à travers les contes de Perrault.

Écrit par : L. Chéron | 09/12/2010

"Alors la raison ne serait donc pas morale mais esthétique..."
Je n'en sais rien. Je me suis mis dans la tête d'un cinéaste, pour voir.

Écrit par : Nico de Montreuil | 09/12/2010

Nico a dit:
"Les camps nazis offrent des perspectives de construction narrative intéressante : tout doit converger vers le noeud de la tragédie, la chambre à gaz, qu'on ne peut explicitement montrer - pour des raisons bien compréhensibles."

La "chambragaz", nouveau Golgotha pour une nouvelle religion, et les Allemands en peuple déicide, qui aura au moins plus de gueule que le précédent.

Écrit par : Un Fan | 09/12/2010

Nico, Un Fan :
"La magique chambre à gaz ! [...] C'était tout, la chambre à gaz ! Ça permettait tout !" (Céline à A. Paraz, 1950).

Écrit par : L. Chéron | 10/12/2010

My God ! Qu'est-ce cette horde de révisionnistes soudainement apparue dans les commentaires de mon gentil blog ?

Écrit par : Pharamond | 10/12/2010

Pharamond :
Tss-tss... on ne dit pas "révisionniste", mais "négationniste". Apprenons les gestes qui sauvent, et les mots qui tuent.

Écrit par : L. Chéron | 11/12/2010

Oui, vous avez raison, révisionniste ça fait historien qui cherche alors que négationniste ça fait monstre qui nie les chambres à gaz, le génocide juif, les camps de concentration et même le droit à l'existence de certaines races. C'est un mot très riche.

Écrit par : Pharamond | 11/12/2010

Et surtout un mot très pratique, faudrait pas se gonfler a réfléchir. Pour notre intégrité physique et judiciaire, partons donc du postulat obligatoire et consensuel et convoquons le grand Staline: une mort est une tragédie...

Écrit par : unfan | 12/12/2010

Je n'y manquerais pas.
Au fait, la fameuse citation est souvent prétée à tort à Goebbels... eh oui ! on en revient toujours aux nazis. Sont forts, tout de même !

Écrit par : Pharamond | 12/12/2010

Les commentaires sont fermés.