22/08/2010
Deo gratias
Je me suis souvent demandé ce qui différenciait une personne de sensibilité de droite d'une autre de gauche. Je ne dis pas simplement "de droite ou de gauche" mais de "sensibilité de droite ou de gauche", de personnes qui parfois se disent apolitiques. Il m'est arrivé de discuter avec l'une et l'autre et de leur trouver maints points communs, et pourtant quelque chose les séparait, quelque chose de difficilement identifiable et pourtant d'essentiel : je crois que c'est la transcendance.
Pour une personne de sensibilité de gauche l'homme est le centre du monde, il est libre et responsable ou se doit de l'être, pour celle de sensibilité de droite l'homme a besoin d'être dépassé par quelque chose de plus grand, la nation, la religion, la culture etc. sans cela il n'est qu'une créature craintive, égoïste et mesquine. Bien sûr les deux ont connu des excès tragiques : on peut opprimer au nom d'une humanité utopique aussi bien qu'à celui d'une nation ou d'une religion qui ne peuvent admettre ceux qui n'en font pas partie.
Je suis conscient que ma définition est imparfaite et des plus succinctes, mais elle m'a permit de comprendre pourquoi je suis de droite et que je le resterais, je crois, jusqu'à mes derniers instants.
Pourquoi cette inclination, me demanderez-vous ? Parce que je ne crois pas en la liberté humaine, ni en la possibilité de se passer de la nation. Depuis la nuit des temps, tous les individus doivent se regrouper pour subsister et se développer. Le mythe actuel de l'homme sans attache et sans frontière n'est destiner qu'à l'asservir encore plus. Les nouveaux groupes auxquels il finira par adhérer bon gré mal gré seront inoffensifs pour ceux qui dirigent alors que les anciens auront été irrémédiablement détruits.
23:46 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Avec ta définition on aurait tendance à classer les régimes communistes dans les régimes de droite.
En fait c'est la définition droite et gauche qui peut-être imparfaite.
Plus ça va plus j'ai du mal à savoir ce que c'est.
Je discutais l'autre jour avec un jeune homme dans le milieu de la vingtaine, qui m'a affirmé sans ambages qu'il était de gauche avant de me confier qu'il ne supportait pas les immigrés et tous ces "ayant-droit" dont on nous rebat les oreilles en cette période estivale. Bien sûr il était "pour le social" et me demandait ce que la nation "avait fait pour moi".
Comme je lui faisais remarquer qu'il n'était pas loin de certaines thèses du FN voire tout près, horrifié il m'a dit qu'il n'était pas xénophobe, pas raciste.
Je lui faisais alors remarquer que les attitudes immigrationnistes de la gauche s'accordaient parfaitement avec celles du grand patronat et qu'objectivement tous poursuivaient le même but, qu'il me semblait alors difficile d'admettre que la droite était l'équivalent du pognon et de lui faire remarquer qu'il y avait un chemin à droite qu'on pouvait appeler le national-populisme à défaut de l'appeler national socialisme expression lourdement chargée, bref que la droite n'était peut-être pas là où il la cherchait.
Réponse : "tu joues sur les mots".
Ce qui est curieux également, c'est que le nationalisme qui est une invention de la gauche, du moins dans son acception moderne est peu à peu devenue une des valeurs phare de la droite dite extrême.
de même, le libéralisme, valeur sensée être de droite l'est-il toujours ?
Le libéralisme historiquement est une valeur de gauche (vers le milieu du XIXème, puis allié au capitalisme, il a été identifié à une valeur de droite . D'où l'image de l'argent qui colle tant à la droite alors qu'elle en tant privée. Tant que c'était lié à une prise de risque et mettait en jeu la responsabilité individuelle, c'était peut-être acceptable, mais depuis que les responsabilité se diluent dans le mondialisme et les entreprises supra-nationales, peut-on encore penser que c'est une valeur de droite ?
D'ailleurs un libéralisme que ne s'applique qu'à une partie de la société est-ce encore du libéralisme ?
Question : sommes nous de droite, sont-ils de gauche ?
La responsabilité de ses actes me semble une valeur bien plus de l'homme de droite désormais que de celui de gauche qui cherche toujours à se réfugier derrière de grandes forces auxquelles l'homme ne saurait échapper : la lutte des classes, le poids de la société, les pulsions sexuelles ou physiologiques etc ... inconsciemment substituts de Dieu. Alors que l'homme de droite, qui lorsqu'il est croyant remet son sort à Dieu, applique néanmoins toujours le précepte "aide toi, le ciel t'aidera".
Pourtant quand je suis face à un, homme de gauche, directement ou par petit écran interposé, en deux minutes j'ai cerné le personnage et j'imagine qu'il en est de même dans l'autre sens.
Beau sujet d'étude, continue Pharamond.
Écrit par : Paul-Emic | 23/08/2010
Je ne comprends pas pourquoi on classerait l'URSS à droite puisqu'elle considérait l'Humanité, le genre humain comme l'Alpha et l'Omega.
L'homme de gauche cherche à justifier les actes par le milieu, l'éducation etc. pour pouvoir sauver l'homme, en tout coupable il voit l'être humain et veut l'innocenter et qu'importe le moyen.
L'homme de droite même s'il a besoin d'une trancendance pour s'épanouir sait que tout reste encore à faire.
Écrit par : Pharamond | 23/08/2010
L'homme de gauche cherche à justifier ses actes par le milieu, l'éducation etc.... pour pouvoir sauver l'homme, en tout coupable il créé les stalags et les Laogai.
Mais les Anglais les avaient précédés en Afrique du Sud et les Nationaux-SOCIALISTES n'ont rien inventé.
Je trouve curieux que vous n'évoquiez pas la droite royaliste (ruinée) et la première entrée dans la résistance.
Bruno Gollnisch a cette définition :
« un homme de droite est un pessimiste joyeux,
Un homme de gauche est un optimiste triste »
Écrit par : National-Libertaire | 23/08/2010
je disais qu'on pourrait classer le communisme à droite à cause de cette phrase :
"l'homme a besoin d'être dépassé par quelque chose de plus grand, la nation, la religion, la culture etc. sans cela il n'est qu'une créature craintive, égoïste et mesquine"
Qui peut nier la transcendance du concept de lutte des classes et de Parti omniscient ainsi que la propension du système à sauver les individus d'eux mêmes à leur corps défendant, par la mort si nécessaire ?
De même est-ce que le National socialisme ou le fascisme italien étaient vraiment de droite ? Ils y ont été mis par leurs ennemis mais l'étaient-ils vraiment ? Ils ne se revendiquaient pas ainsi et leur conception de l'homme n'est pas très différente de celle du communisme. Pourtant dans la vulgate actuelle ce sont les archétypes de la droite.
En fait droite gauche, c'est vraiment réducteur et de nos jours ça a surtout un but électoral, mais dans les faits on ne voit pas vraiment de différence.
En fait ce qui distingue la droite de la gauche n'est-ce pas la capacité à voler le bien d'autrui en rendant plus ou moins coupable celui qui est volé ? plus on est à gauche plus on considère que les biens des autres sont la propriété commune, plus il est légitime de les en soulager.
Note bien "les biens des autres", parce que sinon on est dans une communauté religieuse qui partage des biens communs.
Écrit par : Paul-Emic | 24/08/2010
N.-L. => Les camps de concentration existent depuis longtemps et existeront toujours sous des noms divers.
J'évoque les royalistes dans le "etc." de "...dépassé par quelque chose de plus grand, la nation, la religion, la culture etc."
Je suis d'acord avec B. Godlnish qui a d'ailleurs emprunté la moitié de la défiition à J. Giono.
Paul-Emic => Je ne suis pas d'accord, ce n'est devenu une forme de trancendance que parce que le Socialisme totale n'arrivait pas à exister, le but en était l'homme débarrassé de toute forme d'Etat.
On peut se poser le question, mais bien qu'étant des partis révolutionnaires leur nationnalisme les classait à mon avis dans la sensibilité de droite.
Le concept de droite ou de gauche est réducteur je suis de ton avis mais seulement en politique politicienne mais pas en "métapolitique", en projet de vie commune, c'est pour cela que je parle de "sensibilité".
"plus on est à gauche plus on considère que les biens des autres sont la propriété commune, plus il est légitime de les en soulager." peut-on en faire une théorie de fonctionnement pour la société ?
Écrit par : Pharamond | 25/08/2010
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