17/03/2010
Méchant garçon (34)
- Il m’est agréable d’imaginer que si nous étions en temps de guerre la grande majorité de nos dirigeants, sinon la totalité, serait traduite en justice pour haute trahison et, avec un peu de chance, exécutée dans les délais les plus brefs.
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Commentaires
Mais nous SOMMES en temps de guerre.
Et nos dirigeants se portent comme un charme.
Vous confondez guerre avec guerre ritualisée façon 14-18 avec deux camps bien définis et des représentants s'échangeant des parchemins. Aujourd'hui nous sommes en guerre mais une guerre inédite, inédite en ce sens que nous sommes en guerre mais que personne ne le sait officiellement (ce qui explique que cette guerre ne soit que l'affaire de petits groupes, et que «l'appel à la Nation» soit une erreur de jugement). Il est là le côté inédit, qui bouleverse nos repères et nous fait pester contre la léthargie des nôtres alors qu'en réalité la faute d'appréciation vient de nous : ce que nous voudrions, c'est le confort de la mobilisation générale, où tout est clair et limpide. Mais cette clarté est une exception dans l'histoire des peuples (y compris en France).
Et nous y avions gagné en clarté ce que nous avons perdu en clairvoyance.
Cordialement
Écrit par : yann | 20/03/2010
Je comprends votre point de vue, mais nous vivons une guerre civile où les exécutés sont les vaincus et pas forcément les coupables ; je parlais d'une guerre à l'ancienne, ritualisée, pour reprendre votre expression, avec des traîtres à la nation et le sort qu'ils méritent.
Écrit par : Pharamond | 20/03/2010
Donc : l' enjeu du conflit n' est pas seulement de "gagner la guerre", mais aussi de transformer une guerre perçue comme civile en une guerre à l' ancienne ( qui se distinguent l' une de l' autre par la clarté du "propos"). Or l'aspect "union sacrée" d'une guerre à l'ancienne est l'exception, pas la norme (c'est l'histoire qui le dit).
Donc vous dites qu'il faudrait qu'on arrive à réaliser une nouvelle fois un truc qui ne se produit quasi jamais, et qui ne s'est réalisé que grâce à des conjonctures historiques sur lesquelles les hommes même puissants n'avaient pas de pouvoir ^^ (Napoléon n'a fait qu' exploiter les conditions de la Révolution, ; 14-18 en a fait de même avec la patrie ; ils exploitaient le sentiment dominant).
De plus, à chaque fois que de telles conditions ont été réunies, cela s'est terminé par un désastre (peut-être parce que les hommes libéraient là des forces qu'ils ne maîtrisaient pas ?).
-> Avec de tels atouts, vous croyez que les gens de ce pays vont se laisser convaincre de repartir comme en 40, la fleur au fusil ?
En fait (c'est mon avis perso), on ne peut là produire que des combats d' arrière-garde.
Pourquoi pas, cela dit. Mais à condition que l'on ait tiré les leçons de ces désastres .. donc qu'on les ait cherchées.
Les a-t-on cherchées, les "leçons du désastre" ? ^^
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Selon moi, avant de penser aux choses 'sérieuses', il y a d'abord des choses à compter, à apaiser notamment. Ainsi des soldats de 1940, qui ont fait leur devoir mais dont l' emprise des médias (gauchisants) déshonore la geste.
Si on veut, en effet, transformer une guerre civile en "vraie" guerre, ce devoir de mémoire est incontournable (tenir compte de l'expérience d' autrui, de son sacrifice, de ses avancées). Il s' agit de 'fluidifier" le questionnement civique. De libérer une nouvelle grammaire civique. En fait de "devoir de mémoire", il s' agit d' intelligence.
Ainsi, pour apaiser leur âme, il faudra répondre à l'avance à deux questions :
1- en 1940, comment a t-on pu laisser ces hommes se faire exterminer ainsi ? Pour rien.
2- Pourquoi faut-il attendre aujourd'hui (2010) pour qu'on "réhabilite" leur sacrifice ? Pourquoi pas avant ?
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Donc : tout acte de 'guerre' doit intégrer ces deux effets :
- gagner,
- modifier la perception que les gens ont du conflit.
Pas forcément dans cet ordre puisque ces facteurs sont simultanés (c'est-à-dire que "modifier la perception" = gagner).
Et on ne peut modifier la perception du conflit que :
1- en ayant accès à ceux qu'on veut convaincre (grâce au média) (-> c'est du "marketing")
2- en ayant raison (légitimité) (-> c'est de l'intelligence, de la clairvoyance)
Donc il faut identifier ET un ingrédient politique dont on puisse servir la cause. ET qui soit, aussi, perçu comme essentiel par ceux qu'on veut convaincre que ce n'est pas une guerre civile mais une guerre à l'ancienne (afin de les rallier). ET qui soit inattaquable par nos "ennemis". Tout cela à la fois.
Or la seule chose vraiment inattaquable par un ennemi, c'est toujours une chose qui le constitue, déjà. Qui lui est fondamentale. Et sur laquelle il n'a pas loisir de faire n'importe quoi. Une chose à laquelle il tient (ou qu'il tient pour acquise).
Or (et j' arrive au terme de ma démonstration par l' absurde) «l' union sacrée» de type 14-18 n' est PAS une chose à laquelle tiennent nos ennemis. Elle leur fait peur, certes, mais pas comme une perte ; plutôt comme l' éternel "retour du démon", leurs obsessions de guêpes, la justification permanente de leurs propres excès, au contraire (cf le traitement médiatique des affaires de racisme anti-blanc).
-Donc: vu qu'ils sont totalement irrécupérables, en vous obstinant sur l'objectif guerre à l'ancienne, vous ne feriez que renforcer leur motivation et, donc, ré-injecter les germes d'un conflit de type guerre civile/14-18.
-Donc : justifier tout ce qu'ils ont le loisir de dénoncer chez vous à longueur de JT, papiers, films, ..
-Donc : accroître leur crédibilité.
-Donc : détourner de nous ceux, neutres, que nous voulons convaincre, rallier. Etc.
CONTRE-EXEMPLE : si vous voulez faire taire les pacifistes tendance gauchiste issus des rangs des réfugiés espagnols en 36 ("Républicains", "No Pasaran" et tout le folklore subséquent : Che guevara, etc), il suffit de correctement dire que sans l' armée française, s' interposant, l' armée de Franco aurait franchi la frontière pour venir leur arracher les couilles. Donc que l' armée française, faite d' hommes de devoir, les a sauvé (leurs parents) par le seul fait d'être là, sans combattre (donc par sa réputation).
Et en disant cela, non seulement vous les remettez à leur place et réhabilitez la puissance de l'armée française, mais aussi vous ouvrez une brèche pour réhabiliter les soldats de 40 qui AURAIENT pu tenir le même rôle vis-à-vis des réfugiés du front Est .. s'ils n'avaient pas été trahis par les manoeuvres des communistes/pacifistes dans leur dos (l' ignorance, propre à la classe ouvrière, n'étant pas un argument, puisque c'est un même type de cécité qui fit que des gens éduqués envoyèrent leurs troupes à la mort en 14-18, et que c'est encore une même cécité qui aujourd'hui permet que notre pays soit envahi avec la quasi -bénédiction des "élites").
C'est cela, l'intelligence. C'est dire que, pour remercier ceux qui les ont sauvé, ils les ont trahi. Et que 1- ce n'est pas ça, la France ! (ni être Français) et que 2- c'est peut-être la cause qui déjà les plongea dans le malheur en 36 (une cause qui plonge déjà dans l'époque de Canaan, si on veut lui trouver une généalogie) ; et donc 3- qu'une telle attitude autorise contre elle TOUS les excès : « Malheur à celui qui mord la main qui le sauve ! », « Malheur à l' Ingrat ». Aucune loi ne saurait le soustraire à.. etc. En latin, c'est l' étape suivante de "Vae Victis" (mais je ne sais pas le latin pour trouver l'expression).
Donc vous en faites des prophètes de malheur. Et des prophètes de malheur, ça n'a pas sa place en France. Etc..
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De plus, les français se trompent. Ce n'est pas une guerre civile, mais ce n'est pas non plus une guerre à l'ancienne...
C'est une guerre de succession. C'est-à-dire dynastique. Qui oppose deux conceptions du monde. Une guerre d'embranchements. Presque une guerre de choix de civilisation. Et ces guerres-là, en France, on sait les gagner.
Et enfin, même si ça a plus de gueule, une guerre à l'ancienne n'est pas une CONDITION NÉCESSAIRE à la victoire. La désirer malgré tout, c'est mettre la charrue avant les bœufs, c'est oublier que "B parce que A" n'est pas "A implique B", c'est désirer finir une bagarre sans œil poché et les vêtements impeccables, c'est vouloir faire la même guerre que fit une armée moderne au premier sauvage rencontré, c'est désirer gagner (ou perdre) avec la manière. C'est une quête esthétique. C'est Roland à Ronceveaux. Pourtant, si vous relisez l'histoire de Charles V le Sage, son connétable Du Guesclin, le dogue noir de Brocéliande, était laid ; et il préférait se battre à coups d'embuscades, de ruses, sur la durée .. tandis que les grandes confrontations "à l'ancienne" se terminaient toutes par des désastres (crécy, azincourt, poitiers). C'est pourtant lui qui emmena les compagnies de mercenaires étrangers hors de France puis qui revint défaire l'ennemi.
Du Guesclin a gagné parce qu'il était à l'image même de l'ennemi. Qu'il utilisait ses méthodes. Son tempo. Il était de son temps. Mais il lui était supérieur, aussi, parce qu'il le traquait sur un terrain légitime. (Idem avec le maréchal Vauban, huguenot servant le roi soleil ; l'histoire est pleine de ces inversions ; dans le cas de Guesclin c'est encore plus flagrant car le statut de chevalier lui fut refusé .. par son propre père -wikipedia-).
La leçon, c'est qu'il n'y a donc pas besoin d'être beau pour être grand. Ni d'être noble pour servir. Ni d'avoir un bel habit pour être valeureux. Ni d'exiger des principes. Ni de mettre la charrue avant les bœufs.
Ni d'être un homme ou un soldat pour délivrer Orléans.
--> Et donc, AUJOURD'HUI, «il n'y a pas besoin d'être ... pour ....». (remplir les vides)
Si nous voulons gagner cette guerre, c'est notre œil qu'il faut exercer. Pour voir ce qui est au-delà de l'apparente légitimité de la division des tâches, de la séparation des statuts de gens.
Illustration pour qui connait l'histoire : à Orléans, on avait besoin d'un supplément d'âme, pas d'un soldat, c'est l'histoire qui le dit. Et ce supplément d'âme n'est venu que d'une femme, qu'on a revêtu alors d'un habit d'homme pour qu'elle puisse interférer avec la troupe. Travestissement qui constitua le crime qui la fit condamner à Rouen -> En acceptant de transiger avec la séparation des statuts propres à cette époque, interprété comme un crime de trahison par les Anglais, "on" s'est néanmoins donné les moyens d'apporter l'ingrédient qui manquait et de résoudre ENFIN une situation, puis une autre, et une autre, vous comprenez ? De même, en refusant que son père lui refuse l'exercice de la chevalerie à laquelle il avait droit, Bertrand est devenu Du Guesclin : il a lui même résolu sa propre équation. Je suis persuadé qu'on peut en dire de même de tous les cas de figure de l'histoire de France. Et c'est pourquoi s'accrocher à un chemin en particulier ("guerre à l'ancienne", par exemple) plutôt qu'à un autre, pour gagner, c'est ne pas tenir compte des leçons de l'histoire. C'est ainsi que j'interprète «Tous les chemins mènent à Rome» : il ne faut en mépriser aucun ; si l'on se retrouve coincé dans une impasse, ALORS il faut accepter de suivre le «chemin de boue», celui de la TRANSGRESSION de nos 'principes'.
Ce ne sont pas nos principes qui nous bloquent, mais notre approche de nos principes. Pour rétablir la primauté de nos principes, nous devons les détruire puis les reconstituer (c'est l'idée du phœnix, une forme de la résurrection qui courre à travers toute l'histoire de France). Au contraire, c'est parce que nous idolâtrons nos principes et donc que nous en perdons la pratique (nous retrouvant à servir nos propres créatures), que nous nous retrouvons quotidiennement bloqués et donc à la merci des progrès de l'ennemi ! L'ennemi ne progresse pas parce qu'il est fort, mais parce que nous ne l'empêchons pas de progresser.
Dit avec des mots plus "modernes" :
--> Pour rétablir nos principes, nous devons les transgresser.
(désolé si c'est un peu résumé. je ne vous en voudrai pas si vous ne comprenez pas. et puis il suffit d'interpréter, sans s'attacher aux mots.).
Écrit par : yann | 22/03/2010
Je vous avouerais, Yann, m'être un peu perdu dans vos explications, mais il faut prendre ma note pour ce qu'elle est : une formule écrite avec l'humeur du moment.
Écrit par : Pharamond | 22/03/2010
C'est déjà aimable à vous de me répondre :). Quant à mes explications, elles ne s'enchaînent pas clairement, c'est ma faute. Disons pour résumer que ce que nous prenons pour une condition nécessaire (celle de la "guerre à l'ancienne") constitue probablement un principe qu'il nous faut transgresser. Car seule la transgression (ou l'expérience de la transgression) nous permettra d'acquérir la marge de manœuvre suffisante pour atteindre notre objectif (car actuellement, nous sommes paralysés). Objectif qui nous permettra de vaincre à condition qu'il soit convenablement identifié.
Alors maintenant, je n'ai pas d' idée précise ni de l'objectif en question, ni de la nature de la transgression, ce qui explique que mes explications soient si floues. Je me contente d'essayer de formaliser la synthèse de mes nombreuses lectures et expériences ;)
Bien à vous.
Écrit par : yann | 23/03/2010
Mon avis sur la question est que si rien ne se passe nos proches descendants n'auront plus une notion réaliste du passé et accepteront leur sort, ou bien, juste avant, il y aura un sursaut et j'ignore comment on appellera ces événements mais ce sera un beau b...l.
Écrit par : Pharamond | 24/03/2010
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