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04/04/2016

Musique (413)

Katzenjammer

Tea with cinnamon

Rachael Cantu

Blood laughs

Princess Chelsea

We're so lost 

Histoire... (134)

 

Interview : l'auteur du Soldat oublié juge Stalingrad le dernier film de Joseph Wilsmaier par André Guignicourt

AG : Guy Sajer tout le monde connaît Le soldat oublié, mais pouvez-vous nous parler de vous, de l'homme que vous êtes, du Landser que vous avez été ?

GS : Qui suis-je ? Je suis l'homme qui représente un passé assez lourd à porter : je ne vous le raconterez pas en détail parce que je suppose que vous le connaissez : je n'en tire aucune gloriole mais non plus aucune honte. Je pense avoir vécu à une époque marquante de ce siècle et malgré toutes les critiques dont on a pu être l'objet, je continue à penser qu'il y avait autant de bonne volonté dans notre camp, et, je dirai presque plus, que dans celui des autres.

AG : Pouvez-vous parler de votre engagement au niveau militaire ?

GS : Je ne suis pas engagé mais un requis. Mon état d'esprit à cette époque était celui d'un scout. En politique je ne connaissais rien. J'ai beaucoup appris... après. Mon père m'avait fait des recommandations "Peigne-toi comme il faut, cire tes chaussures", bref, les choses les plus anodines mais pour lesquelles j'étais très attentionné pour ne pas me faire mal noter dans une organisation, somme toute, étrangère, car je venais de France. D'un seul coup, je me suis retrouvé dans un contexte très prenant, très entouré, en allemand on dirait "gemüthlich". Dans mon esprit de jeune de l'époque et mis à part l'appréhension de la guerre, je fus sidéré de l'atmosphère que je trouvais en Allemagne, la réception, les camps, les amis et même l'instruction : des choses qu'on avait jamais imaginées jusqu'alors.

AG : Vous êtes arrivé sur le Front de l'Est avant Stalingrad ?

GS : J'ai d'abord connu l'Arbeitdienst. On passait tous par là. C'était une organisation plutôt pacifique, en ce sens qu'on faisait ce que beaucoup de jeunes devraient apprendre à faire actuellement : aider autrui dans ses travaux quotidiens, passer d'un village à l'autre, retourner la terre pour les vieux paysans, arranger les places publiques, nettoyer. Cela se terminait autour d'une table avec chants, rires, boissons. Nous étions très bien vus.
Mais l'époque était à "Siegfried", et non à un quelconque Bacchus, et nous nous sentions un peu frustrés d'être de cet Arbeitdienst sans arborer aucune décoration, sans signe distinctif : alors nous rêvions à l'armée combattante, même avec un peu d'inquiétude de l'inconnu. Nous voulions troquer nos pelles et nos balais contre des armes plus sérieuses. A l'époque, j'avais de grands moments de solitude, je me trouvais dans un pays dont je ne connaissais pas la langue, qui me faisait réfléchir sur moi-même. Mais rapidement, on était repris par la cadence de l'époque : pas une minute de libre, apprendre, apprendre... Je m'acclimatais peu à peu, jusqu'à ce qu'on nous amène en Pologne pour un entraînement plus sérieux. Au début j'ai fait partie de l'organisation de transport Fahrentruppe et, de ce fait, nous roulions vers Stalingrad. La ville est tombée avant que nous l'atteignions mais nous connaissions les difficultés de l'hiver.

AG : Vous avez donc fait partie de ces unités qui ont essayé de ravitailler la ville assiégée, un effort considérable en la matière.

GS : Tout était conditionné pour ça : les chemins de fer, les routes impraticables, qu'il faut remettre en état ou débloquer sur des kilomètres, en employant les populations locales et sans grand repos pour tous. C'était une guerre au-dessus des moyens de l'Allemagne. Considérez les distances invraisemblables, cela représentait des jours et des nuits de circulation impossible. Les attelages hippomobiles restaient sur place pour permettre de dégager les camions qui étaient utilisés sur les plus longues distances. Les russes étaient d'ailleurs à la même enseigne. Ils avaient les mêmes distances à parcourir, des moyens mécaniques encore plus rares, du moins au début, ils se déplaçaient à pied et on dû souffrir un martyre insensé. Je ne pense pas qu'à nous dans cette affaire.

AG : Quelle impression vous a fait ce film ?

GS : Je ne l'ai mis en route qu'avec une certaine appréhension, car je pensais encore à un couplet de propagande anti-nazie comme il en fleurit partout. Donc, je ne me faisais aucune illusion. Je l'ai vu en version originale ce qui rend mieux l'odeur et le particularisme des choses, sans pouvoir tout suivre car j'ai un peu perdu dans cette langue. Certes il y a des couplets qui ne sont pas en faveur des soldats allemands qui ont donné tant d'eux-mêmes dans cette batailles, mais les images m'ont frappé à un tel point qu'elles m'ont empêché de dormir la nuit qui a suivi. C'est d'un réalisme stupéfiant et je n'ai jamais imaginé Stalingrad autrement.

J'ai fait un rapprochement avec les périodes que j'ai connues par la suite et dont certaines ont atteint l'intensité de Stalingrad. Notamment les combats de rues au début. J'ai été bouleversé par les images, je ne faisais plus attention aux commentaires. Vous savez, j'ai connu la guerre et les mots étaient rares. Nous n'avions que l'inquiétude pour meubler le temps libre, que le sommeil pour retrouver un peu de force : les conversations étaient rares et portaient sur des choses totalement anodines.

Bien sûr, on nous présente ce qu'il y avait de plus mauvais : les plus mauvais officiers, les soldats les moins convaincus, la douleur des trahisons et des abandons. C'est la chanson que j'attendais et je n'ai pas été surpris. Mais ce qui m'a captivé, ce sont les images parce que le metteur en scène, très bien conseillé, a rendu ces moments avec un réalisme extraordinaire. C'est vraiment l'atmosphère.

(Sajer indique que le film est exact au niveau de l'uniformologie.)

AG : Je pense à la scène du train où la troupe monte vers Stalingrad : il y a un enthousiasme, la certitude du lendemain, les projets de mise valeur des terres attribuées. Qu'en pensez-vous ?

GS : C'était exact. J'étais dans le secteur sud. J'ai vu des soldats allemands sortir des rangs pour mettre un peu de terre dans un sachet à remettre au service d'analyse car on nous avait expliqué que la colonisation de ce pays serait fait par les allemands. Et les soldats, simples paysans en uniformes, y croyaient. Moi, je n'étais pas passionné par ce problème, je me repaissais des paysages. Je n'oublierai jamais les champs de marguerites, l'immensité, la steppe libre devant nous. Un paysage angoissant par certains aspects : on voyait arriver les orages de très loin, les rideaux de pluie nous passaient dessus et on séchait au grand soleil en marquant toujours le pas. Un pays vide, cultivé surtout autour des agglomérations et sinon en friche partout. Pour en revenir à la liesse manifestée par la troupe d'assaut montant au front, c'est une chose que les troupes ont connue : on noie son inquiétude dans les chants et les libations, on envisage une victoire fêtée au champagne, avec des femmes et banquets, que sais-je moi ? En tout cas on ne pensait pas au pillage, surtout parce qu'il y avait, en général, rien à piller.

AG : Le film donne une double vision du soldat allemand : des gens inconscients et des gens peureux qui ne veulent pas monter à l'assaut. Un sous-officier casse sa plaque d'identité préventivement… Qu'en pensez-vous ?

GS : Cette partie m'a un peu choqué. Je comprends la lâcheté : même sous la menace, on ne veut pas y aller ! Moi-même j'ai voulu me tirer une balle dans la tête en Bessarabie parce que ce n'était plus supportable. L'enthousiasme des autres, par contre, voulant monter à l'assaut, ça existe dans les premières heures. Par la suite, chacun prend des précautions pour survivre. L'instinct de conservation est plus fort que tout. Sinon personne ne bougerait. Oui, il y avait des fous (ou des héros si vous voulez). J'en ai connus. Ils s'exposaient dans des conditions invraisemblables. Surtout dans les combats de rues qui sont les plus impitoyables, car il n'y avait pas de lignes précises.
Même l'artillerie ne peut pas intervenir car il faudrait une signalisation qui est impossible. C'est un jeu tellement serré, que les mots sont insuffisants pour décrire l'atmosphère, la tension qui passe par des moyens de crispation les plus inouïs et la désinvolture, la décontraction à certains autres, quand on s'aperçoit qu'il n'y a plus rien à faire. Mais je ne crois pas à la fleur au fusil, cela existe dans les premiers temps d'un conflit mais cela ne dure pas.

AG : Ce qui frappe, c'est que l'on montre l'armée allemande non solidaire, composée de gens pensant "chacun pour soi".

GS : Oui, et je ne comprends pas cela : car la seule chose qui a permis à l'armée allemande de tenir si longtemps et dans des conditions épouvantables, c'est justement cette solidarité, cette foi dans le bloc, sinon cela se serait passé comme en 40 dans l'armée française. Comment peut-on imaginer qu'une armée de débauchés, d'égoïstes et de couards puisse tenir un front si étendu. La cohésion qui existait est la seule explication à la résistance de l'armée allemande qui combattait le monde entier.

AG : Et le cas de l'officier qui n'est pas en état d'être décoré ? On ne le décore pas…

GS : Peut-être est-il possible que cela ait existé. On montre toujours des cas sordides. Moi j'ai connu un sous-officier qui refusait d'être décoré parce qu'il estimait qu'il n'en avait pas assez fait. Prenez l'exemple du film Le bateau. On a été prendre l'U-96, un sous-marin sans histoire qui n'a même pas été détruit. On n'a pas montré Kretschmer ou Prien et des cas de bravoure presque incroyables. On veut démontrer que cette bravoure ne peut exister que dans le camp adverse, ce n'est ni juste ni charitable.

AG : Parlons des Russes. On les montre très généreux, une femme très patriote, des populations civiles qui souffrent et qui souffrent de la présence allemande.

GS : Nous avons recueilli des soldats soviétiques dans un état déplorable : des types gelés, affamés, riant parfois aux éclats sans raison. La première chose qui apparaissait, c'est l'entraide. La guerre qui développe une cruauté parfois abominable, se montrait plein de fraternité. J'ai vu partager le peu que nous avions avec des russes prisonniers, pleurant comme des enfants. Je ne vois pas un soldat au monde tirer dans la tête de ces soldats, ce n'est pas possible. Après la bagarre, la chance d'en être sorti fait qu'il y a une solidarité entre les combattants. J'ai passé des heures sous une pluie battante, sous nos ponchos, avec des soldats russes souriants et parlant une langue que je ne connaissais pas. Je leur aurais donné n'importe quoi pour les rassurer. On venait d'échapper à la tourmente, cela suffisait pour partager, pour exorciser à jamais les heures terribles que nous venions de vivre. Les hommes s'aperçoivent de l'absurdité de ce qui vient de se passer. On s'aperçoit que l'on est tous les deux en vie et cela dépasse tous les cadres politiques : on est prêts à faire un frère du plus dément de nos ennemis. On se retrouve comme deux épaves échappées de la tourmente.

AG : Donc, les russes massacrés à coup de crosse, cela vous semble impossible ?

GS : Mais non, il peut toujours se trouver un excité ou quelqu'un ayant un compte à régler qui ait commencé à frapper des prisonniers : cela existe dans tous les conflits. J'ai connu un soldat allemand qui avait attaché une grenade dégoupillée à la ceinture d'un prisonnier russe : il a été arrêté pour cela, mais il expliquait qu'ayant été fait prisonnier par les russes, ces derniers enfonçaient des cartouches dans le crâne de ses camarades. Moi-même j'ai reçu des coups de crosse sur les pieds à l'exercice parce que je n'allais pas assez vite pour passer d'une pièce d'artillerie à une autre, ce n'est pas pour ça que je disqualifie l'ensemble.

On monte en épingle des choses comme ça : c'est la mauvaise foi des juges actuels. Quant à moi, je suis tout disposé à aller boire un verre avec un ancien combattant russe.

AG : On montre les russes très patriotes. Y avait-il aussi chez eux un système de contrainte au combat ?

GS : Les russes sont des patriotes et le restent dans des conditions difficiles, même au goulag. Par contre, dans ces moments d'horreur, il n'est plus question de patriotisme. Dans l'action, il n'y a que la terreur d'y passer et c'est cela qui crée des liens entre les adversaires. Les allemands étaient aussi des patriotes et je pense sincèrement que les russes l'étaient aussi. Par contre, je peux vous citer le cas de russes qui nous aidaient, puis un beau jour disparaissaient. Mais ils revenaient une semaine après parce qu'ils n'avaient pas trouvé mieux et que leurs gamelles étaient vides.

AG : Dans le film, les allemands combattent dans l'ignorance et sous la contrainte alors que l'on montre les russes agissant par patriotisme.

GS : Les russes voyaient leur pays envahi, ceci peut expliquer cela. Mais on n'empêchait pas des prisonniers de dénoncer aux allemands les commissaires politiques russes qui les avaient malmenés. Je ne comprends pas pourquoi ils l'auraient fait s'ils n'avaient pas de bonnes raisons de le faire. Les allemands, un peu surpris, les remettaient aux services spéciaux. Maintenant tout dépendait du degré de politisation des unités qui s'affrontaient. Côté allemand, il n'y avait pas d'unité SS à Stalingrad.

Source: 39-45 Magazine n°90

Décembre 1993

Via : Merci pour tout, Steven

 

 

03/04/2016

Stockholm - Paris - Bruxelles

À travers le cas de Natascha Kampusch et de quelques autres séquestrées, ce reportage met en relief l'étrange lien qui unit bourreaux et victimes. J'ai immédiatement pensé à cette sorte de syndrome de Stockholm collectif observée actuellement entre les peuples européens et leurs dirigeants, les racailles, les migrants, etc.

Paradoxalement alors  qu'au niveau individuel les cas de syndrome de Stockholm tendent à être de plus en plus rares hormis c'est les jeunes - identité encore fragile, méconnaissance du syndrome - ils s'étendent à l'échelle du continent dans toutes les classes d'âge ; peut-être l'infantilisation de la population par les médias et la prise en charge par l'État est-elle un début d'explication.

Il est d'ailleurs assez révélateur de constater que ce phénomène assez difficile à comprendre car allant visiblement à l'encontre de l'instinct de conservation ait le nom de la capitale d'une des nations scandinaves quand on sait dans quel état d'envahissement elles se trouvent aujourd'hui.


Natascha Kampusch - 8 ans de calvaire

02/04/2016

Peut-on mieux le dire ? (5)

 

Pierre Gattaz, le cynisme et l’indécence

 

Le président du Medef, l’homme qui souhaite la suppression du salaire minimal – cet horrible et insupportable frein à la croissance et à l’emploi -, trouve par contre tout à fait normal que le PDG de PSA, Carlos Tavares, double sur un an son déjà substantiel salaire, passant de 2,6 à 5,24 millions d’euros annuels.

« Bravo, remarquable, c’est la rémunération de la réussite et en effet il faut savoir récompenser la réussite ! » s’exclame même joyeusement le numéro 1 des (gros) patrons avant de préciser : « l’entreprise automobile était en grande difficulté il y a quelques années, c’était société qui était en perdition, qui allait sur les rochers. Carlos Tavares a redressé en 18 mois un fleuron de notre industrie »

Ce discours pourrait éventuellement être audible si tous les acteurs du redressement de l’entreprise, du bas au sommet de la hiérarchie, bénéficiaient, dans la même proportion ou tout du moins de façon significative, des fruits de ce « renouveau » évoqué par Pierre Gattaz et de la nouvelle santé du constructeur. A moins de considérer, ce qui semble être le cas, que le PDG est le seul et unique artisan des meilleurs résultats de la société, le reste du personnel – ingénieurs, cadres, employés, ouvriers – n’étant que des pions interchangeables dont le travail n’a pas d’influence sur les bons ou mauvais bilans de l’entreprise.

Ce discours serait également peut-être acceptable s’il fonctionnait dans les deux sens, c’est-à-dire si, lorsqu’une entreprise connait des difficultés, au lieu de licencier des ouvriers et de supprimer des emplois ou de partir vers d’autres cieux en empochant ses stock-options et/ou en bénéficiant d’un parachute doré (retraite chapeau ou autres joyeusetés), les « patrons » divisaient par deux ou trois – voir plus – leurs salaires afin de participer à l’effort collectif et de « payer » leur responsabilité dans la mauvaise passe ou le naufrage.

Les deux conditions évoquées ci-dessus n’étant évidemment pas remplies le moins du monde, les propos de Monsieur Gattaz doivent être pris pour ce qu’ils sont : une méprisante et indécente démonstration de solidarité de classe, une tape sur le ventre entre parvenus contents d’eux-mêmes, un glaviot à la face de tous ceux à qui on explique sempiternellement – quels que soient les circonstances – qu’on ne peut augmenter leurs salaires dérisoires sous peine de perte de productivité et de catastrophe économique.

Austérité, précarité, flexibilité d’un côté, salaires et rémunérations de plus en plus indécents de l’autre… Pierre Gattaz et ses acolytes voudraient relancer une « lutte des classes » prétendument terminée qu’ils n’agiraient pas autrement… Le tout sous un gouvernement dit « socialiste », témoin passif et impuissant qui se borne à de fallacieux discours « moraux » de façade tout en menant une politique chaque jour plus libérale et favorable non pas à l’économie réelle et à l’entrepreunariat local des PME/PMI mais aux appétits toujours plus insatiables des oligarques, de la finance, des grands groupes et des multinationales.

Xavier Eman

Source : Paris-Vox

 

Achtung, Sabotage !

Dans Bordeaux on peut trouver ce genre d'affiche en ce moment. « Sabotage » en ces temps d'état d'urgence ce n'est pas rien. Mais les autorités n'ont pas tenté quoi que ce soit contre ces braves anars sachant pertinemment qu'ils ne représentent aucun danger pour le système quand ils ne vont tout simplement pas dans son sens. Je me demande ce qu'il en serait si le FN placardait ce type d'incitation.

Projet1_Affiche El Khomri.jpg

 

01/04/2016

Regard

regard.jpg

Photographie de Frances Virginia Lee Harris (1886 - 1971) prise vers 1903

Source : Florida Memory

 

Collège

Je suis tombé par hasard sur ce petit court-métrage amateur dont le titre laissait présager le pire, mais en fait plutôt bien réalisé et certifié sans message antiraciste (ça existe encore) :

Préjugés de Jérémy Buffet