statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/12/2014

Il était temps

>> Charlotte de David Foenkinos, prix Renaudot et prix Goncourt des lycéens 2014.

"Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche." 

 

>> Ida de Paweł Pawlikowski, prix LUX 2014 du Parlement européen, mais aussi :

  • Camerimage 2013 : grenouille d'or du meilleur montage pour Jarosław Kamiński
  • Festival du film polonais de Gdynia 2013 :

    • Meilleur film

    • Meilleur premier rôle féminin pour Agata Kulesza

    • Meilleure photographie pour Ryszard Lenczewski et Łukasz Żal

    • Meilleure scénographie Katarzyny Sobańska et Marcel Sławiński

    • Meilleure production pour Ewa Puszczyńska et Piotr Dzięcioł

  • Festival international du film de Gijón 2013 : meilleure actrice pour Agata Kulesza

  • Festival du film de Londres 2013 : meilleur film

  • Festival international du film de Toronto 2013 : prix FIPRESCI (sélection « Special Presentations »)

  • Festival international du film de Varsovie 2013 : grand prix et prix du jury œcuménique du jury

  • Aigles du cinéma 2013  :

    • Meilleur film

    • Meilleur réalisateur

    • Meilleure actrice pour Agata Kulesza

    • Aigle du meilleur montage pour Jarosław Kamiński

  • Festival international du film de Wiesbaden 2014 : Prix Skoda du meilleur film

  • Festival international du film de Dublin 2014: Meilleur réalisateur

  • Festival international du film de RiverRun 2014: Meilleur film, Meilleur scénario, et Meilleure actrice pour Agata Kulesza

  • American Society of Cinematographers Awards 2014 : Spotlight Award pour Lukasz Zal et Ryszard Lenczewski

  • Boston Society of Film Critics Awards 2014 : meilleur film en langue étrangère (2e place)

  • Los Angeles Film Critics Association Awards 2014 :

    • Meilleure actrice pour Agata Kulesza

    • Meilleur film en langue étrangère

  • New York Film Critics Circle Awards 2014 : meilleur film en langue étrangère

  • Prix du cinéma européen de Riga 2014:

    • Meilleur film

    • Meilleur réalisateur pour Paweł Pawlikowski

    • Meilleur scénariste pour Paweł Pawlikowski et Rebecca Lenkiewicz

    • Prix du public

(Source : Wikipedia)

 

 

>> Cours sans te retourner de Pepe Danquart d'après le roman d'Uri Orlev, prix Yad Vashem Bruno Brandt 2003, prix Andersen italien du meilleur livre, prix premio cento pour la littérature pour enfants 2003 et meilleur livre de l'année à la book parade en Israël en 2005.

 

>> La lutte contre l'antisémitisme et le racisme érigée en cause nationale par le Ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. 

 

>> Adoption par l'ONU d'une proposition de résolution de la Russie portant sur la "Lutte contre la glorification du nazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée."

Demain

Monsieur et Madame Simon achevaient leur repas en silence devant la télévision. Le journal avait répandu son flot d’informations : la désertification de la forêt équatoriale africaine atteignait des proportions catastrophiques ; on avait obtenu un chien de six centimètres de haut par modification génétique ; un train avait déraillé au Bangladesh faisant au moins 200 morts ; Cynthia Mondino, la gagnante de la dernière Star Academy, allait épouser le député Norbert Brissac ; des attentats non revendiqués à Rome ont fait 9 morts et une trentaine de blessés ; une grève subite avait commencé à la SNCF pour exiger plus de moyens ; le dernier roman d’Amélie Nothomb "Pugnacité du limaçon" venait de sortir ; après le décès d’un homme de 95 ans noyé accidentellement dans sa baignoire, le gouvernement allait rendre obligatoire les surfaces de sanitaire antidérapantes et les boutons d’appels d’urgence dans les salles de bains... Le générique de fin commença à défiler sur l’écran.

- Ils ne parlent plus des Fauvettes, constata Madame Simon un peu vexée.

- Cela fait quatre jours que ça dure, qui tu veux que ça intéresse encore ? grommela Monsieur Simon en se levant.

Il plia délicatement sa serviette, la posa sur la nappe et se dirigea vers le balcon. Sur sa droite, à quelques pâtés de maisons, les barres et les tours de la cité des Fauvettes dépassaient des toits. Quelques colonnes de fumée s’en élevaient. Quatre jours d’émeute, de sirènes, de survol en hélicoptère n’avait pas ébranlé le moral des Simon, leur clôture anti-intrusion était la meilleure du marché et de toute façon ils n’allaient jamais aux Fauvettes. Un bruit de cavalcade dans la rue lui fit tourner la tête, deux policiers en tenue anti-émeutes poursuivaient un jeune. En relevant les yeux, il s’aperçut que le soleil couchant teintait la ville de mordoré et de pourpre. Il inspira profondément l’air du soir et se dit qu’il avait vraiment bien fait d’acheter ce pavillon avant la flambée de l’immobilier.

21/12/2014

Nous sommes en hiver

winter_night_melancholy relja penezic.jpg

Relja Penezic

Winter night melancholy

Quelque chose dans l’air

À défaut d’être heureux, ils n’étaient pas malheureux. Qui en aurait douté ne serait-ce qu’un seul instant ?

La paix régnait depuis très longtemps et pour longtemps encore. Les quelques semblants de conflits armés qui perduraient, étaient non seulement endigués, mais en voie de résolution. De toute façon, hormis la population locale, personne ne s’en souciait vraiment et les bulletins d’information sur le sujet ne prenaient que quelques lignes dans les quotidiens.

L’économie et la santé allaient bien, si la non aisance existait encore de façon résiduelle, elle régressait chaque année. Inversement, la longévité humaine progressait de façon continue, le Ministre de la Santé n’avait-il pas triomphalement annoncé que l’espérance de vie avait encore augmenté de 3 mois l’année passée contre 2 l’année antérieure ?

L’art s‘épanouissait sous toutes ses formes, grâce aux subventions les artistes pouvaient développer leurs talents sans être distraits par les contingences matérielles. Sans cela comment imaginer par exemple que les poètes puissent avoir eu l’idée d’inventer la Cantate trisyllabique qui faisait actuellement fureur dans les salles de la Capitale. Certes, le commun n’appréciait pas encore cette forme de chant à sa juste valeur mais ce n’était qu’une question de temps. Car bien que l’école et les médias aient grandement amélioré son niveau culturel, il préférait pour l’instant encore les concours de Hurleurs Urbains. Ceux-ci bien sûr n’étaient pas non plus dénués de talent sur le plan créatif.

L’architecture n’était pas en reste et dans la banlieue nord de la Capitale la Tour de Paix s’élevait lentement mais sûrement vers le firmament. Symbole destiné à rappeler les réussites obtenus dans la quête du bonheur pour tous, elle était devenue une destination touristique fort courue et le tramway magnétique y déversait chaque jour son contingent de curieux. Quand elle serait terminée elle serait le plus haut monument de la planète.

Mais c’est peut-être dans le mode de gestion de l’état que la période avait atteint sa perfection. La démocratie ayant montré ses limites, la population ne comprenant pas toujours ce qui était bon pour elle, les organes dirigeants étaient maintenant doublés d’associations, de conseils et de groupes qui non seulement veillaient à la bonne gestion de l’Espace Territorial mais évitait aussi que les élus ne prennent une trop grande autonomie, ce qui serait immanquablement dommageable pour le peuple. Par exemple, le Conseil du Compromis composé de 21 sages renouvelables par tiers et par cooptation tous les 2 ans était chargé de donner un avis sur le bien fondé des nouvelles lois, de façon à ne léser aucune minorité. Ou le Conseil de la Mémoire Intacte désigné à vie par un collège d’historiens, qui avait pour mission de superviser le contenu de toute parution afin d’épargner au public les théories non conformes et malsaines de certains auteurs. Car malgré toute la bonne volonté des dirigeants il y aura toujours des esprits pervers prêts à profiter d’un relâchement. L’Espace Territoriale était ainsi pris dans un subtil réseau de compétences qui se compénétraient et évitait tout abus de quiconque ainsi que la pérennité du système.

Pourtant, il existait des individus qui n’étaient pas satisfaits des bienfaits des temps présents, des idéologues chagrins qui voyaient des signes de décadence et des symptômes annonçant des bouleversements partout, des réactionnaires nostalgiques qui en appelaient à un sursaut du peuple. Mais un sursaut pourquoi ? Ce n’étaient que les délires de personnes aigris à la vue du succès de théories contraires aux leurs, les imprécations d’insatisfaits pathologiques qui demandaient des libertés là où elles n’avaient aucunes raisons rationnelles d’exister, les perfidies d’alarmistes qui voyaient le mal arrivait au pas de course. Les instances du Pouvoir, magnanimes, n’entamaient des poursuites contre eux seulement quand ils dépassaient certaines limites.

Les événements débutèrent en avril. Les printemps sont souvent cruels. Les Autres arrivèrent sans que quiconque ne s’en aperçut. En fait, ils avaient toujours étaient là. Comme personne ne savait les reconnaître, les Forces de l’Ordre ne surent pas où et contre qui intervenir. Le Pouvoir empêtré dans les subtilités de son fonctionnement fut incapable de réagir à temps, et même de réagir tout simplement. Et tout s’écroula. Dans un premier temps, les citoyens ne purent ni ne voulurent y croire. Puis, quand ils finirent par se rendre à l’évidence ils se lamentèrent en se demandant ce qu’ils avaient bien pu faire pour en arriver là, comment cela avait-il été possible, pourquoi la puissance et la richesse de l’état n’avait été d’aucune utilité, pour quelle raison les institutions qui semblaient penser à tout n’avait pas vu arriver la catastrophe. Certains, hébétés, répétaient inlassablement que les choses ne pouvaient pas s’arrêter ainsi puisque tant de projets restaient à réaliser. Et tous furent balayés, les riches, ceux qui l’étaient moins, les jeunes, les moins jeunes, les puissants, les gens ordinaires, les poètes Trisyllabiques, les Hurleurs Urbains, la Présidence, le Gouvernement, le Conseil du Compromis, celui de la Mémoire Intacte, les villes, les monuments, les infrastructures, la Tour de la Paix... Balayés.

18/12/2014

Me ne frego !

Daniel Conversano est une sorte de dandy national-socialiste, ce qui nous change des crânes rasés qui s'efforce d'imiter leur caricature. Ne manquez pas son interview sur Meta TV parce que ce qu'il dit est loin d'être stupide et aussi parce que mon petit doigt me dit que cette vidéo ne restera pas longtemps en ligne. 

Daniel Conversano - le fascisme à l'état brut - Meta TV 1/5

Daniel Conversano - le fascisme à l'état brut - Meta TV 2/5 

Daniel Conversano - le fascisme à l'état brut - Meta TV 3/5

Daniel Conversano - le fascisme à l'état brut - Meta TV 4/5

Daniel Conversano - le fascisme à l'état brut - Meta TV 5/5

17/12/2014

Mais si, c'est vrai !

Quand les valeurs nationales ne sont plus que du passé brocardé la cohésion ne peut se faire que par la dévotion commune pour la Shoah. 

Les Héritiers de Marie-Castille Mention Schaar

"Inspiré d'une histoire vraie.

Lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible. Cette rencontre va les transformer."

Au vent

Enfin sorti de sa chrysalide, il laissa l'air de l'été sécher et tendre ses grandes ailes colorés. Puis, ivre d'odeurs, il s'envola vers les fleurs qui parsemaient les prés et les jardins. Jour après jour, il vécu ainsi, libre et léger, ce que vivent les papillons. Quand son instinct lui signala que l'heure de se reproduire était arrivé il se mit en quête d'une femelle à féconder. Le sort en voulut autrement ; une méchante bourrasque d'orage l'envoya loin de ses congénères. Affaibli et meurtri, il ne put parcourir le chemin inverse et bientôt il fut bousculé et roulé par le moindre souffle de vent. Sa course et sa vie s'achevèrent quand son corps se coinça à l'angle d'un mur et d'une dalle en béton. Bientôt ses ailes s'écaillèrent et sa dépouille se dessécha. Avait-il donc vécu en vain, lui qui n'avait pu perpétuer son espèce ni même servi à nourrir un quelconque prédateur ? Peut-être pas ; le troisième jour de sa courte existence, un enfant l'avait aperçu et l'ayant trouvé beau le montra à sa mère. Quelques instants, ils étaient resté tous deux à le regarder voleter de fleur en fleur dans le jour finissant.