28/05/2025
Pépiements (362)
Quand j'étais collégien ma famille n'était pas très fortunée et lorsque ma mère m’achetait un nouveau jean j’en appréciais la couleur soutenue ; il contrastait favorablement avec ceux que je possédais depuis plus longtemps et qui avaient pâli avec les lavages. Aussi, quand les boutiques ont commencé à commercialiser des jeans neufs déjà délavés j’en ai été presque choqué : comment pouvait-on singer l’usure et, pour ainsi dire, ce que je considérais comme un signe d'impécuniosité ? Je n’y ai pas vu une mode qui aurait pu permettre de porter sans gêne des pantalons usés — même si les fabricants ne cherchaient évidemment pas à évoquer la pauvreté, mais à imposer une nouvelle norme esthétique cool — seulement un mépris envers les classes les plus modestes. Je n’aurais jamais imaginé à l’époque que l’on franchirait un autre cap des années plus tard en mettant en vente des pantalons neufs volontairement troués et déchirés.
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