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08/10/2022

Un soir en octobre

Hier soir au restaurant, à quelques tables de moi un couple et leur enfant que je n'avais pas remarqués auparavant se lèvent pour accompagner celui-ci aux toilettes. Je le comprends aux gestes explicatifs du serveur. Ils ne reviendront pas, ils ont dû régler l'addition et partir en suivant. Les parents doivent avoir une petite soixantaine, leur fils moitié moins même s'il est difficile de lui donner un âge. Il est maigre, marche difficilement, ses mouvements sont désordonnés et a besoin d'être guidé et soutenu ; il souffre vraisemblablement d'une atteinte neurologique. Alors que je profite en terrasse d'une douce soirée d'automne en agréable compagnie je pourrais n'apporter aucune attention à cette scène, après tout la vie est ce qu'elle est, ou être dérangé par cette intrusion d'une dure réalité dans un moment plaisant, ou bien encore être simplement attristé. Et pourtant, je ne ressens rien de la sorte ; si je suis ému c'est par la tendresse qui se dégage de ce couple vieillissant envers leur grand enfant. Malgré l'époque difficile, le temps qui passe, les inévitables questionnements sur l'avenir, ce soir ils ont amené leur fils au restaurant, parenthèse dans un quotidien que je devine souvent pénible. À ma table personne ne semble avoir remarqué la scène qui n'a pas dû durer plus de deux ou trois minutes. Je ne connais pas cette famille et je ne la reverrai sans doute jamais, mais j'espère qu'elle a passé une bonne soirée.

Commentaires

La vie est dégueulasse*. Parfois.

*Léo Malet

Écrit par : Fredi M. | 08/10/2022

Oui, avoir un enfant handicapé est le pire du pire pour des parents
En général, ça fait éclater les familles

Écrit par : Kobus van Cleef | 08/10/2022

Avoir un enfant intelligent aussi.

Écrit par : Blumroch | 08/10/2022

Effectivement je plussoie

Écrit par : Kobus van Cleef | 08/10/2022

Chose vue : en arrivant au cimetière, nous croisons deux jeunes femmes occupées à nettoyer une tombe. En repartant, nous les retrouvons, qui nous précèdent de quelques pas. Elles regagnent leur voiture et nous les voyons repartir, dindes canardement masquées de frais, quand elles avaient omis le grotesque accessoire pendant qu'elles étaient à l'air libre.
Le coronacircus va reprendre.

Écrit par : Blumroch | 09/10/2022

Le pire, c'est que plus personne n'y crois
Un peu comme pour les mérites de l'immigration,voyez
Ou pour ceux du catholicisme
Alors de temps en temps, on tente de raviver la flamme, de susciter des vocations, bref, de faire renaître les feux de la passion
Mais je t'en fiche !
Le peuple répond mollement
Ça me fait penser à cette scène du chaudron ( bande dessinée d'Astérix), où, Astérix, tentant de conquérir le marché du sanglier pour amasser des sesterces et rembourser les dettes par lui contractées,se met en tête de vendre des sangliers, assisté par un Obélix plus que dubitatif
Il se place donc en face d'un vendeur de sangliers, lequel le regarde d'un sale œil, et vante sa marchandise, à voix haute, puis en hurlant, les beaux les beaux les beaux sangliers ! (tout ça en majuscule pour rendre compte de la façon dont il s'epoumone)
Obélix pendant ce temps, grommelle "les beaux, les beaux, les beaux sangliers", en minuscule évidemment, le cœur n'y est pas, il les préférerai dans son assiette
C'est pour ça que ce pays n'est pas perdu, tant qu'il y aura quelqu'un pour grommeller"les zécos, les zécos, les zéconomies d'énergie " tandis que paniers ruines à chier ou bornstein hurleront"les zécos, les zécos, les zéconomies d'énergie !!"( en majuscule)
À chaque fois qu'on me demande mon assentiment pour un projet farfelu et qu'on exige mon adhésion pleine, entière et enthousiaste, je réponds"les beaux, les beaux, les beaux sangliers " les participants disent"c'est peut être un peu foireux, le vieux falaise ramène les sangliers dans le truc

Écrit par : Kobus van Cleef | 09/10/2022

Kobus van Cleef n'a pas tort, mais pour l'heure, le dément élyséen peut toujours affirmer sans courir le moindre risque : "Qu'ils n'accordent aucune créance à mes mensonges, tant qu'ils obéissent comme chiens à mes milichiens".

Écrit par : Blumroch | 09/10/2022

Fredi M. > Parfois.

Kobus van Cleef > C'est une malédiction, effectivement. En général, c'est une épreuve trop difficile à surmonter, mais certaines familles résistent tout de même. je ne sais pas ce dont souffrait la personne de mon billet, mais s'il survit à ces parents ce sera terrible pour lui.

Le roi est nu depuis longtemps, mais contrairement au conte personne ne reprend ce que dit l'enfant qui le constate.

Blumroch > C'est tout de même différent.

Les dindes de ton histoire se tiennent une bonne doses de stupidité : même pas fichues d'obéir aux consignes débiles correctement.

Écrit par : Pharamond | 09/10/2022

@Pharamond : Même mal, les deux dindes obéissent, et c'est tout ce qui importe.

Dans sa nouvelle "Absalom", Henry Kuttner a tout dit sur le môme (en l'occurrence, un mutant, mais ce qui compte ici, c'est le Q.I.) beaucoup plus intelligent que les membres de sa famille :
https://www.fadedpage.com/books/20211003/html.php
Terrible malédiction en conclusion :
//
He [son père] hated Absalom, and hated the horrible, unbreakable bond that would forever chain him to his own flesh—the flesh that was not quite his own, but one step farther up the ladder of the new mutation.

Sitting there in the twilight of unreality, his scrapbooks spread before him, the televisor set never used except when Absalom called, but standing ready before his chair, Joel Locke nursed his hatred and a quiet, secret satisfaction that had come to him.

Some day Absalom would have a son. Some day. Some day.
//

(Ta réponse au Kamerad Kobus van Cleef) : ta mémoire te trahit, Kamerad. ;-) Le petinenfant voit bien que l'empereur ne porte aucun habit merveilleux ; c'est ensuite le père du petinenfant ; enfin, la foule finit, laborieusement, par le voir elle aussi ; mais c'est en vain car l'empereur et ses courtisans -- tous les importants, tous ceux qui *sont* et qui *ont* tout, tous ceux qui ont le pouvoir ou une fraction d'icelui --, tous continuent leur marche comme si de rien n'était. L'allergie au réel ne se soigne qu'avec de l'acier froid ou du plomb bouillant.

//
« Mais il me semble qu’il n’a pas du tout d’habit, observa un petit enfant.
— Seigneur Dieu, entendez la voix de l’innocence ! » dit le père.
Et bientôt on chuchota dans la foule en répétant les paroles de l’enfant.
« Il y a un petit enfant qui dit que le grand-duc n’a pas d’habit du tout !
— Il n’a pas du tout d’habit ! » s’écria enfin tout le peuple.
Le grand-duc en fut extrêmement mortifié, car il lui semblait qu’ils avaient raison. Cependant il se raisonna et prit sa résolution :
« Quoi qu’il en soit, il faut que je reste jusqu’à la fin ! »
Puis, il se redressa plus fièrement encore, et les chambellans continuèrent à porter avec respect la queue qui n’existait pas.
//
https://fr.wikisource.org/wiki/Contes_d%E2%80%99Andersen/Les_Habits_neufs_du_Grand-Duc

Écrit par : Blumroch | 10/10/2022

@Pharamond : Mékelkroniésouis. Si maintenant je ne vois plus de près... J'avions point noté le "contrairement". Mille excuses, et plates encore. :-(

Écrit par : Blumroch | 10/10/2022

Blumroch > Il faudrait encore définir ce que l'on entend par intelligence. Néanmoins je maintiens que, comme le dit Kobus, le handicap d'un enfant est une malédiction.

Je serais magnanime : tu es pardonné.

Écrit par : Pharamond | 10/10/2022

@Pharamond : Comme tout ce qui sort de la norme, vers le haut ou vers le bas.

Tu es trop indulgent pour les handicapés visuels et intellectuels. ;-) Je ne sais plus si j'ai déjà dit tout le bien que je pense de DRALN ; à tout hasard, donc : bravo à DRALN !

Écrit par : Blumroch | 10/10/2022

Blumroch > Je ne veux pas sous-estimer la difficulté d'adaptation de certains "surdoués" (terme fourre-tout), mais je n'arrive pas à les mettre au même niveau de souffrance qu'une personne lourdement handicapée. De même que la détresse de leurs parents.

Tu me l'a déjà dit, mais un compliment est toujours le bienvenue ;-) Un grand merci à toi.

Écrit par : Pharamond | 10/10/2022

@Pharamond : Le malheureux affligé d'un cerveau a claire conscience de sa supériorité, qui souffre au milieu d'esprits lents au mieux pourvus de capacités médiocres.
Comme le disait un instit' : "Je n'ai jamais vu d'enfant surdoué mais j'ai vu quantité de parents qui croyaient en avoir un." -- surtout depuis que les très mauvaises notes sont la marque de l'esprit supérieur qui fera un jour de hautes études wokistes et sciences-pipotroniques.

Eh eh, aucune idée pour la formule démarquée de Churchill ?

Écrit par : Blumroch | 10/10/2022

Blumroch > Ce genre d'individu n'est pas forcément marginal, et même dans ce cas le malédiction est plus pour lui que pour ses parents.

Il y a tant de sujets qui pourraient convenir.

Écrit par : Pharamond | 10/10/2022

J'aime beaucoup cette scène.

Écrit par : Ph. Billé | 27/11/2022

Ph. Billé > Merci. Elle fait partie de celles sur lesquelles j'éprouve un besoin d'écrire quelques lignes.

Écrit par : Pharamond | 28/11/2022

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