21/04/2020
Et après ?
Coronavirus : « Plus rien ne sera comme avant », vraiment ? Alors que la crise sanitaire bat son plein et que personne n’en connaît ni la durée ni l’issue, on voit fleurir, sous la plume de journalistes comme dans les échanges sur les réseaux sociaux, l’idée qu’après celle-ci « plus rien ne sera jamais comme avant ». Cet axiome n’est pas nouveau, il apparaît à chaque catastrophe, à chaque grande tragédie que traverse la Nation, du premier conflit mondial (« la Der des Der ») à la canicule de 2003. Mais si la pandémie du Covid-19 met clairement, et glacialement, en évidence, les impasses mortifères, pour ne pas dire criminelles, du turbo-capitalisme financier qui domine – et détermine – nos existences, en annonce-t-elle pour autant la fin et le passage à une autre société, à un autre rapport au monde ? Rien n’est moins sûr, et les exemples du passé nous invitent à la prudence et à l’humilité... Une fois la crise terminée, ou du moins jugulée, en effet, qui portera le fer dans la plaie béante – mais pas encore mortelle – du mondialisme libéral ? Un RN exsangue et décrédibilisé, dépourvu d’ossature idéologique aussi bien que de modèle alternatif ? Tout le monde voit bien que non. Des groupuscules activistes identitaires plus cohérents mais encore adolescents et presque totalement privés de moyens tant médiatiques, structurels que financiers ? Hélas, pas davantage. On connaît la formidable capacité du capitalisme mondialisé à se relever de ses chutes, à absorber les crises, à se renouveler et à se transformer pour mieux se proroger. La « fenêtre de tir » d’une véritable rupture, d’un profond changement, d’une remise en cause générale du système, de la « société de marché », sera donc très brève. Ensuite, les choses reprendront leurs cours, avec certes d’inévitables modifications – ne serait-ce que pour rassurer l’opinion publique – mais qui ne seront que superficielles et cosmétiques. Les mêmes crapules, les mêmes avidités, les mêmes mafias oligarchiques reprendront le contrôle en nous assurant bien sûr, comme après le crash de 2008, qu’ils ont « tiré les leçons » de l’expérience et que l’avenir est à nouveau radieux sous la tutelle des places boursières et de la croissance infinie. Alors qui saura saisir l’occasion, qui osera tenter le pari, qui incarnera l’espéré, l’impérieux basculement ? Aujourd’hui, on aurait malheureusement tendance à penser : personne, aucune forme politique du paysage actuel ne semblant avoir les épaules – et la volonté – pour une telle mission. Les écologistes, dans leur dimension politique, seraient peut-être les mieux armés, du moins en apparence, pour incarner ce rôle, portés notamment par une popularité croissante auprès des jeunes générations et un discours de remise en cause des dogmes productivistes. Mais ils ne peuvent en réalité nullement remplir cette fonction tant ils sont encore encombrés de scories gauchistes (immigrationnisme, déconstructivisme sociétal, ethnomasochisme …) fondamentalement incompatibles avec une véritable sortie du globalisme libéral, et tant leurs cadres se sont compromis dans des alliances « républicaines » les conduisant à largement cautionner les politiques qui ont mené à la crise actuelle. Ils pourraient d’ailleurs même être utilisés comme l’une des cartes du système pour se remette en selle et relancer en proposant une prétendue « troisième voie », un capitalisme repeint en vert à grands coups de larges pinceaux démagogiques, mais qui n’aura renoncé à aucun des ses fondamentaux ni aucune de ses finalités. On peut au moins rêver Parallèlement à cette impuissance de la politique institutionnelle, la population elle-même – une fois retrouvé le grand air, ses habitudes et son confort – souhaitera-t-elle véritablement « sauter le pas » vers une alternative aux conséquences méconnues, voudra-t-elle « décroître », sera-t-elle apte à « décoloniser son imaginaire » du totalitarisme marchand et à penser de nouveaux rapports humains et sociaux au-delà du triptyque « production-consommation-divertissement » ? On peut évidemment le souhaiter, l’espérer, mais pas le garantir… Une fois la peur passée, celle-ci sera peut-être également rapidement oubliée… Tout dépendra peut-être du bilan exact de la pandémie. Pourtant, il semble bien que seul un mouvement populaire massif et déterminé puisse imposer la rupture et la « révolution » économique et sociale nécessaire à un retour à la raison, au local, à l’autonomie et à la souveraineté. Un mouvement du type de celui des Gilets jaunes, mais débarrassé des nihilistes et instrumentalisés Black Blocs et pourvu de cadres patriotes formés et inspirés par des intellectuels organiques qui travaillent depuis des décennies à dénoncer et combattre les aberrations qui nous ont conduit là où nous sommes. En ces temps difficiles, on peut au moins rêver… Xavier Eman |
Source : éléments
16:35 | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
Après toutes les guerres bien plus meurtrières et destructrices on a revu les mêmes parasites au pouvoir ... à la différence qu' un ennemi "invisible" permet de faire durer la trouille ! il n' y aurait donc pas d' armistice avec nos ordures ! ils ne lâcheront pas tant qu' ils ne seront pas écrasés !
Écrit par : EQUALIZER | 21/04/2020
Que se passe-t'-il chez les souverainistes?
Philippot, PMC, certains disent NDA et maintenant Asselineau: https://www.lefigaro.fr/politique/l-upr-veut-debarquer-son-chef-francois-asselineau-20200421
Écrit par : Sven | 22/04/2020
EQUALIZER > Et comme ils ne seront pas écrasés...
Sven > Sous ses airs bonhommes l'individu serait donc un petit tyran.
Écrit par : Pharamond | 22/04/2020
Vaselineau "aurait" une vilaine histoire de harcèlement homosexuel . A ce "qu'on" (?) dit ... wait and see .. c' est un gars qui a besoin de lunettes ! il ne voit pas de "remplacement" ... c' est grave Docteur ? à lâcher de nuit dans une Cité radieuse pour tâter la réalité ;-)
Écrit par : EQUALIZER | 23/04/2020
EQUALIZER > Vaselineau :-)
La dissidence "autorisée" doit faire des concession pour l'être et c'est pour cela qu'elle n'est pas crédible.
Écrit par : Pharamond | 23/04/2020
Oui, "autorisée", je soupçonne fortement que tout comme Berruyer, Rioufol est un *gatekeeper*.
Écrit par : realist | 23/04/2020
Tout le monde n est pas "sans concession" ;-)
Phiphi , PMC on savait .. c' est pas un secret . Est-ce que cela leur enlève de la valeur intellectuelle ? je ne sais ... vu que c' est pas nouveau sous le soleil .. NDA ? "Tintin" en serait ? ça alors ! :-D
C' est l' heure ou j' entends le tintamarre de ceux qui applaudissent le personnel soignant qu' ils emmerdaient copieusement avant le Convide . A quand la minute de haine au balcon contre les *Milichiens* ??? ;-) :-D
Écrit par : EQUALIZER | 23/04/2020
realist > Je ne sais pas, mais cela n'enlève rien à la pertinence de certaines de leurs analyses et propositions, il suffit juste de ne pas tout accepter en bloc et de se rendre compte de leurs limites.
EQUALIZER > Ceux qui le sont le paie très ;-)
Tant qu'ils ne défilent pas à la gay pride cela m'importe peu.
Dans ma rue on applaudit pas et c'est tant mieux.
Écrit par : Pharamond | 23/04/2020
c'est vrai que la minute d'encouragement ça connote un max
la minute de haine, on a déjà eu
ça a même été la quinzaine de la haine
souvenez vous c'est pas si loin
avril 2002
hé oui, c'est à ce moment là que mon chemin de Damas s'est dégagé sous mes yeux , d'un seul coup d'un seul
Écrit par : kobus van cleef | 24/04/2020
kobus van cleef > Tout ceci fait très rassemblement en république socialiste. Au coup de sifflet on aime, on hait ou on pleure.
Écrit par : Pharamond | 24/04/2020
Effectivement
Ça et les prêcheurs de cohésion sociale....
Curetons partout !
Écrit par : Kobus van cleef | 25/04/2020
Kobus van cleef > "La religion, c'est l'opium du peuple" a dit Marx. Ce qui lui échappait c'est que toute idéologie de masse est d'essence religieuse.
Écrit par : Pharamond | 25/04/2020
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