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06/07/2014

Le monde d'après

Autrefois rutilante capitale de l'industrie automobile américaine, Détroit n'en finit plus de s'abîmer dans la ruine et la misère. Certains habitants partent, d'autres restent et tentent de s'adapter à une société qu'on croirait sortie d'un film d'anticipation. Détroit, laboratoire du monde d'après le néolibéralisme est un article paru sur Basta! C'est orienté écolo-gaucho mais donne un aperçu de ce qui nous attend à plus ou moins longue échéance. Si vous n'avez pas l'envie de lire regardez au moins la vidéo Détroit, l'agriculture urbaine, antidote à la désindustrialisation ?

Commentaires

Mouais. Je sais que c'est à la mode, en particulier en France, de cracher sur le libéralisme, le "néolibéralisme", voire, pour les plus outranciers, l'"ultralibéralisme". Mais l'auteur de l'article évoque seulement du bout du clavier la source de tous les maux actuels de Détroit : les tensions raciales, avec les émeutes de 1967, qui ont généré un exode de la classe moyenne blanche vers la banlieue : les entreprises ont suivi, privant la ville de l'essentiel de ses revenus. La crise automobile, beaucoup plus tardive, n'a fait qu'achever une ville déjà moribonde.

Evidemment, cette vérité-là passe beaucoup moins bien qu'un énième plaidoyer pour une "société post-industrielle", où tout le monde se donnerait la main en plantant des choux.

Écrit par : Agg | 06/07/2014

"les tensions raciales, avec les émeutes de 1967, qui ont généré un exode de la classe moyenne blanche vers la banlieue".
Tout à fait exact,
https://www.flickr.com/photos/walkingsf/4982034696/

La question ethnique semble ici cruciale et lorsqu'on entend Kwamena Mensah du Detroit Black Community Food Security Network parler de réappropriation (par sa communauté) de la chaine alimentaire, on se dit que ces gens ne sont pas sortis d'affaire.

L'article évoque souvent la crise énergétique, la problématique à venir des transports et la non-viabilité des banlieues (ici très majoritairement blanches), sensées devoir opérer un rapprochement vers le centre ville (noir).
Or, le jour où le pétrole viendra à manquer, on se demande bien quel pourrait être l'intérêt de communautés périurbaines, autonomes alimentairement, à venir traîner leurs savates dans un centre ville criminogène et hostile.
Une ségrégation naturelle s'est mise en place, elle devrait se renforcer à l'avenir.

Enfin, la question centrale reste: "en quoi risquons nous d'être un jour concernés par ce qui se passe à Detroit?"
Chez nous, dans la plupart des grandes villes, ce sont les centres villes qui sont blancs et l'on imagine mal la Seine St Denis devenir le jardin horticole de la capitale.
Sans vouloir jouer les Mme Irma, une ségrégation spatiale, ethnique et religieuse, devrait aussi s'opérer dans notre pays (elle a d'ailleurs déjà commencé). Elle devrait toutefois opposer (dans un scénario de sécession et de léopardisation du territoire national) une France des grands noyaux urbains (toutes les villes supérieures à cent mille habitants) aux villes plus moyennes, restées européennes, et administrant (s'il elles en ont encore les moyens, toute la question est là) les territoires de production agricole.
Aux tensions religieuses et ethniques, pourraient aussi se superposer des tensions liées au contrôle de la chaîne alimentaire.

Écrit par : Anton | 07/07/2014

Agg > J'avais prévenu que le texte était très orienté mais la situation à Détroit, "conflits raciaux" et difficultés économiques (auxquels s'ajoutent chez nous le problème religieux), pourrait être la notre un jour, avec ses spécificités bien-sûr.

Anton > Merci pour la carte, c'est effectivement très parlant et montre les limites du melting-pot américain. Sinon, ma présentation du documentaire est en effet maladroite, la situation n'est pas transposable à l'identique mais la subsistance difficile et la rancœur intercommunalité en cas de crise grave doivent partout être similaires. La violence et la solidarité doivent aussi prendre une autre dimensions dans ces moments là.

Écrit par : Pharamond | 07/07/2014

Les commentaires sont fermés.