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15/04/2014

Démolition

Quelqu'un a dit un jour : "une nation c'est un dessein commun". Je crois que la pathologie actuelle de la France vient de ce qu'il n'y ait plus de construction nationale, plus de fierté nationale, plus d'égoïsme nationale ; nous les avons remplacés par une construction européenne purement commerciale, une auto-culpabilisation de chaque instant et un individualiste forcené. Rongée par l'immigration massive, débordée par le mondialisme financier, dénigrée ou oubliée par la majorité, la nation s'effondre en silence par pans entiers. Habituée à ne plus en faire cas, on finit par se dire qu'en fait elle ne laisse aucun vide, qu'elle était réellement plus un carcan qu'une protection, qu'elle n'avait plus sa place dans notre monde et qu'elle sera remplacée par autre chose. Je suis pourtant convaincu que la crise sociétale que nous vivons en ce moment est due à son effacement qui se déroule certes dans l'indifférence générale mais non sans laisser un manque. Bien évidemment, la nation avait ses défauts et ses cruautés, mais je ne vois guère mieux dans les funestes perspectives que l'on nous propose. Pour l'instant, la relative prospérité camoufle les dysfonctionnements du système mis en place et bon gré mal gré donne l'impression d'être sur la bonne voie, mais quand viendra la crise économique majeure et elle viendra, ce sera le moment des douloureuses interrogations. Certains diront enfin que l'effacement historique de la nation était de toute manière inéluctable et que toute forme de communauté est faite pour être dépassée, je reste pourtant persuadé que ce n'était pas son heure et que sa destruction purement artificielle est le dessein d'une minorité.

Commentaires

Vous inquiétez pas à ce sujet, Pharamond, la France a plus de mille ans, elle en a connu des crises et des pires qu'aujourd'hui. Quand l'Union soviétique est morte, les Russes ont récupéré leur vieille Russie, on fera pareil avec notre vieux pays à nous.

Écrit par : Franck Ferdinand | 15/04/2014

Je ne suis pas d'accord, la Russie est un empire multiethnique et multiconfessionnelle aux frontières fluctuantes sources incessantes de conflits plus ou moins graves alors que nous sommes un état-nation globalement homogène, ce qui aurait pu nous permettre de vivre en paix sans les délires mondialistes de l'UE. Enfin, et j'en ai déjà parlé, ce qui nous arrive ne nous laissera pas indemnes (d'ailleurs, la Russie aussi paie les "fantaisies" de l'URSS), l'arrivée massive d'immigrés de culture très différente et la destruction systématique des anciennes "valeurs" pour les remplacer par des idéologies gadgets ne peut plus faire des Français sinon de papier.

Écrit par : Pharamond | 15/04/2014

Je crois surtout que les Français, à commencer par leurs dirigeants – ceux-là mêmes que vous accusez un peu vite, à mon avis, de vouloir liquider la souveraineté nationale, là où ils n'ont bien souvent de cesse que de la revendiquer pour retarder l'échéance : exemple, surréaliste vu d'ailleurs en Europe, du déficit budgétaire – ont loupé le train de la mondialisation et restent là, sur le quai de la gare, à vociférer contre ce convoi qui poursuit sa route sans eux, voyageurs qui s'imaginaient indispensables par décret historique. Alors bien sûr, les laissés-pour-compte peuvent toujours espérer que le train déraillera, justifiant rétrospectivement leur attentisme teinté de nostalgie. Je pense pour ma part qu'un pays qui n'avance pas recule, jusqu'à son effondrement inexorable. Mais au moins, les ruines seront françaises, n'est-ce pas.

Écrit par : Agg | 16/04/2014

Vous êtes progressiste et vous pensez que pour avancer il faut être mondialiste ; moi, non.

Écrit par : Pharamond | 16/04/2014

@Pharamond

>> Ni progressiste, ni conservateur : je ne crois pas plus aux lendemains qui chantent qu’au bon vieux temps. En revanche, je m’efforce de faire preuve de réalisme. Or la mondialisation n'est pas une option, c'est un fait. La question n'est donc pas de savoir s'il faut être mondialiste ou ne pas l'être, mais comment, dans le cadre mondialisé qui est la réalité de notre temps, faire en sorte que notre pays tire son épingle du jeu. Tout le reste n'est que littérature.

Écrit par : Agg | 17/04/2014

J'avais cru distinguer au travers de vos commentaires un adepte du libéralisme et du progrès.
Par contre, je ne crois pas, moi non plus, au bon vieux temps pour la bonne raison que le monde changeant on ne peut rester figé à une époque donnée à supposer qu'il y en ait eu une idyllique, ce dont je doute fort. Je suis réactionnaire par opposition à la croyance actuelle en un progrès élevé au rang d'idole et paradoxalement vidé de tout sens concret.
Je crois aussi que le mondialisme étant ce qu'il est, la nation aurait pu lui être un contre-pouvoir. Je ne suis pas pour l'autarcie pour autant.
D'après votre dernier commentaire je serais plutôt de votre avis mais vous me prêtez des idées qui ne sont pas les miennes, peut-être me suis-je mal exprimé ?

Écrit par : Pharamond | 17/04/2014

Le mondialisme a commencé avec la Route de la Soie, les grandes caravanes, la découverte de l'Amérique, et n'a plus cessé depuis! Il a même commencé encore plus tôt avec les grands empires de l'Antiquité qui commerçaient entre eux.

Il ne faut pas confondre le mondialisme avec la mondialisation, qui est une idéologie qui travaille à la destruction des nations, à la globalisation d'une humanité uniformisée selon les règles des Maîtres du Monde (voir Jacques Attali).

Écrit par : Gaëlle Mann | 18/04/2014

Je parlais bien de la globalisation mais l'acception des différents termes est assez fluctuante, me semble-t-il.

Écrit par : Pharamond | 18/04/2014

@Pharamond

>> "Libéralisme" et "progrès" sont des mots piégés, en particulier en France – pays qui fut pourtant le berceau du libéralisme et du progrès, passons. Par suite, tout dépend ce que vous entendez par là. Si vous voulez dire que je promeus la liberté et le progrès dans toutes les sphères humaines, de la politique à la littérature en passant par la religion, la science et l'économie, alors vous avez raison. En revanche, si vous voulez dire que je défends la licence et le "bougisme" (Taguieff, 2004), alors vous avez tort : pour moi, pas de liberté sans cadre à l'intérieur duquel l'exercer et pas de progrès sans détermination de valeurs et de fins vers lesquelles tendre.

Il en va de même pour le mot "nation" : s'agit-il de désigner une "communauté de destin", comme je l'entends souvent du côté du Front national, ou bien d'évoquer un espace juridique de citoyenneté partagée ? Dans le premier cas, la liberté en prend pour son grade, puisque le destin nous guide, par l'entremise d'un Etat fixant le cap, tel un capitaine sur son navire. Dans le second cas, la liberté est préservée, le droit seul, dont l'Etat est le garant, encadrant les actions individuelles.

Écrit par : Agg | 18/04/2014

Merci pour ces précisions.

Écrit par : Pharamond | 18/04/2014

Les commentaires sont fermés.