13/03/2014
Sorties (2)
J'avais oublié Parce que j'étais peintre le documentaire de Christophe Cognet. Le synopsis trouvé sur Allociné nous raconte de quoi ça parle :
« Ce film mène une enquête inédite sur les œuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de leurs œuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leur signature ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination.
Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose ainsi une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’œuvre et interroger frontalement l’idée de beauté.
L’enjeu en est dérangeant, mais peut-être ainsi pourrons-nous mieux nous figurer ce que furent réellement ces camps, appréhender les possibles de l’art et éprouver ce qu’est l’honneur d’un artiste – aussi infime et fragile que soit le geste de dessiner. »
Ça fait un peu verbiage pour bobos débité par un critique d'art contemporain, mais peu importe, la presse a aimé le film. De toute façon le journaliste que sa rédaction a collé à l'avant-première ne peut pas faire autrement, à moins de se faire porter pâle. Si tu n'aimes pas, c'est que t'es antisémitique, ce n'est pas plus compliqué. Alors forcément, on aime. Je n'ai vu que la bande-annonce et ça me suffit. De l'incontournable et lancinant violon, des œuvres au trois quarts fantasmées et données pour être de fidèles reproductions de la réalité, des rescapés qui ont tous l'air de paisibles et sages vieillards qui forcent leur pudeur pour témoigner un peu malgré eux de l'horreur indicible afin d'édifier les générations futures, rendre les hommes meilleurs et éviter que cela recommence, je n'en peux plus. Je dois être une ordure, mais ça me sort par les trous de nez, désolé.
20:54 | Lien permanent | Commentaires (18)
Commentaires
C'est fort intéressant, tous ces artistes qui œuvrèrent dans les camps, camps de la Mort, comme chacun sait. Il en survécut pas mal d'ailleurs, de ces survivants-réchappés-témoins, que leur bourreaux, point trop zélés quant au rendement assassinateur, laissèrent frotter le violon ou délayer l'aquarelle. En voici par exemple un intéressant spécimen :
http://www.nytimes.com/2009/08/02/arts/02babbitt.html?_r=0
Ainsi donc, à Auschwitz, épicentre du Crime des Crimes, en plain massacre, une jeune juive brossa de longues heures un décor peint pour d'encore plus jeunes enfants, qu'on laissa répéter Blanche Neige en chansons, essayer des costumes, qu'il fallut aussi dessiner, tailler et coudre, avec matériels avenant, et puis bien sûr ensuite on se produisit, devant un public etc, etc.
Un esprit rationnel mais prudent déduira que la Shoah, pour être incontestablement avérée, fut un très meurtre de masse très mal organisé.
Le même esprit s'étonnera que l'accumulation de tant de petits faits, de détails vrais, n'entament jamais certaines certitudes, mais très paradoxalement en renforcent la représentation horrifique. Une chambre à gaz, c'est déjà poignant. Quant en plus l'orchestre joue tous les dimanche à côté, ça devient glaçant. Mais personne ne trouve ça bizarre. Pourquoi ? Parce qu'une foi admis (tout est dans "l'une fois") que le Diable a bien enlevé Mariette imprudemment sortie nuitamment pour retrouver Jules dans les bois, toutes les incongruités que la malheureuse rapportera sur les turpitudes par elle subie, n'ébranleront en rien notre conviction. Quelle logique attendre du Diable, quelle perversité n'osera-t-il pas ?
Écrit par : Nathanaël | 13/03/2014
Comme c'est bien dit, et sans dérapages qui m'auraient obligé à censurer. Je ne vois rien à ajouter.
Écrit par : Pharamond | 13/03/2014
Ouais ben moi j'dis que Nathanaël est une mauvaise personne qui pose de méchantes questions, et je le soupçonne de ne pas même avoir chez lui un exemplaire dédicacé du Journal d'Anne Frank, et ces gens-là ne sont point fréquentables.
Écrit par : stag | 13/03/2014
"Anne Franck ? La petite qui a inventé le stylo bille" (Soral)
Écrit par : Dia | 13/03/2014
Anne Franck ? La petite qui a inventé le stylo bille
C'est sûrement nauséabond mais je n'ai pas compris la blague.
Écrit par : Franck Ferdinand | 14/03/2014
une partie des mémoires est rédigée au stylo bille qui n'a été inventé qu'après sa mor., mais chuuuutttt, c'est un miracle.
Écrit par : paul-Emic | 14/03/2014
"mort" bien sûr
Écrit par : paul-Emic | 14/03/2014
Ah j'ignorais ça, elle est énorme celle-là quand même !
Écrit par : Franck Ferdinand | 14/03/2014
Le plus drôle est que le principal "argument d'autorité" des défenseurs de la thèse officielle sur Anne Franck c'est l'imaginatif Simon Wiesenthal dont la bio est tellement bidon que même le wikipédia (français !) est obligé de le dire !
http://kalayuga.frbb.net/t1638-le-journal-d-anne-frank
en fait, on le sait maintenant le journal de la petite a été écrit sur Word 6 par le prix Nobel Elie Wiesel lors d'un séjour à Cannes !
http://www.eliewieseltattoo.com
Écrit par : Il Popolo d'Italia | 14/03/2014
@ Popolo, inutile d'en rajouter la vérité est déjà assez énorme.
Écrit par : Paul-Emic | 14/03/2014
Je remercie le rédacteur pour ces bonnes paroles. Il s'est montré bien indulgent quant aux fautes d'orthographe et autres malheureuses coquilles qui émaillent le propos.
La petite Anne Frank est pour sûr une figure émouvante, pauvre gamine emportée par le typhus à Bergen Belsen, après avoir vu mourir sa mère, et sa sœur aussi je crois.
Le père, assez filou par ailleurs, survécut, lui, à la déportation, et eut l'idée de génie d'exploiter les quelques gribouillages et collages laissés par sa fille un peu niaise, dont il a tiré la plus fameuse et juteuse supercherie littéraire du XXe siècle.
Écrit par : Nathanaël | 14/03/2014
stag > Vous avez raison, je me suis laissé influencer par cette mauvaise personne. Quant au Journal, je constate avec effroi ne pas en avoir un exemplaire, même non dédicacé, chez moi.
Franck Ferdinand > Le Journal de cette malheureuse victime de la Deuxième guerre fait partie, je crois, des témoignages sur lequel il est interdit de se pencher sous peine de paraître, au mieux, suspect... ce qui le rend subséquemment lui-même suspect aux yeux de ceux qui se posent certaines questions sur la période.
Nathanaël > étant moi même plus qu'étourdi en matière de fautes diverses et variées je ne me permettrais pas de blâmer qui que ce soit dans le domaine... tant qu'on échappe à l'écriture SMS.
Écrit par : Pharamond | 16/03/2014
c'est quasiment du "Nuremberg package"
Écrit par : Paul-Emic | 16/03/2014
N'est-ce pas à Auschwitz que le film "La Piscine" a été tourné ?
Si ce n'est pas le cas, désolé, il est possible que l'âge venant, je n'ai plus toute ma tête.
Écrit par : téléphobe | 17/03/2014
Ah ! cette brute fasciste de Delon, en plus contribuable réticent, aurait certes été à l'aise parmi les bourreaux SS.
Il existait bien de fait une authentique piscine au camp d'Auschwitz I (on peut du reste encore la voir) tellement vraie que le propos officiel y voit une moins attractive réserve d'eau contre les incendies, maquillée en piscine. On se demande bien ce qui pouvait justifier un tel simulacre dans un lieu de massacre ultra secret. Il est vrai qu'une piscine fait désordre dans un Vernichtunglager, mais ma foi pas plus qu'un hôpital, où furent soignés Mme Veil mère, le monumental Primo Levi et le papa de notre Elie Wiesel national et international. Que du beau linge, en somme.
Écrit par : Nathanaël | 17/03/2014
téléphobe > Vous me laissez une porte de sortie : c'est l'âge qui vient et vous m'en voyez désolé.
Nathanaël > C'est tout l'indicible de l'horreur...
Écrit par : Pharamond | 17/03/2014
Merci Pharamond et Nathanaël pour votre compréhenSion.
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Écrit par : téléphobe | 17/03/2014
Je me suis laissé dire que la réserve d'eau contre les incendies était équipée d'un plongeoir pour faire plus vrai...
Ces gens étaient vraiment diaboliques.
Écrit par : Jazzman | 17/03/2014
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