31/12/2010
Le travail de mémoire des collèges...
Le témoignage bouleversant d'une enfant de 11 ans, déportée
Ce lundi 13 décembre, pendant près de deux heures, sans aucune note, Lili Leignel a retracé « son histoire » d'enfant déportée aux camps de Ravensbrück et Bergen-Belsen devant tous les élèves de 3e et de 3e Segpa du collège Renaud-Barrault. ...
Depuis plusieurs années, Mme Potier et l'équipe des professeurs d'histoire-géographie organisent une conférence sur la Déportation, dans le cadre du programme d'histoire de 3e et de la préparation au concours national sur la Résistance et la Déportation. « L'angoisse de ne pas savoir si l'on va revoir ses proches le soir ». Venant de Lille, Mme Leignel a bravé les intempéries pour livrer son témoignage. Avec beaucoup de dynamisme et de pédagogie, elle a retracé sa vie de famille avec ses parents et ses deux frères à Roubaix, ses peurs et l'angoisse permanente durant la période de l'Occupation. Recueillie chez un prêtre, la famille juive a été dénoncée et arrêtée le 27 octobre 1943, date gravée à jamais dans leur mémoire (jour de l'anniversaire de sa maman). Commence alors le chemin vers l'enfer où la petite Lili n'a que 11 ans. Aînée de la famille, elle prend soin de ses deux frères de 9 et 3 ans. Mme Leignel a décrit son transfert, sa vie dans les camps, les moments d'attente et d'incertitude pendant toute la journée où sa mère doit exécuter des travaux forcés. « L'horreur des camps, la cruauté des nazis, les chiens qui vous terrifient, les blocs, l'appel, la volonté de détruire tout un peuple. » Au moment de la libération des camps, la maman de Lili tombe gravement malade et les trois enfants rentrent en France, seuls. Après quelques recherches, la famille se retrouve mais il manquera toujours le père, mort en déportation à Buchenwald. Des élèves très émus À l'issue de ce témoignage, de nombreuses questions ont été posées. Celles-ci remettaient en mémoire à Lili les chants de différentes langues appris auprès des autres déportés qui venaient de toute l'Europe. Ainsi, Lili Leignel a interprété plusieurs comptines en allemand, en hongrois, en tchèque, en polonais, en espagnol, en anglais et en russe. Le public n'en croyait pas ses yeux : le courage d'une femme exemplaire qui délivre toujours un message de paix et de tolérance pour combattre le racisme et la xénophobie. Sous le coup de l'émotion, plusieurs élèves de 3e n'arrivaient pas à quitter Mme Leignel ; ils ont ensuite répondu à l'appel de leurs professeurs pour rédiger des lettres de remerciements. Une fois encore, le collège a réalisé son indispensable travail de mémoire. |
Source : La Voix du Nord du 29/12/2010
Outre certaines remarques que je ne formulerais pas parce qu'interdites par les lois de la République française, je note le pathos de l'article - "maman" au lieu de "mère", le titre annonce le témoignage d'une enfant de 11 ans alors que c'est celui d'une personne de 78 ans qui avait à l'époque 11 ans etc. - et le fait que des enfants de 3, 9 et 11 ans ainsi que leur mère ont pu survivre un an et demi dans les camps de la mort avant d'être libérés.
18:19 | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
on nous a tellement enseigné que les femmes, les vieillards et les enfants partaient directement au four que l'idée qu'on nous aurait menti me titille.
Ou bien la vérité est-elle circonstancielle ?
Ah la la quelle histoire ....
Écrit par : Paul-Emic | 31/12/2010
C'est comme tu le dis : quelle histoire !
Écrit par : Pharamond | 31/12/2010
Les mexcains sont des cons.
From 1929 onwards the U.S. used Zyklon B to disinfect the freight trains and clothes of Mexican immigrants entering the US
Cette citation de Wikipedia montre bien que les mexicains sont nuls en marketing politique.
Ils auraient pu annexer l'état du Nouveau-Mexique ou la Californie avec les encouragements de la Société des Nations
si ils avaient eu une bonne agence de com. Et en 1929 !!!
Écrit par : Jazzman | 01/01/2011
Il y a des peuples qui manient mieux le verbe que d'autres....
Écrit par : Pharamond | 01/01/2011
Une information intéressante : selon le Washington Post, Yad Vashem aurait identifié deux tiers des victimes de « l'holocauste » (
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/12/21/AR2010122102329.html)
Qu'on soit bien attentif : en 1945, le génocide était en grande part un crime sans cadavres. Ceux-ci seraient partis en fumée. Nous apprenons maintenant qu’il se serait aussi agi, pour la même part, d’un crime... sans victimes identifiées. En 2004, soixante ans après les faits, la moitié des six millions ne l'était toujours pas, et aujourd'hui deux millions manqueraient encore à l'appel.
L’article mentionne, comme sources du recensement israélien, « les gens qui se souviennent des juifs exécutés », c’est-à-dire des témoins, ces fameux « témoins oculaires » qui, de Nuremberg à nos jours, constituent encore et toujours la principale, pour ne pas dire l’unique, source du récit. C’est de ces témoignages que prétendait s’affranchir la grande étude de J.-C. Pressac sur Auschwitz publiée en 1993. On voit qu’on n’est toujours pas plus avancé. Il est vrai, le même article mentionne aussi des « archives ». On se demande lesquelles. Pour se limiter encore à l’exemple d’Auschwitz, rappelons que les registres mortuaires du camp donnent environ 73000 décès jusqu’en 1943 ce qui, même si les volumes de l’année 1944 sont mystérieusement introuvables, reste très loin du million et demi retenu officiellement depuis les années 1990.
Écrit par : L. Chéron | 02/01/2011
Que d'interrogations dont il est interdit de trouver des réponses hors celles données depuis 45...
Écrit par : Pharamond | 02/01/2011
Rappelons que les conclusions du tribunal de Nuremberg sont par la loi des paroles d'évangile (enfin le mot est mal choisi) qu'il est interdit de contester.
Donc les Allemands sont bien les auteurs du massacre de Katyn et il y a bien eu 6 millions de morts Juifs dans les camps de concentration même si pour plusieurs raisons ça parait invraisemblable. Invraisemblable mais vrai. Fermez le ban !
Écrit par : Paul-Emic | 02/01/2011
Si ma mémoire est bonne, Katyn, bien qu'imputé au Allemands, ne fait pas parti des crimes pour lesquels ils ont été comdamnés. Ceci-dit, ça ne change pas grand chose.
Écrit par : Pharamond | 03/01/2011
Katyn fait partie du paquet d'accusations de Nuremberg, mais de fait si les Allemands n'ont pas été innocentés ils n'ont pas non plus été condamnés, ce qui compte tenu du contexte de l'époque et du fait que si ce n'était pas eux c'étaient les Soviétiques revient à les innocenter. Mais il faudra attendre plusieurs décennies avant que les vrais coupables soient officiellement dénoncés.
j'ai cité Katyn pour faire ressortir l'aspect parfois douteux (mais vrai selon la loi) des conclusions de Nuremberg, ne voulant pas citer des exemples plus sujets à la censure (et à la répression)
Écrit par : Paul-Emic | 03/01/2011
Je comprends.
Écrit par : Pharamond | 03/01/2011
Nuremberg a-t-il imputé Katyn aux Allemands ? D'abord, en vertu de l’article 21 de son statut, le tribunal a prétendu établir un certain nombre de faits, en recevant, sous la responsabilité conjointe des quatre puissances fondatrices, divers documents, rapports, expertises, procès verbaux d’interrogatoire etc... voire même en se contentant de considérer que tel fait était de notoriété publique (principe du « judicial notice »). Ainsi du crime de Katyn, ainsi du « génocide juif » par exemple. Ensuite, le tribunal devait établir la responsabilité précise de tel ou tel des accusés qu’il avait nommément à juger. Très souvent, la stratégie de défense des accusés n’a pas consisté à nier ces supposés crimes, mais simplement à se décharger de toute responsabilité dans leur perpétration, voire à plaider qu’ils n’en avaient pris connaissance que devant la cour. Ainsi donc, contrairement à une croyance répandue, les débats du TMI n’ont guère éclairé l’histoire, la véracité de certains faits ayant été en quelque sorte présupposée avant les audiences.
L'acte d'accusation du TMI de Nuremberg, rédigé au nom des quatre ministères publics, attribua bien le massacre de Katyn à l'Allemagne, sur la foi d'un rapport soviétique de janvier 1944 (document URSS-54) qui a été reçu en août 1945 comme preuve authentique par le tribunal en vertu de l'article 21 de son statut. Mais le cas de Katyn était très particulier, puisque l’Allemagne entière - comme à vrai dire tous les pays qui avaient échappé à la propagande alliée - savait très bien à quoi s’en tenir, et surtout les accusés pouvaient disposer d’expertises et de témoins à décharge. Encore fallait-il pouvoir les produire. La cour mit beaucoup de mauvais volonté pour leur prise en compte. Elle accepta finalement la citation du colonel Ahrens (mais non du professeur Naville). Le Livre blanc allemand fut bien versé au dossier, mais pas en tant que « preuve authentique » au titre de l’article 21 du statut. Il reste que ce rare exemple de confrontation tourna évidemment à l’avantage de la défense, en dépit de la mauvaise foi de la cour. C’était le 2 juillet 1946. L’accusation fut levée contre le colonel Ahrens, mais non contre l’Allemagne en général.
Répétons le, l’affaire de Katyn disparut ensuite des débats, et in fine ne fut pas rappelée dans le verdict, sans pour autant qu’aucun non lieu ou acquittement ait jamais été prononcé. On devine bien pourquoi, sans qu’il soit utile d’y insister : décharger officiellement l’Allemagne aurait implicitement accusé l’URSS. C’est d’ailleurs le procureur (soviétique) Pokrovsky qui le 11 mai 1946 avait prudemment indiqué que le ministère public n’attachait qu’un caractère épisodique » à Katyn (TMI, XIII, p 451-452)... Suggérer que le silence final des juges aurait élégamment et diplomatiquement condamné Staline est un peu naïf. Jamais celui-ci, qui n’était pas un imbécile, ne serait tombé dans ce panneau, ni donc n'aurait admis qu'il fût dressé.
En 1972 encore, le gouvernement soviétique obtint avec succès que le gouvernement britannique empêchât l’édification d’un monument publique que des émigrés polonais voulaient faire installer à Londres. Les autorités soviétiques eurent beau jeu de rappeler que la responsabilité de l’Allemagne était un fait « bien connu du gouvernement anglais » et « confirmé par les données du TMI de Nuremberg qui a reconnu coupable les criminels de guerre allemands » (Politburo, 8 septembre 1972).
Écrit par : L. Chéron | 04/01/2011
Merci encore une fois L. Chéron pour toutes ces précisions et de prendre la peine de les écrire.
Je me suis toujours demandé pourquoi les alliés s'étaient autant écrasés devant les soviets.
Écrit par : Pharamond | 04/01/2011
c'est plus long et bien plus étayé mais nous disons la même chose.
Écrit par : Paul-Emic | 04/01/2011
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