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03/05/2010

La grande pitié

Aussi détestables qu'aient pu être François Mitterrand et Jacques Chirac, ils ont su conserver à la fonction présidentielle une certaine respectabilité. Ce reste de monarchisme qui faisait que bon ou mauvais, aimé ou détesté, le roi était le roi. Avec Nicolas Sarkozy il en est tout autrement. Esclave du tapageur et du scintillant, il s'imagine que changer la forme change le fond. En voulant établir une sorte de gouvernance à l'américaine, peut-être efficace avec la super puissance que sont encore les États-Unis mais tout à fait risible avec l'état croupion qu'est devenu la France dans l'Union Européenne et appropriée à la mentalité anglo-saxone mais vouée à l'échec en France, il s'est couvert de ridicule.

Sa photo officielle où il apparaissait étriqué à côté de drapeaux disproportionnés (avec pour la première fois celui de l'UE) n'augurait rien de bon. La suite a confirmé le désastre pressenti. Tel un parvenu d'un roman naturaliste du XIXme siècle, il se vautre avec la plus grande satisfaction dans la vulgarité s'imaginant être un modèle de réussite. Quant à ses bains de foule ils ressemblent plus aux déplacements d'un parrain entouré de ses sbires qu'aux aimables visites du Président de tous les Français.

Les rares moments où le protocole l'oblige encore à prendre la pose du Chef d'État, il se contraint à un rictus censé être de circonstance mais qui ne trahit que l'ennui d'être là. À sa décharge il faut dire qu'il se contrefiche du sort du pays et de ses habitants. D'ailleurs, confusément ces derniers s'en aperçoivent et par un juste retour des choses, ils lui manquent de respect "en direct" comme ils ne se l'étaient jamais permis avec aucun des autres présidents, préservés par l'aura de leur fonction.

En voulant imposer un nouveau style, Sarkozy a mis à bas les quelques survivances de sacré héritées de ses prédécesseurs ; on ne dirige pas une nation comme on gère une entreprise. En quelques mois, la fonction présidentielle a été mise à terre. Elle ne s'en relèvera pas, pas sous la forme que nous connaissons.

Commentaires

Eric Zemmour compare Sarkozy à Giscard. Je crois qu'il a entièrement raison. Son prédécesseur à l'Elysée avait lui aussi contribué à désacraliser la fonction présidentielle. Lui aussi était un chaud partisan de l'Europe. Comme si européisme et sécularisation allaient de pair.

Écrit par : Sébastien | 04/05/2010

Il est vrai que Giscard a commencé en voulant faire "moderne", mais il ressemblait encore à un président.

Écrit par : Pharamond | 04/05/2010

L'Union porte en elle la disparition des États, il est donc normal que la fonction de président se transforme en celle de gouverneur voire celle de sous-préfet, demain en commis des entreprises du CAC 40.
Allié à une personnalité qui manque totalement de classe et d'envergure on a ce que l'on voit.
Cruchot aux Affaires en quelque sorte.

Écrit par : Paul-Emic | 04/05/2010

Oui, et c'est grande pitié...

PS : Remarque que Cruchot me fait rire, lui.

Écrit par : Pharamond | 04/05/2010

Sarko souvent aussi me fait rire

Écrit par : Paul-Emic | 04/05/2010

Au début un peu, mais maintenant je n'y arrive plus.

Écrit par : Pharamond | 04/05/2010

Mon Dieux !

S'il avait seulement gouverné la nation comme une entreprise , nous lui en serions reconnaissant .

Écrit par : lemartien | 07/05/2010

Certes, mais il crois l'avoir fait.

Écrit par : Pharamond | 07/05/2010

Peut-être que l'imbécillité de Sarkozy contribuera à la réforme dont la France a besoin. La réforme par le dégoût, c'est toujours la réforme, et quoi d'autre que le dégoût suscite une réforme?

Écrit par : Ben | 09/05/2010

Puisses-tu dire juste...

Écrit par : Pharamond | 09/05/2010

Les commentaires sont fermés.