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05/05/2008

Sur le Mal absolu et relatif

J'ai découvert un texte de Dang sur le blog Koztoujours tu m'intéresses grâce à la page consacrée aux controverses historiques crée par Philippe Edmond. Bref, ce texte est intitulé ''Auschwitz, triomphe du Diable ?'' ; or, dans mon blog j'ai déjà expliqué pourquoi, à mon avis, considérer le nazisme comme le mal absolu est historiquement faux et politiquement préjudiciable à notre pays. Diaboliser son adversaire pendant la guerre est normal, si je puis dire ; mais étrangement, les années qui nous séparent de la Seconde guerre et de la Shoah ne permettent pas de prendre le recul nécessairement pour considérer froidement cette période. Loin de moi l'idée de minimiser la responsabilité des uns ou la souffrance des autres, seulement le travail des historiens doit se faire sereinement pour pouvoir analyser les faits de façon dépassionnée. Dès qu'on touche au fascisme on en est très loin. En guise de préambule, j'ajouterai deux choses. Premièrement, il me faut passer sous les fourches caudines en précisant que je suis ni un révisionniste ni un négationniste ni un néo-nazi (même si je regarde la loi Fabius-Gayssot comme une infamie dans un pays démocratique). Deuxièmement, je n'attaque aucunement l'auteur de ce texte, mais il me semble représentatif parce qu'écrit par une personne sincère et de droite. Je ne vais pas me livrer à une critique tout azimut ou un démolissage de son texte mais seulement relever ce qui me paraît tenir de l'aveuglement de la passion et non de la raison. Quelqu'un pourra bien-sûr m'objecter que Dang ne prétend pas faire oeuvre d'historien et il aura raison ; je l'ai dis plus haut, il s'agit juste d'un choix à titre d'illustration.

Les lignes entre crochets et en rouge ont été rajoutées par moi.

 

''Auschwitz, triomphe du Diable ?

 

Il faut se précipiter à Cracovie, sur les pas de Jean Paul II. La vieille ville est magnifique avec ses clochers, ses façades baroques, ses parcs, ses places romantiques, ses rues piétonnes bordées de bars et de restaurants. Une foule dense, jeune et joyeuse, parcourt ces quartiers historiques jusque tard dans la nuit.

On peine à imaginer qu’un peu plus de 60 ans plus tôt, à 60 km de là, des hommes mirent au point la plus épouvantable machine à faire souffrir et mourir d’autres hommes : Auschwitz. [Pourquoi la plus épouvantable machine ? L'Histoire est malheureusement riche en épouvantes de toute sorte, passées, présentes et je le crains, futures.]

Arriver à Auschwitz un beau jour d’été ce n’est pas d’emblée trouver l’image de l’enfer qu’on imaginait. Le soleil, la verdure ne donnent pas une impression de barbarie.

Des autocars amènent des centaines de jeunes juifs américains venus se recueillir là où des ancêtres ont disparu. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de l’entrée les uns et les autres se taisent.

On passe la porte célèbre avec l’inscription « Arbeit macht frei » («le travail rend libre»). L’endroit est paisible.

Un vent léger joue dans les feuilles des nombreux bouleaux qui poussent dans les allées.

Les baraques sont en briques et ne donnent pas cette impression de désolation que l’on trouve au camp du Struthof, en Alsace. Si on ne voyait pas les barbelés électrifiés on pourrait se croire dans une immense colonie de vacances. L’image d’un camp militaire vient aussi à l’esprit.

On entre dans l’un des nombreux baraquements transformés en musées et là tout bascule.

On passe de la sérénité à l’horreur. Des quintaux de cheveux humains sont entreposés ainsi que des milliers d’objets récupérés par les tortionnaires sur leurs prisonniers. Ce n’est qu’une petite partie du butin. Tout le reste avait déjà été reconditionné, recyclé et mis à la disposition du peuple allemand. Avec les cheveux on confectionnait de belles couvertures. Les dents en or étaient fondues. [Peuple allemand, il faut le rappeler, soumis à un blocus, bombardé depuis 1943 et subissant une économie de guerre depuis fin 1939. Il était loin de se vautrer dans le luxe.]

Les milliers de poupées et de nounours que l’on voit dans les chambrées transformées en entrepôts étaient-ils retapés et offerts aux petits aryens ? Probablement. Se sont-ils jamais doutés qu’on les avait arrachés à des enfants prisonniers, promis à la mort ?

On voit également des centaines de valises dont certaines portent les étiquettes de destinations heureuses : Capri, Paris, Istambul. Leurs propriétaires ne pensaient pas que leur ultime destination serait un village désormais maudit près de l’une des plus belles villes d’Europe. Plus loin ce sont des centaines de brosses à dents, de blaireaux, de cannes, de béquilles, de prothèses en tous genres qui sont livrés au regard. De grands malades, de grands handicapés, des vieillards, ont été internés ici.

On ressort pour aller visiter d’autres baraques.

Chaque nationalité européenne a son musée de la souffrance à Auschwitz.

On pense aux révisionnistes et autres négationnistes.

Sont-ils venus ici ? Au fait, que prétendent-ils ? Que contestent-ils ?

La réalité des morts et des souffrances ou le nombre de juifs tués à Auschwitz ? [Toute le question est là, comment parler d'individus quand on ne sait pas ce qu'ils ''prétendent'' justement.]

Une exposition dans le ghetto de Cracovie nous apprend que sur les 6000 anciens élèves d’une école juive de la ville 1500 étaient encore en vie en 1947, la plupart avaient pu se cacher grâce à l’aide d’organisations catholiques. On se sent un peu mieux en apprenant qu’il y eut ces actes de résistance. Cela va à l’encontre des affirmations, malheureusement en partie avérées, selon lesquelles des juifs étaient livrés par des Polonais contre un sac de pommes de terre. [Par haine, esprit de lucre ou pour survivre. Que ferions-nous, nous-même, en cas de disette ?]

On sait aussi que sur le million et demi de victimes recensées dans ce camp de la mort il n’y avait pas que des juifs.

On trouve parmi elles des résistants polonais, de simples citoyens des alentours du camp, même pas résistants, mais que leur conscience avait amenés à un moment ou un autre à donner une aide quelconque à des fugitifs. Un verre d’eau offert à un évadé et on se retrouvait dans l’antichambre de la mort.

Il y avait aussi des tziganes. Vingt mille gitans sont morts à Auschwitz ainsi que quinze mille prisonniers de guerre russes, des centaines d’homosexuels, des résistants arrêtés un peu partout en Europe, quelques droits communs aussi lorsqu’ils n’avaient pas été choisis pour être les « kapos » de triste mémoire.

On estime à 10% le pourcentage de victimes non juives à Auschwitz.

Tous les morts d’Auschwitz n’étaient pas juifs, tous les juifs de Cracovie ne sont pas morts, c’est exact. En faire état sans donner d’autres précisions, selon la méthode révisionniste, c’est faire accroire qu’ils étaient minoritaires dans le camp d’extermination. Les juifs furent tout de même un million trois cent cinquante mille à périr derrière ces barbelés électrifiés. [Il semble que l'on connaisse tout de même un peu les "méthodes révisionnistes"]

Si un seul juif avait été tué parce qu’il était juif ne serait-ce pas déjà une honte pour l’humanité ?

Laissons les révisionnistes à leur macabre et dérisoire comptabilité.

La visite nous conduit aux chambres à gaz, aux fours crématoires.

Des milliers de cannettes de gaz ont été conservées.

Les négationnistes affirment que c’était pour désinfecter les vêtements.

L’odieux le dispute au ridicule ?

Pourquoi ces chambres à gaz sont-elles situées à côté des crématoires ? [parce qu'il ne s'agit pas des mêmes chambres.]

Ont-ils un début de réponse à cette interrogation ?

Pourquoi affirment-ils qu’elles n’ont pas existé en dépit de la matérialité des preuves et des nombreux témoignages ?

On ne peut que déplorer la loi qui interdit aux historiens d’affronter les négationnistes et faire litière de leurs assertions qu’ils ne se gênent pas pour diffuser, comme lors du récent colloque révisionniste de Téhéran.

Oublions-les, sans leur donner une oreille complaisante. [Comment en parler sans les écouter ?]

L’astuce du Malin est de faire croire qu’il n’existe pas. [Sans les chambres à gaz l'endroit serait-il plus humain pour autant ?]

Le voyage en barbarie se poursuit.

Dans une cour réservée aux résistants on suspendait les prisonniers par les coudes et on les laissait des heures dans le froid avant de leur tirer une balle dans la tête. [Les exécutions n'avaient lieu que l'hiver ou n'y a-t-il pas d'été en Pologne ?]

Pourquoi les S.S faisaient-ils souffrir les gens avant de les tuer ?

Ailleurs on voit comme au Moyen-Âge des cellules si étroites, si petites qu’on ne pouvait s’y coucher, s’y asseoir, s’y tenir debout. On y emmurait des détenus coupables de « résistance » à l’intérieur du camp et on les laissait mourir de faim et de soif.

Comment des hommes qui avaient été au moins pour certains des enfants aimés par leurs parents, des enfants innocents, souriants et joueurs, ont-ils pu atteindre ces sommets de la méchanceté, de l’horreur, de la barbarie ? [Question valable pour tous les bourreaux de la planète.]

La question est lancinante tout au long de ce périple dans l’innommable.

Où était Dieu à Auschwitz ? Comment un Dieu de bonté et d’amour a-t-il pu tolérer tout cela ?[Et tolérer le Rwanda, le Cambodge...] Nietzsche a-t-il raison de proclamer la mort de Dieu ?

Et pourtant le Christ était bien présent à Auschwitz. Comme à l’accoutumée il était bafoué et discret, il se trouvait à côté des plus pauvres.

Il inspirait le père Maximilien Kolb. Ce franciscain polonais offrit de prendre la place d’un père de famille qui avait été choisi au hasard avec neuf autres prisonniers pour être emmuré en guise de représailles pour l’évasion d’un des leurs dont on apprendra plus tard qu’il s’était noyé en tombant dans les latrines.

Au bout de quinze jours Kolb et trois autres martyrs n’étaient toujours pas morts et narguaient les nazis en chantant des cantiques à la Vierge.

Un médecin les tua en leur injectant une substance mortelle.

Oui, des médecins étaient présents à Auschwitz. Non pas pour soigner les malades et honorer leur serment mais pour procéder à des « recherches » et expériences sur les prisonniers.

Des femmes, des jumeaux, notamment, furent opérés, mutilés, estropiés pour vérifier je ne sais quelles théories.

Leurs « découvertes » ne sont guère évidentes. Heureusement pour la Science !

Au procès de Nuremberg certains sauvèrent leur peau sinon leur âme en se cachant derrière le paravent de la recherche.

Le sacrifice du Père Kolb ne fut pas vain. On pense à la proclamation des orthodoxes le jour de Pâques : Christ est ressuscité, par sa mort il a vaincu la mort.

Tous les rescapés reconnaissent que rien ne fut plus jamais comme avant dans le camp après la mort du saint homme. Les prisonniers qui se seraient facilement entretués pour un morceau de pain devinrent plus solidaires.[J'en doute, mais c'est personnel.]

Le Diable qui croyait avoir triomphé commençait à battre en retraite.

si Dieu était discret, le Diable, lui, était omniprésent.

On dit « où était Dieu à Auschwitz ? ». On oublie de dire que si Dieu était discret, le Diable, lui, était omniprésent.

L’homme moderne ne croit plus au Diable. Il a bien tort s’il est croyant.

L’Ecriture multiplie les allusions au Démon.

Le Diable essaya même de tenter le Christ.

Quand nous récitons le Notre-Père nous demandons à Dieu de nous « délivrer du mal ».

Quel que soit le nom qu’on lui donne : Satan, Lucifer, le Diable, le Malin, le Démon, le Mal… pour un croyant il existe et il suffit de visiter Auschwitz pour le rencontrer.

Auschwitz serait donc l’un des plus grands triomphes du Diable ? Rien n’est moins sûr. Dans son « Je vois Satan tomber comme l’éclair » René Girard démontre bien au contraire l’échec de la stratégie démoniaque. Depuis les camps d’extermination on n’ose plus prendre le peuple juif comme bouc émissaire. [Il faut demander aux nations arabes ce qu'elles en pensent...]

Il faudrait cependant bien se persuader que dans un monde qui ne croit ni en Dieu ni au Diable tout ce que l’on voit à Auschwitz peut redevenir possible. [J'en doute, on peut tuer au nom de tout et n'importe qui ou quoi, l'Homme est plein d'imagination.]''

 

Commentaires

Vos commentaires ont un arriere gout que je n'arrive pas à qualifier.
Vous remettez tout en cause, c'est facile, mais ne portez aucun commentaire sur les juifs eux mêmes, et sur l'inhumanité de ces polonais si complaisants.
Shoah de Lanzmann passe ce soir sur la 5, c'est LE documentaire à voir.
En attendant, je me suis inscrit sur votre blog parce que j'y attendais de la qualité, il n'en est rien.

Encore une fois, vos commentaires en rouge ne sentent pas bons. Et votre avertissement du départ qui vous dédouane de tout négationnisme était inutile. Soit vous l'êtes alors assumez le. Soit vous ne l'êtes pas, mais vous ne devriez pas avoir besoin de le préciser, ca devrait se voir. Or ca ne se voit pas.
Bonne continuation.

Écrit par : Pascal | 05/05/2008

Arrière goût difficile à qualifier... en tout cas désagréable semble-t-il.

Je ne remets pas tout en cause,loin de là, et que voulez-vous que je dise sur les Juifs ?

Je ne regarde plus la télé depuis deux ou trois ans, désolé.

Encore désolé, de vous décevoir cette fois.

Si j'étais négationniste je ne pourrais pas l'assumer car la loi l'interdit.
Comme je ne le suis pas, je le dis, car on est facilement soupçonné de nos jours, la preuve...

Merci et passez quand vous voudrez.

Écrit par : Pharamond | 05/05/2008

Je ne vais pas revenir sur le gros texte en rouge et noir.
Mais la loi Gayssot effectivement etouffe l'histoire et ne permet plus que de la regarder qu'avec des oeillères... Un seul et même registre, linéaire, puisque plus de possibilité de contradiction.
Liberté d'expression mon cul!

Écrit par : Poudre en Guyane | 06/05/2008

Comme tu le dis si joliment ;-)

Écrit par : Pharamond | 06/05/2008

Je ne crois pas que les tortionnaires aient été dans leur jeunesse aimés par leurs parents. Je conclus, sans autre preuve que le raisonnement logique, que les parents allemands furent détournés de leur rôle affectif une ou deux décennies avant la guerre. Ceci dans le but de CRÉER des sadiques et des insensibles. Un précepte d'éducation communiste dit de ne jamais donner raison aux enfants "pour ne pas les rendre prétentieux". Son vrai but est de détruire leur confiance en eux. L'éducation nazie devait forcément avoir des préceptes pervers de ce genre mais je suppose qu'on ne les rappellle pas car ils ressemblent trop aux principes socialistes actuels.

Écrit par : Ben | 08/05/2008

Hitler a été élu en 33, puis a pris les pleins pouvoirs à partir de 35 ; son système, pendant la guerre, avait donc moins de 10 ans... Je suis dubitatif.

Écrit par : Pharamond | 08/05/2008

Je connais cette chronologie mais le gauchisme et l'esprit revanchard existaient en Allemagne avant l'essor d'Hitler. Il a dû récupérer puis renforcer une mauvaise mentalité déjà installée. Des millions de tortionnaires ne se fabriquent qu'en empêchant les soins parentaux normaux dans toute la nation. C'est une certitude logique mais les préceptes d'éducation, les fondements du bien ou du mal national, ne sont presque jamais mentionnés. Pourtant ce sont eux qui définissent le mieux un pays et son avenir.

Écrit par : Ben | 12/05/2008

Il faut voir ce que le traité de Versailles a fait de l'Allemagne. Quant aux millions de tortionnaires, j'ignore les chiffres et la guerre ne rend pas l'Homme bon de toute façon.

Écrit par : Pharamond | 12/05/2008

Vous m'incitez avec beaucoup de gentillesse et de courtoisie à vous dire ce que je pense des commentaires que vous avez ajoutés à mon billet sur "Auschwitz, Triomphe du diable".
Je ne vais pas me dérober, d'autant moins que je crois à la confrontation des idées même et surtout quand elles ne sont pas les miennes.
J'avoue cependant ne pas très bien comprendre le but que vous poursuivez.
Vous l'avez bien saisi et vous l'avez souligné, je n'ai pas voulu écrire un article historique. Tout au plus ai-je voulu dire ce que j'avais vu et engager une réflexion sur le Mal.
Il n'en reste pas moins que je n'ai pas écrit n'importe quoi et que je me suis documenté.
Dans votre introduction vous laissez accroire que dans le fond je suis sensible, bien qu'étant sincère et de droite, à une certaine propagande, philosémite je suppose.
Ce serait le cas si je disais que tous les morts d'Auschwitz étaient des juifs. Ce n'est pas ce que je dis.
Ce serait le cas si je disais que tous les juifs de Cracovie ont péri pendant la guerre. Ce n'est pas non plus ce que je dis.
Je crois au contraire avoir été équilibré dans mes propos et avoir montré ma liberté d'esprit.
Alors j'en reviens à ma question. Que voulez-vous prouver?
Que je dis des âneries? Il faudrait le démontrer.
Que ma réflexion sur la Mal est indigente? Je veux bien mais il faudrait argumenter davantage.
Vous voulez montrer la stupidité de la loi Gayssot? Je suis d'accord et je l'ai dit. Elle empêche tout débat sérieux qui pourrait démonter les arguments des négationnistes.
Je vous le dis sans fard et sans agressivité, vos commentaires ne peuvent prétendre qu'à instiller le doute quant à la réalité de ce qui s'est passé là-bas. Ils ne sont pas non plus à la hauteur de votre ambition d'instaurer un débat car ils s'attachent à de petits détails alors que je voulais réfléchir sur les puissances du Mal. Mais je n'ai sans doute pas réussi à faire passer mon propos.
Pour être plus explicite prenons certains de vos commentaires:
"pourquoi la plus épouvantable machine" - on ne va quand même pas se battre sur l'intensité de l'horreur. Et vous en connaissez beaucoup des machines d'extermination dans l'histoire de l'humanité qui ont permis de liquider un million et demi d'individus dans un seul camp? Vite des citations!
Le recyclage des cheveux, des dents, des prothèses ne vous émeut pas sous le prétexte que les allemands étaient privés de tout. Nous aussi en France et dans toute l'Europe on était privé de tout. Est-ce une raison pour perdre tout sens moral? Quel individu doué d'un peu d'humanité accepterait de porter une prothèse ou une dent en or arrachée à un malheureux que l'on a assassiné?
Plus loin vous dites, à propos de l'accusation souvent adressée aux polonais (et infondée selon moi) d'avoir vendu des juifs pour un sac de pommes de terre, qu'on ne sait pas ce qu'on aurait fait à leur place. Là encore nous ne parlons pas le même langage, j'espère que je n'aurais pas dénoncé un homme pour manger à ma faim.Encore une fois ce sont deux conceptions de la morale qui s'opposent.
Quand je parle des résistants polonais qu'on laisse agoniser dans le froid pendant des heures, vous ironisez "n'y a-t-il donc pas d'été en Pologne". Commentaire facile et désolant. En été aussi cela devait être pénible de rester suspendu par les coudes pendant des heures. Vous n'avez donc aucune compassion pour les gens qui ont souffert?
J'aimerais me tromper mais l'ensemble de vos commentaires me donne vraiment l'impression que vous voulez minimiser le crime. Dang n'est pas historien, c'est un brave type abusé par la propagande juive. Ce qu'il dit est à prendre avec précaution. Il y a eu autant d'atrocités ailleurs. Ce qu'il relate a-t-il bien eu lieu après tout? N'est-ce pas une invention des juifs toujours prompts à se faire plaindre et à profiter de ce que certains d'entre eux (mais pas tous) ont subi?
Tout ce que j'ai envie de dire c'est que le Mal était à l'oeuvre à Auschwitz, j'en suis convaincu. Des hommes et des femmes ont subi des tortures insensées. Parce qu'ils étaient juifs ou résistants ou russes ou tziganes ou homosexuels ou chrétiens. Le pourquoi de leur élimination n'a pas grand intérêt. Ils ont été torturés et tués par des hommes ordinaires qui ne les considéraient plus comme leurs semblables et pour le chrétien que je suis c'est inadmissible.
Voilà dit avec conviction ce que je pense. J'admets qu'on ne pense pas comme moi mais il faut me dire pourquoi.

Écrit par : Dang | 15/05/2008

Merci pour ce (long) commentaire. Je vois que, comme je l'avais craint, vous n'avez pas apprécier mes remarques. Pour éviter un débat sur des ''petits détails'', je vais répondre à votre interrogation finale : pourquoi je ne pense pas comme vous ?
Je ne considère pas la Shoah comme l'horreur absolue parce que l'absolu n'existe pas dans ce domaine, ce qui, bien sûr, ne me fait pas pour autant ignorer la souffrance de ceux qui en ont été victimes. La propagande entretenu pour différentes raisons depuis la Seconde Guerre est simple : Hitler était une incarnation du diable,le nazisme une idéologie maléfique, les nazis des démons, et les camps de concentration des parcelles de l'Enfer. À grand renforts de termes empruntés au discours religieux on continu à ''programmer'' les cerveaux avec comme résultat l'idée que si telle chose était ou est monstrueuse le nazisme était obligatoirement pire.
Votre texte m'a semblé participer à cette vision des choses. Je l'ai choisit parce que vous ne m'apparaissiez pas comme une personne mal intentionnée mais comme un acteur inconscient de ce drame qui se joue depuis des décennies ; c'est aussi pour cela que je tenais absolument à ce que vous soyez au courant de ma note. Et encore une fois, je tiens à vous préciser que je ne considère pas que vous ayez écrit des âneries, si je me suis permis une note d'ironie je tiens à m'en excuser mais l'ironie est une seconde nature chez moi. Je finirais en vous disant que je me suis peut-être trompé en choisissant votre texte ; vous êtes croyant et là où vous voyez la présence de Dieu ou celle du diable je ne vois que les faits et méfaits de l'Homme.
Cordialement.

Écrit par : Pharamond | 17/05/2008

Je ne puis que souscrire à votre conclusion. Nous ne pouvons avoir le même regard sur la Shoah.
Vous dites que je suis croyant, ce que j'espère être en effet, mais je suis avant tout chrétien ce qui implique une certaine éthique, une certaine vision du monde, de la vie, de la souffrance, de la mort.
J'ajouterais que je pense que l'on peut souscrire à la vision du monde des chrétiens sans être croyant.
Croyant je le suis surtout parce que je crois aux forces du mal, je crois au Mal autant que je crois au Bien.
C'était l'idée sous-jacente dans mon billet.
En fait la Shoah est à mes yeux une parfaite illustration de l'oeuvre du Mal.
Je puis vous rejoindre pour dire qu'il y a eu d'autres expressions atroces du Mal, particulièrement au XXe siècle qui aura battu tous les records dans le domaine de l'horreur.
Le goulag est une autre manifestation du Mal.
Alors pourquoi ai-je employé, à dessein, l'expression "horreur absolue" ou "mal absolu" pour décrire la Shoah? Parce que pour moi quand un système carcéral vise à éliminer des hommes, des femmes, des enfants, qui eux, a priori, ne peuvent être coupables de rien, en les faisant souffrir et que les geôliers, qui sont des hommes ordinaires, ne s'en émeuvent pas, eh bien oui, pour moi on n'est plus dans le domaine de l'humain mais dans celui du Mal absolu inspiré par ce que l'Ecriture nomme Diable.
Le goulag aussi procède de ce Mal absolu.
Mais, alors qu'il avait commencé bien avant la Shoah, il n'était, si j'ose dire, pas encore aussi performant dans l'horreur.
Je reprends à mon compte ce que vous dénoncez comme étant le fruit de la propagande : oui je crois qu'Hitler était une incarnation du diable,le nazisme une idéologie maléfique, les nazis des démons, et les camps de concentration des parcelles de l'enfer.
Vous me ferez crédit, j'espère, de ne pas être de ces citoyens perméables à la propagande d'où qu'elle vienne, tout ce que j'ai pu écrire chez Koz, mes billets autant que mes commentaires, le prouve. Ce que je dis donc sur le nazisme est ce que j'en pense après avoir longuement médité sur la question.
J'ajoute immédiatement que je pense la même chose de Staline, de son régime, du goulag, et du communisme en général.
Je suis d'ailleurs en disant cela dans la ligne de ma profession de foi-présentation écrite chez Koz il y a un an lorsqu'il me proposa d'écrire des billets pour son blog. Je mettais sur le même plan nazisme et communisme.
Je dirai volontiers que Pol Pot au Cambodge et les génocidaires huttus au Rwanda (parmi lesquels il y avait beaucoup de chrétiens hélas) ont une place de choix dans ce triste palmarès de l'inhumanité.
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner vos sympathies politiques.
La modération avec laquelle vous vous adressez à moi m'incite à vous livrer le fond de ma pensée. Votre famille politique à tort de défendre l'indéfendable ou de lui trouver des excuses et autres circonstances atténuantes. Le nazisme était intrinséquement pervers de mon point de vue. Mais même si avec une optique différente, on s'oblige à le créditer de certaines réalisations indéniables, on garde surtout de lui le souvenir de crimes insensés et d'erreurs politiques et stratégiques qui ne s'expliquent que par la folie d'Hitler.
Je ne vous donnerai que deux exemples : en Ukraine les allemands sont accueillis comme des libérateurs. Que fait Hitler? Persuadé qu'il a affaire à des sous-hommes il se comporte en conquérant oppresseur. Deuxième exemple : le fürher qui est le chantre de la race aryenne fait fusiller des résistants norvégiens, archétypes de la pureté raciale qu'il préconise, et dans le même temps enrôle des légions de SS musulmans, non seulement en Palestine ou dans les Balkans mais aussi en Afrique du nord. On y est un peu loin de son idéal racial il me semble.
Pour conclure je voudrais dire avec force que pour moi un homme qui souffre est un homme qui souffre, point. Qu'il s'agisse d'un juif dans les camps, d'un palestinien derrière le nouveau mur de la honte à Béthléem, d'un cambodgien sous Pol Pot, d'un tutsi au Rwanda, d'une victime du communisme en Sibérie ou ailleurs.

Écrit par : Dang | 17/05/2008

Avec votre mise au point, je vous aurais volontiers laissé le mot de la fin. Cependant une partie de votre commentaire m'incite à réagir. Vous parlez de sympathies et de famille politiques sans préciser lesquelles et l'accusez d'être indulgente avec le nazisme. J'aurais préféré que vous soyez plus précis ; quelles sympathies ? quelle famille ? Je vais essayer de répondre tout de même.
Vous parlez de la droite ? Dans ce cas c'est oui, je l'ai dit de nombreuses fois ; pas celle de Nicolas Sarkozy mais de droite tout de même. Que je sache, pas celle non plus qui fait l'apologie du IIIme Reich.
Vous parlez peut-être de l'extrême droite ? Ici c'est plus compliqué. Il ne me semble pas en faire partie, bien que plusieurs fois mon blog y a été classé. Et j'ai pu constater que mes compagnons d'infortunes (?) du moment n'étaient pas de mauvaise compagnie. J'ai trouvé une liberté de ton et d'idées que je trouvais rarement ailleurs, et si il y avait quelques sympathisants du fascisme parmi eux, c'est leur problème, pas le mien.
À moins que vous de parliez du fascisme ou du nazisme ? Là je dit non. Ces mouvements politiques sont bien définis dans le temps et l'espace et je n'en fais pas parti.
Enfin, vous pouvez trouver que je blâme plus souvent les communistes que les fascistes ; et c'est tout à fait exact. Je trouve en effet qu'il y a une immense disproportion de traitement entre les deux idéologies totalitaires, alors à ma minuscule échelle j'équilibre.

Écrit par : Pharamond | 17/05/2008

Ne croyez surtout pas que je tiens à avoir le dernier mot. Je reprends mon clavier pour rebondir sur votre réponse parce qu'elle m'intéresse.
Il est exact que j'avais l'extrême-droite en tête quand je parlais de votre famille politique.
Je n'aime d'ailleurs pas trop cette expression fourre-tout pour désigner une famille politique aux muliples facettes. Des royalistes aux néo-fascistes, en passant par les chrétiens intégristes et les ultra-conservateurs, il y en a des nuances d'opinions dans ce qu'on appelle l'extrême-droite.
J'aime mieux parler de "droite non-parlementaire" ou de "droite non-conformiste" voire de "droite anti-bourgeoise" pour désigner la droite radicale.
Ce que je tenais à souligner c'est que cette droite radicale a trop souvent de l'indulgence pour le nazisme. Elle serait mieux inspirée comme je le disais dans mon commentaire de ne pas nier l'évidence de l'horreur ni de trouver des excuses à l'inexcusable.
Il faut voir le mal que "le détail" a fait à l'image de Le Pen qui aurait été mieux inspiré de dire qu'il préférait regarder vers l'avenir que vers le passé et de prendre acte de la monstruosité du régime d'Hitler.
On lui avait tendu un piège grossier et il était tombé dedans.
Je vous accorde qu'il en est de même avec les vieux moscoutaires qui refusent toujours de renier Staline.
Pour être franc avec vous je n'ai pas voulu le moins du monde insinuer que vous aviez des sympathies nazies mais à mes yeux vos commentaires tendaient à trouver des circonstances atténuantes aux crimes du nazisme, comme cela est souvent le cas sous la plume de commentateurs issus de la droite non-conformiste.
Pour moi c'est une erreur qui a toujours coûté très cher à cette branche d le droite.
Sur ce je vous souhaite un bon dimanche.

Écrit par : Dang | 18/05/2008

Une remarque à propos du "détail" de Le Pen. Ce n'est pas ce qu'il a dit "[...] je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième guerre mondiale" qui lui a porté tort mais la manière dont les médias et la classe politique ont transformé sa phrase "Le Pen a dit que la Shoah n'est qu'un détail".
D'autre part, je ne vois pas en quoi un individu parce qu'il est de droite radicale doit toujours préciser qu'il n'est pas néo-nazi alors que l'on ne demande que très rarement à un communiste s'il est stalinien. Vous parlez de renier, mais il n'y rien a renier puisque qu'il n'y aucune filiation alors que les communistes ont toujours, que je sache, le drapeau rouge, la faucille et le marteau sous lesquels des millions d'hommes ont soufferts et sont morts.
Quant à attenuer les crimes des nazis, cela mérite une précision. Pour moi, et j'imagine d'autres personnes de notre "famille politique", le nazisme n'est pas le Mal absolu et nous l'affirmons. Si certains considèrent cela comme une minimisation de leurs crimes c'est leur problème.
Bon dimanche à vous aussi.

Écrit par : Pharamond | 18/05/2008

Tout d'abord je vous remercie Pharamond de maintenir notre débat dans les limites d'une grande courtoisie, loin des invectives habituelles.
Au milieu des années 80 si j'ai bonne mémoire, j'étais dans ma voiture, bloqué dans un embouteillage vers Orgeval quand, à l'écoute du club de la presse, j'ai entendu Le Pen parler de détail à propos des chambres à gaz.
Immédiatement un journaliste lui a dit "vous trouvez vraiment que c'est un détail?".
Il a confirmé.
Peut-être pensait-il que dans toutes les horreurs de la guerre ce moyen d'extermination était en effet un détail de la machine à tuer, parmi d'autres. Mais pour les gens qui ont subi la mort d'un proche, il n'y a pas de détail.
Le bombardement de Dresdes n'était pas un détail pour les 100 000, peut-être 200 000 morts, l'anéantissement de la Normandie en juin 44 avec ses 80 000 morts n'était pas un détail pour les victimes, de même que pour tous ceux dont un proche est mort dans un camp, la chambre à gaz n'était pas un détail.
On a tendu un piège grossier à Le Pen. Il est tombé dedans. Il n'a pas su se rattaper immédiatement.
Il a fait marche arrière quelques jours plus tard dans une déclaration où il a énuméré les modes d'exécution utilisés par les nazis : pendaison, balle dans la nuque, piqûre, chambre à gaz... et il a affirmé que chacune était un détail faisant partie d'un tout condamnable.
Trop tard, la presse avait retenu sa première déclaration, trop contente de pouvoir le fustiger, on s'en doute, mais il en était responsable.
Votre conclusion précisant que le nazisme n'est pas le Mal absolu limite forcément le champ de notre discussion. C'est dommage car de toute évidence on peut discuter avec vous, mais le chrétien que je suis ne peut voir autre chose que la Mal dans l'idéologie en question.
Je suppose que vous aussi êtes chrétien, au moins culturellement, et je n'arrive pas à comprendre comment vous pouvez réconcilier le message évangélique et le nazisme. Ou alors vous reniez tout notre héritage culturel bâti au fil des siècles.

Écrit par : Dang | 18/05/2008

Je suis agnostique et chrétien de culture, c'est exact, mais là où je ne vous suis pas c'est quand vous dites "je n'arrive pas à comprendre comment vous pouvez réconcilier le message évangélique et le nazisme". Il n'y a pas à réconcilier quoi que ce soit, le nazisme était une tyrannie sanglante et ce n'est pas moi qui le contesterais. Cependant, je n'ai pas l'habitude d'employer le terme de "mal", c'est comme ça, je laisse son usage aux croyants. Par contre, c'est l'absolu qui me chagrine, si le nazisme est le mal absolu les autres formes de mal ne peuvent être que moindre, et là je ne suis pas d'accord. Enfin, je ne renie pas mon héritage culturel, au contraire. Parcourez mon blog si vous le voulez bien ou demandez à Polydamas qui compte parmi vos amis j'ai cru comprendre et vous en aurez confirmation.

Écrit par : Pharamond | 18/05/2008

@Pharamond : si c'est seulement le mot "absolu" qui vous gêne on peut certainement s'entendre car lorsque le mal est à l'oeuvre il est le même partout, que ce soit dans les camps de la mort nazis, dans les camps vietminh, dans les massacres des indiens d'Amérique, du nord et du sud, dans le massacre des Mau-Mau, dans les bombardements de Londres, de l'Allemagne, de la Normandie, dans les massacres en Ukraine, au goulag, au Cambodge... D'ailleurs si je souscris à l'expression de "mal absolu" je ne suis pas sûr de l'avoir employée.
Je voudrais cependant vous demander de comprendre ma position : il y a le Bien et le Mal.
Quand vous commentez mon texte en donnant l'impression de chercher à minimiser le mal qui a été fait ou à trouver des excuses à ceux qui ont fait ce mal (c'est comme cela que je l'ai compris) vous ne dites pas "c'était mal et je condamne", vous dites "il y a eu le mal ailleurs". C'est sur ce point qu'on ne peut pas s'entendre.
Le mal des uns n'excuse pas le mal des autres.

Écrit par : Dang | 19/05/2008

Excusez moi de m'immiscer dans votre dialogue mais à la lecture de votre commentaire je suis surprise que vous tiquiez sur les mots "mal absolu" comme si cela vous gênait et que vous vouliez apporter des degrés dans l'horreur. Et personnellement j'ai du mal à comprendre que l'on puisse différencier des horreurs les unes par rapport aux autres dès lors que des milliers de morts en sont la conséquence. (sauf si l'horreur est la conséquence d'un événement naturel car ce n'est pas l'homme qui en est à l'origine).

Écrit par : Thaïs | 19/05/2008

Dang > C'est effectivement le mot "absolu" qui me gène. Je suis d'accord pour qu'il y ait le mal et le bien, avec ou sans majuscule, mais pas d'absolu dans le domaine ; je l'ai dit dès le début. Si j'ai fait des remarques sur votre texte c'est justement que, sans l'avoir exprimé explicitement, vous me donniez l'impression de hisser Auschwitz au sommet du mal, ; d'ailleurs vous dites que vous souscrivez à l'expression "mal absolu" comme quoi je ne m'étais pas vraiment trompé. Mais peut-être me suis-je mal exprimé ou alors avez vous lu ma note avec un petit a priori envers ceux de 'l'extrême droite". Peu importe, je crois nous sommes globalement arrivé à nous mettre d'accord.

Thaïs > Immiscisez-vous, je vous en prie. Mais je n'ai pas compris à qui vous vous adressiez ?

Écrit par : Pharamond | 19/05/2008

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