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14/03/2007

Des coups et des images

Lu dans le 20Minutes du 12/03/2007 :


Le grand défouloir de vidéos ultra-violentes


Alors que la loi de prévention de la délinquance vient d’être amendée pour réglementer le «happy slapping», d’autres violences filmées en vidéo se développent sur l’Internet, comme le «gonzo», une pornographie où l’on voit des femmes se faire violenter sans aucune limite. Un genre en pleine expansion (11 700 000 références sur le moteur de recherche Google). Frédéric Joignot, auteur de «Gang Bang», un livre sur ce «X de la démolition», analyse ces dérives filmées.

Quels points communs entre le «happy slapping» et le «gonzo» ?

Il y a deux types de «happy slapping»: l’un, plutôt bon enfant, qui ressemble à des jeux idiots entre gamins qui se calottent en riant; l’autre, c’est autre chose, ce n’est plus un jeu, c’est un rapport de force inquiétant.

Il arrive que des happy slappers choisissent des filles plutôt jolies pour les amocher physiquement. Dans ce cas, c’est l’humiliation qui est filmée, et là, on retrouve la même problématique que pour le «gonzo»: il s’agit d’organiser la violence pour en faire un spectacle.

Ceux qui filment la scène font des images avec la violence. Comme c’est filmé, on a l’impression que ce n’est plus ni un viol ni une agression ni une fellation forcée, parce que le film introduit une distance, mais en fait, rien n’est fictif. Il y a un glissement qui nous fait croire que c’est virtuel, mais non, l’agression a bel et bien eu lieu.

Qu’est-ce qui motive cette tendance à filmer des scènes de plus en plus trash ?

Le but de toutes ces vidéos, c’est de filmer le vrai, l’authenticité. Et ce, par n’importe quel moyen. Déjà dans un programme comme «Loft Story», c’était le côté authentique qui attirait les téléspectateurs, avant que l’on comprenne que tout était scénarisé. On attendait des lofteurs collés ensemble en permanence qu’ils finissent par se crêper le chignon.

Car voir le vrai, c’est troublant. Même excitant. On est dans le monde des reality-shows. Mais cette fois, ce sont des reality-shows barbares.

Ceux qui sont filmés pour les «happy slapping» le sont par surprise. Ceux qui apparaissent dans des «gonzo» ont choisi de le faire, en dépit de la violence de la scène. Comment distinguer les victimes des autres ?

L’actrice qui apparaît dans un «gonzo» a accepté, au départ, de faire l’amour avec un, deux ou trois mecs. Mais au moment où la scène est filmée, cela va bien plus loin. L’actrice ne savait pas que ces partenaires allaient lui enfoncer une batte de baseball dans le sexe. L’une d’elles me racontait que, lorsqu’on lui a dit qu’elle prendrait des claques, elle pensait que ce seraient des baffes de cinéma. Il y a donc des zones de non-consentement.

Faut-il un amendement de la loi pour le «gonzo», en plus de celui pour le «happy slapping» ?

Je ne sais pas si cet amendement changera grand chose. Car la loi engendre parfois des effets en cascade déplorables. Le côté «hors la loi» excite ceux qui filment. Paradoxalement, la loi sur ces dérives peut faire office d’émulation.

Plutôt que la criminalisation, je crois davantage aux lieux d’écoute et au travail des associations. Avant que n’existe SOS Enfants, on pensait que l’enfance maltraitée n’existait pas, ou alors, on disait que c’était une éducation à la dure, mais pas condamnable. Il a fallu que les victimes puissent parler et être entendues pour que l’on reconnaisse qu’il y avait effectivement des enfants battus.


Propos reccueillis par Alice Antheaume

Commentaires

Et quelles sont les sanctions distribuées par l'A-Justice pour ces pratiques monstrueuses ?

Écrit par : CCRIDER | 14/03/2007

époque écoeurante

Écrit par : Paul-Emic | 14/03/2007

On nous a répété à l'envi que la technologie allait changer l'homme et améliorer son quotidien. Que se passe-t-il en fait ? A mesure que ces technologies envahissent nos vies elles font émergés simultanément de nouvelles formes de barbarie. Grâce aux nouvelles technologies, la barbarie se transforme et se modernise.

Écrit par : profdisaster | 14/03/2007

CCRIDER : la loi reprime le happy-slapping, quant au gonzo... (le porno rapporte trop et s'y attaquer fait passer pour un rétrograde, beaucoup de risques pour peu de bénéfices)

Paul-Emic : Oui par bien des aspects et d'autant plus écoeurante que tout baigne dans la mièvrerie bien-pensante.

profdisaster : L'homme est plein de ressources.

Écrit par : Pharamond | 14/03/2007

je ne connaissais pas .. c'est édifiant mais pouvait on s'attendre à autre chose ?

Écrit par : Cile | 15/03/2007

cile : Non, l'homme est capable du pire et plus encore, le reste n'est qu'affiare de modalités.

Écrit par : Pharamond | 15/03/2007

@Paul-Emic, Je dirais plutôt que la technologie amplifie l'homme. Eelle lui permet d'aller plus loin dans le meilleur comme dans le pire. Bien évidement c'est le pire qui nous choque le plus car nous tenons le meilleur acquis.

Écrit par : Thierry Manrique | 16/03/2007

ce qui me rend cette époque écœurante, ce n'est pas tant la nature de l'homme que j'estime inchangée depuis la nuit des temps, contrairement aux progressistes qui s'imaginent pouvoir créer un homme nouveau ou meilleur (ou pire), non, ce qui me la rend écœurante c'est cette complaisance pour le mal, cette manière de faire le mal presque sans conscience de le commettre et la veulerie voire la complicité d'une grande partie de mes contemporains.

Écrit par : Paul-Emic | 16/03/2007

Les commentaires sont fermés.