26/06/2006
L'or du Reich
Une uchronie est un genre fantastique traitant d'une Histoire alternative qui aurait divergé de la nôtre à partir d'un fait plus ou moins ancien. Par exemples, que se serait-il passé si Rome ne s'était pas effondrée face aux Barbares, si l'Invincible Armada avait vaincu la flotte anglaise ou si Napoléon n'avait jamais vu le jour. Cela donne libre cours à l'imagination des auteurs tout en leur permettant de s'appuyer sur une trame existante loin des mondes improbables du Space opéra peuplés d'extra terrestres aux noms imprononçables. Malgré les infinités de variables que permet l'uchronie, le grand favori des personnages choisis par les auteurs est sans contexte Adolf Hitler. Il peut paraître surprenant de constater que l'individu le plus haï de tous les temps puisse nourrir à ce point les phantasmes des écrivains et des lecteurs, qui se défendront en expliquant qu'il s'agit évidemment d'une mise en garde implicite contre le retour de la bête, tarte à la crème qui permet de ne pas avouer le plaisir malsain et la bonne conscience facile qu'il y a à se replonger dans cette période de notre passé. Sans oublier l'aspect financier, le nazisme c'est vendeur.
Quelques titres :
Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth ; Charles Lindbergh, pronazi et antisémite, est élu président des États-Unis en 1940.
Fatherland de Harris Robert ; en 1964, une enquête policière dans une Europe sous domination nazie.
Le maître du Haut Château de Philip K. Dick ; les alliés sont vaincus par les forces de l'Axe qui se partage le monde.
SS-GB de Len Deighton ; une affaire d'espionnage dans une Angleterre envahie par les Nazis.
K de Easterman Daniel ; ici aussi, Charles Lindbergh remporte les élection, cette fois en 1932.
Le Son du Cor de Sarban (John William Wall) ; un homme est projeté dans un univers parallèle ou les Nazis règnent en seigneurs féodaux cruels.
Rêve de fer de Norman Spinrad ; après la Première guerre mondiale, Adolf Hitler émigre aux États-Unis et devient un auteur à succès avec des thèmes proches de l'idéologie nazie.
La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt ; en 1908, Adolf Hitler est reçu à l'École des Beaux-Arts de Vienne et mène une vie toute différente à celle du Führer.
Pour en savoir plus sur les uchronies :
18:30 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Le problème avec les bouquins de sf, c'est qu'ils supportent mal une seconde lecture.
Le Maître du Haut Chateau était extraordinaire et je l'ai relu assez recemment avec bcp de plaisir, mais je ne suis pas sûr que "reve de fer" soit dans la meme catégorie. Je n'ose, d'ailleurs, pas le relire.
Je m'étais amusé, il y a qq temps à écrire une petite Uchronie (merci pour le mot, je ne connaissais pas). Dans ce monde Staline avait été éliminé par Trotsky.
Pas ce que j'ai fait de mieux, mais je m'étais bien amusé quand meme, ce que reste le but principal.
Écrit par : Zorglub | 26/06/2006
Pour parvenir à quelque chose de réellement intéressant dans cet exercice, il faut une culture énorme. Moi, je ne m'en sentirai pas capable.
Écrit par : profdisaster | 26/06/2006
Zorglub : on pourra lire ?
profdisaster : peut-être, mais c'est souvent rempli de lieux communs et d'erreurs historiques. Le lecteur moyen n'ira pas vérifier.
Écrit par : Pharamond | 27/06/2006
Bon, c'est posté!
Je demande l'indulgence du jury. Il y a qqch dedans qui ne me plaît pas mais je ne sais pas quoi.
Écrit par : Zorglub | 28/06/2006
Merci. J'y cours.
Écrit par : Pharamond | 28/06/2006
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