28/04/2006
Noir et or
La Tour de Babel
20:50 | Lien permanent | Commentaires (2)
Sauvageons
Lu dans l'édition du 28 avril 2006 de 20minutes :
Les «joyeux baffeurs» arrivent en France
Hier, la violence transgressait, aujourd'hui elle divertit. Le succès remporté, auprès de certains adolescents, par la vidéo de l'agression d'une enseignante au lycée de Porcheville (Yvelines) en est la preuve (lire ci-dessous). « Pour certains jeunes, la violence devient un moyen de communication normal, un rapport social comme un autre », explique le sociologue Christian Papilloud, spécialiste du phénomène. Selon lui, l'épisode de Porcheville ressemble en partie à du « happy slapping » ou « joyeuses baffes ». Cette pratique, née à Londres à l'automne 2004, consiste à frapper quelqu'un dans la rue, tout en filmant la scène avec un portable pour la diffuser sur Internet. Face à cette dérive, certaines écoles britanniques ont même interdit le téléphone mobile. Or depuis un an, même si aucune étude n'a été menée, cette pratique semble gagner l'Hexagone. « Les jeunes tentent de plus en plus d'évaluer leur violence entre eux. C'est une sorte de jeu concurrentiel, qui mise surtout sur l'intensité de la peur provoquée chez la victime, plus que sur la violence des coups en elle-même », explique le sociologue. Ainsi, le portable devient un instrument très puissant pour « contrôler la qualité de la violence ».
Mi-spectateurs, mi-complices, ces jeunes adeptes de la violence gratuite n'ont souvent pas conscience que filmer un passage à tabac est répréhensible. Ni qu'ils fournissent sur un plateau d'éventuelles preuves de la culpabilité d'un des leurs à la police.
L. d. C.
«Filmer quelqu'un qui se fait tabasser, c'est un kiff»
Mercredi après-midi, au pied des tours de la cité du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une bande d'une dizaine de jeunes discute tranquillement au soleil. A chaque arrivée d'un nouveau compère, ils se saluent poliment. Ont-ils eu entre les mains la vidéo où l'on voit la jeune enseignante être rouée de coups, tomber par terre, puis s'enfuir en courant ? « Bien sûr », répondent-ils en choeur, le sourire aux lèvres. Depuis lundi, ils se refilent même la séquence d'une vingtaine de secondes, d'un portable à l'autre. Ils la commentent et la regardent en boucle.
Loin d'être des délinquants, ces collégiens et lycéens qui fréquentent pour la plupart le même établissement que l'agresseur sont donc eux aussi des « happy slappers ». Filmer une personne en train de se faire tabasser, « c'est un nouveau petit délire », explique l'un deux, « c'est la mode », « un kiff » reprennent tous azimuts ses copains. « Comme ça, ça reste dans les annales, ça fait une preuve que tu l'as vraiment frappé », explique tout bonnement Ahmed. Un grand adolescent dégingandé qui vient de rejoindre le groupe, la casquette vissée de travers, s'enflamme : « Celui qui a filmé l'agression de lundi, il a le scoop, lui ! » Snoop, visiblement le leader du groupe, explique que l'enregistrement n'est pas forcément prémédité, « c'est le réflexe, dès qu'il se passe un truc, tu filmes avec ton portable ». L'important, c'est que la vidéo soit à la fois choquante et distrayante. Il exhibe un film qu'il stocke jalousement sur son portable. Cette fois, on y voit un élève se jeter sur son professeur pour lui baisser son pantalon et son caleçon, en plein cours. La bande s'esclaffe. « On fait comme “Jackass” en Angleterre. Les images, c'est juste pour le plaisir, on s'en fiche de savoir qui a filmé », précise Ahmed. Seul un des garçons murmure qu'en filmant l'agression de Porcheville, son copain a « quand même foutu dans le pétrin » le coupable présumé, mis en examen hier pour violences volontaires. Mais les autres ne relèvent pas. « Filmer une bagarre, c'est pas grave dans le quartier, enchaîne Snoop. Si c'était un flic en train de se faire taper, on dirait carrément que c'est bien joué. Bon, là, c'était une prof... »
Laure de Charette
Agression d'une enseignante filmée: un lycéen mis en examen pour violences
L'agresseur présumé d'une enseignante, lundi dans un lycée de Porcheville (Yvelines), où les violences avaient été filmées par un autre élève, a été mis en examen jeudi soir et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire.
Le jeune homme, âgé de 18 ans, élève de 2ème année de BEP au lycée Lavoisier de Porcheville, a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraînées une ITT de moins de 8 jours (5 jours NDLR) sur personne chargée d'une mission de service public dans une enceinte scolaire".
Le lycéen a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction "de résider dans le département des Yvelines, d'entrer en contact avec sa victime et avec ses anciens camarades de classe" et devrait être hébergé chez un membre de sa famille à Orléans (Loiret), a-t-on précisé de même source.
Le jeune agresseur encourt une peine maximale de cinq ans de prison, a indiqué une source proche du dossier.
Son camarade qui avait filmé la scène avec son téléphone portable, avant qu'elle ne soit diffusée dans la cité proche du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines), était toujours recherché jeudi soir. Il pourrait avoir à répondre "de complicité de violences volontaires, non assistance à personne en danger et atteinte à la vie privée", a indiqué une source proche de l'enquête.
Le jeune agresseur présumé avait été interpellé lundi et placé en garde à vue avant d'être remis en liberté mardi après-midi avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Versailles le 26 juin pour coups et blessures volontaires.
A la suite de la publication, mercredi matin, de photos de l'agression dans un quotidien, il avait été interpellé de nouveau et placé en garde à vue avant d'être déféré jeudi au parquet de Versailles.
Le Parti socialiste a par ailleurs apporté jeudi son soutien à l'enseignante agressée et dénoncé "l'inertie choquante du gouvernement" alors "se multiplient les violences contre des élèves et des enseignants".
"Cette agression filmée n'est pas un fait marginal. Le climat ne fait que se dégrader dans les établissements scolaires" où "élèves et enseignants subissent depuis plusieurs semaines une escalade permanente dans la violence", a affirmé dans un communiqué Delphine Batho, secrétaire nationale PS à la Sécurité.
© 2006 AFP
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Deux bougies dans le yaourt
Cela fait aujourd'hui deux ans que je bloggue.
19:38 | Lien permanent | Commentaires (11)
Musique
Missa Pro Defunctis - Processional
19:35 | Lien permanent | Commentaires (7)
Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Saint-Malo (35)
19:25 | Lien permanent | Commentaires (3)
26/04/2006
Toilette
Washing in the river
20:31 | Lien permanent | Commentaires (3)
Antoine
- Antoine ?
- Quoi ?
- T’en veux ?
- Non, merci.
- T’es sûr ?
- Oui, tu sais bien que j’ai arrêté.
- Bah, une ‘tite goutte ça peut pas te faire de mal...
- Non.
- Allez, une ‘tite goutte
- Putain ! fous-moi le paix ! je te dis que j’en veux pas !
- T’énerve pas...
- ...
- Une clope alors ?
- J’ai arrêté aussi, tu le sais bien.
- Merde, comment tu fais ?
- ...
- Antoine ?
- Quoi encore ?
- T’as pas froid ?
- Si, un peu.
- Tu sais, tu fais ce que tu veux bien sûr, mais tu devrais boire un coup, ça te réchaufferait... enfin, ce que j’en dis...
- Tais-toi et essaie de dormir.
- Mouais...
- ...
- Putain ! fait trop froid ! Si on changeait d’endroit ?
- Ici on est à l’abri du vent. Dors !
- C’est vrai... euh... Antoine ?
- Tu veux pas me laisser dormir, c’est ça ?
- Ben non, pourquoi tu dis ça ?
- À ton avis ?
- Excuses... je voulais te poser une dernière question et après j’te fous la paix. Juré.
- Vas-y.
- Pourquoi tu gardes ton argent ?
- Je te l’ai déjà dit cinquante fois.
- Ben... c’est qu’au début je croyais pas que t’y arriverais... Alors c’est vrai, tu vas vraiment partir ?
- Oui vraiment, j’économise encore un peu et bye bye.
- Tu me laisseras ?
- Je t’ai déjà dit, t’as qu’à faire comme moi.
- J’y arrive pas.
- C’est pas ma faute.
- Je sais.
- Bon, dors maintenant.
- Antoine ?
- Qu’est-ce qu’y a ?
- Jusqu’à ton départ on reste copains ?
- Bien sûr, pourquoi tu me demandes ça ?
- Comme ça... pour savoir.
- Si tu me laisses dormir...
- T’inquiètes, j'écrase.
- Ça marche.
- Bonne nuit, Antoine.
- Bonne nuit.
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