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09/04/2006

Moomins

Hier, lors d'une discussion avec des amis, je me suis aperçu que j'étais le seul à connaître les Moomins. J'apprécie beaucoup ce dessin animé que je regardais il y a bien des années maintenant. C'est gentil sans être mièvre et captivant sans avoir à user de violence racoleuse, le tout non sans une certaine poésie. Je le recommande chaudement aux enfants (et aux parents).

Un site français (en construction)

Un site en anglais sur le phénomène Moomins en Finlande

L'homme qui courait après sa chance

Il était une fois un homme malheureux. Il aurait bien aimé avoir dans sa maison une femme avenante et fidèle. Beaucoup étaient passées devant sa porte, mais aucune ne s'était arrêtée, Par contre, les corbeaux étaient tous pour son champ, les loups pour son troupeau et les renards pour son poulailler. S'il jouait, il perdait, S'il allait au bal, il pleuvait. Et si tombait une tuile du toit, c'était juste au moment où il était dessous. Bref, il n'avait pas de chance. Un jour, fatigué de souffrir des injustices du sort, il s'en fut demander conseil à un ermite qui vivait dans un bois derrière son village. En chemin, un vol de canards laissa tomber sur lui, du haut du ciel, des fientes, mais il n'y prit pas garde, il avait l'habitude. Quand il parvint enfin, tout crotté, tout puant, à la clairière où était sa cabane, le saint homme lui dit :

- Il n'y a d'espoir qu'en Dieu. Si tu n'as pas de chance, lui seul peut t'en donner. Va le voir de ma part, je suis sûr qu'il t'accordera ce qui te manque.

L'autre lui répondit :

- J'y vais. Salut l'ermite !

Il mit donc son chapeau sur la tête, son sac à l'épaule, la route sous ses pas, et s'en alla chercher sa chance auprès de Dieu, qui vivait en ce temps-là dans une grotte blanche, en haut d'une montagne au-dessus des nuages.

Or en chemin, comme il traversait une vaste forêt, un tigre lui apparut au détour du sentier. Il fut tant effrayé‚ qu'il tomba à genoux en claquant des dents et tremblant des mains.

- Épargne-moi, bête terrible, lui dit-il. Je suis un malchanceux, un homme qu'il vaut mieux ne pas trop fréquenter. En vérité, je ne suis pas comestible. Si tu me dévorais, probablement qu'un os de ma carcasse te trouerait le gosier.

- Bah, ne crains rien, lui répondit le tigre. Je n'ai pas d'appétit. Où vas-tu donc, bonhomme ?

- Je vais voir Dieu, là-haut, sur sa montagne.

- Porte-lui mon bonjour, dit le tigre en bâillant. Et demande-lui pourquoi je n'ai pas faim. Car si je continue à n'avoir goût de rien, je serai mort avant qu'il soit longtemps.

Le voyageur promit, bavarda un moment des affaires du monde avec la grosse bête et reprit son chemin.

Au soir de ce jour, parvenu dans une plaine verte, il alluma son feu sous un chêne maigre. Or, comme il s'endormait, il entendit bruisser le feuillage au-dessus de sa tête. Il cria :

- Qui est là ?

Une voix répondit :

- C'est moi, l'arbre. J'ai peine à respirer. Regarde mes frères sur cette plaine. Ils sont hauts, puissants, magnifiques. Moi seul suis tout chétif. Je ne sais pas pourquoi.

- Je vais visiter Dieu. Je lui demanderai un remède pour toi.

- Merci, voyageur, répondit l'arbre infirme.

L'homme au matin se remit en chemin. Vers midi il arriva en vue de la montagne. Au soir, à l’écart du sentier qui grimpait vers la cime, il vit une maison parmi les rochers. Elle était presque en ruine. Son toit était crevé, ses volets grinçaient au vent du crépuscule. Il s'approcha du seuil, et par la porte entrouverte il regarda dedans. Près de la cheminée une femme était assise, la tête basse. Elle pleurait. L'homme lui demanda un abri pour la nuit, puis il lui dit :

- Pourquoi êtes-vous si chagrine ?

La femme renifla, s'essuya les yeux.

- Dieu seul le sait répondit-elle.

- Si Dieu le sait, lui dit l'homme, n'ayez crainte, je l'interrogerai, Dormez bien, belle femme.

Elle haussa les épaules. Depuis un an la peine qu'elle avait la tenait éveillée tout au long de ses nuits.

Le lendemain, le voyageur parvint à la grotte de Dieu. Elle était ronde et déserte. Au milieu du plafond était un trou par où tombait la lumière du ciel. L'homme s'en vint dessous. Alors il entendit :

- Mon fils, que me veux-tu ?

- Seigneur, je veux ma chance.

- Pose-moi trois questions, mon fils, et tu l'auras. Elle t'attend déjà au pays d'où tu viens.

- Merci, Seigneur. Au pied du mont est une femme triste. Elle pleure. Pourquoi ?

- Elle est belle, elle est jeune, il lui faut un époux.

- Seigneur, sur mon chemin j'ai rencontré un arbre bien malade, De quoi souffre-t-il donc ?

- Un coffre d'or empêche ses racines d'aller chercher profond le terreau qu'il lui faut pour vivre.

- Seigneur, dans la forêt est un tigre bizarre. Il n'a plus d'appétit.

- Qu'il dévore l'homme le plus sot du monde, et la santé‚ lui reviendra.

- Seigneur, bien le bonjour !

L'homme redescendit, content, vers la vallée. Il vit la femme en larmes devant sa porte. Il lui fit un grand signe.

- Belle femme, dit-il, il te faut un mari !

Elle lui répondit :

- Entre donc, voyageur. Ta figure me plaît. Soyons heureux ensemble !

- Hé, je n'ai pas le temps, j'ai rendez-vous avec ma chance, elle m'attend, elle m'attend ! Il la salua d'un grand coup de chapeau tournoyant dans le ciel et s'en alla en riant et gambadant. Il arriva bientôt en vue de l'arbre maigre sur la plaine. Il lui cria, de loin :

- Un coffre rempli d'or fait souffrir tes racines. C'est Dieu qui me l'a dit !

L'arbre lui répondit :

- Homme, déterre-le. Tu seras riche et moi je serai délivré !

- Hé, je n'ai pas le temps, j'ai rendez-vous avec ma chance, elle m'attend, elle m'attend !

Il assura son sac à son épaule, entra dans la forêt avant la nuit tombée. Le tigre l'attendait au milieu du chemin.

- Bonne bête, voici : Tu dois manger un homme. Pas n'importe lequel, le plus sot qui soit au monde.

Le tigre demanda :

- Comment le reconnaître ?

- Je l'ignore, dit l'autre. Je ne peux faire mieux que de te répéter les paroles de Dieu, comme je l'ai fait pour la femme et pour l'arbre.

- La femme ?

- Oui, la femme. Elle pleurait sans cesse. Elle était jeune et belle. Il lui fallait un homme. Elle voulait de moi. Je n'avais pas le temps.

- Et l'arbre ? dit le tigre.

- Un trésor l'empêchait de vivre. Il voulait que je l'en délivre. Mais je t'ai déjà dit : je n'avais pas le temps. Je ne l'ai toujours pas. Adieu, je suis pressé.

- Où vas-tu donc ?

- Je retourne chez moi. J'ai rendez-vous avec ma chance. Elle m'attend, elle m'attend !

- Un instant, dit le tigre. Qu'est-ce qu'un voyageur qui court après sa chance et laisse au bord de son chemin une femme avenante et un trésor enfoui ?

- Facile, bonne bête, répondit l'autre étourdiment. C'est un sot. A bien y réfléchir, je ne vois pas comment on pourrait être un sot plus sot que ce sot-là.

Ce fut son dernier mot. Le tigre enfin dîna de fort bon appétit et rendit grâce à Dieu pour ses faveurs gratuites.

 

Henri GOUGAUD

 

Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : France

Les monuments rupestres

 

05/04/2006

Gouttes

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Michael Mao

Lady in shower IV

I want to believe

Quoiqu'en disent les pacifistes, les adeptes du compromis, les temporisateurs, les consensuels, les relativistes, les calmes, les pondérés, les philosophes et autres moralistes de tout bord, il y a dans nos sociétés des groupes inconciliables. On aura beau dire et beau faire, on pourra argumenter et démontrer jusqu'à plus soif preuves indéniables à l'appui, on pourra promettre et menacer, il y aura toujours des individus qui continuerons à croire à des idéologies même (et peut-être surtout) irrationnelles. Pour des raisons parfois difficile à déterminer, ils ne changerons pas d'avis, persuadés de détenir la vérité, préférant rester minoritaires toute leur existence ; certains d'entre eux pouvant aller jusqu'à tuer ou se faire tuer au nom de cette foi. Seule une société et un pouvoir sûrs d'eux peuvent les contenir, qu'ils s'affaiblissent et c'est ouvrir la porte à toutes les vengeances pour les oppressions réelles ou fantasmées subies de la majorité ou de groupes rivaux. Dans ce cas seule la force pourra les endiguer et leur faire reprendre leur place marginale.

 

Et qu'est-ce que vous avez à dire aux jeunes ?

Vous devriez davantage écrire en pensant aux jeunes, me dit quelqu'un. Mon dieu, où avais-je la tête ? Mais c'est qu'en principe je n'ai rien à dire aux jeunes en particulier. Et donc je ne pratique pas le jeunisme, cette religion des temps actuels.

Oui, c'est une religion. Nous sommes une société sans croyance, où la seule pensée à partager, c'est que rien n'est absolu, que l'Homme n'existe pas... Nous savons désormais, nous autres sociétés, que nous sommes mortelles, hein, alors, cette découverte fait que la nôtre n'a rien à pérenniser. Et donc rien à transmettre. Et vos médias vous disent chaque jour la leçon de la société libérale: y'a qu'le produit qui se vend qu'est bon ! Celui qui échoue n'existe pas ! Façon triviale de faire de la métaphysique: l'idéal est réduit au concret, le mythe à l'immédiat. Faut pas perdre son temps ni ses émotions ! L'Homme n'existe pas: y'a plus qu'des clients. Après nous le déluge !

Le jeune est le prêtre de cette idéologie de la nullité dynamique. Dans la mesure où on n'a rien à transmettre aux chers petits, on les entoure de cajoleries veules. Il faut s'adresser aux jeunes, révérer les jeunes, ne pas les contredire, ne rien leur imposer, ne rien leur opposer, ni leur expliquer, aimer leurs goûts, leur absence de goût, leurs stars, leurs foucades...

Or vous avez peut-être remarqué que, comme par hasard, la grande période du jeunisme coïncide avec l'essor des industries culturelles, audiovisuelles et de loisirs. Dans les trente dernières années, tout ce qui pouvait faire écran entre le jeune et la consommation de masse a été moqué, ridiculisé, ringardisé. Toutes les structures intermédiaires d'éducation, de prise en charge, de filtre aux "besoins" ou aux goûts nouveaux a été ringardisé par les agents médiatiques du show-biz. Évidemment, on va plus vite à balancer un sarcasme qu'à monter un projet éducatif! Éducatif ? A quoi bon, à l'époque moderne -où le jeune est en prise directe avec le monde par la télé et internet, et même en temps réel , tout ça...- à quoi bon des mouvements d'éducations populaire, des associations de jeunesse, toute ce maillage de la société, "l'embrigadement"... Soyons jeunistes ! "Qu'est-ce que vous souhaiteriez apprendre au lycée ?" était l'une des questions d'un questionnaire officiel récemment distribué aux élèves de l'éducation nationale. Voilà le jeune investi prêtre d'un culte dont il ne sait rien: un ignorant, tout étonné d'être là. Vaguement content, un peu inquiet... Le jeunisme met le jeune seul, tout seul, sans intermédiaire, devant les injonctions de la société marchande. Et seul, face au rouleau compresseur des industries culturelles: de toutes façons, la discussion sur la beauté (vous savez bien que la beauté est relative, n'est-ce pas...) est depuis longtemps remplacée par l'évidence sociologique (absolue, elle): Machin a du succès, donc il "correspond à quelque chose", il "a su symboliser son époque". Le goût n'existe plus; mais les engouements, oui.

Bon, si je n'ai rien de spécial à dire aux jeunes, j'ai quelque chose à dire à mes congénères. Je trouve qu'il serait bien que nous exprimions davantage, amis quinquagénaires, nos certitudes, nos choix, notre foi. Il est temps d'oser dire à quoi nous croyons. Il me semble urgent de sortir de nos poches percées nos valeurs, nos idéaux, nos passions.

C'est pour cela qu'avec une certaine solennité, me tournant vers cette immense FNAC qu'est le monde à venir, je proclame ceci: à vous, les jeunes, je vous dis merde.

 

Jacques Bertin

 

Coucou ! (2)

Quelques liens pour tout savoir ou presque sur la redevance télévisuelle et les risques encourus à faire une fausse déclaration :

http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=228

http://revuefiduciaire.grouperf.com/article/3054/hb/rfiduchb3054fisref01.html

http://www.senat.fr/rap/l02-068-37/l02-068-3719.html

Un point important à retenir ; comme tous les vampires les agents du Trésor Public ne peuvent franchir le seuil de votre domicile que si vous les y autorisez.