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12/09/2025

Pépiements (422)

En rentrant du travail j'ai eu la surprise de voir une rue très fréquentée à 50 mètres de chez moi bloquée par une suite de tables agencées façon banquet. Deux où trois femmes commençaient à les garnir avec des amuse-gueules, des enfants faisaient du vélo et un peu plus loin deux hommes discutaient en regardant cette scène sortie d'un autre temps. En passant près d'eux j'ai entendu cette bribe de conversation ;

L'un :

- C'est quand même bien ce calme.

L'autre :

- Mais ça peut pas être toujours comme ça.

Pour l'anecdote, tout ce petit monde était blanc typé bobo. Renseignements pris il s'agit d'un pique-nique de rue. Au moment où j'écris ce billet j'en entends les éclats de voix.

Pépiements (421)

Sur Le nouveau Présent Johan Hardoy nous raconte sa journée du 10 septembre à Paris.

« Bloquons tout » à Paris : bien plus proche de « Nuit debout » que des Gilets jaunes

11 septembre 2025

A quoi ressemblait Paris en ce jour de « Bloquons tout » ? En début d’après-midi, une ville beaucoup moins fréquentée qu’à l’ordinaire, que ce soit dans les gares de l’Est et du Nord, dans les rues (où les véhicules étaient plus rares) et dans le métro.

Bien qu’ayant appris qu’un rassemblement important avait lieu au Châtelet, je me suis rendu à République, où la place était occupée par des manifestants pro-palestiniens, des wokes et les inévitables collectifs d’immigrés sans-papiers — qu’il n’est pas question de bloquer ! Des cordons de CRS (je n’ai pas vu la gendarmerie) cernaient les lieux. Il était possible d’entrer sur la place mais pas d’en ressortir, sauf en prenant le métro resté ouvert, ce que j’ai fait.

Arrivé à la porte Saint-Denis, j’ai vu que les manifestants du Châtelet se dirigeaient en nombre vers l’Opéra. Le cortège était principalement composé de lycéens et d’étudiants marqués à gauche et à l’extrême gauche. Très peu de profils « Gilets jaunes historiques », pas de syndicalistes non plus. Le public de Nuit debout, en somme…

Bloqués par un cordon de CRS, les manifestants ont reflué progressivement vers la place de la République. Quelques barricades dressées avec des palissades de chantiers ont amené les forces de l’ordre à arroser une partie du cortège avec des gaz lacrymogènes, mais l’objectif de la police était de toute évidence d’encourager un mouvement vers la République en vue de contenir le rassemblement.

Sur la place même, de nombreux jeunes lycéens et étudiants scandaient quelques slogans propalestiniens — et, surtout, hostiles à la police. Je n’ai pas entendu une seule référence à Macron et à sa politique.

À 18 heures, la place a continué à se remplir, mais il était question d’autres rassemblements dans divers lieux de la capitale.

À 18h15, une forte pluie contre-révolutionnaire a dispersé plus de la moitié des contestataires qui sont partis par le métro toujours ouvert.

Vers 18h45, alors que le déluge s’atténuait, les plus virulents se sont regroupés au centre de la place. Quelques-uns ont traîné des poubelles pour les incendier, tout en dansant et en gueulant. Au bout d’une vingtaine de minutes, les CRS ont lancé des grenades lacrymogènes et procédé à quelques charges qui ont dispersé les intéressés.

Sur la place, quelques groupes ont encore joué au chat et à la souris avec la police. Les moins futés ont réussi à se faire interpeller alors qu’ils s’étaient approchés à deux ou trois mètres d’un cordon de CRS qu’ils insultaient copieusement.

Vers 20 heures, après quelques dernières grenades lacrymogènes au milieu de la place et sur la chaussée, où il n’y avait d’ailleurs plus personne, les derniers irréductibles ont quitté les lieux.

Au total, je n’ai pas vu d’affrontements physiques entre les manifestants et la police, qui était d’ailleurs beaucoup moins virulente que lors des manifestations de 2018-2020. Les lycéens et les étudiants contestataires constituent toujours un public sensible et il ne serait pas judicieux, politiquement parlant, de leur administrer un traitement similaire à ces « gueux » de Gilets jaunes en tirant sur eux à hauteur de visage en vue de les éborgner. La mort de Malik Oussekine, en 1986, est encore dans les mémoires policière et politique…

Johan Hardoy