26/08/2025
Pépiements (411)
Les médias n'ont jamais reflété exactement la réalité du monde. Ce qui a changé aujourd’hui c’est leur transformation en outils de désinformation quasi systématique. Les personnes ayant connu "le monde d’avant" peuvent s’étonner de l’ampleur du fossé entre ce qu'elles voient et l’image véhiculée par les médias. Pourquoi le public l’a-t-il accepté ?
Le tournant, à mon avis, s’est amorcé dans les années 1980 avec le mouvement "SOS Racisme"*. Face aux tensions liées à une immigration croissante issue de pays aux cultures et religions différentes et marquée par les ressentiments hérités de la colonisation le pouvoir de l’époque et les médias ont privilégié une explication simpliste : les Français seraient majoritairement racistes. Ce narratif, relayé par les intellectuels, les artistes du show-business et la classe politico-médiatique – à de très rares exceptions près – a occulté une réflexion sur les défis de la coexistence de populations culturellement très dissemblables.
Sans nier l’existence de formes de racisme ni l’intégration réussie de nombreux immigrés il aurait été indispensable d’ouvrir un débat sans tabou sur les indéniables problèmes dues à la politique migratoire en cours. Au lieu de cela les immigrés étaient systématiquement présentés comme des victimes innocentes face à une société française xénophobe et tout avis contradictoire devenait synonyme d’intolérance.
Par lâcheté, par intérêt ou par crédulité le public a accepté ce récit. Une fois cette narration caricaturale et biaisée acceptée la voie était ouverte pour accueillir sans sourciller toutes les autres formes de distorsion médiatique.
* On pourra remarquer que le schéma de la propagande actuelle se trouvait déjà dans le fameux slogan "Touche pas à mon pote" qui mêlait une générosité apparente – qui n’approuverait pas la défense d’un ami face à une injustice ? – à une injonction autoritaire fermant la porte au dialogue et aux points de vue divergents avec l'emploi de l’impératif.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (16)
Commentaires
Pharamond, pour rebondir sur votre billet précèdent, on voit par là tout le problème de la langue et du vocabulaire surtout dans les discours pitoyables et la propagande affligeante de nos politocards actuels et autres im-merdias-intellos de bazar et de bas-arts :
En 1900 le mot « race » était synonyme de « nation » ou « peuple ».
Le mot « phobie » (du grec phobos, crainte, méfiance, peur) n’existait que dans des traités obscurs de psychiatrie ou de psychologie, des sciences alors tout à fait nouvelles (cf Freud & autres) et on peut se douter que les mots « racisme » ou même « xénophobie » était inconnus de Littré ou Larousse.
En réalité, la peur ou la méfiance légitime de l’étranger, de l’étrange, de l’incompréhensible, du « non intégré » (et que les méchants c.ns ringards précités ont transformées en « haine » punissable et taxable) daterait de la plus haute antiquité pour ne pas dire de la préhistoire, voire de chez l’âcre Eve et du vert Adam, sans parler du chaînon toujours manquant.
Et c’est ainsi que Darwin est grand !
Écrit par : GjG | 26/08/2025
GjG > D'accord avec vous. Kipling a écrit un beau poème dessus :
L'Étranger
L'étranger qui passe mon portail,
Il peut être sincère ou aimable,
Mais il ne parle pas ma langue,
Je ne peux pas connaître son esprit
Je vois son visage et ses yeux et sa bouche,
Mais pas l'âme qui est derrière.
Les hommes de mon propre sang,
Ils peuvent faire le mal ou le bien,
Mais ils disent les mensonges que je connais.
Ils connaissent les mensonges que je dis,
Et nous n'avons pas besoin d'interprète
Lorsque nous allons acheter et vendre.
L'étranger qui passe mon portail,
Il peut être mauvais ou bon,
Mais je ne peux pas dire quel pouvoir le contrôle
Quelle raison gouverne son humeur ;
Ni quand les dieux de son lointain pays
Reprendront possession de son sang.
Les hommes de mon propre sang
Ils peuvent être très mauvais,
Mais au moins ils entendent les choses que j’entends
Et voient les choses que je vois ;
Et quoi que je pense d'eux et de leurs goûts
Ou qu'ils pensent de mes goûts.
C'était la croyance de mon père
Et c'est aussi la mienne :
Le grain doit former une seule gerbe
Et la grappe doit donner un seul vin,
Et nos enfants doivent se faire les dents
Sur le pain dur et le vin.
Rudyard Kipling
Écrit par : Pharamond | 26/08/2025
Bof!
C'est devenu 100 (ou 1000...) fois pire avec Google qui crée de FAUX procès contre lui même pour dissimuler sa mainmise effective sur à peu près toutes les opinions.
https://www.youtube.com/watch?v=gInFfkaayJI
Écrit par : realist | 26/08/2025
realist > Google est un média.
Écrit par : Pharamond | 26/08/2025
Pour sortir une telle ânerie je vois que vous n'avez pas regardé la vidéo.
:-D
Écrit par : realist | 26/08/2025
Oui très juste votre remarque sur la vulgate antiraciste. A l'époque en 81 on nous a tétanisés aussi avec la solidarité.
Mais quand la gauche caviar a lâché le social (départ des communistes) elle a choisi l'antiracisme. Voir Michéa, Chatelet, Lasch, etc. Les nègres à plumes (Chatelet) ont remplacé le prolo en cinq sec.
Jean-Claude Michéa a récemment rappelé ce qui s’est passé après le virage au centre de Mitterrand. Le sociétal allait remplacer le social. On l’écoute :
« Plus personne n’ignore, en effet, que c’est bien François Mitterrand lui-même (avec la complicité, entre autres, de l’économiste libéral Jacques Attali et de son homme à tout faire de l’époque Jean-Louis Bianco) qui, en 1984, a délibérément organisé depuis l’Elysée (quelques mois seulement, par conséquent, après le fameux “tournant libéral” de 1983) le lancement et le financement de SOS-Racisme, un mouvement “citoyen” officiellement “spontané” (et d’ailleurs aussitôt présenté et encensé comme tel dans le monde du showbiz et des grands médias) mais dont la mission première était en réalité de détourner les fractions de la jeunesse étudiante et lycéenne que ce ralliement au capitalisme auraient pu déstabiliser vers un combat de substitution suffisamment plausible et honorable à leurs yeux. »
https://www.dedefensa.org/article/michea-mitterrand-et-la-destruction-du-peuple-francais
Écrit par : NICOLAS BONNAL | 26/08/2025
Juste. Toutefois un bémol. Vous parlez au passé.
Essayez, pour rire, de parler de limiter l’immigration ou des problèmes inhérents à l’immigration aujourd’hui avec des gens qui votent à gauche. Vous repartirez avec l’étiquette « facho » qui vote pour le RN, ce qui est mal.
Écrit par : brindamour | 27/08/2025
@Pharamond : "Qui n’approuverait pas la défense d’un ami face à une injustice ?"
C'est une attitude qui n'a rien à voir avec la justice. De fait, c'est la solidarité, voulue automatique et inconditionnelle, des crapules et autres Compagnons de la Gamelle, solidarité déjà exposée par Leopardi. On est loin du "Amicus Plato sed magis amica veritas" qui, lui, n'interdit pas la réflexion.
Écrit par : br | 27/08/2025
realist > Effectivement je n'avais pas vu qu'il y avait un lien. Ceci dit, que l'on nous surveille et tente de nous contrôler par divers moyens de plus en plus sophistiqués est connu ; seuls les détails changent.
NICOLAS BONNAL > Michéa est un excellent observateur du monde actuel et l'extrait résume parfaitement le tournant qui nous fait filer droit vers le mur en nous privant de toute réelle opposition.
brindamour > Je n'ai peut-être pas été clair dans mon billet, mais si je parle au passé c'est parce que j'essaie de comprendre le moment où l'information donnée par les médias a commencé à s'écarter de la réalité avec l'assentiment du public pour en arriver au fossé actuel qui ne cesse de s'élargir. On en arrive à regarder ce qu'on nous montre comme un documentaire de la vie sur une autre planète. Ce que je voulais expliquer c'est qu'en acceptant le mensonge de la France raciste et des gentils étrangers martyrisés on acceptait tout le reste à venir.
br > Si quelqu'un s'en prend à un de mes amis parce simplement parce qu'il est noir ou jaune c'est injuste. Pour le reste je n'ai pas de crapule parmi mes amis.
Écrit par : Pharamond | 27/08/2025
@Pharamond : Je pensais plutôt au cas "Toi, le keufli, touche pas à mon pote qui vient d'utiliser un argument tranchant contre un yaourt ; j'ai déjà sonné l'alerte avec mon coranophone, et nous serons bientôt trois cents à protéger notre ami de la force injuste de la loi".
Écrit par : br | 27/08/2025
br > L'appel au bon sentiment clamait : "N'insulte pas mon copain black méchant raciste, grâce à l'association née d'un ras-le-bol devant les abus des Français il sera défendu !"
Écrit par : Pharamond | 27/08/2025
@Pharamond : Personne n'est obligé d'interpréter la formule selon les voeux proclamés de ses inventeurs. C'est simplement un slogan digne de la mafia. Quant aux "bons" sentiments...
Écrit par : br | 27/08/2025
br > Certains semblent immunisés, mais globalement la ruse assez grossière a fonctionné et fonctionne encore.
Écrit par : Pharamond | 27/08/2025
À coupler, comme tout, toujours, à la technologie.
Les médias de masse sont nés avec la révolution industrielle mais l'énorme nombre de journaux différents n'étaient pas lu par tous, l'illettrisme restant important (d'où l'attrait pour les caricatures) et la variété était de mise.
Dans les années 80, c'est aussi l'immersion définitive dans les foyers de la télévision. Poussant les gens à rester chez eux, et donc à se couper du réel.
Avec peu de chaînes et donc d'opinion. Et une capacité à fasciner bien plus grande qu'avec une caricature et du texte.
Et une infrastructure lourde empêchant toutes alternatives. Contrairement aux journaux. Puis les radios libres, vite mise sous contrôle en laissant essentiellement la loi du marché faire le boulot.
L'internet est encore une alternative. Mais aussi avec le défaut de la fascination, n'aidant pas l'esprit critique et polarisant les effets.
Rattrapé par le vice consumériste (porno, streamers tabassés, spectacle de jeux vidéos remplaçant même le sport spectacle qui avait pour moindre défaut d'éventuellement donner envie d'être un modèle pour des pratiquants retrouvant un lien avec le réel par l'effort physique etc.).
Maintenant, l'IA est programmé pour flatter son utilisateur (comme PPDA et Claire Chazal annonçaient les plus affreuses nouvelles avec suavité dans le regard et la voix), et est encore suffisamment perfectible pour déceler ses incohérences et restrictions de programmation (mais pour combien de temps ?).
Écrit par : An | 29/08/2025
Et pour revenir à SOS mon pote, j'arrive à remonter à Spengler.
Mais je suis preneur sur les infos concernant une prise de conscience de précurseurs de la disparition probable de l'Européen, descendants des colonies outre-oceans inclut (parce que l'annonce de la domination de l'Amérique du nord sur l'Europe, c'est au moins Tocqueville).
Quel courant l'avait vu en premier ?
Parce que SOS machin et Mitterrand, c'est quand même du machiavélisme de classe de collège. C'était déjà sur les rails depuis longtemps (et les maudits de l'Histoire ne sont pas apparus sur rien, et ne sont pas devenus non plus autodestructeurs sur rien non plus-meme si ce dernier point est plus discutable, la folie des grandeurs a été sera beaucoup plus commune).
Il n'aura pas fallu 10 ans aux Inconnus pour faire des sketchs sur l'électeur communiste et l'effondrement scolaire.
Écrit par : An | 29/08/2025
Et une parodie d'Ushuaïa (et toutes ses allusions "qu'on ne pourrait plus faire de nos jours", notamment sur ceux "s'en allant comme des princes Momohamed" ou les speakrines).
Écrit par : An | 29/08/2025
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