Pépiements (231)

Pendant des siècles le héros, le demi-dieu, le chevalier, le saint a terrassé la bête, le monstre, le dragon, le démon. C'était la lutte du champion de l'humanité, du bien et de la civilisation contre la bestialité, le mal et la barbarie. C'était sans doute simple et brutal mais clair. Et puis on s'est intéressé à la bête par provocation, esprit de contradiction ou réelle curiosité. Comment vivait-elle ? Que mangeait-elle ? Avait-elle des petits et des sentiments ? Tant que cela restait marginal ce n'était pas gênant. Cela l'est devenu quand on en a fait une règle et qu'en conséquence le héros, s'il ne devenait pas expressément l'ami de son adversaire, endossait le rôle du monstre à abattre.