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03/09/2021

Musique (592)

Margherita Pirri chante dans plusieurs langues, mais je préfère quand c'est dans sa belle langue maternelle.

Pensieri

Luna bianca

Un giorno di maggio

Commentaires

Détournement d'une réflexion de Charles Quint associant à chaque activité une langue : pour se faire comprendre au macronistan, le charabia ; pour la saudade, le russe ; pour le commerce, l'anglais ; pour la guerre, le bochien ; pour ne rien dire, l'espagnol ; pour la conversation, le français ; pour l'amour, l'italien.

Écrit par : Blumroch | 03/09/2021

Blumroch > Le français et l'italien s'en sortent bien, et je suis d'accord.

Écrit par : Pharamond | 03/09/2021

Quand on pense que les mêmes ont ensuite collaboré avec la minaudante et pathétique épouse de Sa Transcendance Béachelle :
https://www.youtube.com/watch?v=adtDbDlwjww
https://www.youtube.com/watch?v=xPQtVV3id7w
Tout était mieux avant.
On peut et même on doit couper ici le son car seul compte, dans ce "clip", l'amusant clin d'oeil au *complotiste* film *Capricorn One*... dont l'intrigue tourne autour d'un *vrai* complot pour berner, une fois de plus mais jamais une fois de trop, l'immense crédulité publique :
https://www.youtube.com/watch?v=w5tWYmIOWGk

Écrit par : Blumroch | 04/09/2021

Blumroch > Je n'ai jamais trop apprécié ces mélanges musicaux.

On peut aussi le voir comme une moquerie de certaines théories complotistes.

Écrit par : Pharamond | 05/09/2021

@Pharamond : Les arrangements du premier album étaient plaisants ; ils auraient pu persévérer au lieu de donner ensuite dans l'expérimental moins heureux.

Le clin d'oeil n'exclut pas l'intention moqueuse, voire dénigrante.

Écrit par : Blumroch | 05/09/2021

[Unique musicalmar de ce billet]
Le musicalmar de Musique(592) figurant dans Musique(591), celui-ci vaudra pour le billet Musique(593). Je sais, tout le monde s'en moque.

https://off-guardian.org/2021/09/06/17-covid-skeptic-memes-to-get-you-through-the-day-part-10/

(Pharamond, dans les commentaires de la page *supra*, y'a un "Où est Charlie ?" assez amusant.)

Écrit par : Blumroch | 07/09/2021

Blumroch > Ne critiquons pas trop vite, la situation s'est tout de même améliorée.
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2020/03/26/un-peu-d-humour-2-6223984.html

Écrit par : Pharamond | 07/09/2021

@Pharamond : C'est vrai : dans le dessin le plus récent, les magasins ont disparu, selon le voeu des schwabiens. ;-)

Écrit par : Blumroch | 07/09/2021

Blumroch > 2030 approche...

Écrit par : Pharamond | 08/09/2021

Avec de l'avance, le musicalmar de Musique(594). Celui de Musique(595), en préparation, sera le tout dernier. Les moins bonnes choses ont une fin, elles aussi. ;-)

La pratique du "Voodoo programming" n'a pas bonne presse, et voici ce qu'en dit le célèbre "Jargon File" cher aux hackers (aux vrais comme aux "wannabes") :
//
voodoo programming: n.
[from George Bush Sr.'s “voodoo economics”]

1. The use by guess or cookbook of an obscure or hairy system, feature, or algorithm that one does not truly understand. The implication is that the technique may not work, and if it doesn't, one will never know why. Almost synonymous with black magic, except that black magic typically isn't documented and nobody understands it. Compare magic, deep magic, heavy wizardry, rain dance, cargo cult programming, wave a dead chicken, SCSI voodoo.

2. Things programmers do that they know shouldn't work but they try anyway, and which sometimes actually work, such as recompiling everything.
//
La page kikipedia, elle, dit ceci :
https://en.wikipedia.org/wiki/Voodoo_programming

L'important n'est pas là. Le vaudou logiciel est peut-être la seule solution aux maux qui nous frappent. Un furieux avait, en 1993, programmé l'outil nécessaire, qui figure encore, d'étonnante manière, à cette page, dans la section "Other Esoterica" :
http://freeware.esoterica.free.fr/html/esotericpage.html
Que d'éventuels curieux y cherchent "Voodoo Doll" pour récupérer une archive comportant l'exécutable. Attention : c'est un *très* vieux programme qui exige les fichiers VBRUN300.DLL et THREED.VBX, et qui ne tournera *pas* avec un Vindoze 64 bits, même en invoquant le Baron Samedi.
La fin de foutriquet 2.0 et de quelques autres est peut-être à portée d'aiguille... et sans seringue d'in{j|f}ection. ;-)

Je crois me souvenir que l'auteur, trop sensible à la mièvrerie de l'époque, avait ajouté une option pour faire des souhaits positifs.

L'origine de cette recherche baroque, qui amusera peut-être le Kamerad EQUALIZER, est une anecdote récente : un député de la Martinique, un certain Jean-Philippe Nilor, a énoncé cette facétie : "Je peux vous assurer que le ministre Monsieur Véran, lorsqu'il est venu en Martinique, a parlé de croyances magico-religieuses. Je peux vous assurer que si j'avais quelques rudiments de vaudou, il serait peut-être pas sorti vivant de la Martinique".
De nombreux abrutis macronistes ont voulu voir dans ce propos exalté mais bon enfant une menace sur le ministricule, surjouant l'indignation et l'incroyable violence du propos. Crétins !
Paraît que l'horreur est énoncée ici à partir de 4h59mn, mais je n'ai pas vérifié :
https://videos.assemblee-nationale.fr/video.11147818_61376080bd0f5.1ere-seance--ouverture-de-la-session-extraordinaire--questions-au-gouvernement--prorogation-de-l--7-septembre-2021

Écrit par : Blumroch | 11/09/2021

Il y a mieux que le "voodoo programming"
Le "Allah programming" que j'ai personnellement vu à l'oeuvre (il y a fort longtemps)
Recompiler un programme plein d'erreurs SANS Y CHANGER UNE SEULE LIGNE, mais si "Dieu le veut..."

Écrit par : realist | 11/09/2021

Je crois savoir que cette séquence assez drôle (à partir de 00:01:46), déjà signalée ailleurs, n'a pas été vue par tous les ceusses qu'elle pourrait amuser et instruire. En tout cas, on dira que ce n'est pas un musicalmar :
https://youtu.be/gb5v1kpipfM?t=106
La tête du ministricule surpris en territoire ennemi vaut son pesant de caramels. S'il n'ose pas répliquer sur son mode hystérique habituel, c'est peut-être parce qu'il se demande si en face, l'autre n'a pas des *instructions* plus récentes que les siennes. J'imagine que son sourire *légèrement* forcé signifie : "Si vous saviez ce qu'on vous prépare".

Écrit par : Blumroch | 11/09/2021

[Unique et dernier musicalmar, en avance pour "Musique(595)"]
La chape de plomb arrive, qui nous condamnera au silence et peut-être aux catacombes ou à pire. Faut s'y préparer. Le recours aux forêts, c'était pour une autre époque ; la société parallèle, c'est du Van Vogt.
En guise d'ultime inutile musicalmar (comme je l'ai dit récemment, les moins bonnes choses ont une fin, elles aussi -- sauf quand il s'agit de saloperies gouvernementales, évidemment), ces quelques réflexions, parfois inattendues, tirées de l'*Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes considérées dans leurs rapports avec la révolution française* -- yep, tel est le *long* titre choisi par Chateaubriand pour un livre dont la lecture n'est d'ailleurs pas indispensable, mais qui démontre qu'un vénérable classique peut réserver des surprises. L'aventure est au coin de la bibliothèque.
L'orthographe a été modernisée mais la ponctuation, parfois étrange, a été respectée. On trouvera le texte original chez Gallica ou chez Gougueule Bouxe. Comme presque toujours avec ces incapables, la numérisation texte est si mal faite qu'elle oblige à s'infliger le format maudit, savoir le PDF ; encore certaines pages sont-elles pénibles à déchiffrer. C'est du travail moderne, autrement dit du travail de [autocensuré].

// Tout est plus solennel en latin, surtout quand c'est vrai.
0 homines ad servitudem paratos !

// "Ambiance", comme diraient les journalopes de *L'Aberration*.
Le coutelas des guillotines tombe jour et nuit. Ces machines de destruction sont trop lentes au gré des bourreaux ; des artistes de mort en inventent qui peuvent trancher plusieurs têtes d'un seul coup. Les places publiques inondées de sang deviennent impraticables ; il faut changer le lieu des exécutions : en vain d'immenses carrières ont été ouvertes pour recevoir les cadavres ; elles sont comblées ; on demande à en creuser de nouvelles. Vieillards de 80 ans, jeunes filles de 16, pères et mères, soeurs et frères, enfants, maris, épouses meurent couverts du sang les uns des autres.

// Que n'imitaient-ils pas Ulysse désireux d'écouter le chant des sirènes sans y céder ! Suffit de n'écouter point les mots des autres.
[...] leçon affligeante : que, dans tous les âges, les hommes ont été des machines, qu'on a fait s'égorger avec des mots.

// Rectification : lire "la nôtre, sur les passions les plus basses" ou même "la nôtre, sur la kronnerie". Les discours de théologie fantastique n'ont aucune importance ici.
Voici, en quelques mots, la somme totale des deux philosophies : celle des beaux jours de la Grèce s'appuyait toute entière sur l'existence du Grand Etre ; la nôtre, sur l'athéisme. Celle-là considérait les moeurs ; celle-ci, la politique. La première disait aux peuples : soyez vertueux, vous serez libres ; la seconde leur crie : soyez libres, vous serez vertueux. La Grèce, avec de tels principes, parvint à la république et au bonheur ; qu'obtiendrons-nous avec une philosophie opposée ?

// Pas de stigmatisation ! C'était *cul-tu-rel*. Fallait une belle audace pour avancer la seconde hypothèse formulée avec une si exquise délicatesse.
Atroces dans leur religion, les Carthaginois jetaient, en l'honneur de leurs dieux, des enfants dans des fours embrasés. Soit qu'ils crussent que la candeur de la victime était plus agréable à la divinité, soit qu'ils pensassent faire un acte d'humanité, en délivrant ces êtres innocents de la vie, avant qu'ils en connûssent l'amertume.

// Sounds familiar... mais mieux vaut ne pas se poser la moindre question.
Leurs principes militaires différaient aussi de ceux du reste de leur siècle. Ces marchands Africains, renfermés dans leurs comptoirs, laissaient à des mercenaires, de même que les peuples modernes, le soin de défendre la patrie. Ils achetaient le sang des hommes au prix de l'or acquis à la sueur du front de leurs esclaves, Se tournaient ainsi au profit de leur bonheur, la fureur et l'imbécillité de la race humaine.

// Court extrait d'un étonnant développement (donné en note, sans doute par prudence) sur les premières sectes arrivées dans le Nouveau Monde pour y tyranniser à l'aise.
Sur la foi des livres et des intéressés, au seul nom des Américains, nous nous enthousiasmons, de ce côté-ci de l'Atlantique. Nos gazettes ne nous parlent que des Romains de Boston et des tyrans de Londres. Moi-même, épris de la même ardeur, lorsque j'arrivai à Philadelphie, plein de mon Reynal, je demandai en grâce qu'on me montrât un de ces fameux Quakers, vertueux descendants de Guillaurne Penn. Quelle fût ma surprise quand on me dit, que si je voulais me faire duper, je n'avais qu'à entrer dans la boutique d'un Frère ; et que si j'étais curieux d'apprendre jusqu'où peut aller l'esprit d'intérêt et d'immoralité mercantile, on me donnerait le spectacle de deux Quakers, désirant acheter quelque chose l'un de l'autre, et cherchant à se leurrer mutuellement. Je vis que cette société si vantée, n'était, pour la plupart, qu'une compagnie de marchands avides, sans chaleur et sans sensibilité, qui se sont fait une réputation d'honnêteté, parce qu'ils portent des habits différents de ceux des autres ; ne répondent jamais ni oui, ni non ; n'ont jamais deux prix, parce que le monopole de certaines marchandises vous force d'acheter avec eux au prix qu'ils veulent ; en un mot, de froids comédiens qui jouent sans cesse une farce de probité, calculée à un immense intérêt ; et chez qui la vertu est une affaire d'agiotage.

// "Aimer la France d'avant, oui, avec des réserves ; aimer les Français d'aujourd'hui, non".
Chaque jour voyait ainsi, l'une après l'autre, se dissiper mes chimères, et cela me faisait grand mal. Lorsque par la suite je connus davantage les Américains, j'ai parfois dit à quelques-uns d'entre eux, devant qui je pouvais ouvrir mon âme : J'aime votre pays et votre gouvernement, mais je ne vous aime point : et ils m'ont entendu.

// Le Français *moderne*, né jobard en attendant d'être jobarthien...
Grand exemple des malheurs qui suivent tôt ou tard une action immorale en elle- même quels que soient d'ailleurs les brillants prétextes dont nous cherchions à nous fasciner les yeux, et la politique fallacieuse qui nous éblouit ! La France, séduite par le jargon philosophique, par l'intérêt qu'elle crut en retirer, par l'étroite passion d'humilier son ancienne rivale, sans provocation de l'Angleterre, viola, au nom du genre humain, le droit sacré des nations. Elle fournit d'abord des armes aux Américains, contre leur souverain légitime et bientôt se déclara ouvertement en leur faveur. Je sais qu'en subtile logique, on peut argumenter de l'intérêt général des hommes dans la cause de la liberté ; mais je sais que toutes les fois qu'on appliquera la loi du Tout à la Partie, il n'y a point de vice qu'on ne parvienne à justifier. La révolution américaine est la cause immédiate de la révolution française. La France déserte, noyée de sang, couverte de ruines, son roi conduit à l'échafaud, ses ministres proscrits ou assassinés, prouve que la justice éternelle, sans laquelle tout périrait, en dépit des sophismes de nos passions, a des vengeances formidables.

// Sounds familiar... again. C'est beau comme certaine scène rapportée par Griotteray dans *Les raisons de ma colère*, quand Giscarat sacrifie consciemment une génération au profit de ses misérables objectifs politicards -- encore gaullâtres à l'époque.
Nous avons le malheur d'être nés au moment d'une de ces grandes révolutions ; quel qu'en soit le résultat, heureux ou malheureux pour les hommes à naître, la génération présente est perdue.

// Principe de gouvernement.
Là où les bras travaillent, l'esprit est en repos.

// "Pas bien !" (*Le pari*)
On nie maintenant le pouvoir du sang, parce que les principes du jour s'y opposent ; mais il est certain que les races d'hommes se perpétuent comme les races d'animaux. C'est pourquoi les anciens législateurs voulaient qu'on n'élevât que des enfants forts et robustes ; comme on prend soin de ne nourrir que des coursiers belliqueux.

// Excellente idée dont Chateaubriand attribue la paternité à un certain Charondas, législateur assez oublié.
Que le novateur proposant un changement dans les lois antiques se présente la corde au cou : afin d'être étranglé, si sa proposition est rejetée.

// Y'a pas que chez les Scythes qu'on aura vu de solennels abrutis se prenant pour une élite préposée à l'injection, dans les cervelles, d'une moraline profitable aux seuls maîtres de l'heure.
Ainsi la Scythie vit naître dans son sein des hommes qui, se croyant meilleurs que le reste de leurs semblables, se mirent à moraliser aux dépens du bonheur de leurs compatriotes.

// N'est pas La Rochefoucauld qui veut.
On ne cherche à sonder l'avenir, que lorsqu'on souffre au présent.

// Sounds familiar... again.
L'intrigue faisait et défaisait chaque jour des hommes d'état ; et ces ministres éphémères, qui apportaient dans le gouvernement leur ineptie, y apportaient encore la haine de ceux qui les avaient précédés. De là ce changement continuel de systèmes, de projets, de vues ; ces nains politiques étaient suivis d'une nuée famélique de commis, de laquais, de flatteurs, de comédiens, de maîtresses. Tous ces êtres d'un moment se hâtaient de sucer le sang du peuple misérable, et s'abimaient bientôt devant une autre génération d'insectes, aussi fugitive et dévorante que la première.
Tandis que les folies et les imbécillités du gouvernement exaspéraient l'esprit du peuple, les désordres de l'ordre moral étaient montés à leur comble et commençaient à attaquer l'ordre social, d'une manière effrayante. Les célibataires avaient augmenté dans une proportion démesurée, et étaient devenus communs, même parmi les dernières classes. Ces hommes isolés, et par conséquent égoïstes, cherchaient à remplir le vide de leur vie en troublant les familles des autres. Malheur à un état où les citoyens cherchent leur félicité hors de la morale et des plus doux sentiments de la nature. Si d'un côté les célibataires se multipliaient, de l'autre les gens mariés avaient adopté des idées pour le moins aussi destructives de la société. Le principe du petit nombre d'enfants était presque généralement reçu dans les villes en France : chez quelques-uns par misère, chez le plus grand nombre par mauvaises moeurs. Un père et une mère ne voulaient pas sacrifier les aisances de la vie à l'éducation d'une nombreuse famille, et l'on couvrait cet amour de soi des apparences de la philosophie. Pourquoi créer des êtres malheureux, disaient les uns ; pourquoi faire des gueux, s'écriaient les autres ? Je jette un voile sur d'autres motifs secrets de cette dépravation.

// Retravaillé, c'était un honnête aphorisme.
Ecoutons la voix de la conscience. Que nous dit-elle selon la nature ? "Sois libre." Selon la société ? "Règne." Que si on le nie, on ment.

// Bon départ, triste arrivée. On peut préférer "Notre ennemi, c'est notre maître".
Tout gouvernement est un mal, tout gouvernement est un joug ; mais n'allons pas en conclure qu'il faille le briser. Puisque c'est notre sort que d'être esclaves, supportons notre chaîne sans nous plaindre.

// Contexte nécessaire ici : Alcibiade a obtenu qu'on substituât l'oligarchie à la démocratie, pour le malheur d'Athènes. Phobos et Deimos ont toujours été des instruments de domination sur le troupeau.
Attaquée au dehors par mille ennemis, et prête à succomber sous des armes étrangères, une aristocratie dévorante vint consumer au dedans le reste de ses habitants. D'abord il fut décrété qu'il n'y aurait plus que les soldats et cinq mille citoyens à prendre part aux affaires de la république, et, pour faire perdre à jamais l'envie de s'opposer aux mesures des conjurés, on se hâta de dépêcher tous ceux qui passaient pour être attachés à l'ancienne constitution. Le peuple et le Sénat s'assemblaient encore, mais si quelqu'un osait délivrer une opinion contraire à la faction, il était immédiatement assassiné. Environnés d'espions et de traîtres, les citoyens craignaient de se communiquer ; le frère redoutait le frère, l'ami se taisait devant l'ami, et le silence de la terreur régnait sur la ville désolée.

// Bien des importés ont ajouté de nouvelles manières d'exprimer leur émouvante détresse face à un monde qui n'est pas encore à leur convenance à cause de quelques habitants trop peu ouverts aux *autres*.
Je me figure le monde comme un grand bois, où les hommes s'entr'attendent pour se dévaliser.

// Peuple souverain... à condition d'être sans sceptre ni couronne. Ben voyons...
Le peuple a le pouvoir de se choisir un gouvernement, mais il a aussi celui de changer ce gouvernement, puisque toute souveraineté émane de lui. Ainsi, hier une république, aujourd'hui une monarchie, et demain encore une république. Par le premier droit, dira-t-on, une nation courrait les risques de tomber dans l'esclavage, comme à Athènes, si elle, n'avait le second pour se sauver. [...] Pour moi, qui, simple d'esprit et de coeur, tire tout mon génie de ma conscience, j'avoue que je crois en théorie au principe de la souveraineté du peuple mais j'ajoute aussi que si on le met rigoureusement en pratique, il vaut beaucoup mieux pour le genre humain redevenir sauvage, et s'enfuir tout nu dans
les bois.

// Fantasme !
Enfin le jour des vengeances arriva.

// Dulce et decorum mori... mais pro libertate plus que pro patria.
"Allons, mes amis," s'écria-t-il [Thrasybule] en se montrant à ses compagnons d'infortune, "allons, combattons pour arracher par la victoire nos biens, notre famille, notre pays, des mains des Tyrans. Heureux qui jouira de sa gloire, ou recouvrera la liberté par la mort ! Rien de si doux que de mourir pour la patrie !"

// Jules Renard, citoyen honoraire de Sparte. ;-)
C'était une maxime du peuple libre de Sparte de soutenir partout la tyrannie. Si le principe n'est pas généreux, du moins est-il naturel. Nous cherchons à être heureux, mais nous ne pouvons souffrir le bonheur dans nos voisins.

// Ce fut vrai mais "Nous avons changé tout cela." (les Wokistanais)
"Nous jugeons le passé selon la justice, le présent selon nos intérêts."

// Intemporel
Quand les hommes ont commis, ou veulent commettre une injustice, ils commencent par accuser la victime. Lorsqu'on jetait des enfants dans le bûcher à Carthage, on faisait battre les tambours et sonner les trompettes. Lorsqu'on m'a dit, "Tel se plaint violemment de vous", j'en ai toujours conclu que ce Tel méditait de me faire quelque mal, ou que je lui avais fait du bien.

// C'était bien mieux avant, mais pas en tout, chez tous et toujours, même à Rome. La note qui commence par ces deux phrases rappelle la petitesse de quelques grands hommes, dont Brutus et Cicéron.
Il faut bien se donner de garde en lisant l'histoire ancienne, de tomber dans l'enthousiasme. Il y a toujours beaucoup à rabattre des idées exaltées que nous nous faisons des Grecs et des Romains.

// Du Chamfort, en *nettement* moins bien.
Un esprit d'un ordre supérieur est trop porté à supposer dans les autres les qualités qu'il se trouve, et va se communiquant sans cesse, sans s'apercevoir qu'il n'est pas entendu. C'est une nécessité absolue pour l'homme de génie de sacrifier à la sottise ; quelqu'un me disait qu'il se voyait prodigieusement recherché de la société parce qu'il était toujours plus nul que son voisin.

// La chance et la situation peuvent compenser la faiblesse des troupes, mais c'est très rare.
II [Dion] se mit en mer avec deux vaisseaux et huit cents hommes pour attaquer un prince [Denys] qui possédait des escadres et des armées ; mais il comptait sur les vices du roi de Syracuse et sur l'inconstance du peuple : il ne s'était pas trompé.

// Chateaubriand situationniste n'aurait pas infligé la démocrassouille à des peuples qui y sont naturellement allergiques.
Il me semble qu'il existe un gouvernement particulier, pour ainsi dire naturel, à chaque âge d'une nation : la liberté entière aux sauvages, la république royale aux pasteurs, la démocratie dans l'âge des vertus sociales, l'aristocratie dans le relâchement des moeurs, la monarchie dans l'âge du luxe, le despotisme dans la corruption. Il suit de là que lorsque vous voulez donner à un peuple la constitution qui ne lui est pas propre, vous l'agitez sans parvenir à votre but et il retourne, tôt ou tard, au régime qui lui convient, par la seule force des choses.

// Le nanisme -- la nanitude ? -- n'est pas toujours affaire de perpective.
Les Anciens respectaient la vertu, même dans leurs ennemis ; et ceux qui accordèrent les honneurs de la sépulture à l'étranger Mardonius n'auraient pas laissé les cendres d'un Turenne, leur compatriote, au milieu d'une ostéologie de singes. Nous avons beau nous élever sur la pointe des pieds pour imiter les géants de la Grèce, nous ne serons jamais que de petits hommes.

// Non seulement Chateaubriand emploie avec justesse le mot de "fortitude" (hélas, un peu plus loin, il parle de "panacée universelle" !), mais encore, à destination des parias d'hier et de demain, il énonce trois bonnes règles de conduite dans le malheur : 1) cacher ses pleurs ; 2) s'isoler entièrement ; et 3) :
Troisième règle -- fierté intraitable. L'orgueil est la vertu du malheur. Plus la fortune nous abaisse, plus il faut nous élever si nous voulons sauver notre caractère.

// Sobre conclusion au retour d'une visite solitaire à l'endroit où Charles 1er fut exécuté (crime qui, selon Chateaubriand, facilita probablement, plus tard, l'exécution de Louis XVI) :
Je regagnai mon appartement plein de philosophie et de tristesse ; et plus que jamais convaincu par mon pèlerinage de la vanité de la vie et du peu, du très peu d'importance de ses plus grands événements.

// Trobontrokron.
Louis [XVI] n'a que trop prouvé que parmi les hommes, il vaut mieux, pour notre intérêt, être méchant que faible.

// Sounds familiar, doesn't it ?
Quel fut donc l'esprit de cette secte [les Encyclopédistes] ? La destruction. Détruire, voilà leur but ; détruire, leur argument. Que voulaient-ils mettre à la place de choses présentes ? Rien. C'était une rage contre les institutions de leur pays, qui, à la vérité, n'étaient pas excellentes ; mais enfin quiconque renverse doit rétablir, et c'est la chose difficile ; la chose qui doit nous mettre en garde contre les innovations. C'est un effet de notre faiblesse, que les vérités négatives sont à la portée de tout le monde, tandis que les raisons positives ne se découvrent qu'aux grands hommes. Un sot vous dira aisément une bonne raison contre, presque jamais une bonne raison pour.

// Le génie du hasard.
[...] quelle force de génie dans Rousseau, d'avoir à la fois prédit la révolution et ses crimes? Et quelle incroyable circonstance, que ses écrits même aient servi à les amener ?

// Intéressant problème pour un algorithme de pilotage : qui écraser en premier, du maître ou des disciples ?
Lorsque Zénon marchait dans les villes, ses amis l'accompagnoient, dans la crainte qu'il ne fût écrasé par les voitures ; il ne se donnait pas la peine d'échapper à la Fatalité.

// Zintellectuels : touzours zhypocrites.
Solon, Socrate, Charondas, et mille autres, furent non seulement de grands philosophes, mais de grands guerriers. La frugalité, le mépris des plaisirs, toutes les vertus morales brillaient dans leur caractère.
Nos philosophes, bien différents, enfermés dans leur cabinet, brochaient le matin des livres sur la guerre, où ils n'avaient jamais été ; sur le gouvernement, où ils n'avaient jamais eu de part ; sur l'homme naturel, qu'ils n'avaient jamais étudié que dans les sociétés de la Capitale ; et, après avoir écrit un chapitre rigide contre le luxe, la corruption du siècle, le despotisme des Grands, ils s'en allaient le soir flatter ceux-ci dans nos cercles, corrompre la femme de leurs voisins, et partager tous les vices du monde.

// *Mutatis mutandis*, tout y est : merdias, milichiens, énarques pourris autant qu'incapables, "nous sommes les 99%"...
La Presse, cette invention céleste et diabolique, commençait à vomir les chansons, les pamphlets, les livres philosophiques. Chaque poste annonçait au citoyen, tantôt l'inceste d'un père, l'exécrable mort d'un cardinal, des débauches que la plume d'un Suétone rougirait de décrire ; et en payant les taxes, il soldait à la fois et les vils courtisans et les troupes qui le forçaient à leur obéir. Le mépris, puis la rage, étaient les sentiments qui devaient s'emparer du coeur de ce citoyen. Que le peuple alors apprenne le secret de sa force, et l'Etat n'est plus.

// Le wokisme est très kron, en plus de n'être même pas original.
[...] le vrai esprit des Encyclopédistes, était une fureur persécutante de systèmes, une intolérance d'opinions, qui voulait détruire dans les autres, jusqu'à la liberté de penser.

// Malgré son admiration pour JJR, Chateaubriand savait le lire, contrairement à bien des zintellectuels contemporains.
Quant au *Contrat Social*, comme on en retrouve une partie dans l'*Emile* ; que ce n'est d'ailleurs qu'un extrait d'un grand ouvrage ; qu'il rejette tout et ne conclut rien ; je crois que, dans son état actuel d'imperfection, il a fait peu de bien et beaucoup de mal : je suis seulement étonné que les Républicains du jour l'aient pris pour leur règle : il n'y a pas de livre qui les condamne davantage.

// Bien vu.
Chez les Grecs et chez les Romains, l'influence du sacerdoce était considérable, mais l'état se trouvant administré sous une forme populaire, l'intérêt des Prêtres penchait du côté de la liberté. Lorsqu'on allait consulter l'Oracle de Delphes, les réponses du Dieu se faisaient généralement dans le sens de l'indépendance ; cependant il se ménageait toujours adroitement une porte de retraite, et les trépieds des tyrans étaient suspendus aux voûtes du temple, comme ceux des patriotes.

// La diversion comme méthode de gouvernement, ce n'est pas récent.
Lorsque je vois les différents personnages de la société, je me figure ces escrocs qui se rendent exprès sur les promenades publiques, bizarrement vêtus. Tandis que la foule hébétée se rassemble à considérer le bout de ruban rouge, bleu, noir dont le pasquin est bariolé, celui-ci lui vide adroitement ses poches ; et c'est toujours le plus chargé de décorations qui fait fortune.

// "Salaud, mais réglo !"
Nous sommes assis dans la société comme
des marchands dans leurs boutiques : l'un vend des lois, l'autre des abus, un troisième du mensonge, un quatrième de l'esclavage ; le plus honnête homme est celui qui ne falsifie point sa drogue et qui la débite toute pure, sans en déguiser l'amertume avec de la liberté, du patriotisme, de la religion.

// Conseil aux essayistes : se garder de tout prophétisme.
Que deviendront les hommes ?
Deux solutions :
Ou les nations, après un amas énorme de lumières, deviendront toutes éclairées, et s'uniront sous un même gouvernement, dans un état de bonheur inaltérable ;
Ou, déchirées intérieurement par des révolutions partielles, après de longues guerres civiles et une anarchie affreuse, elles retourneront tour à tour à la barbarie.

// Eternel retour et illusion calculante.
Déjà nous possédons cette importante vérité, que l'homme, faible dans ses moyens et dans son génie, ne fait que se répéter sans cesse ; qu'il circule dans un cercle, dont il tâche en vain de sortir ; que les faits même qui ne dépendent pas de lui, qui semblent tenir aux jeux de la fortune, sont incessamment reproduits : en sorte qu'il deviendrait possible de dresser une table, dans laquelle tous les événements imaginables de l'histoire d'un peuple donné, se trouveraient réduits avec une exactitude mathématique ; et je doute que les caractères primitifs en fussent extrêmement nombreux, quoique de leur composition résulterait une immense variété de calculs. Cette table serait aisée à faire, et ne serait pas un jeu frivole. [...] mais donnons-nous de garde de tracer une pareille table : les résultats en seraient si terribles que je ne voudrais pas même les faire soupçonner ici.

// Au fond, le savoir paralyse.
[...] un homme, bien persuadé qu'il n'y a rien de nouveau en histoire, perd le goût des innovations : goût que je regarde comme un des plus grands fléaux qui affligent l'Europe dans ce moment. L'enthousiasme vient de l'ignorance ; guérissez celle-ci, l'autre s'éteindra ; la connaissance des choses est un opium qui ne calme que trop l'exaltation.

// Vertu de l'uniformité.
C'est un singulier gouvernement qu'une république, où il faut que tous les membres de la communauté soient des Caton ou des Catilina ; si parmi les premiers il se trouve un seul coquin, ou parmi les derniers un seul honnête homme, la république n'existe plus.

// Anarchiste ! Rousseauiste ! Nature 1 ; Société : 0.
On s'écrie, les citoyens sont esclaves, mais esclaves de la loi : pure duperie de mots. Que m'importe que ce soit la Loi ou le Roi qui me traîne à la guillotine ? On a beau se torturer, faire des phrases et du bel esprit, le plus grand malheur des hommes c'est d'avoir des lois et un gouvernement.
L'état de société est si opposé à celui de nature que dans le premier les êtres faibles tendent toujours au gouvernement ; l'enfant bat les domestiques ; l'écolier veut en montrer à son maître ; le sot aspire aux emplois, et les obtient presque toujours ; l'hypocondriaque sacrifie son cercle à sa goutte ; le vieillard réclame la première place ; et la femme domine le tout.
Dans l'état de nature, l'enfant se tait et attend ; la femme est soumise ; le fort et le guerrier commandent ; le vieillard s'assied au pied de l'arbre, et meurt.
//

Dessin humoristique ricain vu voici des décennies : une sorte de poisson prend pied sur la terre ferme ; un de ses congénères, resté dans l'eau, lui demande "Tu es certain que c'est une si bonne idée ?".
"La question, elle est vite répondue."

Écrit par : Blumroch | 12/09/2021

Edit/Fix : "0 homines ad servituTem paratos !". Que Tacite me pardonne.

Écrit par : Blumroch | 13/09/2021

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