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08/06/2021

Carte blanche (27)

Laissée à Blumroch pour les chapitres entre astérisques et à Kobus van Cleef pour les autres.

Que les auteurs veuillent bien me pardonner les rares coupures (digressions, apartés, private jokes...) réalisées dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.

Pour suivre au mieux les péripéties de ce récit il est vivement conseillé de lire les précédents épisodes : 12, 3 et 4.

Signé van Cleefax

 

plus à l'est, le tsunami stercoral a eu raison de la jactance du pipozof au grand soulagement du voisinage, ils pourront crever en paix, comme le projet planétaire le prévoyait, sans personne pour leur corner dans les ouïes et les culpabiliser, ce qui est mieux quand même, vous en conviendrez

sa légitime est restée ligotée à une chaise (louis ghost, plastoc transparent, non recyclable évidemment, philippe stark, ils auraient pu acheter du teck mais c'est tellement répandu que ça fait petit bourgeois alors, hein)

elle commence à avoir des fourmis dans les jambes

et envie de pisser, aussi

survient sur ces entrefaites un séïde de moumou, le dirigeant d'un pays riche, riche de pitroul mais c'est à peu près tout comme richesse

ha si

riche aussi du nombre de ses tribus, qui ont passé leur temps à se bastonner, et qu'il a réunies dans une confédération artificielle qui a éclatté peu de temps avant sa disparition

voilà, vous le remettez?

eclatement de la confédération que l'on doit à....

bref

le clampin se radine sur ses deux pieds, on voit bien qu'il cherche quelqu'un ou quelque chose, il a un petit papelard, une gentille paperolle à la main avec un plan, probablement

il stoppe devant la grille largement ouverte que les visiteurs ont laissé béante, remonte l'allée, tombe sur le monceau fécal autour duquel bourdonnent tous les diptères de la création, s'en éloigne à cause de l'odeur, revient

une voix le tire de sa méditation

"hé ho, prince du désert, viens me délivrer et je suis toute à toi!"

le gus, cette invite impudique, ça lui fait ni chaud ni froid, il s'approche néanmoins

"c'est à moi que tu t'adresses sur ce ton, charmouta al ibliss?"

l'égérie pipozofik, déboussolée par cette entrée en matière, éclate en sanglots

"j'ai trop envie de pisser, chuis triste, mon chéri universel et médiatik a défunté, comme nous tous mais en pire, délivre moi, prince charmant"

il l'envisage sans mot dire, sans maudire et pourtant il pourrait

elle reprend, sa nature reprenant le dessus

"délivre moi, merde! je t'offre mon corps, ça t'suffit pas? qu'est ce que tu te crois, le sel de la terre? c'est réservé aux autres, tu l'sais bien, allez magne"

 

le mec s'interroge, il sort un lingue de sa poche, cisaille les cordes qui retiennent la vioque prisonnière, la voilà libre, elle s'effondre au sol, ses jambes ne la portent plus, le gus l'empoigne par sa ceinture rutilante (hermès? doux et cabanes? peu importe) la boucle lui reste dans la main, une camelotte pareille, c'est gâcher

il la redresse habilement, tu vas me suivre, la mouquère, c'est ton homme là bas, sous la merde? (il prononce "mârde" ce qui peut le situer natif des ardennes ou des flandres vronzaise, à moins que son professeur de vronzais soit issu de ces contrées)

oui, hélas, c'est lui, des ordures l'ont lapidé, enfin, l'ont coprolisé

crotte je lui réservais un sort plus enviable (grillé au pitroul puis cadavre exposé, dans la plus pure tradition loco-régionale) mais j'ai été pris de court, sais tu où je peut trouver ses complices?

mais complice de quoi? de qui? mon homme n'a jamais fait que du bien

ouais, la destruction de mon pays, du bien? celle de la serbie, pareil? pour ne parler que des plus récents, bien sûr

j'ai le numéro de cellulaire de machin, le jockey, et de truc, l'héritier de la colère de son père

tant qu'à faire, envoie les adresses

elle fait

il la remercie d'une balle dans la cuisse, elle s'effondre, sa vessie la lâche, l'urine et le sang se rejoignent pour former une flaque de mauvais alloi (sens premier du terme) sur le bloudjine de marque, usé avec componction par les vendeurs dans les corners de nioullorque (je le sais, j'en ai vu de semblables, 450$ à l'époque)

 

loin de là, les surnuméraires de la base antimissile de l'armée la plus morale au monde (qui reflète donc la moralité de la société qu'elle défend) ont gagné une station balnéaire sur un rivage cuit de soleil, mais en général, animé par des teufs nocturnes, de véritables saturnales, pas bien loin de là

en déambulant, sous l'effet des substances ingérées, ils heurtent différentes personnalités

l'une d'elle au moins, avec barbe taillée, lippe molle et verbe haut, ne leur est pas inconnue, c'est un autre mediatik vronzais (décidemment ya que ça!) chargé du décervellage de la populace à lui confiée par l'heureux hasard des contrats télévisuels, en plus le gus est d'une vulgarité à faire rougir un gendarme

 

le type, au blaze qui peut se décliner à la façon assinienne (dont il reprend la scansion ternaire) les refoule mollement, il faut dire qu'il a des nouilles plein les poches, on se demande bien pourquoi

ils le basculent à nouveau, plaf, le mec dérape sur ses farfalles glisse dans le caniveau et de là jusqu'à la mer rouge (pourquoi rouge? aucune idée) où les méduses lui administrent une sévère avoinée à base d'histamine

asthmatique de base, il défunte en quelques minutes, dans l'indifférence de son public, non prévenu il est vrai (pour une fois, peut on dire, pour une fois, on n'a pas emmerdé la populace avec la geste de nos pipeules, dommage que ça survienne si tardivement, je me plaît à imaginer un livre "le dit et la geste des pipeules" et en l'ouvrant , rien, immaculé, le désert!)

 

Poursuivons

L'amuseur public et néanmoins télévisuel, une fois dépêché, sans fioritures, notre groupe se met en quête d'autres contributeurs à sa rage exterminatrice

C'est presque chose faite en avisant un homme ( et plusieurs faaaammes pourrait on dire, mais non, ses faaaammes respectives et successives sont restées en des lieux plus trankils) bien connu des frankaouis par ses activités néfastes lorsqu'il était"aux responsabilités"( mais dont il a toujours refusé d'assumer les conséquences) et par sa démarche et son attitude ébrieuse et/ou vous m'avez compris
Ils l'abordent donc, en des termes fleuris, mais l'autre ne se laisse pas entreprendre, il les rabroue donc d'un lapidaire "cass'toi,pov'kron"

Les supplétifs, ça leur fait peine, un langage aussi pauvre, ils vont donc tenter de lui inculquer les bonnes manières

 

De nouveau dans l'hexagone, une idiote, folle de son corps et de son ku, rattrapée par les images et sa sex tape diffusée sur le ternet, est prise à parti par une cohorte de tendeurs qui passent le temps comme ils le peuvent avant l'extinction des lumières (1)

 

Les Kamerads Blumroch et kobus ont repris la route pour chercher d'autres crétins et crétines utiles à qui faire avouer la forgerie qu'à consisté la défense du klima

Dans l'autre hémisphère, les corps des aktivistes colline de sardine ont enfin été dégustés par la faune océanique

Par contre celui du petit maître à penser, qui n'avait pas songé qu'en transformant la patrie en hôtel on risquait d'être confronté aux humeurs du voiturier et du garçon d'étage, ce corps là, dédaigné par les bestioles marines ( c'est vrai qu'il est très laid) flotte jusqu'au rivage où il s'échoue en faisant des bruits de canalisation avec son ventre gonflé de gaz de décomposition (2)

 

(1) il y a quelques années j'avais lu un article dans le nobs sobrement intitulé "Jackie et Michel ont gâché ma vie" qui retraçait l'histoire d'une femme, voulant remettre du piment dans son couple et tournant en toute connaissance de cause, un film porno amateur avec Jackie et Michel, il est vrai qu'elle avait pas l'air très habituée, surtout,aux dires du journalope ( je sais pas j'ai pas vu le truc) lorsque un des protagonistes lui sussure "et maintenant, qui va se la prendre dans le ku ?", bref, cette idiote s'insurgeait car, des années après, la sex tape ressortait sur le ternet et tout son voisinage lui glissait des allusions

(2) ça c'est une réminiscence de Giono, le hussard sur le toit, lorsque Angelo Pardi défait en duel un assassin en uniforme ( qui traîne les pieds en marchant) lequel meurt en relâchant sa tripaille, je me souviens que sur France ku il y avait une pièce radiofonik et que l'extrait était très bien rendu, plaise au ciel que nos hostiles finissent ainsi

 

Une présentatrice télé un peu décatie, ménopausée et fortement fessue ( dixit professeur Choron) anciennement cocue, ayant fait l'objet des attentions gourmandes de la presse pipeule, tourne et se retourne dans son appartement parisien et haussmannien, au milieu de toiles de maître

Elle n'est pas descendue dans les périphéries pour affronter la fin du monde, à l'inverse des autres membres de la caste journalistique

En fait, l'imminence de la fin n'est pas corrélée au chagrin de la perte, elle s'étonne de ne pas être plus triste mais elle en a tellement vu qu'un peu plus un peu moins, hein, à ta santé si tu arrives encore à t'emouvoir, elle, elle a déjà donné

Enfin elle a surtout donné par procuration,hein, elle fait partie des heureux élus qui peuvent mettre en évidence les stigmates familiaux et s'en réclamer pour imposer silence

Car pour le reste, elle a toujours pété dans la soie ( en angluche to fart in ze silk) et le velours

Cette impassibilité vole en éclats avec irruption brutale d'un balèze dans son salon

On dirait d'une sorte de marmulle ( comme on dit ici) avec la peau tendue sur les masseters, une taille à enfoncer les portes et des mains comme des bottes de carottes

Il attrape la malheureuse par le cou,non pas pour lui réclamer un baiser mais il se penche sur elle et lui souffle dans l'oreille "on a un moment toi et moi, voilà papier crayon,tu vas me faire une belle page d'écriture,, réécrit moi le journal de la petite Anne"

C'est téléphobe vous l'avez reconnu

 

Plus loin au nord, le bi twin de la sport glide de kobus poume poume tranquillement

Les courbes et les lignes droites défilent sous les roues chaussés de storcher Michelin 19 pouces, le vent siffle sur le carénage bat wing, la bécane dandine un peu du ku, signe que la fatigue s'installe

On cherche donc un abri pour la soirée, nous sommes aux confins du Danemark,du schelswig holstein et de la germanie du nord, de la Hanse pour tout dire

Quittons l'autobahn, mettons nous en quête

Parmi ces fermettes en brique rouge, comme dans les Flandres, nous avisons une structure qui sort de terre, monolithe de béton brut ( peut on parler de monolithe pour du béton, qui est par nature,du multi lithe ? apparemment oui, on peut) isolée, au bout d'un chemin plus ou moins carrossable, en plaques de béton jointives comme les Hallemands en raffolent pour les installations militaires du temps d'avant

La direction et les suspensions de la Harley sont soumises à rude épreuve, ça godille de plus en plus de l'arrière, on ralentit, on freine,pied à terre ( terre de feu,feu follet,lait de vache, non je me reprends)
Béquille, contact coupé, silence

Seul le vent passe sur l'inquiétante structure ( j'ai hésité... énigmatique ? Hiératique ? Insolente ? Oui, la verticalité d'un artefact architectural peut elle être interprétée comme une insolence ? Par des féministes oui, surtout si l'architecte en question est un homme, surtout au carré si c'est un homme blanc, et surtout au cube si c'est un nazi..... et ici, ça m'a tout l'air d'être un bâtiment nazi)

Kobus "kes t'en penses, c'est quoi, à ton avis ? Un bâtiment nazi ?"

Blumroch "ça se pourrait bien, on va le reluquer de plus près, partons bien enfouraillés"

Ils vérifient la présence de leur P38 à la ceinture, kobus remonte vivement le mauser karbine, glisse un clip dans le bloc culasse

 

Loin de là, la rescapée par ascendance patronymique peine sur sa rédaction

Elle a du mal avec les sujets verbes compléments

Son truc c'est plutôt de faire papilloter ses yeux bleus, c'est vrai que ça rend bien à la télé ( quelle hérésie, moi j'ai toujours craqué pour les filles aux yeux verts) mais dans la pénombre d'un appartement haussmannien,tous rideaux tirés et loupiottes éteintes ( la fin du monde c'est aussi la fin de la lettrichite) , ça ne marche pas, téléphobe reste insensible

"Alors, cette rédaction ? Ça avance ? Faut que ce soit terminé avant la fin du monde, vous avez bien pigé ?"

"Beuh heu, je sais pu moi, déjà que j'ai été trompée par mon légitime, j'ai pu l'inspiration,beuh snif et ouin"

 

Aux tarterets, l'odeur de frigouse grillée, d'herbes de Provence et d'ail frit, ont ranimé le cyrard et son copain Thomas

Aziz,l'igniphore, les a invité à s'assoir autour du banquet improvisé

Un plat commun, un carafon de sidi Brahim, des viandes à la louche senteur, de la graine de couscous dans la graisse de cuisson, tout cela fait leur beau dimanche, on se baffre puis on devise, café, loukoums

Un peu alourdis par la pitance, Thomas pose la question qui tue

"Super,la bouffe, c'était du mouton ?"

"Ha non,ci di proxénèt'...."

Thomas verdit, pâlit, éructe, il va tout vider lorsque le cyrard rompt le silence en déclarant "du proxénèt'? Il m'a semblé bien tendre, pas du tout filandreux, tu l'as fait mariner au préalable ? Mais non, chuis con, t'as pas eu le temps.... c'est la petite Kahina, chuis certain"

Et l'autre de dire "vi,javou...."

C'en est trop pour Thomas qui tombe dans les pommes

Il revient à lui au bout de peu, au moyen d'une paire de claques par le ieut'nant cyrard à lui appliquées
Flic flac, ça le sort de son cauchemar, espère !

Les joues lui cuisent, il se met à chialer

Pauvre pauvre Kahina, finir dans son estomac après avoir contenté ses pulsions, il se remémore tout bien la douceur de ses caresses, la profondeur de sa bouche, la fermeté de ses fesses, la douceur de sa peau, et la culpabilité le submerge, c'est trop, les sanglots l'étouffent

Ieut'nant cyrard lui tape dans le dos, Aziz lui frotte les mains, ci rien,ci va passer, ci tun' mauvaise blague que ji ti fi, en fait ci le mouton de l'ail des frites qu'on a conservé au congélo, sans lettrichite il allait se gâter

Pour preuve, il l'emmène à côté, le proxo et la sous maque ont été bousculés sans aucun respect dans l'arrière cuisine, Kahina, lui-elle, trône en majesté sur le lit du couple maudit,mains jointes, chapelet autour, des bougies brûlent à son chev

Thomas s'étonne

"On dirait un rituel chrestien, pas vrai ?"

" Certes, nous l'étions, en cachette, naturellement, lorsqu'on fait commerce de son corps, faut avoir quelque chose auquel se raccrocher, non ?"

Un doute point Thomas "tu as une drôle de façon de causer, gamin, tu n'as pas toujours été prostipute, je me trompe ?"

" Hélas non, j'ai connu, nous avons connu des jours heureux, comme pourrait dire la vieille à Candide, mon nez n'a pas toujours touché mon menton ?"

"Tu cites Voltaire ? Mais alors, mais alors, mais alors....."

"Oui, nous sommes venus en France, mon frère et moi, lui pour étudier à Ulm (lettres) moi à la Sorbonne ( histoire des religions), mais un malheureux hasard nous a fait tomber entre les mains de ce couple malfaisant qui a confisqué nos papiers et nous a mis au tapin, grâce à toi, et à ta compréhension, des années de souillure et de compromissions sont lavées"( pas terrible l'alliteration-compromissions sont-)

Aziz enlace Thomas et lui roule une pelle, la pelle du siècle, lèvres fermes, langue fureteuse, collision des bassins,mains exploratrices... Thomas s'était promis de freiner sur le sexe mais là c'est différent,tu piges, de l'émotion,du sentiment, il est le rédempteur des péchés imposés à ce pauvre enfant, il va le saillir pour le remercier de lui avoir témoigné sa reconnaissance

Toutefois y a un hic tu t'en doutes, refaire ça avec un garçon, hein, pas terrible, il va pour le retourner lorsque l'autre lui dit "faisons le les yeux dans les yeux"

Ha non, ça, il peut pas !

Mais il se retrouve allongé sur le dos, la tête solidement prise en étau par une paire de cuisses à la peau soyeuse au milieu desquelles palpite un petit abricot fendu, ruisselant et bordé d'une toison frisée

De surprise, il s'abandonne, l'autre le prend, ils s'abîment dans la jouissance, le sommeil les terrasse

 

Désolé, encore du sexe, je plaide coupable

À mon crédit, on notera que c'est une façon de brouiller/ débrouiller les pistes

Prenons le cas de Kahina, franchement affirmée femelle, hé bien, c'est un mâle

Et Aziz, franchement affirmé mâle, hé bien,oui, c'est l'inverse

Notre novella fonctionne sur cette opposition identité/expression

Identité de genre versus expression de genre

Identité de veulerie ( chouabe qui réussit à ne pas se suicider), expression de courage fizik ( le même chouabe qui exige une apocalypse de ses séides)

Bref, procédé littéraire éculé pour traduire une réalité psychanalytique

 

devant le monolithe hanséatique quoique campagnard, nos deux compères hésitent, le bâtiment se dresse comme un énorme strongyle grisâtre, dans les fissures duquel la végétation n'a pas réussi à pousser, quelques saules pleureurs agrémentent la plaine envahie de roseaux, nul bruit, ils se consultent du regard

 

le chemin semble tout tracé, ils s'engagent donc, le béton , en grandes plaques disjointes, laisse place à du gravier qui crisse de façon irritante sous leurs semelles, les voilà dans l'ombre du porche, des grilles rouillées avec des barreaux gros comme ma cuisse ont déclaré forfait depuis bien longtemps, digérés par notre amie la rouille, un escadrin aux marches bétonnées renforcées de métal se dessine, ils descendent donc, Kobus sort son zippo, les murs sont constellés de graffitis et d'impacts de projectiles, ça commence à devenir franchement oppressant

 

plus loin dans la bonlieu lutécienne, Thomas se réveille d'un coup, il est seul dans la chambre

Seul?

non, le corps de Kahina est resté sur le lit, mais Aziz ( Aziza?) a disparu

il tente de remettre un peu d'ordre dans sa mise, et, ce faisant, son oeil est attiré par une feuille de papelard pliée, sur le revers une inscription "à mon français préféré"

 

il déplie le poulet, c'est d'Aziz (Aziza?), il a sauté direct à la signature

"j'aurais pu t'aimer, il est temps pour moi de rejoindre mon frère dans la mort, adieu"

 

mélodramatique, pas vrai?

attends un peu la suite!

 

les couloirs du batiment supposément nazi s'enquillent les uns après les autres, jusqu'à un cul d sac barré d'une lourde constellée de stickers licorne et autres pokémons

qui semblent récents, qui plus est

nos deux compères s'interrogent du regard, puis, un peu incrédules, poussent la porte

incrédules, on le serait à moins, dans un édifice supposément nazi (mon fachomètre vire dans le noir, pourrait dire machin) trouver des artéfacts en rapport avec la jeunesse dorée des 2000/2010, ça turlupine nos deux braves

ils poussent donc une porte aux gonds parfaitement huilés, du coude, simplement, la main sur la crosse du rigoustin et tombent sur un spectacle inouï

une couple de personnages improbables, cape de nazi rouge et noire, casquette frappée de l'aigle et visière vernie, uniformes noirs, fume-cigarette où se consume une fine papirosse et masques blancs

pour l'un, un anonymous dont la mostach' a été démesurément allongée, on dirait quasi savador dali, un autre avec un masque de mickey

"entrez donc dans notre demeure, simples mortels, nous sommes le tétragramme" ça, c'est salvador dali qui cause

"bon, vous vous magnez, on a pas toultemps, puisque la fin du monde c'est pour bientôt, alors restez pas dans la porte" ça c'est mickey

blum, cette entrée en matière,ça le refroidit

"mais vous êtes deux, le tétragramme en principe est un"

"ha non, ça c'est pour faire tourner les neurones de kobus, son addiction aux chiffres, tu vois, quatre c'est divisible par deux, t'as pigé le truc?"

kobus, en mode pilotage otomatik, les yeux dans le vide, répond "ha non, mon truc c'est les nombres premiers toulmonde vouldira"

dali se retourne vers mickey

"on dirait qu'on s'est un peu trompé, non? bon, ça peut arriver, comme nous sommes l'entité supême comme le foie de canard, nous vous mettons à l'épreuve.....sur un pied! sautillez jusqu'au bureau! en attrapant le nez avec la main gauche! allez, fissa!"

kobus et blumroch se dévisagent, incrédules "mais kes ke c'est ke ce truc?"

puis ils avisent les détails, la cape de nazi en plastoc, les runes rajoutées sur les cols au marqueur, les bottes de moto de salvador dali, une paire de dainesse à 500 tickets pour le cross/enduro, dali et mickey qui gloussent, les épaules secouées de mouvements convulsifs, et qui, n'y tenant plus, éclatent d'un rire gargantuesque, libérateur

"haaaaaaaaaa! la crize de rire! on vous a bien eu! ho la tronche! vous vous seriez vus! vint sur vint! s'il y avait encore un internet, on vous aurai collé dessus, surtout kobus, il a déjà une tête d'ahuri au naturel, mais là, là, c'était au delà du réél, y a pas de mots!"

vous avez reconnu Pharamond et Dia, l'un en salvador Dali l'autre en Mickey , riant comme des baleines, nos deux autres protagonistes penauds comme un renard qu'une poule aurait pris

"mais co, mais co, mais comment vous vous êtes retrouvés ici?" parviennent ils à articuler

"comme vous les aminches! en bécane, vous avez pas vu? j'ai garé mon Hayabusa derrière et Dia a descendu les marches avec son Svartpillen"

pour les profanes, Hayabusa c'est Suzuki, une routière qui arrache et Svartpillen, un modèle de KTM, plutôt hybride a tendance off road

"c'est pas l'tout, on va se restaurer, ya des mousses, intactes depuis 1945 et des chauchiches qu'on a rapportées dans nos sacoches, craignez rien, on a gouté les bières, elles sont impec, gardées au frais pendant ce quart de siècle elles nous attendaient"

 

Déjà, on va commencer par un petit goûter

Ou un bouffement, comme on dit aux afriques

La bière est sympathique quoique blonde et un peu passée mais à cheval donné on ne regarde pas les dents

Un petit barbecue a été installé dans la cour du fond, et les chauchiches grésillent dessus gentiment

Pour les accompagner,du pumpernickel, des cornichons malassol ( le tout trouvé dans des boîtes métalliques dans la base nazie,car oui, je déflore le mystère il s'agit d'une base, base nazie qui plus est)
Un en cas réconfortant,pris debout, à la façon des bikers, très viril comme attitude, le talon de la botte calé dans l'anfractuosite de la façade, un truc qui ferait hurler les féministes si elles avaient le malheur de nous voir, mais nul ne sait ce que les féministes sont devenues
Déjà qu'en temps normaux, on les entend seulement pour réclamer d'élargir les trottoirs porte de la chapelle, par contre, les viols recurents sur les souchardes, on s'est compris.... ça moufte pas, ça pourrait laisser croire à une certaine acrimonie envers les futures pépites de la republik

 

Loin de là, dans une mansarde des tarterets, en gros, pas loin de la chaufferie de l'immeuble, Aziza ( car j'ai résolu de l'appeler comme ça) est saisie de l'angoisse de la page blanche ( encore une connotation ouaciste)

Elle doit rendre son mémoire de troisième cycle d'histoire des religions "chant grégorien, véhicule méta temporel et spiritualité néo antique, une classification ethnogeographique"

Les larmes lui brouillent la vue car la dead line se rapproche, en plus, elle a le cœur ( et le corps) plein de son amant d'un soir, désintéressé mais pas forcément tendre, mais celui là, elle l'a choisi

Les deux nécessités ( l'homme et l'œuvre) se combattent sous son crâne, c'est pas ce soir qu'elle pourra écrire un seul mot

 

Dans le 7eme, Téléphobe a un peu perdu patience, il a enfermé la présentatrice télé déchue et son chat mortje dans un sac et menacé d'aller jeter le tout à la Seine ( qui n'est pas loin) pour toute réponse il n'a eu que des sanglots et des couinements, il a donc bourré le sac de coups de pieds

 

Dans le Lubéron, l'égérie pipozofik de salon a rendu l'âme, plaie vasculaire de la cuisse, ça pardonne assez rarement

 

Sur les bords de la mer rouge ( pourquoi rouge ?) un ancien responsable politik vronzais affronte sans panache la légitime colère d'amoureux de la langue vronzaise "on dit pas cass' toi pov'kron, on dit six myons ça vous a pas suffit, il faut m'humilier en plusse ?"

 

L'ingénieur du centre spatial de Baïkonour, se levant avant sa poupée circassienne, lui a préparé de la khacha, là bas, le gaz continue à gonfler les gazoducs

*

Le Tétragramme -- le vrai -- n'a jamais aimé Schrödinger et ses histoires de chat pas vivant, pas mort, pas mortje. Pourquoi n'avoir pas pris, pour cette expérience de pensée, un nuisible comme... [Ici, autocensure du Tétragramme qui ne veut pas attirer l'attention d'Anastavia sur le blog de polémologie et de diététique pour le temps qui reste avant l'extinction des lumières et des feux]. Malgré Son admiration pour l'oeuvre de Kobus van Cleef, Il décide d'intervenir. Une fois le chat enfermé dans le sac avec la présentatrice qui, *légèrement* waciste, avouait ne pouvoir aimer qu'un individu de son... de sa... well, see what I mean, eh ?, YHWH remplace donc le petit animal par un pull en cachemire hors de prix signé Annie Blatte, de la couleur des lentilles qu'affectionnait la dame pour berner les imbéciles de Télérama et de l'alors Nouvel Obs. Evidemment, dans le noir, elle ne verra rien, mais c'est un symbole. Le chaton sauvé par l'intervention divine fera un bref séjour dans les limbes avant d'être le premier à découvrir la planète Ailurophilia quand elle aura son Soleil, à savoir le nôtre. Au paradis, Leiber et Sternberg approuvent et entonnent un péan d'allégresse pour saluer la décision de Celui qui, pour eux, n'existait pas.

Les chatons, même fictifs, ne devraient pas avoir à souffrir de la cruauté ou de la créativité des bipèdes.

*

En fait, au dernier moment, effectivement, le chat mortje s'est échappé du saque ( avec accent du sud-est, je remplis la saque et j'en ramène pour demain)

La présentatreuse telesensuelle avec ses yeux qui brillent de mille feux et sa coiffure façon Santa Barbara, son élocution à crachouiller des écorces de tournesol ( mais c'est une constante ,si on croise profession et....non,laviatex ne pass'ra pas par moi) se retrouve donc seule dans le saque

Pas seule, elle a pris avec elle le strict minimum, violon melankolik, tableau démonté et roulé dans la doublure de sa veste d'intérieur, deux trois jolies choses, bref

Et ses regrets aussi

Regrets de pas avoir revu son légitime depuis le piteux épisode judiciaire à propos duquel je vais pas m'étendre ( castaviex, tu m'auras pas)

C'est dire si elle est en bonne compagnie

Et si le premier coup de pied la surprend

Elle est dans la nuit, quasi peinarde et vlan, une ruade en pleine trogne !

Et dans les côtelettes, dans le bide, dans les fesses,qui comme disait le très regretté professeur Choron, sont volumineuses

Ça l'estourbi, ça l'etourdit

Plus la force de protester, elle lâche prise, un instant de flottement elle suffoque, puis zippp, une lame incise la toile du saque, elle voit la lumière, elle inspire l'air pur, elle est sauvée

Hélas non, téléphobe l'a déposée dans le local poubelle de l'immeuble haussmannien et ce sont des pépites republiconnes pas encore conscientes de leur valeur qui viennent de la découvrir

Pas besoin d'être Jérémy pour deviner le sort à elle promis, pour paraphraser Brassens, d'ailleurs ils n'ont pas lâché leur lingue, ils font cercle, regards intéressés sur le volume fessier ( dans ces kulturs qui valent bien les nôtres, c'est un atout) et labial,banco, le premier s'y mets, mains fureteuses, regards torves, reniflements embarrassés, une ou deux baffes pour rabattre les prétentions de la dame, un ordre bref qu'elle ne comprends pas, évidemment

Mais voici que surgit téléphobe, il s'était mis à la recherche d'un diable pour trimballer son colis encombrant à la rivière, voir les putatives pépites de la république le frustrer de son projet, ça l'irrite

Ni une ni deux,il dégaine un antique pistolet de duel ( maison vernet caron, Paris,1820, platine en laiton, canon martelle à froid) relève le chien,poum !

Chargé à mitraille, le truc, la tête du premier malandrin n'y résiste pas, il empoigne l'objet par le canon et défonce la trogne du second, sort la baguette de rechargement et la passe au travers de l'orbite gauche du troisième, ça traverse le fond de la cavité, passe par la fente sphénoïdale en raclant un peu les bords puis déchiquete la carotide interne intra caverneuse, hématome, paralysie du côté droit ( logique, il a visé le côté gauche), l'extrémité de la baguette finit sa course dans le tronc cérébral, mort, directement

Le quatrième larron, terrifié, recule en se pissant dans les guenilles, se prend les pieds dans le seuil du local poubelle et se fend le crâne sur l'ultime marche de l'escalier

Moins d'une minute,quatre morts

Il reste seul, debout sur le champ de bataille

 

Moins d'une minute, quatre morts

Combien de temps pour n myons ?

Avec le repos syndical

Et les congés payés

 

Il se dresse,statue viriliste que même la Chiapasse tomberait raide en le voyant

Se penche enfin vers sa victime,qu'il vient de sauver malgré tout

"Alors, cette compo franc'?" (comme on disait avant, au lieu de composition francaouaise, tout un monde qui a disparu, jamais eu la moyenne)

La femme, un truc pareil, au lieu d'un mot de réconfort après les évènements terribles qu'elle a vécu ( j'aurais pas fait un si mauvais journalope que ça, finalement, on croirait un article causant de l'enfance malheureuse d'un violeur multirécidiviste) elle pige enfin que téléphobe se laissera pas embobiner comme ça

Elle prend donc la plume

"Mon nom est Anne, vous connaissez celui de mon père, il excelle dans le négoce des stylos bille, dont la paternité revient non pas au baron Bich mais aux frères Birro, deux magyars de Zeferzedar émigrés à Buda au début du vingtième..."

Elle va pour tirer encore à la ligne, lorsqu'une baffe magistrale la remet dans le droit chemin

"On évite de se disperser !"

 

Plus au nord,nos quatre tarmos ( motards en verlan) ont trouvé l'accès à la cuve de benzine, et c'est pas du sans plomb, c'est de l'octane de haute volée, comme avant

Ils ont trouvé aussi la réserve de cognac, bien scellé depuis trois quarts de siècle, intact,du Courvoisier de la bonne année

Et dans une pièce secrète,toute remplie de toiles d'araignée, un panneau de commande électromécanique, suffit simplement de remettre le jus et ça pourrait redémarrer

 

Le haut responsable politrouk vronzais n'a pas eu l'heur d'apprécier la leçon grammaticale dispensée par les supplétifs de notre meilleur allié dans la lutte que toulmonde connaît, il gît dans le caniveau, il se souvient même plus de la première page du Bescherelle

 

Loin, très loin de là,aux Amériques du nord et de l'ouest, un acteur vronzais, qui naguère appelait à se lever contre les brutalitances poulardines vronzaises, cet akteur donc, supposé préféré des vronzais, fait de façon convulsive le numéro des forces de l'ordre sur son tilifone, une troupe issue directement du ghetto assiège sa propriété ( acquise dans l'espoir de banquer moins de taxes étatiques là bas qu'ici ou inversement, on sait plus trop)

Las, la poulaille là bas, n'a pas plus de raisons d'intervenir pour sauver le ku des fricards qu'elle n'en aurait ici

Et de toutes façons, le téléphone est HS

Lorsque le premier émeutier passe par dessus le portail, il crasse un peu sa trogne, pour les fringues faut rien changer, il attend le passage de la ruée, puis se mêle à la foule, démarche chaloupée, froc baissé ras du ku, bonnet aux armes du club de foutebaule célèbre sur la tête, il passe inaperçu et s'en sort sans dommages

 

dans la lointaine amerique, notre saltimbanque sinématografik préféré (enfin, pas de moi mais qui sait?) se défile sans heurts, la foule qui a pris sa maison d'assaut ne l'a pas calculé, il s'est, comme on dit, fondu dans la masse

 

en fait de masse, c'est plutôt une nasse, les imbéciles ont trouvé la réserve de gnole, se sont enivrés et ont foutu le feu à tout le bouzin, hurlements, reniements, cris déments, odeurs de friture et de viande rôtie, de hautes flammes s'échappent du sous sol, puis atteignent la cuve à propane, boum, nos cambrioleurs en nombre se retrouvent rissolés

et en nombre

pour notre saltimbanque (dont les sauts ont fait le bonnheur de ses banquiers, ou alors c'est une autre étymologie) il court vers la grille qui, bien évidemment, reste bloquée, il tente l'escalade, un voisin bien intentionné le révolvérise au nom du "no trespassing"

exit

 

dans la base hanséatique, nos 4 compères ont bien profité de la réserve de cognac, ils sont de bonne humeur sans plus

il leur vient l'idée d'explorer la pièce du fond celle avec le tableau de commande

Blum appuie sur le push pull, abaisse un disjoncteur, rien

Dia se met en quête, trouve un câble gros comme le tronc d'un homme bien portant, le suit, ça va jusqu'aux dépendances, un générateur situé dans une fosse sur le flanc droit de la base

vérif' rapide, cuve à carburant pleine, batteries à plat mais kick de démarrage (diesel oblige) en place, même pas grippé, sur l'auxiliaire, il se met debout dessus, grunnn, gruunn, groum, kof, kof, braoum, pot, pot, pot, popopopopot, ça y est l'auxiliaire (qui rime comme ancillaire) a démarré, il attend la charge des batteries, une petite heure, en descendant quelques binouzes, toulmonde s'y met, d'ailleurs

le groupe lektrogèn' est maintenant lancé, là c'est autre chose comme barouf, ça flanque des coups de boutoir dans les murs lorsque chacun des éléments se met en branle tour à tour mais petit à petit, la lumière revient dans le bâtiment, avec des ampoules d'abord clignotantes, puis presque toutes en ordre de marche

 

là c'est gros délire, l'un d'eux hurle "on a rallumé les lumières!" éclat de rire général, on sait tous ce que ça signifie

 

loin de là, Thomas qui venait de s'assoupir, écroulé de chagrin et de balaouane, est réveillé par un cyrard manifestement tiré d'affaire, et un peu grincheux

"debout l'artiste, faut traire la blessure et faire le pansement, et si t'es sage, t'auras un cadeau"

le spacionaute, les crins en bataille et la bouche en regard d'égout, lève un regard éteint

"que m'importe? j'ai perdu ma seule raison de vivre, tu piges pas?"

"ce que je pige c'est que si tu restes comme une merde tu finiras pareil, debout, fissa"

 

l'ancien préposé à la démocratie représentative en afrance n'a pas très bien profité de sa leçon de grammaire, il faudrait pour cela qu'il soit encore vivant, voyez, il a un peu la trogne d'un faiblement démocrate après l'exercice démocratique sur les peuplades détentrices de pitroul

 

avant de défunter, il a eu une pensée haineuse (enfin, nous extrapolons) pour son supposé frère du désert dont il scella jadis le destin au moyen d'une offre démocratique qu'on ne pouvait pas refuser

qui aurait eu, d'ailleurs, le front de refuser une telle offre?

après de telles propositions d'amitié?

vous? Moi?

bon d'accord; mauvais exemple

 

plus au nord, dans la ville éternelle, un homme (on hésite quand même à le qualifier ainsi, d'autant qu'il porte une robe, oui une robe) tout de blanc vêtu, habitué à embrasser les pieds des voyageurs, se voit contraint de leur embrasser les fesses

un certain royaume étant à ce prix, à en croire une vulgate couronnant une foi nouvelle et éternelle, il s'exécute

nos compères assemblés au sud de la baltique pourraient en faire une autre controverse, la langue locale pourrait s'y prêter, mais ils ont mieux à faire

c'est Dia, le premier, qui a trouvé l'utilité des boutons sur la console

il avise un bouton "grazioz" et un autre "im klagenden ton" (respectivement gracieux et douloureux ou serieux, je sais plus trop); les presse en même temps

rien
puis une voix s'élève de hauts parleurs dissimulés dans l'usine

d'abord douce, puis montant peu à peu

c'est "lili marleen"

vor die kazerne....

vor der grossen tor

stand eine lanterne....

lale andersen leur poigne les tripes, leur broie le coeur, ouiche, voir ces gaillards aguerris renifler, puis siffloter, puis brailler (le cognac n'y est pas pour rien) lili marlen, lili marleeen ( un ton descendant pour le final), même moi, ça me fait quêque choseu

alors eux, hein, n'en parlons pas

quand même , la techno Hallemande.....trois quarts de siècle et ça fonctionne à nouveau, vous en connaissez, vous, des ordinateurs noiches ou japonouilles capables de telles performances?

conjugaison du savoir faire des ingénieurs de siemens, de blaupunkt, de BASF, et tant d'autres

y a pas à dire...."y sont forts ces nazis!" s'exclaments nos braves

puis sur l'air des lampions, en faisant la chenille, les mains sur les épaules de celui qui les précède "y sont forts/ces nazis/y sont forts/ces nazis/y sont forts..." en déambulant dans les couloirs

mais que voient ils, une ombre qui tente de se dissimuler dans un recoin?

ho là, pas de ça, mon bonhomme, montre donc ta bobine!

ils braquent leurs flingues dans le coin, aboient des ordres contradictoires, on perçoit alors un mouvement , une silhouette se matérialise

non, ce n'est pas le fantôme de nicolae tesla, ni la statue du commandeur

c'est une femme

oui, une femme

et pas une gretchen, espère

non, une femme moderne, fessue en diable, cuissue, prognathe

non, ce n'est pas une héritière d'un empire immobilier d'outre atlantique, il lui manque du maquillage et (beaucoup de sex appeal)

non, c'est marlène

mais pas lili, hélas

vous voyez qui?

 

au loin, Thomas s'est levé en maugréant, gratifié d'un penalty dans le derche par notre ami cyrard

"si tu peut me cogner dessus c'est que t'as plus besoin de moi, logique?"

"me fais pas regretter de t'avoir tiré des griffes des seïdes de kader, le gros dilaire" (c'est pas totalement vrai, Thomas était déjà quasi en sécurité lorsqu'ils se sont trouvés)

notre cyrard s'étend sur le lit non pas de procuste, mais prostitutionnel (tout se passait dans l'appartement, actes, tarification, rétribution, pour le recrutement c'était le bouche à oreille, les flyers déposés dans les cabines téléphoniques, bref à l'ancienne, mais on devine, à l'aspect fatigué des ressorts, que tout n'a pas été rose pour Aziza et son frère), hop, froc descendu aux genoux, serre les dents l'ami, je tire sur le pansement , j'appuie sur les berges de la plaie, ça ne goutte plus, tourne toi, une giclée d'augmentin et de flagyl dans la fesse (c'est ce qui fait le plus mal) et te voilà d'attaque
"hé bien, ta récompense, on va la chercher à la cave, aide moi à marcher"

clopin clopant, l'un soutenant l'autre, le blessé affectif et l'éclopé parviennent jusqu'à la chaufferie

 

Jobic, Jean Yves et Morvan se sont retrouvé en bagnole, une vieille dodoche

ils ont pris la route de "mais pas trop fort" où réside un ouigre, le premier celte obscur, qui, faussement détenteur du titre d'ingé agro, fut élu dans une communauté locale d'armorique dans les 80
pensent ils l'attacher lui aussi sur un moulin à vent, dans la plus pure tradition chouanne?

ou le clouer à une porte de grange?

la suite nous le dire

 

dans les caves des tarterêts ( des rêts un peu tarte? nous pourrions dire "bonding-cake") nos deux acolytes se sont arrêtés devant la porte de la chaufferie

cyrard dit à Thomas "ton cadeau est là derrière, entre"

l'autre, visiblement pas bien réveillé ne l'interroge même pas, avec la démarche lourde du condamné en sursit il s'avance

et tombe sur Sven, taille moyenne, vêtu de tweed anglais (jusqu'à la casquette old england, un total look, ça fait un peu trop) un colt 1911 dans un holster bien ciré et un springfield 1903 au creux du coude (ça a l'air de rien mais ça tue son homme à mille mètres, à condition de bien viser), adossé au mur
lequel lui intime d'un seul regard de rentrer et de se taire

Aziza est assise à un petit bureau d'écolier de notre enfance, humble pupitre dont l'abattant porte les stigmates de sa longue vie parmi les cancres (mais à l'heure actuelle, si tu trouves des bureaux comme ça en vronze, je veux dire dans le neuf cube, je veux dire en californie sans la mer, je te paie des cerises en décembre ), elle le visage entre les mains et ruisselle de larmes

Thomas s'élance, il se jette à ses genoux, elle se jette à son cou, c'est beau, c'est magnifique

d'un claquement de langue, Sven dissuade le cyrard de porter la main à son stetch' d'un bref mouvement de tête il lui suggère de rentrer et de fermer la porte derrière lui, voici nos quatre protagonistes en ce lieu clos, cela va-t-il virer aux séquestrés d'Altona?

Non

Sven prend la parole

"visiblement, l'éclopé pourra pas suivre, le bien portant va retser ici, ça ressemble d'ailleurs à un suicide génétique et la fille a toujours un devoir à rendre...mais à qui?"

Aziza lève son beau regard blessé "oui, à qui puis je rendre ce devoir maintenant que la fin du monde est actée? à quoi serviront mes réflexions sur le méta-véhicule qu'est la religion? Thomas, aide moi!"

l'interpellé lui presse les mains, les bras, les seins, non pas trop, ça va laisser des bleus

"pas con, ce qu'elle dit, j'avais une mission quand même, en rapport avec le méta-véhicule conceptuel, passer de la théorie à la pratique, ça vous dit?"

les autres se regardent, babas

"qu'est ce à dire, gentelman farmer?"

"j'organise le ragnarrok

et j'ai besoin d'aide pour l'installation du ring et les paris

vous m'avez l'air désoeuvrés mais cependant cortiqués, pas comme les crétins des environs, pour peu qu'ils soient encore vivants, car l'anarchie règne en maître ici (pourquoi pas en maîtresse? quel sexisme) à voir les cadavres qui s'accumulent dans les environs.

et qui commencent à sentir, d'ailleurs"

il se tait un instant pendant que les autres digèrent l'info, un envoyé des dieux, vêtu par old england, chaussé par john lobb, armé par l'oncle sam et qui veut les enrôler sous sa bannière? ça peut se discutter
c'est Aziza qui rompt le silence en premier

"j'aurais le droit de rester avec Thomas? on se quitte plus, maintenant qu'on s'est trouvé" et elle lance un regard mouillé à son side kicker, lequel rougit un peu

"accordé!" concède Sven, bon prince

"concrètement qu'allons nous faire?" demande le cyrard

"hé bien voilà...." Sven baisse le ton, mystérieux en diable, et les autres se penchent vers lui

 

Notre trio armoricain est arrivé dans la vieille ville de"mais pas trop fort" , cité antique, d'abord gauloiche puis gallo-romaine ( ou romogauloise, s'il faut croire jean Paul démoule, mais on est libre de le croire ou pas,moi c'est pas), puis royale puis republiconne, et enfin, progressiste,par la grâce de la fermeture des différentes industries, qui entraîne la nostalgie du socialisme ( donc l'avènement du progressisme, de l'intersexualite militante et de la revendication des cosplayers à déambuler vêtus en gothiques les jours de semaine)

Les voilà perdus dans les ruelles pavées de galets de la lieue de grève ( oui, un crime ekolojik, perpétré au 14eme siècle) , au pied des façades en torchis qui se resserent vers le haut, comme on est en fin d'aprèm, le soleil ne donne plus, les voilà claustros, et, avec la descente de pinard, ça n'améliore pas l'atmosphère du groupe

L'un d'eux, on ne saura jamais, plombe une enseigne tout en néon, vantant les mérites d'une chaîne de restauration rapide, au motif que lorsqu'il était jeune, c'était ici que sa grand mère se fournissait en mercerie, aussitôt un autre fait parler la poudre sur une façade recouverte de tags artistiques censés glorifier l'invasion récente ( "c'est ici même,oui, ici même, que j'ai perdu ma fleur à ma première permission, régiment du train, et regardez ce que c'est devenu, tiens, saloperie, attrape ! Sacré bon gû, faudrait pas vieillir !")

Le troisième défouraille à intervalles réguliers sur les vitrines des magasins pour bobos, lesquels, s'accroupissent dans leurs appartements chics, dérangés de leur scéance de méditation et de bouddhisme tantrique, scéance censée leur apporter la paix de l'âme avant la fin du monde

Plusieurs d'entre eux,quand même, protestent contre cette intrusion "laissez nous mourir en paix !" hurlent ils, en parfaits démissionnaires de leur existence, et ils descendent dans la rue ( chose qu'ils ont évité de faire lors du racket de leurs gosses dans l'école publique, mais là, le fauteur de troubles est leuco alors on peut lui causer) , mal leur en prend !

Rapidement rechargées, les pétoires vronzaises valent bien les américaines, les russes ou les boches,poum poum poum, et c'est un aimable trans genre, un ouebemaistre, un élu verdâtre et néanmoins impliqué dans la communauté et quelques autres que je n'ai pas dénombré, qui défuntent, là, par terre, dans l'ombre du soir qui s'étend

 

La nuit va aussi tomber sur les caves des tarterets mais par un habile artifice littéraire, nous ne sommes qu'en milieu de matinée

Sven a mis au courant ses complices des intentions des locataires du Valhalla ( peut il y avoir des locataires au Valhalla,ou dans l'Olympe ou dans les différents domaines des djieux ? Pourquoi pas ? Il y a bien un locataire à l'Elysée et un autre à la maison Blanche, plus un au Kremlin et un à la Casa rosada-a Buenos aires-)

 

Tout ce petit monde s'est entassé dans une vieille UAZ buchanka , Sven au volant, le cyrard à côté, le Springfield 1903 sur les genoux, les deux autres derrière, au milieu d'un enchevêtrement de matos dont la destination n'apparaît pas évidente ( à moi non plus, à mesure que j'écris) , destination, le cercle polaire, là où vont s'affronter les djieux

 

Plus au nord, on a tiré Marlène de son recoin, on l'a flairée, et on découvre derrière elle une autre fessue, mais une fessue dont les fesses remontent jusqu'au cou et même au dessus, en plus, c'est une fessue imbue de sa supériorité

Supériorité acquise lors d'un vote gagné lors d'un tour de chant, subventionné par vos impôts et taxes, où le monstre a pu se faire consacrer et adopter un nom de scène arturien

On la traîne au centre de l'attention, à grand peine en raison de son quintal, elle hurle "me touchez pas, j'enregistre tout !"

"Pourquoi veut elle qu'on la touche ?"

"Bien, puisque ces messieurs sont là, elles vont nous offrir un petit spectacle" , c'est Blumroch et Pharamond qui ont parlé, d'une même voix

"Qu'est ce que vous racontez, on est des femmes ! De faibles femmes !" s'egosille la chanteuse

"Qui me prouve que vous n'êtes pas un homme, et puis ne confondons pas identité de genre et expression de genre"

 

Accordé

Aujourd'hui elle a probablement allègrement dépassé le chiffre ( du persan seifr, zéro) indiqué par sa balance
C'est qu'elle avait faim, et elle a dévoré tous les perso du roman arthurien et le merveilleux bestiaire y afférent ( la licorne en particulier, c'est les sabots qui passent mal, raison pour laquelle son humeur est changeante)

En tout cas, on n'a pas retrouvé trace de Tristan

 

"Alors, ce spectacle ?"

Et nos bougres ont l'air si redoutables que la prognathe et la bouboule font semblant de cogiter

Je pourrais vous réciter une scène de sexe de mes romans ?

Refusé ! tonnent les virilistes

Je pourrais vous la mimer ?

Ça va pas, non ?

 

Je vais vous chanter une de mes chansons ! Suggère le blob

Hors de question ! s'insurgent les bikers ( tiens, à propos, j'ai appris que bolsonaro a été biker, lui aussi, étonnant)


Nous avons une meilleure idée, donnez vous la réplique des précieuses ridicules, ça vous ira bien, ou alors celle des femmes savantes


Silence de cathédrale, Molière n'a pas perfusé ces lointains cerveaux, on pourrait même se dire, à quoi ça sert que Ducros se décarcasse ?


Bien, vous allez donc nous chanter...... j'avais un kamerad !

Incompréhension.... on se demande vraiment comment on élève les gosses aujourd'hui

Ou alors Opium.... pareil, des mines ahuries, le gang des personnages inoxydables de l'apocalypse se concertent "bzz,bzz,mmm,bzz mmm,...bof, mouais"

"Hé bien, vous allez.... faire la vaisselle !"

 

à ces mots, Marlène laisse échapper un hurlement, c'est pas le refrain de lili marleen, tu t'en doutes

"haaaa, le patriarcat blanc veut ramener les faaaammmes à la cuisine! la honte, la honte, la honteuuuuu!"
puis elle meurt, la bouche ouverte et la gueule tordue ( je vous recommande cette expression, elle faisait partie de celles que feu mon père utilisait souvent lorsque j'étais gosse, la voir écrite sous une autre plume que la mienne serait un acte pieux) ses membres flasques agités de soubresauts convulsifs, poussifs et peu jouissifs

le blob se précipite, elle atterri auprès de sa comparse en se jetant à genoux, ça fait comme un séïsme de moyenne intensité, kobus ressent un ébranlement d'un plombage dans sa dernière molaire de sagesse

"faites quelque chose, viiiite, elle se meurt, viiiite, VIIIITE"

"on n'est pas sourds, si elle se meurt, c'est que son heure est arrivée, à part en faire un festin pour les vers ou des chauchiches, on voit pas trop"

le blob se vautre sur sa compagne et tente un bouche à bouche aux bruits de ventouse répugnant, on voit son dos charnu s'activer, ça crée de molles ondulations qui collent un vague mal de mer et ses fesses, qui ne se donnent même plus la peine de twerkir ( oui, je milite pour la réhab' des autres groupes verbaux, deuxième et troisième groupe, marre à la fin de ces néologismes en "er", pire que l'angluche!) se répandent avec les senteurs afférentes

"assez!" c'est Equalizer, qui vient d'arriver, et que le spectacle insuporte

"ASSEZ!" il brandit un mossin nagant de la bonne année

"toi le blob, dégages! et toi la mort, tu te relèves, on a vu clair dans ton jeu! une blouse (en serge rayée) un fichu , un seau un balais et au boulot, la base est restée à l'abandon pendant un quart de siècle, vous me la remettez à neuf, sinon, ça va chier!"

il ponctue sa harangue d'un coup de feu au plafond, qui décroche quelques éclats de béton, lesquels vont fustiger le blob sur le fessard et l'allongée sur le caraco, toutes les deux se relèvent presto et cavalent vers le placard à balais

 

"comment tu t'es retrouvé là?"

"comme vous, j'ai enfourché ma Triumph et voilà, quelque chose m'a attiré ici, je ne sais quoi"

 

les lecteurs vont penser que je suis un enragé des deux roues, ils n'auront pas tort

il faut bien concevoir que, comme disait le poête persan "la beauté réside dans les pages des livres, les reins des femmes et les cuisses des chevaux" (pas forcemment dans cet ordre) ou comme dit le proverbe kirghize "les chevaux sont les ailes des hommes", alors la beauté peut aussi résider dans les chromes des vintages, le tonnerre des échappements et la fluidité des formes des bécanes

résumons, Kobus et Blumroch sont venus en sport-glide de chez Harley, Dia en KTM( Svartpillen) Pharamond en Hayabusa ( échappement akrapovic, le plus tonitruant du marché) et Equa en Triumph Bonneville bobber, ultra black

juste mélange de vintages, de cruisers et d'off road, une congrégation de tarmos d'obédience hétéroclite, réunis pour le meilleur, le.....RAGNAROK!

 

Pendant ce temps, une présentatreuse telesensuelle a fini son pensum à l'écrit

Ça vole pas haut, elle aurait pas eu la moyenne au bac d'avant, mais qui s'en préoccupe ?

Téléphobe relit "moi, petite Anne, et mon chat mortje, ne sommes pas morts du tiphus ou d'autres causes dans des endroits que j'aurai la décence de ne point nommer puisqu'on en parle tous les jours depuis vilaine lurette

Si nous n'avons point défunté, ainsi que mon père l'a prétendu, c'est donc que les ceusses qui prétendent notre mort avérée se sont trompés

Est ce de bonne foi ?

Étaient ils animés par de sombres calculs et d'inavouables desseins ?

Je ne saurais le dire, mon rôle s'est borné à écrire la première partie, j'ai OBÉI AUX ORDRES

J'ai bien conscience que, ce faisant, j'étais UN ROUAGE dans un système qui me dépassait et que si, de mon fait mais pas de ma volonté, j'ai contribué à créer une situation inextricable pour beaucoup de gens ( rature ça, écrit, pour la quasi totalité des européens !) j'en suis navrée,contrite et morveuse,ouin ouin ouin et snif"

Mouais, ça ramasse même pas la moyenne ( là c'est téléphobe qui s'exprime)