11/12/2019
Flaque
Tout à côté de mon lieu de travail une malfaçon ou un affaissement de la chaussée a créé un creux qui devient rapidement une grande flaque quand il pleut et, plus ennuyeux, se trouve juste au niveau d'un passage piéton. Depuis quelques mois les rues du quartier sont en chantier aussi quand j'aperçois un membre de l'équipe de travaux publics avec le casque et le gilet fluorescent tout propres et quelques documents à la main en train je prendre des notes je suppose que c'est un responsable et je décide d'aller lui parler du petit désagrément liquide local. C'est un homme bien plus grand que moi de type nord africain et d'une quarantaine d'années qui m'écoute en hochant la tête sans dire un mot et quand je finis par dire par boutade qu'une flaque juste sur un passage piéton « ce n'est pas vraiment utile » il daigne répondre : « Utile ? Vous croyez que c'est voulu ? » Je suis obligé de préciser au personnage décidément fort peu sympathique que je plaisantais sans lui indiquer que c'était aussi dans l'espoir de le voir cesser son impassibilité. Il ne relève pas et conclut en disant que l'enrobé doit être entièrement refait une fois l'enfouissement des conduites réalisé et que le problème sera résolu. Quelques semaines plus tard c'est effectivement le cas et nous avons droit à une superbe chaussée toute neuve... sauf sur une vingtaine de mètres carré dont le fameux creux ! C'est sans doute une nouvelle preuve des mystères impénétrables des travaux publiques car je n'ose imaginer un humour colossal chez le sphinx casqué et subséquemment un acte prémédité de sa part.
17:33 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
@Pharamond : Au vu du titre, j'avais imaginé découvrir un billet consacré à la grande flaque locale, comparable à cette vision déprimante qu'est la place parisienne de la Défense après la pluie. Pour des raisons que je ne saisis pas, les bordelais parlent d'un "miroir d'eau". ;-)
Écrit par : Blumroch | 11/12/2019
Les coutumes locales sont solidement ancrées chez les provinciaux ;-)
Écrit par : Pharamond | 11/12/2019
@Pharamond : Etrange vocabulaire de Patagons, dans nos provinces : "poche" au lieu de "sac", et surtout, cette "heure de la débauche" qui n'évoque en rien Crébillon et Dorat. On n'est pourtant pas au Canada ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 11/12/2019
En cet époque uniformisation je suis pour conserver ces petites particularités bien innocentes.
Écrit par : Pharamond | 11/12/2019
'faut admettre que la "poche" ou la "débauche" sont des particularismes bien locaux qui, sans entraver la compréhension globale, introduisent un nécessaire décryptage qui fait se sentir "ailleurs" sans toutefois se faire sentir "étranger"...
Bref, du vivre-ensemble à l'ancienne... ;-)
Écrit par : Arthourr | 11/12/2019
@Arthourr : *Avant*, la notion de "vivre-ensemble" était inutile. C'est quand la chose a disparu qu'on en fait la promotion du mot, disaient à peu près Debord et Semprun (pour ce dernier, c'était à propos du vrai pain et de la vraie bière, ce me semble). ;-)
Quant à "poche" et "débauche", en bon psycho-rigide ex-parisien, je ne m'y fais et ne m'y ferai pas ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 11/12/2019
Vous êtes en province; c'est du travail d'arable ;o)
Écrit par : téléphobe | 11/12/2019
Le type de travail évoqué par le Kamerad téléphobe peut-il encore être rémunéré "au black", quand le Système veut la disparition des (enfin, de certaines) espèces ? ;-)
Écrit par : Blumroch | 11/12/2019
Arthourr > "Bref, du vivre-ensemble à l'ancienne..." exactement. Un Lillois me disait que "drôle" utilisé par moi pour désigner un enfant signifiait chez lui "idiot, crétin", un Toulousain ne comprenais pas quand je disais "ça daille" pour "ça m'énerve". Tout cela s'était avant quand la France était un pays.
téléphobe > Le fait qu'il soit d'origine nord africaine n'a pas d'incidence dans l'histoire, c'était juste pour le décrire ;-)
Blumroch > Tout ne sera que nuances de gris.
Écrit par : Pharamond | 11/12/2019
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