statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/02/2019

Populisme

Les Gilets jaunes et les ambiguïtés du populisme : entretien avec Xavier Eman

Le « populisme » est omniprésent dans les médias. Academia Christiana s'empare de la question en lançant une série d'entretiens auprès de personnalités populistes ou de bons connaisseurs du phénomène. Nos interlocuteurs viennent de France et d'ailleurs, ils offrent un éclairage particulier sur cette question épineuse afin de nous aider, enfin, à y voir plus clair. Tous ne sont pas catholiques et leurs propos ne reflètent pas nécessairement les idées d'Academia Christiana, mais nous sommes un espace de libre discussion, sans sectarisme ni conformisme mondain. Academia Christiana a toujours condamné l'entre-soi et cherche à ouvrir de nouveaux lieux de dialogue constructif. Cette série d'entretiens s'inscrit dans cette ambition.

Entretien avec Xavier Eman, journaliste, écrivain et blogueur.

 

Quel regard portez-vous sur ces dirigeants que l'on nous présente comme des "figures populistes" : Trump, Orban, Bolsonaro, Salvini ?

Tout d'abord, cette simple énumération révèle toute la problématique et l'ambiguïté du concept de populisme tant ces personnalités sont diverses et n'incarnent pas les mêmes réalités politiques. Elles n'ont pratiquement rien de commun entre elles si ce n'est l'opprobre que leur voue la pseudo-élite politico-médiatico-intellectuelle d'Europe de l'ouest qui les rassemble de force sous le même étendard. Quel rapport, quelle communauté d'intérêts, entre un l'ex-communiste Salvini et le milliardaire libéral Trump, le protectionnisme de l'un se heurtant à celui de l'autre, les frappes militaires de l'un encourageant le chaos géopolitique que subit l'autre de plein fouet ? A la rigueur on peut trouver comme seul point de convergence une certaine opposition à l'immigration incontrôlée. Sans rien nier de l'importance fondamentale de cette problématique, cela fait tout de même bien peu pour fonder une quelconque unité politique...

D'un point de vue personnel, j'ai plutôt, pour le moment, du respect et de la sympathie pour la politique d'Orban et de Salvini, beaucoup moins pour celle de Trump (qui semble avoir des mérités en interne, mais je ne suis pas américain...) et encore moins pour Bolsonaro... De façon générale, je pense qu'il faut se méfier des excès d'enthousiasme, surtout quand il s'agit de situations étrangères que l'on connaît souvent fort mal, et toujours conserver un regard critique. Se réjouir (ou non) d'une élection en fonction du fait qu'elle navre plus ou moins les chroniqueurs bobos des rédactions parisiennes est vraiment le degré zéro de la réflexion politique...

 

Qu'est-ce que le mot "populisme" vous inspire ?

Un sentiment ambivalent dirais-je… D'une part, ce terme est tellement vilipendé, dénigré, méprisé par les élites oligarchiques et leurs domestiques médiatiques, qu'on pourrait avoir tendance , instinctivement, épidermiquement, « affectivement », à se l'approprier, à le défendre et à le revendiquer. Mais d'autre part, c'est un terme tellement vaste, tellement flou, tellement fourre-tout, qu'il ne me semble pas pouvoir représenter, incarner, concrétiser une véritable alternative, et encore moins un processus révolutionnaire. Une révolution exige une cohérence globale, un programme clair et solide, une alternative construite, cohérente, des cadres formés, etc. Or le « populisme » est avant-tout un phénomène de l'ordre du ressenti, du spontané, de l'affectif et du circonstanciel , qui a certainement ses qualités, mais aussi, très clairement, ses limites.

 

Peut-on s'emparer de ce terme, lancé initialement comme une accusation par la gauche morale, et le revendiquer avec un contenu vraiment révolutionnaire ?

Je ne pense pas, ne serait-ce que parce que c'est l'ennemi qui l'a imposé dans le débat public. Utiliser le vocabulaire de l'adversaire, c'est déjà une première défaite, c'est s'avancer sur le terrain choisi par l'autre. C'est en tout cas un terme à mon avis à manier avec la pus grande prudence, pour éviter de tomber dans la démagogie et dans une sorte de « systématisme inversé » qui nous pousserait à défendre toute action, tout mouvement ou tout phénomène qui serait dénoncé, à un degré ou un autre, par nos adversaires et leurs relais journalistiques comme étant justement « populiste ».

Ce ne sont pas les éditorialistes de Libé ni les journalistes de BFM qui doivent définir et programmer notre agenda politique et nos affinités idéologiques. Par exemple, pour reparler d'une personnalité précédemment citée, si je suis un identitaire et un écologiste sincère, je ne vais pas me mettre à défendre et à louer un Bolsonaro qui veut encore accroître l'exploitation de la forêt amazonienne et « retirer le moindre pouvoir » aux populations indigènes indiennes... Et ce même si le dit Bolsonaro est présenté comme un « méchant facho » par les médias du système que par ailleurs je combats... Il faut se pencher sur la réalité des faits, des idées, des programmes, des actes, pour juger et jauger, et non sur le traitement médiatique de ceux-ci.

 

Quel est l'ennemi numéro 1 d'un populisme authentique et comment lutter contre lui ?

Pour moi le « populisme authentique » est le sens de l'intérêt général et le souci du bien commun. Il ne se confond donc aucunement (en tout cas pas de façon automatique) avec les soubresauts des masses, par nature velléitaires. Je crois qu'il y a deux façons de faire le malheur d'un peuple : le nier et le diviniser, affirmer qu'il a toujours tort ou croire qu'il a systématiquement raison. Je n'ai jamais été démocrate – je ne crois pas à la validité par nature d'un choix majoritaire – et ne vais pas changer simplement parce qu'une cette majorité semble – à un instant T – adopter des positions plus ou moins proches des miennes ou même seulement vaguement « réactionnaires »... Pour moi le véritable « populisme authentique », c'est écouter et entendre le peuple pour bien savoir l'orienter et le diriger, mais certainement pas le suivre aveuglément ni se mettre à la remorque de tout mouvement collectif de plus ou moindre grande envergure, si « sympathique » puisse-t-il paraître au premier abord. Donc, pour moi, l'ennemi numéro du « populisme » c'est l'excès de populisme, qu'on pourrait appeler « populo-démagogisme » ou « populaciérisme ».

La meilleure façon de lutter contre ce danger est d'avoir une colonne vertébrale idéologique et un corpus doctrinal solide, qui peut bien sûr s'adapter à de nouvelles problématiques et à la survenance d'événements particuliers, mais ne doit pas être soumis au moindre des aléas de l'opinion publique.

 

Les Gilets jaunes sont-ils populistes ?

Oui, dans le sens où ils mettent en avant des préoccupations diffuses dans une large part de la population et que leurs membres appartiennent à un spectre « socio-professionnel » assez large. Mais aussi nombreux soient-ils, ils ne restent qu'une « partie du peuple ». C'est d'ailleurs l'un des autres écueils du « populisme » : que chacun choisisse « SON » peuple, qui serait le seul légitime et digne d'incarner la France, débouchant sur une sorte de « communautarisme » de peuples « choisis » au sein de la nation, qui viendrait s'ajouter aux autres communautarismes qui atomisent déjà la société (religieux, ethnique, sexuel). Or, même s'ils me déplaisent davantage, les 60 % d'électeurs de Macron sont autant « le peuple » que les Gilets jaunes... D'ailleurs Macron lui-même pourrait être considéré comme un président populiste si l'on se base sur ses thèmes de campagne (« Sortir les sortants ! », « Place à la société civile ! », « Changement, jeunesse, modernité ! »), ses méthodes d'action et ses scores électoraux. Comme quoi un populisme peut en chasser un autre, et un populisme peut également très bien servir de marche-pied à un candidat de la finance mondialiste.

 

Comment voyez-vous l'avenir de ce mouvement ?

C'est toujours un exercice fort délicat que de faire des prévisions. Je pense que les choses dépendront beaucoup de l'intelligence politique de Macron, qui n'en manque pas. S'il sait doser un habile mélange de fermeté et une ou deux concessions symboliques, on peut penser que tout le monde rentrera à la maison. Sans cela, il est possible que le mouvement perdure mais je peine à lui voir des concrétisations politiques sur le long terme. On est plus bien proche de la jacquerie que de la révolution. Et il n'y a rien de dédaigneux dans ce constat. Dans une époque aussi amorphe et anesthésiée que la nôtre, les « gilets jaunes » restent un salutaire rappel du fait que tous les français ne sont pas prêts à se laisser martyriser ni à disparaître paisiblement et sans bruit.

 

Que pensez-vous du RIC ? 

Je suis en fait assez circonspect. Bien sûr, je suis favorable à davantage de démocratie directe mais surtout locale. Pour moi, le RIC doit être articulé avec le principe de subsidiarité. La proximité de prise décision me parait fondamentale et tout ce qui peut-être réglé au niveau « le plus proche » doit l'être... Par contre, l'idée que « le peuple » puisse et doive décider « de tout » par voix référendaire me paraît à la fois aberrant et dangereux. C'est la porte ouverte à la pire des démagogies. Il me semble évident qu'un gouvernement digne de ce nom doit savoir également prendre des mesures impopulaires, posséder une hauteur de vue et une vision à long terme que n' a pas (et n'a pas vocation à avoir) le français lambda (ce qui n'a rien de honteux). Non, la majorité n'a pas toujours raison et le Bien Commun, l'intérêt général, le Vrai doivent parfois s'imposer aux aléas des modes, des mouvements d'opinion, des intérêts et préoccupations circonstancielles. La nullité actuelle des organes représentatifs ne doit pas non plus, par réaction, nous faire surévaluer ou fantasmer le « bon sens » et la « clairvoyance » du « peuple » (le fameux « pays réel » qui pris un sacré coup dans l'aile depuis Maurras). Quand aux gens « de chez nous » qui pensent que les résultats des RIC iraient majoritairement « dans notre sens » (sur l'immigration, la peine de mort, l'IVG, le mariage pour tous, la GPA, etc.) je pense qu'ils sont très naïfs ou exagérément optimistes. Et qu'ils ont, de plus, la mémoire courte concernant la versatilité des masses.

Propos recueillis par Julien Langella le 12 février 2019.

Source : Academia Christiana

 Je suis globalement d'accord avec cette réflexion de Xavier Eman sur le populisme ; mais pourquoi diable nombre des "nôtres" s'obstinent-ils à trouver une "intelligence politique" à Emmanuel Macron ? Il se comporte simplement comme tous ceux qui ont les pleins pouvoirs, ici légèrement tempéré par les apparences démocratiques à conserver. La technique repose schématiquement sur deux ressorts principaux : la diabolisation et le pourrissement. Le premier permet à ceux qui sont aux manettes de paraître par opposition aux "méchants" dans le camps du bien, de la justice et de l'ordre, ce qui autorise une répression féroce pour d'effrayer ceux qui aurait des velléités de continuer la lutte. Le deuxième n'est que l'attente patiente que le mouvement affaibli par la peur des condamnations et les risques physiques encourues et par la fatigue, discrédité aux yeux de la majorité de la population qui finit toujours par souhaiter le retour à la "normale" et à être préservée des "extrêmes" s'essouffle et meurt, quitte à faire deux ou trois concessions non parce qu'on cède face la violence, mais parce qu'à l'écoute du peuple on l'a entendu. Macron et ses sbires ne font pas autre chose et plutôt maladroitement, seul le consensus presque total existant au sein du Système permet de cacher les grosses ficelles de l'entreprise à ceux qui ne veulent pas regarder la réalité en face.

 

Commentaires

Je reproduis les commentaires (remis dans l'ordre chronologique) écrits sous ce billet sur l'autre blog :

Blumroch14/02/2019
Trop nombreux sont les ceusses qui, refusant de voir la réalité en fa*r*ce, veulent imaginer un Foutriquet 2.0 élève de Machiavel (d'ailleurs surestimé) quand l'individu n'est qu'une marionnette interchangeable -- à sa place, n'importe quel autre crétin du système agirait exactement comme lui en croyant faire preuve de la plus grande subtilité. Comme vous le dites, grosses ficelles. Qu'on lui retire sa milice, et il fera moins le matamore.
Comme Eman, je ne suis pas démocrate ; contrairement à Eman, je ne considère pas que les imbéciles qui ont voté Foutriquet 2.0 fassent partie du peuple -- tout au plus font-ils partie de la grande conjuration des imbéciles, des traîtres et des profiteurs.
Quand même déprimant, ce goût du *pouvoir* : ceux d'en face, eux aussi, n'aiment pas l'idée de voir un peuple *informé* décider librement en comprenant bien les conséquences de ses choix (liberté et responsabilité devraient être les seuls principes d'action). Pareto was right : l'histoire du monde n'est que l'histoire des groupes qui s'affrontent pour tondre le troupeau, toujours pour son bien évidemment. :-(
Bergers, moutons, chiens : quelle place pour les loups ? Vil ou avili, enclume ou marteau : ce n'est pas un choix pour le sage ou pour l'homme tranquille.

(La boite de saisie étant ridiculement petite et la prévisualisation inexistante, le recours à Notepad ou autre s'impose).

Blumroch14/02/2019
P.S. : Damn, les passages à la ligne ont disparu. :-(

Pharamond15/02/2019
Pour avoir été choisi parmi les prétendants au trône par le Système le bonhomme doit avoir des "qualités" particulières pour nager en eaux troubles, mais c'est anecdotique.

Pharamond15/02/2019
La gestion des commentaires ne semble pas être le point fort d'Overblog.

EQUALIZER15/02/2019
Bravo pour le nouveau Blog , j'aimais bien l'ancien (mon côté "conservateur") mais le Bug's Bunny était insupportable ... Populisme ? hummm ... un mot fourre-tout , aussi péjoratif que "païen" ... ce n' est pas neutre . Je balance entre "nationalisme social" et "national-nationalisme" ;-) (Merci Blumroch pour son rappel de Bardèche!) ... on va tenter de se faire à la nouvelle présentation …

Pharamond15/02/2019
Merci. On va faire avec, mais Haut et Fort était à la fois complet et simple, dommage.

Carine15/02/2019
Finalement, tu n'es pas allé chez WP alors :-)

Pharamond15/02/2019
Non, la bête me semblait filandreuse.

Paul-Emic16/02/2019
d'accord avec ton analyse sur Macron. La réputation de ce type est largement surfaite, je croyais que l'on s'en était aperçu, mais pas tout le monde semble-t-il

Pharamond16/02/2019
Il doit bien y avoir une raison pour qu'il ait été choisi, mais je ne suis pas sûr que ce soit pour son intelligence.

Benway17/02/2019
Etrange tout de même qu'un Trump, qui applique à la force du poignet le programme pour lequel il a été élu malgré la coalition hystérique des Oints du Seigneur, ait une réputation de lourdaud, alors que notre Maquereau, qui bénéficie du soutien des mêmes ODS et se retrouve tout de même réduit à animer des comices agricoles télévisés pour garder la tête hors de l'eau, soit lui présenté comme un fin stratège.
Le seul talent à lui reconnaître, c'est d'avoir souillé les idées libérales pour longtemps (elles n'étaient déjà pas en odeur de sainteté dans notre pays avant lui...): il a fait campagne en jouant sur "la libération des énergies", "la start-up nation", "la libre-entreprise", pour nous balancer le bon gros marxisme habituel une fois élu.
Après, un type comme lui qui arrive à transformer un goutte-à-goutte en typhon, une bévue en cataclysme, j'ai plus envie de l'appeller Gaston Lagaffe que Machiavel ;-)

Bravo Pharamond pour votre nouveau blog, il a ses bons et ses mauvais aspects mais en ce qui me concerne, tant que je peux continuer à vous lire ainsi que les habitués de ce bar à yoghurt, je n'en demande pas plus aux Dieux du Réseau...

Blumroch18/02/2019
A l'évidence, le camarade Benway lit Charles Gave. Au premier "Ce pays est foutu", nous saurons qu'il fréquente aussi Contrepoints ("Faut-il en rire ou en pleurer ?", ce serait un *Rivarol* qu'il n'a pu connaître, sans doute). ;-)
Le discours plus ou moins libéral, c'est un *discours*. Du bruit. *Flatus vocis*. Je l'ai entendu, le discours plus ou moins randien, directement ou non, dans de [très] grosses boites américaines, dont les *pratiques* allaient pourtant à l'encontre de toutes les belles *déclarations*. On prétendait vouloir les meilleurs, mais on engageait des incapables ; on réclamait des analyses franches, mais on ne supportait pas la vérité pour ensuite persécuter les ceusses candides qui l'avaient dite, preuves à l'appui (j'ai déjà cité le mot de Chamfort sur le sort de ceux qui sonnent le tocsin). L'excellent Samuel Goldwyn, moins sot qu'on ne le prétend ordinairement, avait eu une fort jolie et fort juste formule à ce sujet : "I don't want any yes-men around me. I want everybody to tell me the truth even if it costs them their job."
Bref, personne de rationnel ne pouvait accorder le moindre crédit aux mensonges, aux incohérences et aux sottises de Foutriquet 2.0, qui n'a gagné, dans des conditions disant assez l'illégitimité du résultat, que face à la Bête Blonde Bête -- au reste, face à Elle-Qui-Devait-Etre-Battue, même Blumroch, même une peluche de Scrat devenait président ! ;-)
Sur le discours volontariste, cette anecdote vécue voici quelques années : dans la file d'attente pour prendre un billet de train dans une petite ville socialiste de province, devant moi discutent une mère et sa fille. La fille, à l'allure de nouille gauchiste ordinaire, tient à la brave dame interdite un discours que n'aurait pas renié le Madelin de la grande époque, dans le registre "Faut se bouger", "Personne fera rien pour toi", "Faut arrêter de se plaindre", "Faut se lancer", "Chaque échec est un enseignement", "Faut savoir rebondir" et autres fadaises énoncées avec vigueur sur un ton sententieux à la François Lenglet (ou à la manière de tout autre employé du Spectacle auto-proclamé "expert" en économie et en gestion d'entreprise sans avoir jamais eu à le prouver). Et la gamine (20 ou 25 ans) de finir ainsi, de manière inattendue : "Dans la vie, rien n'arrive tout seul. *Les subventions, faut aller les chercher et faut savoir où les trouver*."
Tout le discours (environ 20 minutes) faisant l'éloge de la responsabilité individuelle pour en arriver à l'assistanat et même au vol -- le vrai nom du souhait consistant à profiter de l'argent des autres.

Je me répète, mais je n'aime vraiment pas OverBlog... au point de laisser encore des remarques chez GC&YA(3) ! ;-)

Écrit par : Pharamond | 20/02/2019

@Blumroch: Je vous réponds ici car je ne sais pas si l'ancien-nouveau blog est encore consulté; votre anecdote est excellente, cette gamine aurait pu être quelqu'un de libre (sous tous les rapports, y compris celui de refuser absolument tout émolument provenant du circuit redistributif du Leviathan) dans un pays libre... Pour quelqu'un qui a sûrement grandi dans nos contrées absolument pas/plus libéralo-compatibles, sa réflexion est plutôt sensée ^^.

Ces idées restent des mots (ou de réels moteurs pour certains individus, j'en connais) mais restent à prendre en considération au niveau individuel (je pense que j'aurais du mal à prendre au sérieux un concept comme un parti libéral dans notre pays de politique partisane bornée, ça sonnerait un peu comme un congrès d'ermites ;-)) et surtout demandent un environnement neutre pour se muer en actes perceptibles... Ce qui est loin d'être le cas chez nous pour l'instant, mais comme l'a prouvé la filouterie commise par le Maquereau pour être élu (je connais pas mal de macronistes, maintenant déçus et très discrets, eh oui chacun sa croix! Le Benway, en plus de lire Charles Gave, a de bien mauvaises fréquentations ^^), il y a un boulevard pour ces idées, seulement c'est le boulevard dont les ODS se servent pour y balancer leurs ordures.

Votre description du fonctionnement interne des grosses boîtes US prouve bien une chose: la mondialisation des idées fonctionne, et comme pour les produits chinois, ce sont les pire bouses qui connaissent rapidement le succès.

Écrit par : Benway | 20/02/2019

J'ai ajouté les commentaires publiés pour ce billet sur GC&YA (4), je ne sais pour quelle raison je le l'avais pas encore fait. Et le commentaire de benway sera plus compréhensible ;-)

Écrit par : Pharamond | 20/02/2019

@Benway : Je ne suis pas *absolument* certain que la gamine aurait pu être libre sous un autre régime, car elle tenait un discours que j'avais déjà entendu chez quelques crapules socialistes ayant leurs entrées rue de Solférino, au milieu des années 90 : après avoir bien profité des prébendes, ils osaient soudain refuser l'infamante marque socialiste pour se prétendre "sociaux-démocrates" à l'allemande, bref macronistes avant l'heure. Ils prononçaient de belles paroles sur la responsabilité individuelle et sur la solidarité étatique, mais étaient surtout bien contents de profiter du système (parasitisme, postes attribués par copinage, népotisme et autres pratiques ordinaires), sous un nouveau faux pavillon. Parler comme dans le *Nouvel Obs*, en croquer comme dans *Le Point*.
M'avait semblé que la gamine, à l'évidence profiteuse dans l'âme, était bien adaptée à l'époque : dire une chose, en faire une autre et surtout compter sur la grande fiction étatique dénoncée par Bastiat. Une forme de "survival of the *fittest*"...
Elle pouvait être intermittente du spectacle -- en tout cas intermittente de la pensée et de la *décence*. Le cocasse de l'anecdote, assez vomitive, est tout entier dans le contraste entre la fière déclaration et la chute collectiviste.

Écrit par : Blumroch | 20/02/2019

Les commentaires sont fermés.