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11/01/2019

Rats

« Un chercheur du laboratoire de biologie de Nancy, Didier Desor, a eu l'idée d'étudier les comportements sociaux de petites populations de rats. Il plaça pour cela six rats dans une cage dont l'unique issue débouchait sur une piscine qu'ils devaient nécessairement traverser pour atteindre leur nourriture. Il eût été logique de penser que les six rats se jetteraient à l'eau, nageraient de conserve et atteindraient ensemble la mangeoire. Il n'en fut rien. Le groupe se scinda en nageurs et non-nageurs. Parmi ces derniers, deux individus tenaient le haut du pavé : lorsque deux des nageurs revenaient avec de la nourriture, ces deux-là les malmenaient, leur enfonçaient la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils lâchent les vivres. Ce n'est qu'après avoir nourri les deux dominants, les exploiteurs, que les deux dominés, les exploités, pouvaient se permettre à leur tour de consommer leurs croquettes. Les exploiteurs, eux, ne nageaient jamais ; ils se contentaient de rosser les nageurs pour être nourris.

Hors ce couple exploiteurs-exploités, deux rats adoptèrent un autre comportement. L'un, plutôt robuste, nageait et semblait ne point craindre les exploiteurs. L'autre occupait le bas de l'échelle, incapable de nager il n'avait d’autre choix que de se contenter des miettes tombés lors des combats.

Cette expérience fut conduite dans vingt cages avec chaque fois six rats ; chaque fois, la même hiérarchie se mit en place.

Le chercheur plaça ensuite six rats exploiteurs dans la même cage. Il se battirent toute la nuit et, au matin, avaient recréé les mêmes rôles : deux exploiteurs, deux exploités, un souffre-douleur et un autonome.

Puis Didier Desor réunit dans une cage six exploités, dans une autre six autonomes et une troisième six souffre-douleurs. Il obtint de nouveau le même résultat.

Il en conclut qu'il avait réussit à mettre au jour le système hiérarchique existant chez les rats. Quel que soit leur statut initial, une fois que plusieurs rats étaient réunis, on distinguait de nouveau parmi eux des dominants et des dominés, des forts et de faibles.

Puis il effectua une expérience dans une très grande cage contenant deux cents individus. Les combats furent féroces. On retrouva le lendemain matin plusieurs rats morts, le corps déchiqueté, la peau arrachée. Parallèlement, les exploiteurs entretenaient des lieutenants à leurs ordres qui respectaient leur autorité sans qu'ils eussent eux-mêmes besoin de se donner le moindre mal pour terroriser les exploités.

Les chercheurs nancéens poursuivirent leurs expériences en analysant, à partir des sécrétions hormonales des rats, leur niveau de stress. Quelle ne fut pas leur surprise de constater que les plus stressés étaient les exploiteurs ! Sans doute ceux-ci redoutaient-ils de perdre leur statut privilégié, ou plus simplement d'être privés de nourriture en cas de défaillance de leur affidés. »

Jean-Marie Pelt

La raison du plus faible

 

On peut constater, entre autres choses, que :

- Chez des animaux ayant une certaine forme d'intelligence une micro société complexe et inégalitaire se met en place dès qu'on rassemble quelques individus face à une problématique de survie.

- Le statut social de chacun peut varier selon le contexte et n'est pas figé.

- Les dominants sont les plus stressés, ce qui peut participer à accentuer leur férocité intrinsèque.

- La cruauté et le confort des dominants augmentent avec le nombre d'individus.

Bien sûr, il ne s'agit que de rats...

Commentaires

Il y aurait-il, dans cette histoire de rats des relents d'antisemitisme ?

https://lejournaldemustaphamenier.wordpress.com/2014/02/14/le-rat-de-jean-anouilh/

Écrit par : Dia | 11/01/2019

Tss-tss... rien qu'une expérience scientifique qui en dit long sur les rapport exploiteurs-exploités. Vous mettrez qui vous voudrez dans les exploiteurs.
Je trouve surprenant chez les rats ce groupe intermédiaire de "lieutenants"... très humains et le fait que les dominants soient les plus stressés, leur pouvoir ne tenants que grâce à ces hommes ou rats de main.

sympa la fable d'Anouilh.

Écrit par : Pharamond | 11/01/2019

On sait un célèbre philosophe qui définissait l'homme comme un bipède sans plumes. En réponse à cette sottise, Diogène le Cynique lui en apporta un, de bipède sans plumes, sous la forme d'un coq plumé (le trait est rapporté par Diogène Laërce). Un rat, de l'espèce à deux pattes, aurait manifestement pu convenir. ;-)

Écrit par : Blumroch | 11/01/2019

P.S. : Une preuve de plus que tout état n'est qu'une mafia : quelques parasites résolus à vivre au détriment du plus grand nombre grâce à un petit nombre d'individus sans scrupules et armés. ;-)

Écrit par : Blumroch | 11/01/2019

Défendez le pays et nous reviendrons quand vous aurez terminé...

Écrit par : Carine | 11/01/2019

On peut se penser que certains sont inquiets, ces jours ci
Mais nous n'en avons pas la certitude
Le nombre de boîtes de xanax consommées aux alentours de certains palais républicons a dû grimper en flèche

Écrit par : Kobus van cleef | 11/01/2019

Blumroch > Mais pourquoi diable certains se mouillent-ils pour les autres ? Je parle des rats bien sûr.

Carine > Pour certains il y a toujours un Massilia à quai.

Kobus van cleef > Leur férocité sera proportionnelle à leur peur. Ouille !

Écrit par : Pharamond | 11/01/2019

C'est aussi trés instructif quand à ce qui nous attends en cas de "gouvernement mondial".
La Chine Impériale peut aussi compter comme expérience.

Écrit par : realist | 11/01/2019

@Pharamond : Pas assez intelligents pour organiser la prédation, heureux de profiter des croquettes que leur abandonnent les maîtres, et dépourvus de toute conscience morale.
J'aime bien cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=bukurci6zzQ

Écrit par : Blumroch | 11/01/2019

De l' avis d' un ex- Rat Noir c' est encore des rats contards !

Écrit par : EQUALIZER | 12/01/2019

L' amateur de stylo Bic va être déçu ... (scoop!)

https://www.breizh-info.com/2019/01/10/109489/bic-ecriture-vannes-tunisie

Écrit par : EQUALIZER | 12/01/2019

La Mite musicienne a encore frappé. Le sociopathe terré dans son trou à rat (c'est la Mite qui le dit) sait chanter :
https://www.youtube.com/watch?v=3rwvEnOsnB4
C'est bien la première fois que j'écoute *volontairement*, même indirectement, le demi-frère de Pierre Goldman. ;-)

Écrit par : Blumroch | 12/01/2019

Et dans ces sous division de rats, on ne trouve ni les cistes ni les tons
Ni les minagrobis
C'est rat-jean !

Depuis que le monde est monde, les groupes humains ou assimilés ( quoi de plus humain qu'un rat ? ça vit dans les égouts, ça transmet des maladies, c'est incapable de se passer des autres, c'est en général très agressif.....) se répartissent en effet entre ces différentes catégories,dominants dominés intermédiaires....

L'humain, lui,a de quoi inverser les rôles

J'ai nommé l'outil de notre ami Samuel Colt

Comprenne qui pourra

Écrit par : Kobus van cleef | 12/01/2019

realist > Il parrainait que les nations sont trop petites pour être viables dans le monde d'aujourd'hui, ce dont je doute, par contre les entités plus vastes ne proposent rien de bien humain.

Blumroch > Excellente vidéo de La Mite : cet homme m'épate.

EQUALIZER > J'ai failli faire un horrible calembour avec le mot "bic".

Kobus van cleef > Mais pas les Français...

Écrit par : Pharamond | 13/01/2019

Bravo La Mitte caverneuse pour cette belle reprise de l' homme d' or !

Écrit par : EQUALIZER | 14/01/2019

La morale de l'expérience c'est: "A plus de quatre on est une bande de crétins; à plus de quatre complètement ivres, on fait carrément peur" (Desproges?)

Écrit par : Komissar Del Blerro von Unfan | 23/01/2019

Komissar Del Blerro von Unfan > Je n'ai jamais aimé les groupes depuis mon enfance, mais il faut se rendre à l'évidence : à moins de quatre on ne va pas loin. Alors il s'agit d'avoir un chef et de rester sobre.

Merci pour la visite ;-)

Écrit par : Pharamond | 23/01/2019

Les commentaires sont fermés.