09/03/2018
Le jeu des deux images (307)
Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Blumroch.
19:11 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Un Sea Hawk (Faucon des mers) et Scaramouche : Rafael Sabatini ?
Écrit par : Pharamond | 09/03/2018
Sea Hawk et Scaramouche. Dans la famille de cet écrivain italien, je préfère sa cousine argentine, Gabriela :-)
Écrit par : Sven | 09/03/2018
@Pharamond et Sven : Bravo, la couronne de lauriers et la bise de Carine vous reviennent de droit à tous les deux ! Je n'ai même pas encore eu le temps de rédiger mon petit blurb habituel. Zut ! Peut-être demain... à la non-demande générale. ;-)
Écrit par : Blumroch | 09/03/2018
Je savais l'énigme facile, mais j'avais espéré qu'elle résisterait assez longtemps pour me laisser le loisir d'écrire mon désormais traditionnel autant qu'inutile *blurb*. Le voici, rédigé à la diable...
La couronne de lauriers revient donc aux camarades Pharamond et Sven, qui ont *immédiatement* identifié l'anglo-italien Rafaël Sabatini, auteur de nombreux récits d'aventures mémorables ayant directement inspiré quelques fort bons films comme Hollywood savait en produire *avant* et comme le ciné-club savait en diffuser *avant*, *in illo tempore*. De fait, *Captain Blood*, *The Sea Hawk* et *Scaramouche* illustrent avec éclat cette évidence, savoir qu'un bon film, c'est d'abord un bon scénario, et qu'un bon scénario, c'est *presque toujours* un bon roman dont les qualités restent perceptibles malgré les trop nombreuses simplifications, adaptations et trahisons introduites par les scénaristes -- ainsi de *La neuvième porte* qui défigure le *Club Dumas* d'Arturo Pérez-Reverte sans pour autant parvenir à en dissimuler *totalement* les traits remarquables.
La première image était une allusion transparente au *Faucon des mers* (étrangement devenu *L'Aigle des mers* dans la version française) qui permettait à Michael Curtiz d'offrir à Errol Flynn son meilleur rôle -- pour l'anecdote, la collaboration entre Curtiz et Flynn avait commencé par l'adaptation d'un autre récit de Sabatini, *Captain Blood*.
Afin d'illustrer le Sea Hawk sans exploiter une image du film, désireux que j'étais de rendre hommage aux étonnantes connaissances militaires des membres du club *Guerre civile et yaourt allégé*, j'avais retenu trois possibilités : le chasseur à réaction de la société Hawker, le porte-avions imaginaire de la série américaine de propagande *J.A.G.* et l'hélicoptère HH-60H Seahawk (parfois orthographie Sea Hawk) de la société Sikorsky, finalement choisi en raison de sa mission plaisamment résumée par l'acronyme C.S.A.R., acronyme ordinairement *révolutionnaire* même s'il ne signifie, *ici*, que "Combat Search And Rescue". ;-)
La seconde image *devait* évoquer Scaramouche, et sans avoir recours au traditionnel masque à long nez : s'imposait alors une gravure représentant le comédien Tiberio Fiorilli, créateur du personnage. Je ne doute pas que les honorables visiteuses auraient préféré une photo de l'inoubliable Stewart Granger !
Le point d'intersection de ces deux images donnait évidemment Rafaël Sabatini.
En régle générale, les auteurs que nous apprécions forment un réseau de correspondances plus ou moins secrètes, qui font aussi office de mots de passe, de signes de reconnaissance : quand Volkoff exprime son admiration pour l'Anthony Hope auteur de *The prisoner of Zenda* et de *Rupert of Hentzau*, quand Pérez-Reverte cite avec discernement Suétone, Apollonios de Rhodes et Robert Graves, nous savons appartenir au *même monde*.
Dans les premières pages du roman *Club Dumas* mentionné *supra*, à dessein, l'universitaire Boris Balkan et le "chasseur de livres à gages" Lucas Corso scellent une forme de complicité intellectuelle grâce à un portrait de Sabatini et à la magnifique ouverture de *Scaramouche* : "He was born with a gift of laughter and a sense that the world was mad. And that was all his patrimony." ("Il naquit avec le don du rire et le sentiment que le monde était fou. Et ce fut tout son patrimoine."). Balkan, s'adressant à un Corso mercenaire de la bibliophile, de formuler ce jugement qui fait office, pour un Français, de recommandation impérative : "*Scaramouche* est à Sabatini ce que *Les trois mousquetaires* sont à Dumas".
On ne saurait mieux conseiller la lecture des oeuvres de Rafaël Sabatini... et de Pérez-Reverte (son *Maître d'escrime* donnerait un aussi bon film que *The Fencer*).
Écrit par : Blumroch | 10/03/2018
Bravo, c'est pharamineux ;o)
Écrit par : téléphobe | 10/03/2018
@téléphobe : pharalumineux, même ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 10/03/2018
Blumroch > Merci. J'ai quelques bases en aéronefs divers et Google m'a aidé pour Scaramouche. Ensuite, je sais que vos énigme s’intéresse très souvent aux gens de lettres.
Et vos "blurbs" (je ne connaissais pas l'expression) sont toujours un plaisir.
téléphobe > :-)
Écrit par : Pharamond | 11/03/2018
Les commentaires sont fermés.