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22/10/2017

Le jeu des deux images (292)

Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Blumroch.

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Commentaires

Bon je lance les hostilités.
Un légo franco-britannique...

Écrit par : Carine | 23/10/2017

Et Galilée.

Écrit par : Carine | 23/10/2017

A vous.

Écrit par : Carine | 23/10/2017

Alors, alors...
"Le monde n'est qu'escroquerie au rêve."
Citation d'Omar Khayyâm
Ça, c'est pour mon premier.
Mon deuxième, c'est le célèbre Domestikator.
Mon tout est H.Weinstein ?

Écrit par : Coach Berny | 23/10/2017

@Carine : Comme Galilée, le monsieur de la première image a bien été astronome (voir *infra*). Vrai que le bâtiment de la seconde image, assez laid (en raison de son ascendance hybride, peut-être ?), peut faire penser à un Lego (C)(R)TM. ;-)

@Coach Berny : La première image est bien *censée* représenter le grand poète, astronome et mathématicien Omar Khayyam. Je n'y avais pas pensé, mais le bâtiment fait assez porte d'un grand studio de cinéma comme celle qui figure dans une mission de *Crimson Skies*. Mais l'ensemble ne donne pas le personnage que vous évoquez sans même un "hashtag" ! :-)

Écrit par : Blumroch | 23/10/2017

Donc nous avons le poète, astronome et mathématicien Omar Khayyam en un et l'un des arcs monumentaux les plus laids qui ait été bâtis, en fait une sorte d’empilement de trois arcs, soit le monument de Thiepval destiné à honorer la mémoire des soldats britanniques tombés dans la bataille de la Somme en deux.
Peut-être un traducteur ou un biographe du savant Persan mort pendant la bataille de la Somme... mais je n'ai pas trouvé lequel.

Écrit par : Pharamond | 23/10/2017

Hector Hugh Munro dit Saki ?

Écrit par : Orion | 23/10/2017

Saint-John Perse? Le poète français que tout le monde croit briton (encore un truc qu'ils nous ont barboté les perfides)...?

Écrit par : Benway | 23/10/2017

La couronne de lauriers revient donc à l'excellent[e] Orion, qui a trop rapidement identifié Hector Hugh Munro, à peine plus connu hors d'Angleterre sous son nom de plume : Saki.

Ce nom, qui signifie "échanson", apparaît dans plusieurs quatrains du poète, astronome et mathématicien persan Omar Khayyam, tenu en estime par Albert Lewin comme par Guy Debord, et cité par Munro lui-même à quelques reprises (parfois d'irrévérencieuse manière pour moquer la vogue de sa traduction par Edward Fitzgerald, que pourtant il appréciait). Entre autres occurrences du mot "saki", celles-ci, représentatives de la sagesse selon Khayyam :

"O saki, ceux qui sont partis avant nous
Se sont endormis dans la poussière de leur vanité.
Va ! bois du vin et apprends de mes lèvres la vérité :
Tout ce qu'ils ont dit, ô saki, c'est du vent."

"Ah, when at last the shrouded Saki, Death,
Brings me a cup so sweet it takes my breath,
Shall I not bid him welcome like his brother?
Life I have feared not, shall I then fear death?"

L'auteur des *Rubaiyat*, aimable nihiliste (il a d'ailleurs sa juste place dans *L'Evangile du Rien*, cette anthologie *essentielle* composée par un Gripari bon disciple d'Epicure), a ainsi donné un nom -- et donc la vie -- à son frère en esprit, l'un des plus grands écrivains anglais. On laissera aux spécialistes, vrais et faux, les vaines discussions sur l'authenticité, l'interprétation et la traduction des poèmes d'un Khayyam qui aura, en attendant le néant, célébré le vin et les femmes, tout en se tenant à bonne et souriante *distance* de ses contemporains ordinaires, sans se bercer d'illusions :

"Pour parler clairement et sans paraboles,
Nous sommes les pièces du jeu que joue le Ciel,
On s'amuse avec nous sur l'échiquier de l'être,
Et puis nous retournons, un par un, dans la boite du néant."

Incidemment, le nihilisme et le détachement communs à Munro et à Khayyam interdisent, d'évidente manière, une imbécile hypothèse avancée par des demi-habiles qui veulent voir en "Saki" une référence à un petit singe du même nom, originaire d'Amérique du Sud.

Pour en finir avec la première image, sculpture censée représenter Omar Khayyam, signalons l'existence d'un honnête et mineur roman d'Amin Maalouf intitulé *Samarcande*, qui met en scène le savant poète.

Au début de la première guerre mondiale, Saki pouvait légalement échapper à la conscription en raison de son âge. Il n'en fit rien, parvenant à se faire engager comme simple soldat. Aussi honorable qu'un Orwell en Catalogne, il allait plusieurs fois refuser, et un grade d'officier, et une affectation -- évidemment plus tranquille -- de traducteur (il parlait couramment le français, l'allemand et le russe). Mieux encore : blessé, souffrant de la malaria, il revint au front contre l'avis des médecins pour rejoindre ses camarades. Un tireur d'élite allemand devait le tuer, au matin du 13 novembre 1916, à Beaumont-Hamel. L'emplacement exact de sa tombe a beau être inconnu (à en croire les compilateurs de kikipedia), il a une place au mémorial de Thiepval, monument d'une laideur qui passe l'entendement, comme l'a remarqué Pharamond au vu de la seconde image.

Les nouvelles de Saki, maître de l'observation sardonique et irrévérencieuse, tiennent souvent du génie, et du plus *classique* : impossible d'ajouter ou de retrancher un mot à ses textes, relevant parfois du fantastique, qui mettent en scène des situations et des personnages insolites, servis par des dialogues étincelants et incisifs, observés par un esprit sarcastique et désenchanté. Comme Conan Doyle, comme Oscar Wilde, Saki est un écrivain de première grandeur qui nous parle d'un monde qui n'est plus, sans pour autant être daté parce qu'il est intemporel. Il est un de ces auteurs superflus mais vitaux qui signalent la Civilisation. Un Wodehouse n'aurait sans doute pas existé sans Saki, un Noël Coward non plus -- mais dans ce dernier cas, nous n'y aurions alors pas perdu grand-chose.

Une importante littérature, surtout en anglais, est consacrée à Saki, dans les livres comme sur Internet. Les critiques et biographies les plus récentes, très orientées et anachroniques, se concentrent évidemment sur les affections particulières prêtées, à tort ou à raison, au malheureux Munro, pour en déplorer la répression par son époque obscurantiste, et pour y voir sottement l'origine de son génie -- à ce compte, nombreux seraient les talents dignes de Wilde ! Comme pour Gaxotte ou Curtis, la question ne présente pourtant rigoureusement aucun intérêt, qui n'a aucun lien avec la littérature. Certains osent même lui faire procès de n'avoir aimé ni les suffragettes ni les pacifistes ni certaines autres catégories aujourd'hui sacrées !

Si vous ne connaissez pas encore Saki, faites-vous cette grâce que ne *rien* lire sur lui avant de l'avoir lu sans le moindre intermédiaire. Dans plusieurs nouvelles, vous iriez perdre le bénéfice de la surprise initiale -- quand bien même les textes de Saki se peuvent relire, et plusieurs fois, à considérer leur perfection. *Découvrir* Saki est un de ces trop rares bonheurs de lecture qu'il ne faut pas manquer.

Les anglophones choisiront évidemment *The complete Saki*, chez Penguin ; à défaut, les textes disponibles sur Internet parce qu'ils sont tombés dans le domaine public. Les francophones, eux, éviteront avec soin l'intégrale parue chez L'Age d'Homme car la traduction est, au mieux, médiocre ; ils se tourneront vers ces deux volumes publiés dans la collection 10/18, intitulés *La fenêtre ouverte* et *L'omelette byzantine* -- la traduction est meilleure, et le choix des nouvelles, très judicieux.

En lisant *Sredni Vashtar*, vous comprendrez pourquoi la troisième image envisagée fut celle d'un furet. ;-) Et je m'arrête là avant que d'énumérer les nouvelles que je tiens pour des chefs-d'oeuvre.

Quand même, ces quelques réflexions typiques de son art :

"Waldo is one of those people who would be enormously improved by death."

"You can't expect the fatted calf to share the enthusiasm of the angels over the prodigal's return."

“Never be a pioneer. It’s the Early Christian that gets the fattest lion.”

"Reginald sat in a corner of the Princess's salon and tried to forgive the furniture, which started out with an obvious intention of being Louis Quinze, but relapsed at frequent intervals into Wilhelm II."

"Cyprian was a boy who carried with him through early life the wondering look of a dreamer, the eyes of one who sees things that are not visible to ordinary mortals, and invests the commonplace things of this world with qualities unsuspected by plainer folk –- the eyes of a poet or a house agent."

"A little inaccuracy sometimes saves tons of explanation."

P.S. : Je remercie évidemment tous ceux qui ont participé. J'en veux à Coach Berny, Nathanaël et téléphobe de n'avoir fait aucune suggestion ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 23/10/2017

P.P.S. : Que Coach Berny me pardonne, qui a consenti à participer à cette énigme quand il avait honteusement boudé celle d'Heinlein, ce qui venait de me revenir en mémoire !

Écrit par : Blumroch | 23/10/2017

Interloqué, stupéfait, je suis allé vérifier et en effet l'énigme d'Heinlein ne m'a inspirée aucune proposition.
Pstttt Pharamond, ce Blumroch tient des fiches, vérifiez s'il n'a pas plusieurs identités, ce blog est sur écoute, et puis Blum, Roch Hachana, Mossad, tout ça mef !

Écrit par : Coach Berny | 23/10/2017

Bravo à Orion qui après une petite absence nous revient en force et à Blumroch pour cette impeccable énigme même si j'avoue à ma grande honte avoir ignoré jusqu'à aujourd'hui l'existence de ce Saki. Carine à raison c'est un blog d'érudit, pardon, un blog de commentateurs érudits.

Coach Berny > Je vais faire mon enquête, l'affaire mérite qu'on s'y intéresse, en effet.

Écrit par : Pharamond | 23/10/2017

Les énigmes de Blumroch sont redoutables : ou je ne trouvais pas ou je trouvais trop tard ! Peu importe de "gagner" j'adore ce jeu qui titille les neurones et élargit nos connaissances !

Écrit par : Orion | 23/10/2017

Le propos de Coach Berny me rappelle cette anecdote assez amusante : voici quelques décennies, Matzneff *osait* s'indigner de qu'on lui rappelât ses pratiques déshonorantes, accusant ses détracteurs de tenir des fiches de police à son propos. Le sieur Quadruppani (d'ailleurs oublieux de ses propres mauvaises actions) lui avait répondu que ce fichier s'appelait simplement : une bibliothèque.
Comme le dirait *Rivarol* : Blumroch, né (ou nez) Blumroch ! ;-)
En tout cas, merci, ô Pharamond, de m'autoriser à détourner votre jeu des deux images pour évoquer quelques écrivains qui me sont chers avec l'espoir de raviver, peut-être, la curiosité générale à leur sujet. Seul *Guerre civile et yaourt allégé* offre cette possibilité, de n'être pas toujours polarisé sur les sujets que nous connaissons et déplorons tous.

Écrit par : Blumroch | 23/10/2017

Bon, je n'aurais jamais trouvé, ignorant à peu près tout de la vie de Saki. Mais je plussoie sur le plaisir de lecture de ses nouvelles géniales, dans les 2 volumes 10-18 : un régal !

Écrit par : Nordiste | 24/10/2017

Orion > Je suis d'accord avec vous, quoique j'aime bien trouver la solution ;-)

Blumroch > Il faut bien se distraire en attendant l'échéance.

Nordiste > Je vais peut-être essayer.

Écrit par : Pharamond | 24/10/2017

@Pharamond : "peut-être" *seulement* ? Alors à quoi ça sert que Blumroch il se décarcasse ? ;-)

Écrit par : Blumroch | 24/10/2017

Bon, je vais voir si je trouve son recueil de nouvelles.

Écrit par : Pharamond | 24/10/2017

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