16/01/2017
Kali Yuga
Question de Dominique de Roux : « Au moment où vous affirmez que nous traversons l’âge obscur dont parle la tradition hindoue, quel est à votre avis le remède à cette dissolution de la civilisation actuelle ? »
Réponse de Julius Evola : « Réponse tout à fait négative. Il n’y a rien à faire. Selon cette doctrine des philosophies ou de la métaphysique de l’Histoire, sur une base involutive dont je vous ai parlée, nous sommes presque à la fin d’un processus de dissolution, qui n’a pas commencé hier, qui ne consiste pas dans ses aspects purement indifférents, qui a commencé avec la perte progressive de tout sens réel du surnaturel, avec la coupure de ce qui rattachait l’homme à ce qui est plus qu’humain. Étant donné que ce processus a commencé depuis des siècles, nous sommes arrivés à la phase ultime, et se serait si absurde de chercher à l’arrêter, comme arrêter la neige qui forme une avalanche, presque arrivée à la vallée. Ce qui importe, c’est de se tenir malgré tout « debout » pour continuer, de façon souterraine, et même sans effets immédiats, la tradition. Je rapporte souvent ces beaux mots d’un poète autrichien : Que ceux qui ont veillé durant la longue nuit, se rencontrent avec ceux qui arriveront dans la nouvelle aurore. »
Les Archives du XXe siècle
Source : Clavis aurea
19:27 | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
Aider à faire tomber ce qui ne doit SURTOUT pas rester debout après le passage de l'avalanche?
Écrit par : Popeye | 16/01/2017
.. mais on n' est pas obligé de croire aux âges de la tradition indouiste .. les cycles interminables que si on se réincarne pas on n' en voit pas la fin ... ! nous serions donc les convives de pierre ?
Écrit par : EQUALIZER | 17/01/2017
Ryssen sur la question, long mais bon:
http://breizatao.com/2013/05/23/les-hommes-qui-tournent-en-rond-par-herve-ryssen/
Écrit par : UnOurs | 17/01/2017
Popeye > Vaste programme.
EQUALIZER > Je n'y crois pas, je trouvais intéressante la formulation élégiaque et la conclusion. Je crois plutôt aux cycles énoncées par je ne sais plus qui, un truc du genre : "Les temps durs engendrent des hommes durs qui engendrent des temps confortables qui engendrent des hommes faibles qui engendrent des temps durs, etc."
UnOurs > Je m'y attelle et je te dis ce que j'en pense.
Écrit par : Pharamond | 17/01/2017
Ryssen a fait un superbe démontage des "idoles" ... ayant lu quasi tout Nietzsche , Dun , beaucoup Evola , un peu Guénon , j' y ai pioché qq pépites mais j' en suis revenu depuis longtemps .. les conclusions défaitistes me hérissent le poil ! .. comme si l' on disait c' est écrit et donc on ne fait rien on laisse faire ! autant aller se noyer et céder la place ? merdre alors ! il y a sans doute des cycles historiques mais la "décadence" est de toutes les époques ! lire le petit livre de Lucien Jerphagnon "C'était mieux avant" :
https://www.amazon.fr/C%C3%A9tait-mieux-avant-citations-latines/dp/2847349650
et l' interviouve du Fig.
http://www.lefigaro.fr/livres/2010/09/29/03005-20100929ARTFIG00603-il-y-a-une-sottise-de-l-air-du-temps.php
Écrit par : EQUALIZER | 17/01/2017
UnOurs > Merci pour le lien. C'est excellent. Non seulement je suis d'accord avec ce qu'écrit Ryssen dans son article, mais j'ai découvert des choses pas jolies jolies sur "nos" penseurs.
Par contre, je pense que nous avons perdus le combat d'où l'utilité de préservé la flamme. Cependant, même s'il ne reste qu'une chance sur mille, dix milles ou un million il faut rester vigilant au cas où... La situation que nous vivons est inédite, la solution si elle existe le sera immanquablement.
Écrit par : Pharamond | 17/01/2017
Aller se noyer c'est éteindre la flamme ;-)
Je ne sais pas si vous avait vu "The Mist" d'après un livre de Stephen King. Une ville est envahie par un brouillard où se cachent des créatures issues d'une expérience militaire qui a mal tourné. A la fin, las de lutter, le héros tue son fils et ses compagnons pour leur éviter des souffrances et n'ayant plus de balle attend d'être dévoré par les monstres. Seulement ce sont des militaires qui arrivent en détruisant les créatures, la situation était en passe d'être retournée. La morale de ce film assez moyen, mais distrayant, est qu'il faut garder espoir jusqu'au dernier souffle.
A contrario on m'a souvent cité des auteurs anciens qui voyaient le précipice arriver tout en me disant que la peur du futur a été de toutes les époques et que nous sommes pourtant toujours là. Seulement il faut mesurer à l'échelle d'une vie humaine et un homme qui prophétisait des temps difficiles à la veille de la chute de l'Empire romain ne se trompait pas. Où plus près de nous à la veille de la Guerre de trente ans pour un Allemand ou de la Seconde guerre pour un Européen.
Écrit par : Pharamond | 17/01/2017
Imaginez l'état d'esprit que devaient avoir les Européens (même s'ils ne se concevaient pas encore comme tels) vers 1200 quand ils devaient faire face à la fois aux invasions arabes et aux invasions mongoles. Et nous, enfin certains ténors de la dissidônce, partons du principe que c'est déjà mort, alors que rien n'a encore vraiment commencé.
Écrit par : UnOurs | 18/01/2017
Rochedy, également très bien:
https://youtu.be/R56DljmfkJE
Écrit par : UnOurs | 18/01/2017
UnOurs > Ce n'est pas déjà mort, mais les signes de l'agonie crèvent les yeux. Je ne veux pas jouer les nihilistes, mais je ne vois pas et je n'ai jamais entendu quelqu'un donner concrètement une solution ou même l'ébauche d'une solution. Bien sûr on va me dire que la critique est aisée surtout dans des temps aussi difficiles, mais qu'on veuille bien me croire, je suis à l'écoute parce que je n'aime pas voir ce qui m'entoure ni assister à la mort de notre monde, et pourtant : rien. Entre les partisans de l'impossible réconciliation et les sécessionnistes raciaux, je ne vois rien de réaliste.
Excellent Rochedy, comme souvent et tout à fait d'accord avec lui sur le cas Onfray. Le seul bon côté du philosophe c'est qu'il a fait réfléchir récemment certains de ses fans sur le sort de la France, j'en connais même qui vireraient presque natio. Mais pour 100 qu'il a tirés vers le gauchisme le plus putride en tirera-t-il réellement un seul vers la défense du pays surtout avec des discours mâtinés de nihilisme. Le mal est fait et à cause de gens comme lui. Pour moi c'est un salopard complet qui a l'impudeur de l'ouvrir encore.
Écrit par : Pharamond | 18/01/2017
"...ni assister à la mort de notre monde..."
Simple, NOTRE monde est déjà mort (le monde des relations d'appartenance conceptuelles, les "nations" du moins celles dont l'axe de vie n'est pas ethnique).
Mais cela ne veut pas dire que le monde européen est mort, que le monde blanc est mort.
Écrit par : UnOurs | 18/01/2017
Le problème dans notre mouvance c'est que les leaders ne sont pas nombreux et ne s’entendent pas sur ce qu'il y a à sauver. Alors comment le faire, nous n'y sommes pas encore.
Écrit par : Pharamond | 18/01/2017
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