20/10/2015
Champ d'étoiles (31)
Dimanche 15 août 2004
28me étape (4me de cette année) – De Calzadilla de la Cueza à Belcianios del Real Camino - Environ 34 km
Temps beau comme hier mais en plus chaud.
J'ai bien dormi mais je me réveille avec une douleur au genou droit. D'habitude les douleurs de l'étape disparaissent après une bonne douche, du repos et une nuit de sommeil. J'ai dû faire de trop longues étapes peut-être en ne buvant pas assez.
Je chemine avec Murielle une sympathique coiffeuse de Poitiers. Lors d'une pause je discute avec deux jeunes San-marinais. Je croise aussi Andrew, un Irlandais qui revient de Santiago, avec qui j'échange quelques mots. C'est le deuxième que je rencontre depuis mon départ de Bordeaux à faire l'aller et le retour.
Arrivé à Sahagún, je salue Rom, qui est déjà là. C'est l'heure du repas et je m'arrête pour manger au restaurant. Le long du Chemin presque tous les établissements proposent un repas "spécial peregrinos" quasiment toujours le même et qui coûte entre 6 et 8 €. C'est simple et bon avec un peu de vin local qui va de l'acceptable à l'imbuvable selon la région. Je mange avec Miguel, sans trop parler car il ne parle qu'espagnol.
À mon départ de Sahagún la douleur qui s'était accentuée en marchant est moins forte. Les antalgiques que j'avale doivent y être pour quelque chose.
Sur le Chemin bordé d'un côté par la route de l'autre par des champs couleur paille on a planté des arbres pour l'instant chétifs qui ne fournissent aucune ombre. Très vite, j'ai chaud et j'ai envie d'un Coca bien frais. Après quelques kilomètres, j'aperçois au loin un petit édicule que je rêve être celui d'un vendeur de boissons même si je me demande ce qu'il peut bien faire là. Plus je m'approche et plus je dois me rendre à l'évidence : ce n'est qu'un abri bus avec une voiture garée à côté. Alors que je le dépasse sans y jeter un œil, j'entends quelqu'un m'appeler par mon prénom, je me retourne et découvre Rom accompagné de Katrin. D'aimables "pèlerins" en voiture qui se rendent à Santiago leur ont proposé des boissons fraîches. J'y ai aussi droit, et qu'est ce que j'aperçois dans la glacière parmi d'autre boissons ? Des canettes de Coca dont une ne doit attendre que moi. Pour un peu j'embrasserais tout le monde. Le Chemin a ses petits miracles.
Je repars avec Katrin et Rom. Je traîne un peu la patte et j'ai un peu de mal à suivre.
Belcianios del Real Camino est un tout petit village avec 2 bars dont un avec hôtel et une albergue rustique mais sympa. Comme dans d'autres villages de la région les maisons en torchis côtoient de superbes demeures et les chasseurs transportent leurs chiens dans de petites remorques. Que chassent-ils ? Pas le pèlerin, j'espère.
Cet après-midi il y a la fête des retraités au village. À l'auberge il y deux jeunes Italiens très sympas qui font le chemin à vélo, deux Hongrois d'un certains âge, Gisèle et Joseph très discrets avec qui je parle un peu et Martin un jeune Allemand lui aussi très sympa. Le soir, repas copieux en commun puis nous allons tous voir le couché de soleil, ça paraît être un rituel ici. Il est fort beau d'ailleurs, nous sommes sur une hauteur et la vue est superbe. Assis par terre, nous regardons en silence l'obscurité engloutir lentement le paysage.
Revenus à l'auberge c'est participation à la vaisselle.
Le coucher de soleil (on ne voit pas grand chose mais il faut me croire)
10:20 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
"Le coucher de soleil (on ne voit pas grand chose mais il faut me croire)"
Allez savoir pourquoi, vous faites partie des gens que j'arriverais à croire sur parole. Surtout après un bon coca bien frais.
Écrit par : Anton | 21/10/2015
Je vous remercie de cette confiance, j'en suis flatté.
Le Coca était à l'origine vanté comme une boisson médicinale paraît-il. A petite dose et en oubliant la symbolique made in US ça ne fait pas de mal.
Écrit par : Pharamond | 21/10/2015
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